Israël: à la frontière avec le Liban, un village chrétien s'adapte au conflit

Des fidèles chrétiens se rendent à l'église du village de Jish, dans le nord d'Israël, près de la frontière libanaise, le 17 janvier 2024. (Photo by Jalaa Marey  AFP)
Des fidèles chrétiens se rendent à l'église du village de Jish, dans le nord d'Israël, près de la frontière libanaise, le 17 janvier 2024. (Photo by Jalaa Marey AFP)
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Publié le Samedi 20 janvier 2024

Israël: à la frontière avec le Liban, un village chrétien s'adapte au conflit

  • Depuis le 7 octobre, un quotidien teinté par la guerre s'est installé dans cette localité à majorité chrétienne du nord d'Israël, à la frontière avec le Liban
  • La majorité des chrétiens de Jish, ville d'environ 3.000 habitants, sont maronites, ces catholiques d'Orient surtout installés au Liban mais dont quelques milliers vivent en Israël

JĪSH, Israël : Des enfants sortent de classe en courant pour monter à bord des voitures de leurs parents: la scène pourrait sembler anodine, si cette école de Jish, un village israélien à la frontière avec le Liban, n'était un abri antiaérien.

Depuis le 7 octobre, un quotidien teinté par la guerre s'est installé dans cette localité à majorité chrétienne du nord d'Israël, à la frontière avec le Liban.

Cette région est en proie à des affrontements quotidiens entre l'armée israélienne et des groupes armés dans le sud du Liban, dont le Hezbollah chiite, allié du mouvement islamiste palestinien du Hamas.

Les attaques du Hezbollah ont depuis tué quinze personnes, dont six civils, selon les autorités.

Israël réplique en bombardant des villages frontaliers, et plus de 190 personnes sont mortes au Liban, dont au moins 141 combattants du Hezbollah, fortement implanté dans le sud du pays, selon un décompte de l'AFP à partir des chiffres officiels.

La zone frontalière a été grandement vidée de ses habitants, mais Jish se situe juste derrière la ligne fixée par les autorités.

«Nous n'irons nulle part», «les habitants ne vont pas quitter leurs villes parce que le Hezbollah a décidé d'attaquer Israël ou d'attaquer nos villes dans le nord d'Israël», dit un habitant, Shadi Khalloul, 48 ans.

Ils se sont installés dans un quotidien de guerre, rythmé par le bourdonnement des drones, le hurlement des sirènes d'alerte et les tirs d'artillerie depuis la frontière, à cinq kilomètres. A Noël, une roquette a atteint une église à quelques kilomètres de Jish.

Les écoles étant fermées, l'enseignement se fait en ligne ou dans les quelques abris publics, des sortes de bunkers, dont la taille le permet.

«Suivre les cours dans cet abri est vraiment très difficile pour les enfants», relève Margaret Ashur, 75 ans, en attendant que son petit-fils sorte de classe.

- La peur d'incursions -

La majorité des chrétiens de Jish, ville d'environ 3.000 habitants, sont maronites, ces catholiques d'Orient surtout installés au Liban mais dont quelques milliers vivent en Israël.

«Tout est affecté», dit M. Khalloul, qui milite pour la reconnaissance de la minorité maronite en Israël et promeut l'enseignement de l'araméen, la langue de Jésus.

M. Khalloul relève que les hameaux autour du village accroché à une colline couverte d'oliviers, se sont vidés, avec un impact sur les commerces, les ateliers de Jish qui ne peuvent plus fonctionner.

Les rassemblements sont interdits, même si l'église principale, plus grand bâtiment du village, reste ouverte. «Depuis le début de la guerre, nous avons cessé de prier dans la grande église», dit le père Sandy Habib. Les messes sont dites dans une salle de réunion en sous-sol.

A l'instar de M. Khalloul, beaucoup de maronites du village descendent de Palestiniens forcés de quitter leurs petits hameaux autour de Jish au moment de la création de l'Etat d'Israël en 1948.

