Gaza: Le Hamas annonce la mort de deux otages israéliens dans une nouvelle vidéo

Manifestation en soutien aux otages détenus par le Hamas, le 12 janvier près d’Urim, dans le sud d’Israël (Photo, AFP).
Manifestation en soutien aux otages détenus par le Hamas, le 12 janvier près d’Urim, dans le sud d’Israël (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 janvier 2024

Gaza: Le Hamas annonce la mort de deux otages israéliens dans une nouvelle vidéo

  • La vidéo montre une jeune femme, également otage, visiblement sous pression, affirmant que deux hommes avec qui elle était détenue sont morts
  • Dans un communiqué, la branche armée du Hamas affirme qu'«ils ont été tués dans des bombardements sionistes sur Gaza»

GAZA: Le Hamas a diffusé lundi une nouvelle vidéo annonçant la mort de deux otages israéliens, des hommes, qui avaient été enlevés dans le sud d'Israël le 7 octobre et étaient depuis retenus dans la bande de Gaza.

La vidéo montre une jeune femme, également otage, visiblement sous pression, affirmant que deux hommes avec qui elle était détenue sont morts.

Dans un communiqué, la branche armée du Hamas affirme qu'"ils ont été tués dans des bombardements sionistes sur Gaza", ce que l'armée israélienne a immédiatement démenti, dénonçant "l'utilisation brutale d'otages d'innocents" par le mouvement islamiste.

Aucune indication sur la date de tournage n'est donnée dans la vidéo, pas plus que dans les images diffusées la veille. Ces mêmes trois otages y apparaissaient vivants, réclamant aux autorités israéliennes d'œuvrer à leur libération.

Le Hamas avait prévenu dimanche que de nombreux otages avaient "probablement été tués récemment".

Selon les médias israéliens, la jeune femme est Noa Argamani, 26 ans, enlevée lors du festival de techno Tribe of Nova.

Les deux hommes sont identifiés par les médias israéliens comme Yossi Sharabi, 53 ans, et Itay Svirsky, 38 ans, enlevés au kibboutz de Beeri.

Le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari a dénoncé "l'utilisation brutale d'otages d'innocents". Il a rejeté les "mensonges du Hamas" selon qui les deux otages ont été tués dans des bombardements israéliens.

Une enquête ouverte

Selon ses déclarations à la presse, "l'immeuble dans lequel (les otages) étaient retenus n'était pas visé et n'a pas été attaqué par nos forces".

"Nous n'attaquons pas un endroit où nous savons qu'il peut y avoir des otages. Rétrospectivement, nous savons que nous avons touché des cibles près de l'endroit où ils étaient retenus", a-t-il développé, annonçant qu'une enquête avait été lancée.

Sans confirmer les décès, Daniel Hagari a ajouté que, "compte tenu des informations en notre possession", des responsables militaires israéliens avaient exprimé aux familles des deux hommes leur "profonde inquiétude" quant à leur sort.

Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a lui répété que seule la "pression militaire" permettrait de sauver les otages, et non pas les négociations avec le groupe armé palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007.

"Le Hamas a été touché durement" par l'armée israélienne et "la seule carte qui lui reste à jouer est la corde sensible de la société israélienne, à travers des sévices psychologiques" sur les familles, a fustigé Yoav Gallant.

Les attaques du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre ont entraîné la mort de quelque 1.140 personnes, majoritairement civiles, selon un décompte de l’AFP établi à partir des données israéliennes. Ce jour-là, les assaillants ont enlevé quelque 250 otages, ramenés de force dans la bande de Gaza, parfois blessés.

Une centaine a été libérée en échange de prisonniers palestiniens lors d'une trêve des combats fin novembre. Selon le bilan des autorités israéliennes, 132 manquent à l'appel, dont 25 seraient morts sans que les corps n'aient été restitués.

Depuis le 7 octobre, 24.100 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, ont été tuées dans la bande de Gaza par les bombardements et opérations militaires israéliennes, et environ 60.000 autres blessées, selon le ministère de la Santé du Hamas qui gouverne le territoire palestinien.


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.


Un mort dans des frappes israéliennes au Liban (ministère)

Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
Une photographie montre l'épave d'un véhicule visé par une frappe aérienne israélienne sur la route reliant le village frontalier d'Odeisseh, dans le sud du Liban, à Markaba, le 16 décembre 2025. (AFP)
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  • Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé, Israël affirmant viser des membres du Hezbollah malgré le cessez-le-feu de novembre 2024
  • Sous pression internationale, le Liban s’est engagé à désarmer le Hezbollah au sud du Litani, mais Israël accuse le mouvement de se réarmer, une accusation relayée par le sénateur américain Lindsey Graham

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et un blessé dimanche, a annoncé le ministère libanais de la Santé, tandis que l'armée israélienne a déclaré avoir visé des membres du Hezbollah.

Israël continue à mener régulièrement des frappes au Liban et affirme viser le mouvement islamiste soutenu par l'Iran, malgré un cessez-le-feu qui a mis fin le 27 novembre 2024 à plus d'un an d'hostilités, en marge de la guerre dans la bande de Gaza.

Israël maintient également des troupes dans cinq positions frontalières du sud du Liban qu'il estime stratégiques.

Selon le ministère libanais de la Santé, deux frappes israéliennes ont touché dimanche un véhicule et une moto dans la ville de Yater, à environ cinq kilomètres de la frontière avec Israël, tuant une personne et en blessant une autre.

L'armée israélienne a déclaré avoir "frappé un terroriste du Hezbollah dans la zone de Yater" et ajouté peu après avoir "frappé un autre terroriste du Hezbollah" dans la même zone.

Dimanche également, l'armée libanaise a annoncé que des soldats avaient découvert et démantelé "un dispositif d'espionnage israélien" à Yaroun, une autre localité proche de la frontière.

Sous forte pression américaine et par crainte d'une intensification des frappes israéliennes, le Liban s'est engagé, comme prévu par l'accord de cessez-le-feu, à désarmer le Hezbollah et à démanteler d'ici la fin de l'année toutes ses structures militaires entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres plus au nord.

Israël a mis en doute l'efficacité de l'armée libanaise et accusé le Hezbollah de se réarmer, tandis que le mouvement chiite a rejeté les appels à abandonner ses armes.

En visite en Israël dimanche, le sénateur américain Lindsey Graham a lui aussi accusé le mouvement de se réarmer. "Mon impression est que le Hezbollah essaie de fabriquer davantage d'armes (...) Ce n'est pas un résultat acceptable", a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée par le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Plus de 340 personnes ont été tuées par des tirs israéliens au Liban depuis le cessez-le-feu, selon un bilan de l'AFP basé sur les chiffres du ministère libanais de la Santé.