Le leader des Houthis promet de poursuivre ses attaques contre les navires en mer Rouge

Un Yéménite consulte son téléphone près d'un portrait du leader du mouvement Houthi, Abdel Malik al-Houthi, le 18 janvier 2024 à Sanaa (Photo, AFP).
Un Yéménite consulte son téléphone près d'un portrait du leader du mouvement Houthi, Abdel Malik al-Houthi, le 18 janvier 2024 à Sanaa (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 19 janvier 2024

Le leader des Houthis promet de poursuivre ses attaques contre les navires en mer Rouge

  • Le ministre de l'Information du Yémen et d'autres opposants à la milice se félicitent de la décision de Washington de réinscrire le groupe sur la liste des groupes terroristes
  • Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen et d'autres opposants et détracteurs des Houthis ont salué la nouvelle désignation du groupe comme groupe terroriste

AL-MUKALLA: Le leader de la milice houthie du Yémen, Abdel Malik al-Houthi, a condamné jeudi les États-Unis pour leur décision de redésigner son mouvement comme organisation terroriste, accusant Washington de punir le groupe pour son soutien au peuple palestinien.

«Les attaques et les classifications américaines n'ont aucune signification et constituent une étape qui s'inscrit uniquement dans le contexte de la défense des crimes d'Israël», a-t-il déclaré lors d'un discours télévisé. Il a promis que son groupe continuerait à lancer des attaques de missiles et de drones contre des cibles israéliennes, notamment des navires en mer Rouge ayant des liens avec Israël.

«Nous continuerons à prendre pour cibles les navires en relation avec Israël et avec les bombardements de la Palestine occupée jusqu'à ce que l'agression et le blocus de Gaza prennent fin», a-t-il averti.

Ses commentaires sont intervenus alors que les opposants aux Houthis, à l'intérieur et à l'extérieur du Yémen, ont applaudi la décision des États-Unis et demandé que des sanctions et des pénalités plus sévères soient imposées au groupe.

L'administration Biden a confirmé mercredi la redésignation des Houthis comme groupe terroriste, afin de faire pression sur eux pour qu'ils cessent leurs attaques contre les navires en mer Rouge et dans le golfe d'Aden. Elle donne aux États-Unis le pouvoir de pénaliser sévèrement la milice en coupant son financement et ses approvisionnements en armes et en réduisant sa capacité à porter atteinte à la sécurité du commerce international. Le président Joe Biden avait retiré les Houthis de cette liste début 2021 pour faciliter l'acheminement de l'aide dans un contexte de crise humanitaire au Yémen.

D'autres membres éminents des ailes politiques et militaires des Houthis se sont joints au chef du groupe pour condamner la désignation terroriste et accuser les États-Unis de complicité dans la campagne militaire dévastatrice d'Israël à Gaza.

Dhaif Allah al-Chami, ministre de l'Information du groupe, a accusé Washington d'utiliser la méthode de la carotte et du bâton pour tenter de contraindre le groupe à cesser ses attaques contre les navires en mer Rouge en soutien à la Palestine, et a déclaré que cela n'y arriverait pas. 

«La menace de placer (les Houthis) sur la liste américaine des terroristes est un stratagème désespéré qui n'a aucun impact sur le peuple yéménite. Au contraire, elle renforcera leur foi, leur force et leur confiance dans leur position», a-t-il écrit sur le réseau X.

Le gouvernement internationalement reconnu du Yémen et d'autres opposants et détracteurs des Houthis ont salué la nouvelle désignation du groupe comme groupe terroriste et ont exhorté d'autres pays à suivre l'exemple de Washington.

Le ministre yéménite de l'Information, Mouammar el-Eryani, a qualifié cette nouvelle désignation d'étape «importante» qui mettra en évidence la menace que les Houthis font peser sur le trafic maritime international.

Il a déclaré que depuis que les Houthis ont pris le contrôle du pays par la force à la fin de 2014, ils ont commis de nombreux crimes qui méritent le qualificatif de terrorisme, notamment des attaques contre des zones résidentielles à l'aide de missiles fabriqués en Iran et bourrés d'explosifs, des enlèvements, des meurtres, la torture de femmes enlevées, la démolition de maisons, le recrutement d'enfants, la pose de mines terrestres, la répression des dissidents et d'autres atrocités.

