La diplomatie saoudienne pourrait redéfinir la région, selon un journaliste israélien lors du Forum de Davos

Des personnes participant à la 54e réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, le 16 janvier 2024. (Reuters)
Des personnes participant à la 54e réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos, le 16 janvier 2024. (Reuters)
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Publié le Vendredi 19 janvier 2024

La diplomatie saoudienne pourrait redéfinir la région, selon un journaliste israélien lors du Forum de Davos

  • «Une guerre potentielle entre le Hezbollah et Israël ferait ressembler Gaza à une promenade de santé», a affirmé Barak Ravid, journaliste israélien du site d'information américain Axios
  • «Aucun pays arabe n'acceptera la prédominance politique ou militaire iranienne dans la région», selon Mahmoud Sariolghalam, chercheur non-résident au Middle East Institute

LONDRES: Les accords stratégiques lancés par certaines puissances, notamment l'Arabie saoudite, pourraient redéfinir la région en proie à des tensions, a affirmé vendredi un journaliste israélien qui participait à une réunion, au Forum économique mondial.

Dans la réunion qui avait pour thème «Planifier le Moyen-Orient en 2024», des experts et des responsables gouvernementaux ont discuté de la situation régionale mouvementée, avec le conflit à Gaza, l’Iran, le Hezbollah, les Houthis et la normalisation potentielle de l’Arabie saoudite avec Israël en tête de l’ordre du jour.

«Si les États-Unis veulent gérer le conflit (à Gaza)… ils doivent emprunter la voie de deux États», a déclaré Jane Harman, présidente de la Commission américaine de la stratégie de défense nationale. «Je pense que sans cela, il n’y aura jamais de gestion des conflits. Et si cela se produit, l’Iran sera l’exception.»

Mahmoud Sariolghalam, professeur de relations internationales à l’Université nationale d’Iran et chercheur non-résident au Middle East Institute, a affirmé «qu’aucun pays arabe n’acceptera la prédominance politique ou militaire iranienne dans la région. Cela inclut également l’Irak chiite».

«Je pense que l’Iran gaspille ses ressources nationales en promouvant ce type de politique étrangère», a-t-il ajouté. «J’estime qu’il faudra au moins dix ans, d’après mon observation de ce pays, pour que l’Iran se rende compte que la véritable composante du pouvoir n’est pas l’armée.»

«Il s’agit plutôt des marchés de capitaux, des entreprises de plates-formes, du développement des infrastructures nationales, et de l’intégration avec le reste de la région sur le plan économique.»

Barak Ravid, journaliste israélien du site d'information américain Axios, a indiqué que la convergence saoudo-iranienne sur les questions régionales pourrait ouvrir la voie à la paix.

«L’Arabie saoudite et l’Iran ont de nombreux intérêts communs, et en particulier, je pense, le Yémen», a-t-il ajouté. «Les deux pays voulaient en quelque sorte mettre fin aux tensions bilatérales ou au moins parvenir à une trêve à long terme, comme nous l’avons vu l’année dernière. Sur le plan économique, les deux pays ont un grand intérêt à promouvoir le commerce, et  et à essayer au moins d’apaiser les tensions entre l’axe saoudien, s’il en existe un, et ce que l’Iran appelle "l’Axe de la résistance" – et je pense qu’ils ont plutôt bien réussi à le faire.»

«Je pense que les Saoudiens ne considèrent pas le rapprochement avec l’Iran comme étant en contradiction avec leurs efforts de normalisation avec Israël. Je pense qu’ils peuvent tous les deux subsister en même temps»,a-t-il poursuivi.

Sariolghalam a affirmé que Téhéran jouait un rôle d’équilibriste à travers son réseau de proxys, «envoyant des messages» à ses ennemis, mais aussi en empêchant une escalade dans l’un de ses bastions.

