Etats-Unis et Israël étalent à nouveau leurs divergences: Netanyahu contre un Etat palestinien

Ces divergences entre Washington et Israël ne sont pas nouvelles mais elles s'étalent au grand jour au moment où les Etats-Unis exercent une grande pression sur leur allié tant à propos de la conduite de la guerre à Gaza, provoquée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, que sur la période d'après la guerre. (AFP).
Ces divergences entre Washington et Israël ne sont pas nouvelles mais elles s'étalent au grand jour au moment où les Etats-Unis exercent une grande pression sur leur allié tant à propos de la conduite de la guerre à Gaza, provoquée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, que sur la période d'après la guerre. (AFP).
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Publié le Vendredi 19 janvier 2024

Etats-Unis et Israël étalent à nouveau leurs divergences: Netanyahu contre un Etat palestinien

  • Antony Blinken a réitéré son appel à trouver une «voie vers un Etat palestinien», faisant valoir qu'«il sera impossible d'obtenir une véritable sécurité sans cela»
  • «Israël doit avoir le contrôle de la sécurité sur l'ensemble du territoire situé à l'ouest du Jourdain», a affirmé Netanyahu

WASHINGTON: Les Etats-Unis et Israël ont étalé jeudi une nouvelle fois publiquement leurs profondes divergences de vues sur l'après-guerre dans la bande de Gaza, et la perspective d'un Etat palestinien, seul garant selon Washington de la sécurité d'Israël à long terme.

"Nous voyons évidemment les choses de façon différente", a lâché le porte-parole du Conseil national de sécurité John Kirby, interrogé sur des propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu semblant apporter une fin de non recevoir aux sollicitations américaines.

"Israël doit avoir le contrôle de la sécurité sur l'ensemble du territoire situé à l'ouest du Jourdain. Il s'agit d'une condition nécessaire, qui est en contradiction avec l'idée de souveraineté (palestinienne)", a affirmé M. Netanyahu, en précisant l'avoir dit directement aux Américains.

"Un Premier ministre israélien devrait être capable de dire non, même à nos meilleurs amis - de dire non quand c'est nécessaire, et de dire oui si c'est possible", a-t-il ajouté.

Ces divergences entre Washington et Israël ne sont pas nouvelles mais elles s'étalent au grand jour au moment où les Etats-Unis exercent une grande pression sur leur allié tant à propos de la conduite de la guerre à Gaza, provoquée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, que sur la période d'après la guerre.

Mercredi encore, au Forum économique de Davos, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a réitéré son appel à trouver une "voie vers un Etat palestinien", faisant valoir qu'"il sera impossible d'obtenir une véritable sécurité sans cela".

Et lors de son voyage au Moyen-Orient la semaine dernière, le secrétaire d'Etat a plaidé auprès des autorités israéliennes le fait que des pays arabes, dont l'Arabie saoudite, se sont "engagés" à aider à la reconstruction de Gaza et à une future gouvernance palestinienne à la condition expresse qu'Israël trace une voie tangible vers un Etat palestinien.

Washington incite aussi Israël à aider plutôt qu'à entraver l'Autorité palestinienne, qui ne peut pas fonctionner de manière efficace sans ce "soutien", selon M. Blinken.

"Israël a une occasion historique de relever les défis auxquels il est confronté depuis sa fondation, et nous espérons que le pays saisira cette occasion", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, relevant qu'"Israël sera confronté à des choix très difficiles dans les mois à venir".

Dans ce contexte tendu, le président américain Joe Biden et le Premier ministre israélien, aux relations notoirement compliquées, n'ont pas eu d'échange direct depuis plusieurs semaines déjà.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.