«La communauté internationale doit intensifier la pression sur la milice houthie pour la forcer à abandonner son approche terroriste et à s'engager sérieusement et de bonne foi dans les efforts de désescalade et de rétablissement de la paix», a ajouté le ministre.

Les défenseurs des droits de l'homme, les journalistes et les hommes politiques yéménites contraints de fuir leur pays par crainte des représailles des Houthis ont également salué la reclassification par les États-Unis du groupe en tant que groupe terroriste.

Fahed al-Charafi, journaliste yéménite de la province de Saada, bastion des Houthis, et consultant auprès du ministre de l'Information, a indiqué que les États-Unis avaient montré leur soutien au peuple opprimé du Yémen qui a souffert des atrocités commises par les Houthis.

«La décision a prévalu pour la justice et la vérité contre une bande de terroristes locale et multinationale qui a assassiné, déplacé et détruit tout ce qui était beau au Yémen. Cette décision doit être saluée», a-t-il écrit dans un message posté sur X.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pourparlers de trêve à Gaza: le Hamas juge que «  la balle est entièrement dans le camp » d'Israël

Les représentants des deux camps ont quitté Le Caire "après deux jours de négociations" visant à obtenir une trêve dans la guerre en cours à Gaza depuis sept mois, a rapporté jeudi le média Al-Qahera News, proche du renseignement égyptien. (AFP).
Les représentants des deux camps ont quitté Le Caire "après deux jours de négociations" visant à obtenir une trêve dans la guerre en cours à Gaza depuis sept mois, a rapporté jeudi le média Al-Qahera News, proche du renseignement égyptien. (AFP).
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  • Les représentants des deux camps ont quitté Le Caire "après deux jours de négociations" visant à obtenir une trêve dans la guerre en cours à Gaza
  • Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait indiqué avoir donné pour consigne à sa délégation au Caire de "continuer à se montrer ferme sur les conditions nécessaires à la libération" des otages

TERRITOIRES PALESTINIENS: Le mouvement islamiste palestinien Hamas a estimé tôt vendredi, après le départ de sa délégation d'Egypte où ont lieu des pourparlers, que la "balle est entièrement dans le camp" d'Israël en vue d'un accord de trêve dans la bande de Gaza.

"La délégation de négociation a quitté le Caire en direction de Doha. L'occupation a rejeté la proposition soumise par les médiateurs que nous avions acceptée. En conséquence, la balle est désormais entièrement dans le camp de l'occupation", nom donné à Israël par le mouvement islamiste, a indiqué le Hamas dans une lettre envoyée à d'autres factions palestiniennes.

Les représentants des deux camps ont quitté Le Caire "après deux jours de négociations" visant à obtenir une trêve dans la guerre en cours à Gaza depuis sept mois, a rapporté jeudi le média Al-Qahera News, proche du renseignement égyptien.

Les efforts de l'Egypte et des autres pays médiateurs, en l'occurrence le Qatar et les Etats-Unis, "se poursuivent pour rapprocher les points de vue des deux parties", a ajouté Al-Qahera News, citant une source égyptienne de haut niveau.

Le Hamas avait donné son feu vert lundi à une proposition présentée par les médiateurs qui comprend, selon le mouvement, une trêve en trois phases, chacune d'une durée de 42 jours, incluant un retrait israélien du territoire ainsi qu'un échange d'otages retenus à Gaza et de Palestiniens détenus par Israël, dans le but d'un "cessez-le-feu permanent".

Israël a répondu que cette proposition était "loin de ses exigences" et répété son opposition à un cessez-le-feu définitif tant que le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne, ne serait pas vaincu.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait indiqué avoir donné pour consigne à sa délégation au Caire de "continuer à se montrer ferme sur les conditions nécessaires à la libération" des otages et "essentielles" à la sécurité d'Israël.