«Concernant le Liban, je pense qu’il est très clair que l’Iran n’est pas intéressé par une escalade, parce que cette fois-ci, le scénario ne sera pas le même qu’en 2006», a-t-il ajouté, faisant référence à la dernière invasion israélienne de son voisin du nord.

«Il y a de grandes chances que le Hezbollah soit anéanti, non seulement par les opérations israéliennes, mais aussi par l’implication américaine. Et le Liban est un pays et une société extrêmement vulnérables.»

Ravid a approuvé, affirmant que le Hezbollah, dans ses opérations frontalières au sud du Liban, qui ont débuté à la suite de l’attaque du Hamas le 7 octobre, «s’est rendu compte qu’il n’avait pas besoin de se lancer dans une escalade totale contre Israël, pour avoir beaucoup d’impact».

Cependant, la réticence du Hezbollah à intensifier les frappes contre Israël pourrait changer, a prévenu Harman, affirmant que la structure de regroupement du gouvernement libanais rendait la gestion de la sécurité du pays «très difficile».

Ravid a également averti qu’«il était tout à fait possible que le pire soit encore à venir», décrivant une potentielle guerre entre le Hezbollah et Israël comme faisant du conflit à Gaza «une promenade de santé».

Il a affirmé que les États-Unis devraient déployer des efforts «beaucoup plus soutenus» pour contenir la confrontation entre les deux parties, «parce que si la frontière entre le Liban et Israël ne se calme pas d’ici à quelques semaines, elle pourrait vraiment exploser».

Malgré les conflits dans la région, le progrès économique présente une opportunité majeure cette année, a indiqué Sariolghalam, prédisant que les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) «continueront à prospérer» tout au long de l’année 2024.

«La région va connaître, en parallèle, un conflit continu, et en même temps des progrès économiques impressionnants», a-t-il ajouté.

Ravid a prévenu que malgré les perspectives de normalisation saoudienne avec Israël, la dynamique à Tel-Aviv s’oriente vers une «réalité» d’un seul État qui ne parviendra pas à représenter une solution à long terme pour les Palestiniens.

«Nous constatons actuellement la réalité d’un État unique en Cisjordanie», a-t-il affirmé. «Quand il y a des colons et des Palestiniens, les colons ont des droits et les Palestiniens n’en ont pas – et c’est là que cela mène.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'organisation humanitaire controversée GHF, dit avoir terminé sa mission à Gaza

L'organisation humanitaire GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis et vivement critiquée par l'ONU, a annoncé lundi avoir terminé sa mission à Gaza, se prévalant d'y avoir fourni des dizaines de millions de repas gratuits "sans détournement" de l'aide par le Hamas. (AFP)
L'organisation humanitaire GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis et vivement critiquée par l'ONU, a annoncé lundi avoir terminé sa mission à Gaza, se prévalant d'y avoir fourni des dizaines de millions de repas gratuits "sans détournement" de l'aide par le Hamas. (AFP)
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  • L'organisme au financement opaque, déployé en mai dans le territoire palestinien en guerre, après deux mois de blocus humanitaire total imposé par Israël, a été vivement critiquée par la communauté humanitaire internationale
  • Ses distributions de nourriture ont été entachées par des violences qui ont tué plus de 1.000 personnes à proximité de ses sites, selon le bureau des droits de l'Homme de l'ONU

JERUSALEM: L'organisation humanitaire GHF, soutenue par Israël et les Etats-Unis et vivement critiquée par l'ONU, a annoncé lundi avoir terminé sa mission à Gaza, se prévalant d'y avoir fourni des dizaines de millions de repas gratuits "sans détournement" de l'aide par le Hamas.

La Gaza Humanitaran Foundation (GHF) a annoncé dans un communiqué "la fin réussie de sa mission d'urgence à Gaza après avoir distribué plus de 187 millions de repas gratuits directement aux civils dans le cadre d'une opération humanitaire record qui a permis de garantir que l'aide alimentaire parvienne aux familles palestiniennes en toute sécurité et sans détournement par le Hamas ou d'autres entités".

