Les Etats-Unis classent à nouveau les Houthis comme entité «terroriste»

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi classer à nouveau les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran, comme une entité "terroriste" (Photo, AP).
Les Etats-Unis ont annoncé mercredi classer à nouveau les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran, comme une entité "terroriste" (Photo, AP).
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Publié le Jeudi 18 janvier 2024

Les Etats-Unis classent à nouveau les Houthis comme entité «terroriste»

  • Cette sanction ne prendra effet que dans 30 jours, selon un communiqué d'Antony Blinken
  • Au large du Yémen, les Houthis prennent pour cible des navires qu'ils estiment liés à Israël

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mercredi classer à nouveau les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l'Iran, comme une entité "terroriste" après leurs attaques de navires marchands en mer Rouge qui font craindre un embrasement régional.

Cette sanction, destinée à faire "pression" sur ce groupe soutenu par l'Iran tout en préservant l'acheminement d'aide humanitaire cruciale au Yémen, ne prendra effet que dans 30 jours, selon un communiqué du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Il s'agit de "faire en sorte que le groupe rende des comptes pour ses activités terroristes", a affirmé M. Blinken, en soulignant que "si les Houthis cessent leurs attaques en mer Rouge et dans le golfe d'Aden, les Etats-Unis réévalueront cette désignation".

Au large du Yémen, les Houthis prennent pour cible des navires qu'ils estiment liés à Israël, en solidarité selon eux avec les Palestiniens de Gaza, territoire pilonné et assiégé par Israël depuis l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

Les armées américaine et britannique ont lancé une série de frappes ces derniers jours contre les Houthis, visant notamment près de 30 sites au Yémen la semaine dernière.

Ces derniers ont répondu mercredi à l'annonce de Washington en disant qu'ils poursuivraient leurs attaques.

"Nous ne renoncerons pas à cibler les navires israéliens ou les navires se dirigeant vers des ports de la Palestine occupée (...) en soutien au peuple palestinien", a déclaré leur porte-parole, Mohammed Abdelsalam, dans une interview sur la chaîne Al Jazeera, ajoutant que les rebelles riposteront en cas de nouvelles frappes les visant.

En décembre, les Etats-Unis ont mis en place une force navale multinationale pour protéger les navires de la mer Rouge, voie de transit essentielle qui représente jusqu'à 12% du commerce mondial.

"Nous ne cherchons pas un conflit régional, loin de là", a déclaré mardi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, au Forum économique mondial à Davos.

«Profonde inquiétude»

Les Houthis font partie de ce qu'ils qualifient d'"axe de la résistance" contre Israël, qui compte des groupes soutenus par l'Iran, comme le Hamas palestinien ou le Hezbollah libanais.

Les Etats-Unis avaient retiré les Houthis de leur liste d'"organisations terroristes" en février 2021.

Ils avaient jugé à l'époque que cette désignation compliquait la réponse à une très grave crise humanitaire au Yémen, pays en guerre dont le groupe rebelle contrôle une bonne partie.

En optant mercredi pour la qualification d'entité "spécialement désignée comme terroriste au niveau mondial", au lieu d'"organisation terroriste étrangère", une sanction plus large interdisant les échanges, les Etats-Unis entendent maintenir le flot d'aide humanitaire au Yémen, qui en dépend très largement, a expliqué un responsable américain sous le couvert de l'anonymat.

"Les Houthis doivent être tenus responsables de leurs actes, mais cela ne doit pas se faire aux dépens des Yéménites", a souligné Antony Blinken.

Il a précisé que les Etats-Unis allaient prendre dans cette période de 30 jours une série de mesures "pour atténuer tout impact négatif que cette désignation pourrait avoir sur le peuple yéménite".

En parallèle, le département du Trésor va publier des licences autorisant certaines transactions liées notamment à la fourniture de nourriture, de médicaments et de carburant.

Ces sanctions américaines ont pour effet de geler les avoirs éventuels des Houthis et de couper leurs sources de financement.

