Israël est sur la liste des «pires geôliers de journalistes», selon un rapport du CPJ

La Chine et le Myanmar sont en tête de liste des pires contrevenants. Ces deux pays ont emprisonné chacun plus de quarante journalistes en 2023. Ils sont suivis par la Biélorussie, la Russie et le Vietnam. (AFP)
La Chine et le Myanmar sont en tête de liste des pires contrevenants. Ces deux pays ont emprisonné chacun plus de quarante journalistes en 2023. Ils sont suivis par la Biélorussie, la Russie et le Vietnam. (AFP)
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Publié le Vendredi 19 janvier 2024

Israël est sur la liste des «pires geôliers de journalistes», selon un rapport du CPJ

  • Selon le rapport, le nombre de journalistes palestiniens détenus est le plus élevé depuis 1992, année à laquelle sont apparues ces statistiques
  • Selon le CPJ, au moins quatre-vingt-trois professionnels des médias, en majorité palestiniens, ont été tués à Gaza

LONDRES: Pour la première fois, Israël a été ajouté à la liste des «pires geôliers de journalistes», selon le rapport annuel du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), publié jeudi dernier.

Dans ce document, l’organisme de surveillance des médias a constaté que, au 1er décembre, dix-sept journalistes palestiniens étaient détenus dans les prisons israéliennes, ce qui place le pays en sixième position aux côtés d’États comme l’Iran.

«La position d’Israël dans le recensement des prisons de 2023 du CPJ est la preuve qu’une norme démocratique fondamentale – la liberté de la presse – est en voie de disparition, au moment où Israël a recours à des méthodes draconiennes pour faire taire les journalistes palestiniens. Cette pratique doit cesser», a affirmé Jodie Ginsberg, PDG du CPJ.

Selon le rapport, le nombre de journalistes palestiniens détenus est le plus élevé depuis 1992, année à laquelle sont apparues ces statistiques.

Le rapport attire l’attention sur les pratiques israéliennes en matière de détention administrative, qui autorise l’armée à arrêter des individus uniquement sur la base de soupçons. Certains Palestiniens sont enfermés pendant de longues périodes sans inculpation. Le nombre de ceux qui sont détenus sans procès a grimpé en flèche lors du récent conflit à Gaza.

À titre de comparaison, un seul journaliste palestinien a été détenu dans une prison israélienne l’année dernière, selon l’organisation à but non lucratif basée à New York.

La Chine et le Myanmar sont en tête de liste des pires contrevenants. Ces deux pays ont emprisonné chacun plus de quarante journalistes en 2023. Ils sont suivis par la Biélorussie, la Russie et le Vietnam.

B’Tselem, un groupe israélien de défense des droits de l’homme, fait part de ses inquiétudes en raison de l’absence de défense viable contre de telles détentions.

Selon l’ONG, les détenus font face à des allégations non divulguées et sont donc impuissants face à leur destin. Ils ne savent pas s’ils seront libérés, inculpés, jugés ou condamnés.

L’année dernière, le CPJ a rapporté que trois cent vingt journalistes et professionnels des médias qui étaient derrière les barreaux dans le monde; parmi eux, un sur cinq est détenu sans inculpation.

L’organisation soutient que les détentions préventives prolongées et les traitements cruels sont monnaie courante. Certains gouvernements vont jusqu’à persécuter les journalistes au-delà de leurs frontières.

«Partout dans le monde, nous avons atteint un stade critique. Nous devons mettre un terme à la militarisation des lois qui réduisent au silence les journalistes et leur assurer ainsi le droit d’exercer leur métier en toute liberté», a confié Jodie Ginsberg. Elle ajoute que, au cours d’une année riche en élections clés – aux États-Unis, au Royaume-Uni, dans l’Union européenne, en Inde et à Taïwan –, le fait de ne pas garantir ces droits «porte atteinte à la démocratie et nuit à tout le monde».

Parmi les journalistes palestiniens détenus figurent Alaa al-Rimawi, directeur de l’agence de presse J-Media, interdite en Cisjordanie, et Tarek al-Charif, présentateur d’une émission de radio accusée d’incitation.

Parmi les autres détenus figurent des journalistes d’une chaîne de télévision basée à Ramallah, un caméraman indépendant qui travaillait pour Al-Jazeera et la télévision jordanienne ainsi que le correspondant d’une agence de presse située à Londres.

Ces arrestations entraînent des risques plus importants, auxquels font face les journalistes qui couvrent la guerre entre Israël et Gaza.

Selon le CPJ, au moins quatre-vingt-trois professionnels des médias, en majorité palestiniens, ont été tués à Gaza. L’organisation a documenté de nombreux incidents au cours desquels des journalistes ont été victimes d’agressions, de menaces, de cyberattaques et de censure en Israël et en Palestine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite et la Commission Européenne concluent des négociations exploratoires sur la transition énergétique

Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
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  • : Le ministre saoudien et le commissaire à l’énergie ont discuté de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres.
  • Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique.

RIYAD : Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson, ont tenu des réunions bilatérales en marge du Forum économique mondial de Riyad.

Durant ces réunions, le ministre saoudien et le commissaire européen à l’énergie ont discute de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres afin de renforcer les bilatéraux et de faire progresser les objectifs de l'accord de Paris et les résultats du consensus des Émirats arabes unis atteint lors de la COP28 qui s'est tenue à Dubaï l'année dernière.

Le ministre saoudien de l’énergie et le commissaire européen ont réaffirmé d’importants points auxquels le Royaume et l’Union Européenne sont fermement déterminés à réaliser ensemble.