L'organisme au financement opaque, déployé en mai dans le territoire palestinien en guerre, après deux mois de blocus humanitaire total imposé par Israël, a été vivement critiquée par la communauté humanitaire internationale.

Ses distributions de nourriture ont été entachées par des violences qui ont tué plus de 1.000 personnes à proximité de ses sites, selon le bureau des droits de l'Homme de l'ONU.

L'ONG a rejeté les critiques et sa responsabilité dans ces violences.

"A un moment critique, nous sommes fiers d’avoir été la seule opération d'aide capable de fournir de manière fiable et sûre des repas gratuits directement au peuple palestinien de Gaza, à grande échelle et sans détournement, s'est félicité son directeur John Acree, cité par le communiqué.

"Le modèle de la GHF, dans lequel le Hamas ne pouvait plus piller et tirer profit du détournement de l'aide, a joué un rôle majeur pour amener le Hamas à la table des négociations et parvenir à un cessez-le-feu. Nous les remercions pour tout ce qu’ils ont apporté aux Gazaouis", a salué sur X le porte-parole du département d'Etat, Tommy Pigott.

 

 


Israël: des généraux limogés, d'autres sanctionnés, en lien avec le 7-Octobre

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  • Ces mesures prises par le chef d'état-major Eyal Zamir ont provoqué un regain de tension avec le ministre israélien de la Défense Israël Katz
  • Le limogeage de généraux de premier plan le 7-Octobre met en exergue la façon dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réussi jusque-là à esquiver ses torts dans le fiasco du 7-Octobre

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé le limogeage de trois généraux à des postes clés le 7 octobre 2023 et des sanctions disciplinaires contre plusieurs autres à cause de leur échec à empêcher ce jour-là l'attaque la plus meurtrière qu'ait connue Israël.

Ces mesures prises par le chef d'état-major Eyal Zamir ont provoqué un regain de tension avec le ministre israélien de la Défense Israël Katz, qui a annoncé lundi avoir demandé un "examen approfondi" du rapport, commandité par l'armée, qui leur a servi de base pour prendre ces mesures.

Le limogeage de généraux de premier plan le 7-Octobre met en exergue la façon dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réussi jusque-là à esquiver ses torts dans le fiasco du 7-Octobre, malgré les appels de l'opinion publique et de l'opposition à la formation d'une commission d'enquête nationale.

M. Netanyahu a répété que les fautes de la direction politique ayant mené au 7-Octobre ne pourraient être examinées qu'après la fin de la guerre.

Le général de division Aharon Haliva, à l'époque chef des renseignements militaires, le général de division Oded Basyuk, alors chef des opérations, et le général de division Yaron Finkelman, qui commandait ce jour-là depuis peu la région militaire sud d'Israël, vont être déchargés "du cadre de réserve et ne (feront) plus partie" de l'armée, indique un communiqué de l'armée publié dimanche soir.

Le général Haliva a été le premier responsable militaire à démissionner, en 2024, en invoquant sa responsabilité pour le drame du 7-Octobre. Le général Finkelman a lui aussi démissionné en invoquant les mêmes motifs. Quant au général Basyuk, il a pris sa retraite après la guerre de 12 jours lancée par Israël contre l'Iran en juin.

Selon le communiqué de l'armée, les trois hommes portent chacun une responsabilité personnelle dans l'échec de l'institution militaire à anticiper et à repousser l'attaque lancée par le mouvement islamiste palestinien Hamas à partir de la bande de Gaza sur le sud d'Israël.

"Défaillance systémique" 

Ces mesures, prises par Eyal Zamir, font suite à la publication au début du mois du rapport d'un comité d'experts qu'il avait mandaté et qui a marqué la fin des enquêtes au sein de l'armée sur les défaillances ayant mené au drame du 7-Octobre.

