RENNES: Sept hommes originaires d’Irak, accusés du meurtre d’un Irakien de 35 ans en 2020 près du Mans sur fond de règlement de comptes entre groupes de passeurs, ont été condamnés vendredi à Rennes à des peines de huit à 16 ans de réclusion.
L'accusation avait requis des peines de 16 à 25 ans de réclusion contre ces sept hommes, poursuivis pour le meurtre en bande organisée d'un homme considéré comme l'un des principaux acteurs du trafic de migrants dans la région du Mans.
La cour d'assises d'Ille-et-Vilaine a finalement estimé qu'ils n'avaient pas eu l'intention de tuer la victime, abattue d'une balle alors que plusieurs hommes avaient ouvert le feu sur une ancienne scierie désaffectée squattée par des migrants près du Mans en janvier 2020.
La cour a requalifié les faits en violences ayant entraîné la mort avec la circonstance aggravante de la réunion. La peine maximale encourue, initialement la perpétuité, a été réduite à 20 ans.
Aucun de ces sept hommes, assistés par des traducteurs, n'a reconnu les faits pour lesquels ils comparaissaient depuis le 17 janvier.
Parmi ces accusés figurent deux frères.
La peine la plus lourde, 25 ans, avait été requise contre le plus âgé, né en 1991, qui a quitté l'Irak vers 16 ans pour partir seul en Europe par le biais de passeurs.
Déjà condamné à deux reprises en France, en 2015 et 2018, dans des affaires liées à des trafics de migrants, il a cette fois écopé d'une peine de 16 ans, tout comme le commanditaire de l'expédition punitive.
Le plus jeune frère, né en 1999, arrivé en Allemagne en 2015 et jamais condamné en France, se voit infliger une peine de 11 ans de réclusion.
"Tous les protagonistes avaient un problème avec la victime", avait résumé le juge.
Ce n'est pas la première fois que les tribunaux rennais jugent des affaires de passeurs présumés sur fond de luttes pour le contrôle des aires d'autoroute où des migrants s'embarquent dans des camions pour gagner l'Angleterre.
En mars 2022, trente personnes de nationalité irakienne avaient été jugées devant le tribunal correctionnel pour trafic de migrants vers la Grande-Bretagne. Vingt-sept avaient été condamnées à des peines d'emprisonnement.