Netanyahu répète qu'Israël combattra même « seul » après la menace de Biden

Benjamin Netanyahu martèle depuis des mois être déterminé à lancer une offensive terrestre d'ampleur contre la ville de Rafah où, affirme-t-il, se cachent les derniers bataillons du Hamas. (AFP).
Benjamin Netanyahu martèle depuis des mois être déterminé à lancer une offensive terrestre d'ampleur contre la ville de Rafah où, affirme-t-il, se cachent les derniers bataillons du Hamas. (AFP).
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  • "Si nous devons tenir seuls, nous tiendrons seuls. Je l'ai déjà dit, s'il le faut, nous combattrons avec nos ongles", a déclaré M. Netanyahu
  • L'armée israélienne "a suffisamment d'armement pour accomplir sa mission à Rafah", a assuré de son côté jeudi le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé jeudi, au lendemain des menaces américaines sur des livraisons d'armes à son allié historique, que si Israël devait "tenir seul", il combattrait "seul", selon un communiqué de son bureau.

"Si nous devons tenir seuls, nous tiendrons seuls. Je l'ai déjà dit, s'il le faut, nous combattrons avec nos ongles", a déclaré M. Netanyahu, après que le président américain Joe Biden a menacé de suspendre certaines livraisons d'armes à Israël si son armée entrait à Rafah, une ville du sud de la bande de Gaza.

L'armée israélienne "a suffisamment d'armement pour accomplir sa mission à Rafah", a assuré de son côté jeudi le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l'armée.

Le 2 mai, sur fond de critiques internationales croissantes contre la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza, M. Netanyahu avait déjà affirmé que les Juifs devaient être capables de se "défendre seuls" car "personne ne (les) protégera".

Benjamin Netanyahu martèle depuis des mois être déterminé à lancer une offensive terrestre d'ampleur contre la ville de Rafah où, affirme-t-il, se cachent les derniers bataillons du Hamas, mais où s'entassent aussi, selon l'ONU, 1,4 million de Palestiniens, en grande majorité des déplacés par sept mois de bombardements israéliens et de combats qui ont laissé en ruines le reste de la bande de Gaza.

Lors d'un discours à l'occasion d'une cérémonie jeudi, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a semblé répondre implicitement à Joe Biden, en réaffirmant lui aussi la détermination d'Israël à anéantir le Hamas avec ou sans le soutien américain.

"Je m'adresse aux ennemis d'Israël aussi bien qu'à nos meilleurs amis: l'Etat d'Israël ne peut être assujetti, les forces armées et l'appareil de défense non plus", a-t-il déclaré. "Nous resterons fermes, nous parviendrons à nos objectifs: nous frapperons le Hamas, nous frapperons le Hezbollah et nous obtiendrons la sécurité".

Aux côtés du Qatar et de l'Egypte, les Etats-Unis assurent une médiation qui tente depuis des mois de convaincre Israël et le Hamas de conclure une trêve censée permettre notamment la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre des otages enlevés par le Hamas lors de sa sanglante attaque dans le sud d'Israël le 7 octobre.

Le ministre israélien des Finances Bezalel Smotrich, membre de l'extrême droite et partisan acharné d'une offensive sur Rafah, a assuré qu'Israël "obtiendrait une victoire totale dans cette guerre malgré le recul du président Biden et l'embargo sur les armes".

L'élimination du Hamas "implique de conquérir Rafah totalement et le plus tôt sera le mieux", a-t-il affirmé.

L'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Gilad Erdan, a estimé jeudi "difficile à entendre et très décevante" la menace de Joe Biden.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères discute des derniers développements à Rafah avec le Premier ministre palestinien

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, reçoit le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, jeudi, à Riyad. (SPA)
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  • Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont notamment évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays
  • Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi

RIYAD: Jeudi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a discuté avec le Premier ministre palestinien, Mohammed Moustafa, des derniers développements dans la ville de Rafah, située à Gaza.

Lors d’une réunion à Riyad, les deux responsables ont également évoqué le renforcement de la coopération entre leurs pays ainsi que les priorités et le programme de travail du gouvernement palestinien.

Selon des habitants, l’armée israélienne a déployé des chars et elle a ouvert le feu à proximité des zones urbanisées de Rafah jeudi, après que le président américain, Joe Biden, a promis de ne pas fournir d’armes à Israël si ses forces envahissaient cette ville du sud de Gaza.

Israël est allé à l’encontre des objections internationales en envoyant des chars et en menant des «frappes ciblées» dans la ville frontalière, où se sont réfugiés de nombreux civils palestiniens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com