Le rapport concluait à une "défaillance systémique et organisationnelle de longue date" au sein de l'appareil militaire.

Déplorant des "processus de prise de décision et de déploiement des forces déficients dans la nuit du 7 octobre 2023", le comité pointait des échecs au niveau de l'état-major général, de la direction des opérations, de la direction du renseignement militaire, du Commandement Sud, mais aussi de l'armée de l'Air et de la Marine.

Israël Katz, dont l'inimitié avec le chef d'état-major est connue, a réagi lundi à l'annonce des limogeages et mesures disciplinaires  en annonçant "un examen en profondeur" de ce rapport.

"A la suite des mesures annoncées hier par le chef d'état-major concernant la responsabilité des commandants dans les événements du 7 octobre, j'ai décidé de charger le contrôleur de l'établissement de la Défense, le général de division (à la retraite) Yaïr Wolansky, d'examiner en profondeur le rapport présenté par l'équipe dirigée par le général de division (à la retraite) Sami Turgeman", a annoncé le ministre de la Défense dans un communiqué.

Joute 

Il a précisé que le "contrôleur sera également invité à formuler une recommandation concernant des critères équitables pour l'élaboration de conclusions personnelles", faisant allusion aux limogeages et mesures disciplinaires annoncés par Eyal Zamir.

Selon les médias israéliens, il s'agit d'une énième joute dans le bras de fer qui oppose les deux hommes, M. Katz ayant cette fois-ci été ulcéré de ne pas avoir été prévenu directement des mesures qu'il a apprises par les médias.

En outre, le chef d'état-major s'est publiquement dissocié du gouvernement, notamment en appelant le 10 novembre à une "enquête systémique" sur le 7-Octobre.

Malgré les pressions de l'opinion publique et les demandes de l'opposition, le gouvernement israélien refuse l'établissement d'une commission nationale d'enquête dans l'échec des autorités à prévenir l'attaque.

Outre les trois généraux limogés, l'armée a annoncé des sanctions disciplinaires contre le général de division aérienne Tomer Bar et le vice-amiral David Saar Salma, respectivement à la tête de l'armée de l'Air et de la Marine.

Sont également visés par des mesures disciplinaires quatre autres généraux et quatre officiers supérieurs.

Le général Herzi Halévy, qui était à la tête de l'armée le 7 octobre 2023, a annoncé sa démission en janvier et quitté ses fonctions en mars. Il n'est pas concerné par les mesures.

 


Le Hezbollah enterre son chef militaire tué dans un bombardement israélien

Le Hezbollah a porté en terre lundi son chef militaire Haitham Ali Tabatabai, tué la veille par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, une attaque qui accentue encore la pression sur le Liban pour désarmer le mouvement pro-iranien. (AFP)
Le Hezbollah a porté en terre lundi son chef militaire Haitham Ali Tabatabai, tué la veille par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, une attaque qui accentue encore la pression sur le Liban pour désarmer le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • A l'appel de la formation chiite, des centaines de ses partisans sont descendus dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth, pour les funérailles de celui que le mouvement a qualifié de "grand leader"
  • Jusque-là largement inconnu du grand public au Liban, il est le plus haut responsable du Hezbollah tué depuis la fin, il y a un an, de la dernière guerre qui a opposé le mouvement à Israël

BEYROUTH: Le Hezbollah a porté en terre lundi son chef militaire Haitham Ali Tabatabai, tué la veille par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth, une attaque qui accentue encore la pression sur le Liban pour désarmer le mouvement pro-iranien.

A l'appel de la formation chiite, des centaines de ses partisans sont descendus dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth, pour les funérailles de celui que le mouvement a qualifié de "grand leader".

Jusque-là largement inconnu du grand public au Liban, il est le plus haut responsable du Hezbollah tué depuis la fin, il y a un an, de la dernière guerre qui a opposé le mouvement à Israël.