Mais M. Khalloul, qui a servi dans l'armée israélienne, encourage les jeunes maronites à s'engager aussi.

A ses yeux, c'est toute la région qui est menacée par les mouvements islamistes.

«Nous avons vu ce qu'a fait le Hamas» dans le sud d'Israël, «et ce sont des alliés de l'Iran», comme le Hezbollah, relève M. Khalloul. «A la frontière, plane la crainte d'une incursion des unités d'élites du Hezbollah contre nous, comme cela a été le cas contre les Juifs dans le sud», dit-il.

Inédites depuis la création d'Israël, les attaques du Hamas lancées depuis la bande de Gaza ont entraîné la mort de quelque 1.140 personnes, majoritairement des civils, dans le sud du pays, selon un décompte de l'AFP à partir des chiffres israéliens.

La guerre engagée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a tué 24.762 personnes, en majorité des femmes et des mineurs, selon le ministère de la Sante du Hamas.


L'Iran promet une réponse si Washington tente de franchir une « ligne rouge »

Cette combinaison d'images, créée le 7 novembre 2024, montre l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, le 5 juillet 2024, et Donald Trump, ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence, le 4 novembre 2024 à Pittsburgh, en Pennsylvanie. (Photo par ATTA KENARE et CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
Cette combinaison d'images, créée le 7 novembre 2024, montre l'ayatollah Ali Khamenei, guide suprême iranien, le 5 juillet 2024, et Donald Trump, ancien président des États-Unis et candidat républicain à la présidence, le 4 novembre 2024 à Pittsburgh, en Pennsylvanie. (Photo par ATTA KENARE et CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • « Les États-Unis sont complices des agissements d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, Ali Bahreini, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU).
  • L'ambassadeur a également critiqué l'attitude des pays européens.

GENEVE : L'ambassadeur iranien auprès des Nations unies à Genève a accusé mercredi les États-Unis d'être « complices » des agissements d'Israël en Iran, promettant une riposte si une « ligne rouge » est franchie.

L'armée israélienne mène depuis le 13 juin des frappes sans précédent sur l'Iran, disant vouloir empêcher Téhéran d'obtenir l'arme nucléaire. En riposte, l'Iran a promis de bombarder Israël sans relâche jusqu'à la fin des attaques.

« Les États-Unis sont complices des agissements d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, Ali Bahreini, aux correspondants accrédités à l'ONU à Genève (ACANU).

« Nous suivons les actions des États-Unis. Et à tout moment, si nous arrivons à la conclusion que les États-Unis sont directement impliqués dans les attaques contre l'Iran, nous commencerons à répondre aux États-Unis », a-t-il prévenu.

Il a également indiqué que l'Iran restait vigilant face aux propos de Donald Trump.

« Nous le prenons en compte dans nos calculs et évaluations », a-t-il dit, affirmant que « si une ligne rouge est franchie, il y aura une réponse ».

Affirmant disposer de renseignements prouvant que Téhéran s'approchait du « point de non-retour » vers la bombe atomique, Israël a frappé des centaines de sites militaires et nucléaires en Iran, tuant les plus hauts gradés ainsi que des scientifiques du nucléaire. 

L'Iran, qui dément toute intention de fabriquer l'arme nucléaire, a déclaré qu'il riposterait à ce qu'il considère comme une « guerre » lancée par Israël, qu'il accuse d'avoir cherché à torpiller les négociations sur le nucléaire entre Téhéran et Washington.

« L'Iran va répondre. L'Iran est déterminé à répondre aux attaques d'Israël », a déclaré l'ambassadeur iranien, ajoutant que « nous répondons très sérieusement et fermement, et c'est ce que nous faisons maintenant ». 

L'ambassadeur a également critiqué l'attitude des pays européens.

