PARIS: Des centaines de professionnels de la restauration, dont le chef Olivier Roellinger, ont publié mardi un manifeste contre la loi sur l'immigration, rappelant les valeurs d'hospitalité de la cuisine française et assurant leur soutien aux nombreux sans-papiers travaillant dans le secteur.
"Nous nous opposons à cette loi et demandons qu'une véritable politique d'intégration, notamment par le travail, soit mise en place, au bénéfice de notre secteur et pour la société toute entière", selon le texte signé par 200 personnalités du monde de la cuisine.
Parmi elles, les chefs étoilés ou anciennement étoilés Olivier Roellinger, Michel Bras et Mauro Colagreco, mais aussi la jeune garde de la cuisine multiculturelle, comme Manon Fleury ou Abdel Alaoui.
"Cette loi apporte une dimension discriminatoire vis-à-vis des personnes étrangères qui sont essentielles à nos restaurants, du restaurant gastronomique au restaurant du quotidien", a estimé auprès de l'AFP le spécialiste de l'épice, Olivier Roellinger.
"C'est un bras tendu au RN (Rassemblement National) dont nous rejetons les théories", a-t-il ajouté.
Sur la régularisation des sans-papiers dans les métiers dits en tension, le texte final de la loi sur l'immigration a revu ses ambitions à la baisse, en donnant aux préfets un pouvoir discrétionnaire de régularisation.
Adopté au forceps par le Parlement le 19 décembre, le texte restreint le versement des prestations sociales pour les étrangers, instaure des quotas migratoires, remet en question l'automaticité du droit du sol et rétablit un "délit de séjour irrégulier".
"La cuisine, patrimoine français, doit une partie de son excellence à son ouverture sur le monde", rappellent les deux jeunes chefs colombiens à l'initiative du manifeste, Esteban Salazar et Juan Pablo Rojas Pineda, qui ont d'abord lancé un appel sur les réseaux sociaux et qui préparent un dîner caritatif le 29 janvier au tiers lieu Ground Control à Paris.