Plus d'une vingtaine d'organisations humanitaires ont fait part de leur "profonde inquiétude" face à la récente escalade au Yémen, mettant en garde contre ses conséquences sur ce pays dévasté par la guerre.

Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie depuis plus de huit ans à un conflit armé opposant le gouvernement, soutenu par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite, et les Houthis, proches de l'Iran.

Plus des deux tiers de sa population dépendent de l'aide humanitaire, selon l'ONU.


Netanyahu annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël

Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
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JERUSALEM: Le gouvernement israélien a "décidé à l'unanimité" de "fermer en Israël" la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un message sur X, sans autre détail sur les mesures prises.

Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a affirmé sur X avoir "aussitôt signé l'injonction contre Al-Jazeera" qui "entre en vigueur immédiatement".

Il a ajouté avoir fait en sorte qu'Al-Jazeera "ne puisse plus opérer depuis Israël" et accusé la chaîne de "menacer la sécurité" du pays.

Un ordre de saisie du matériel de la chaîne, signé par M. Karhi, a été publié dans la foulée.

Selon ce document, instruction est donnée de saisir "les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne", détaillés dans une liste dans laquelle figurent notamment les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables.


Le Hamas dit vouloir continuer à négocier une trêve avec Israël

Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
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  • «Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou
  • L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le Hamas a indiqué lundi avoir l'intention de continuer à négocier une trêve dans la bande de Gaza, alors même qu'Israël a demandé aux habitants d'évacuer certains quartiers de Rafah, ville du sud du territoire palestinien, avant une possible opération militaire.

«Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou. «Nous allons continuer les négociations de façon positive et ouverte pour parvenir à un accord (...) qui prévoie un cessez-le-feu illimité».

L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire.

Une médiation Egypte-Qatar-Etats-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censée notamment prévoir une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés par le mouvement palestinien lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire, sans avancée. Le Hamas réclame que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas. Le Hamas et le gouvernement israélien se renvoient mutuellement la responsabilité de l'absence de percée dans ces négociations.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répète à l'envi sa détermination à mener une offensive terrestre d'ampleur sur Rafah, où se terrent selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Les Nations unies ainsi que de nombreuses capitales et ONG redoutent qu'une telle attaque se solde par un bain de sang. Selon l'ONU, 1,2 million de civils sont massés, à Rafah.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a fait près de 34.700 morts, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, tenu par le Hamas.


L’autorité saoudienne Nazaha révèle les détails de cas de corruption récents

Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
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  • Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, le porte-parole a déclaré que des procédures judiciaires avaient été engagées contre tous les auteurs
  • Nazaha entend poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics ou reconnue coupable d’abus d’autorité

RIYAD: Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté.

Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, il a déclaré que des procédures judiciaires ont été engagées contre tous les auteurs.

Dans l’une de ces affaires, deux employés de la Banque centrale ont été arrêtés pour avoir reçu des sommes d’argent d’un résident en échange du dépôt de plus de 7,3 millions de riyals saoudiens, ou SAR (1 SAR = 0,25 euro), sans vérifier la source, sur des comptes bancaires qui appartenaient à des entités commerciales sur une période de deux ans. Le résident en question a également été arrêté.

Dans une autre affaire, un agent de sécurité qui travaillait au département général de la circulation a été arrêté pour avoir reçu 387 000 SAR du propriétaire d’un bureau de services publics, également arrêté, en échange de la modification illégale des données essentielles d’un groupe de véhicules.

Par ailleurs, un troisième cas de corruption fait la lumière sur l’employé d’un hôpital universitaire. Il avait été arrêté pour avoir empoché 100 000 SAR de la part de citoyens en échange d’une promesse de les nommer à des postes à l’université.

Nazaha entend continuer de travailler pour identifier et poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics, reconnue coupable d’abus d’autorité à des fins personnelles ou accusée de nuire de toute autre manière à l’intérêt public.

L’autorité saoudienne a souligné que les coupables seraient tenus pour responsables et poursuivis. Elle a ajouté qu’il n’y aurait pas de délai de prescription pour de tels crimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com