Il s’agit notamment d’accélérer les investissements privés dans les énergies renouvelables et de coopérer en matière d'interconnexion électrique et d'intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique en renforçant notamment davantage l'infrastructure électrique par la gestion de la demande, le réseau intelligent et les mesures de résilience et de sécurité du réseau.

Ils ont également mis en avant de leurs décisions communes les secteurs de l'hydrogène et des technologies propres, y compris le captage, l'utilisation et le stockage du carbone en soutenant les possibilités de partenariats industriels dans ces secteurs et en garantissant des marchés de l'énergie abordables, sûrs et à l'épreuve du temps.

En s'appuyant sur la CCNUCC, l'accord de Paris et les résultats des récentes COP, l’Arabie saoudite et l’Union Européenne ont conclu des pourparlers en vue d'un protocole d'accord sur la coopération énergétique, concrétisant ainsi leur ambition commune afin d'accélérer les actions visant à tirer parti des opportunités économiques offertes par leurs transitions énergétiques respectives.

Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique pour orienter et ancrer les décisions d'investissement dans les secteurs de l'énergie et des technologies propres, impliquer et mobiliser les parties prenantes des secteurs publics, privés et financiers.

Ce protocole établit à coup sûr les bases d'un avenir énergétique plus durable et plus sûr, étayé par des marchés de l'énergie prévisibles et stables garantissant l'accès de tous à une énergie sûre, abordable, fiable et durable.

L'Arabie saoudite et la Commission européenne ont l'intention de conclure le protocole d'accord dans les prochains mois.


Le Prix international de la fiction arabe à un Palestinien prisonnier en Israël

Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, X).
Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, X).
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  • En l'absence de l'auteur, le prix a été remis à la propriétaire de la maison d'édition basée au Liban, lors d'une cérémonie à Abou Dhabi
  • Selon le président du jury de cette année, Nabil Suleiman, le roman «dissèque une réalité complexe et amère de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme»

 

ABOU DHABI: Un romancier palestinien détenu dans les prisons israéliennes depuis 2004 a remporté dimanche le Prix international de la fiction arabe (IPAF), une des récompenses littéraires les plus prestigieuses du monde arabe, ont annoncé les organisateurs.

Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël, qui trouve la carte d'identité bleue d'un Israélien dans la poche d'un vieux manteau.

Il adopte cette nouvelle identité, ou ce "masque", pour tenter de comprendre "l'occupant" israélien.

En l'absence de l'auteur, le prix a été remis à la propriétaire de la maison d'édition basée au Liban, lors d'une cérémonie à Abou Dhabi.

Réalité complexe et amère

Selon le président du jury de cette année, Nabil Suleiman, le roman "dissèque une réalité complexe et amère de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme".

Le romancier avait été arrêté en 2004 pour "activités terroristes" à l'âge de 21 ans. Il a été condamné à trois peines cumulées de prison à vie pour avoir "planifié et participé à un attentat suicide" à Tel-Aviv, a indiqué en février le Jérusalem Post quand le roman de Basim Khandaqji a été sélectionné pour l'IPAF.

Pendant son incarcération, le romancier a terminé ses études de Sciences politiques à l'université Al-Qods et a écrit plusieurs recueils de poèmes outre son roman primé.

Le lauréat reçoit 50.000 dollars et un financement sera mis à disposition par l'IPAF pour la traduction anglaise de son roman, selon les organisateurs.

La cérémonie de remise de l'IPAF a coïncidé cette année avec la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien en territoire israélien le 7 octobre.


Irak: une compagnie émiratie suspend ses activités dans un complexe gazier

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
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  • Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années
  • Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques

DUBAÏ: La firme émiratie Dana Gas a annoncé lundi la suspension de ses activités dans un complexe gazier de la région autonome du Kurdistan irakien à la suite d'une attaque de drone qui a tué quatre personnes.

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel.

Quatre travailleurs sont morts et huit autres ont été blessés quand un drone a frappé un réservoir de stockage de condensat, a indiqué Dana Gas dans un communiqué transmis à la Bourse d'Abou Dhabi.

"Pour la sécurité de notre personnel et des installations, qui ont été très légèrement endommagées, nous avons décidé de suspendre temporairement la production et de mettre en place des changements spécifiques de procédure", a indiqué Dana Gas.

Tirs de roquettes

Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années, sans causer de dommages significatifs.

Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques.

L'attaque de vendredi a perturbé l'approvisionnement en gaz des centrales électriques de la région, entraînant la perte de 2.500 mégawatts (MW) d'électricité, selon les autorités locales chargées de l'électricité.

Les forces de sécurité irakiennes ont mis en place une commission d'enquête, promettant de punir les "agresseurs".

Dana Gas a assuré qu'elle était "engagée avec les autorités gouvernementales à renforcer les mesures de sécurité et de défense afin de permettre la reprise de la production à l'installation gazière de Khor Mor".

Le champ gazier de Khor Mor se trouve entre les villes de Kirkouk et de Souleimaniyeh, dans une région administrée par les autorités du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.

Les quatre personnes tuées dans l'attaque sont toutes de nationalité yéménite, selon Peshawa Hawramani, porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan.

En janvier, deux Katyucha ont pris pour cible le champ gazier, provoquant un incendie mais sans faire de victimes. À l'époque, des groupes irakiens pro-iraniens attaquaient les bases militaires accueillant les forces américaines en Irak et dans la Syrie voisine.