Des espions aux touristes: le réaménagement de tunnels londoniens fait grincer des dents

Un homme balaie le sol devant le portrait ciselé de Vhils intitulé "Bernie Made Off", lors de l'exposition "Hell's Half Acre" à l'Old Vic Tunnels dans le sud de Londres, le 11 octobre 2010. (Photo  Leon Neal  AFP)
Un homme balaie le sol devant le portrait ciselé de Vhils intitulé "Bernie Made Off", lors de l'exposition "Hell's Half Acre" à l'Old Vic Tunnels dans le sud de Londres, le 11 octobre 2010. (Photo Leon Neal AFP)
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Publié le Dimanche 21 janvier 2024

Des espions aux touristes: le réaménagement de tunnels londoniens fait grincer des dents

  • Angus Murray, dirigeant d'un groupe de gestion d'actifs d'origine australienne, souhaite réaménager les «Kingsway Exchange Tunnels», qui s'étendent sur près de 1,6 km sous le quartier de Holborn, en plein coeur de Londres
  • Durant la Guerre froide, le gouvernement avait agrandi les tunnels initiaux, situés à quelques 30 mètres sous terre, pour y installer un centre secret de télécommunications longue distance

LONDRES : On y trouvait jadis un centre secret de communications pour espions: un homme d'affaires veut transformer des tunnels londoniens en attraction touristique capable d'accueillir des millions de visiteurs, au grand dam de certains résidents de ce quartier huppé.

Angus Murray, dirigeant d'un groupe de gestion d'actifs d'origine australienne, souhaite réaménager les «Kingsway Exchange Tunnels», qui s'étendent sur près de 1,6 km sous le quartier de Holborn, en plein coeur de Londres.

Le financier veut y organiser des expériences immersives mettant en scène le passé du lieu, construit initialement pour servir d'abri contre les bombardements aériens durant la Deuxième guerre mondiale, avant d'héberger les Special Operations Executives, une branche du MI6, le service de renseignements extérieurs, qui aurait servi d'inspiration à Ian Flemming pour sa saga James Bond.

Il espère y accueillir 2 millions de visiteurs par an à partir de 2027, qui viendraient aussi profiter du bar le plus profond du Royaume-Uni.

«Nous voulons que les Tunnels de Londres deviennent aussi mythique que le London Eye», cette immense grande roue installée sur la rive sud de la Tamise au centre de Londres, promet Angus Murray, dans le prospectus annonçant début janvier son intention de coter la société porteuse du projet à la Bourse de Londres.

Durant la Guerre froide, le gouvernement avait agrandi les tunnels initiaux, situés à quelques 30 mètres sous terre, pour y installer un centre secret de télécommunications longue distance.

Le premier câble transatlantique de télécommunication y était opéré, devenu un rouage clé du «téléphone rouge», la ligne téléphonique directe reliant la Maison Blanche et le Kremlin.

La plupart des équipements de cette époque seront conservés, selon les porteurs du projet.

Mais à la fin des années 1980, avec le développement des techniques de communications plus modernes, le lieu, vaste de 8.000 m2, perd sa raison d'être, et est transféré à l'opérateur national British Telecom, qui le mit en vente en 2008.

Pendant des années, les tunnels n'ont pas trouvé preneurs jusqu'à ce qu'Angus Murray rachète les lieux en 2022.

Promettant d'investir 220 millions de livres (256 millions d'euros, «l'idée est de transformer les tunnels en l'une des expériences culturelles les plus uniques au monde», a revendiqué en septembre dernier la société The London Tunnels, en présentant son projet.

- Nuisances -

Ces dernières semaines cependant, les riverains de ce quartier aisé, inquiets de cet afflux annoncé de touristes dans leurs rues plutôt tranquilles, font entendre leur grogne.

«Je m'y oppose à cause du changement d'identité si radical (que ce projet aurait) dans un quartier aussi résidentiel», a protesté James Keay, un habitant, auprès du conseil local de Camden et des autorités locales londoniennes, qui doit prendre une décision sur le projet.

Pour John Krebs, parlementaire à la chambre des Lords et qui possède un appartement dans le quartier, les résidents s'inquiètent de la foule et de la circulation que le projet va engendrer dans «une rue calme et étroite».

«La logistique du projet et son impact sur la rue semblent bien mal pensés», explique-t-il ainsi déclaré à l'AFP.

Dans une douzaine de contributions réunies jusqu'ici, les habitants jugent le projet «totalement inacceptable» et «préjudiciable» pour le voisinage.

«Il n'a pas réussi à convaincre que le quartier allait bénéficier d'une telle attraction touristique, ni qu'il y ait une demande pour une telle expérience historique», écrit par exemple Walter Scott, l'un d'entre eux.

La société affirme avoir pour l'instant levé 10 millions de livres (11,7 millions d'euros) auprès d'investisseurs intéressés, et cherche encore 30 millions supplémentaires, qu'elle espère attirer via son introduction à la Bourse de Londres.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.