« Quand vous regardez les positions des différents pays, non seulement ils ne condamnent pas les attaques et l'agression, mais ils essaient aussi de justifier l'agression par des allégations et des excuses infondées. C'est honteux », a-t-il affirmé.

Interrogé sur une possible reprise des négociations, il a indiqué que « pour l'instant, nous n'envisageons aucun scénario, si ce n'est celui de nous défendre ».

Mercredi également, lors de son discours devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, l'ambassadeur a mis en garde les soutiens d'Israël.

« Les partisans du régime israélien et les États-Unis en premier lieu devraient savoir que soutenir ce régime signifie soutenir directement les violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme », a-t-il dit.


L'armée israélienne annonce qu'un de ses drones a été abattu en Iran

De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
De la fumée s'élève au milieu des explosions signalées dans des bâtiments par les forces israéliennes à l'est et au nord de la ville de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, à l'aube du 17 juin 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • « Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.
  • L'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

JERUSALEM : L'armée israélienne a annoncé mercredi pour la première fois depuis le début de sa campagne de frappes sur l'Iran qu'un de ses drones était tombé en territoire iranien après avoir été visé par un tir de missile.

« Un missile sol-air a été tiré en direction d'un drone de l'armée de l'air et celui-ci est tombé en Iran », indique un communiqué militaire.

« Aucun blessé n'a été signalé et il n'y a aucun risque de fuite d'informations », ajoute le texte.

L'armée israélienne ne précise pas le type de l'appareil abattu (drone de surveillance, d'attaque, etc.).

Plus tôt, l'agence de presse de la radio-télévision d'État iranienne (IRIB) avait annoncé que la défense antiaérienne avait abattu mercredi matin « un drone de pointe Hermès » dans le ciel d'Ispahan, dans le centre de l'Iran. 

Le 13 juin, Israël a lancé une attaque d'une ampleur sans précédent sur l'Iran, affichant l'ambition d'empêcher le pays de se doter de la bombe atomique, objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.

Selon le dernier bilan officiel iranien publié dimanche, les bombardements israéliens ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés en Iran.

Depuis vendredi, les salves de missiles iraniens tirées en riposte sur Israël ont fait 24 morts, selon le bureau du Premier ministre israélien.


Gaza: la Défense civile fait état de 30 personnes tuées par des tirs israéliens

Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
Des hommes transportent sur une civière le corps d'une victime qui aurait été tuée par un bombardement israélien à l'ouest de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 17 juin 2025, alors que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuit. (Photo de BASHAR TALEB / AFP)
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  • Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus
  • « Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

JERUSALEM : La Défense civile de Gaza a indiqué que 30 personnes, dont 11 venues chercher de l'aide, avaient été tuées par l'armée israélienne mercredi dans le territoire palestinien ravagé par plus de vingt mois de guerre et menacé de famine selon l'ONU.

Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, a indiqué à l'AFP que 11 personnes avaient été tuées et plus de 100 blessées « après que les forces d'occupation israélienne ont ouvert le feu et tiré plusieurs obus entre 2 h 30 et 6 heures du matin sur des milliers de citoyens rassemblés » dans le centre de la bande de Gaza, notamment à Nousseirat, pour attendre l'ouverture de centres de distribution d'aide.

« Les victimes cherchaient à obtenir de l'aide alimentaire et de la farine », a-t-il précisé. 

Mercredi également, 19 personnes ont été tuées dans trois attaques israéliennes, a indiqué la Défense civile, ajoutant que l'armée israélienne avait fait exploser sept maisons dans le nord du territoire palestinien, à Beit Hanoun.

Mardi, la Défense civile avait fait état d'au moins 53 personnes tuées et de plus de 200 blessées au moment où des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés près d'un centre d'aide dans le sud de la bande de Gaza.

Les Palestiniens racontent que les distributions sont chaotiques et dangereuses, et la Défense civile rapporte des morts en marge des centres d'aide presque tous les jours.