Dans cette banlieue densément peuplée de la capitale, des membres du Hezbollah en treillis ont porté son cercueil et ceux d'autres compagnons tués dans la frappe ciblée de dimanche, recouverts des drapeaux jaunes du groupe, au son de chants religieux, a rapporté un correspondant de l'AFP.

La foule, d'où émergeaient des portraits des dirigeants du Hezbollah et du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a scandé des slogans contre Israël et les États-Unis.

Cet assassinat est intervenu alors qu'Israël a intensifié ces derniers temps ses frappes sur le territoire libanais malgré le cessez-le-feu, disant viser des membres ou infrastructures du Hezbollah qu'il accuse de se réarmer, ce que le mouvement dément.

"Voie diplomatique" 

Le gouvernement libanais est sous forte pression de Washington pour contraindre le Hezbollah à rendre ses armes conformément à l'accord de cessez-le-feu du 27 novembre 2024, ce que le mouvement islamiste refuse jusqu'à présent.

Après l'assassinat de Haitham Ali Tabatabai, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a réaffirmé qu'Israël "ne permettra(it) pas au Hezbollah de reconstruire son pouvoir" et appelé Beyrouth  à "respecter son engagement" à le désarmer.

A Paris, la diplomatie française a appelé à la "retenue" après la frappe israélienne qui fait "peser un risque d'escalade dans un contexte déjà marqué par de fortes tensions".

Les options du Hezbollah apparaissent désormais limitées: le mouvement est sorti très affaibli du conflit qu'il avait enclenché avec Israël après le début de la guerre à Gaza, et a perdu sa voie d'approvisionnement via la Syrie depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.

Washington presse également Beyrouth de lui couper les financements iraniens. Téhéran, principal allié du Hezbollah, a dénoncé lundi un "lâche assassinat".

Il existe aujourd'hui "deux tendances au sein du groupe", explique à l'AFP une source proche du Hezbollah, sous couvert d'anonymat. "Ceux qui veulent répondre à l'assassinat et ceux qui préfèrent s'abstenir, et pour l'instant, la direction du groupe préfère la voie diplomatique".

"Les options du Hezbollah sont très limitées", affirme à l'AFP Nicholas Blanford, analyste à l'Atlantic Council. "Sa base réclame vengeance, mais si le Hezbollah répond directement (...) Israël ripostera très durement et personne au Liban ne remerciera le Hezbollah pour ça".

Selon lui, la frappe sur le chef militaire du Hezbollah "montre qu'Israël peut toujours localiser et cibler les hauts responsables (du mouvement) malgré toutes les mesures de protection".

"Rejeter les pressions" 

L'assassinat de Haitham Ali Tabatabai visait à "effrayer et affaiblir" le Hezbollah pour qu'il "se rende et se soumette, mais cet objectif ne sera jamais atteint", a lancé lors des funérailles un haut responsable du mouvement, Ali Damuch.

Israël était "inquiet de la réponse possible du Hezbollah, et doit le rester", a-t-il ajouté, exhortant les autorités libanaises à "affronter l'agression par tous les moyens (...) et à rejeter les pressions (...) à se conformer aux diktats américains et aux conditions israéliennes".

En vertu de l'accord de cessez-le-feu, l'armée libanaise doit démanteler la présence militaire du Hezbollah sur une bande d'une trentaine de kms entre la frontière avec Israël et le fleuve Litani, plus au nord.

L'armée a soumis un plan au gouvernement, dans lequel elle s'engage à accomplir cette tâche titanesque, avant de procéder par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les Etats-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Ce dernier invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban, dont l'accord de cessez-le-feu stipule pourtant que l'armée israélienne doit se retirer.

Un responsable militaire libanais a affirmé à l'AFP la semaine dernière que les demandes américaines et israéliennes d'un désarmement d'ici fin 2025 étaient "impossibles" à satisfaire, faute de personnel et d'équipement, et au vu du risque de confrontations avec les communautés locales soutenant le Hezbollah.