Blinken en tournée africaine pour maintenir l'influence américaine

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken débute lundi une tournée d'une semaine sur la côte ouest de l'Afrique afin de maintenir l'influence des Etats-Unis. (AFP)
Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken débute lundi une tournée d'une semaine sur la côte ouest de l'Afrique afin de maintenir l'influence des Etats-Unis. (AFP)
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Publié le Lundi 22 janvier 2024

Blinken en tournée africaine pour maintenir l'influence américaine

  • Le chef de la diplomatie américaine commence lundi par une rapide escale au Cap-Vert avant de rejoindre la Côte d'Ivoire, puis le Nigeria et l'Angola
  • Au Niger, les Américains ont pour le moment gardé leur base et leurs soldats mais Washington réfléchit à d'autres options, dans des pays côtiers plus stables

ABIDJAN: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken débute lundi une tournée d'une semaine sur la côte ouest de l'Afrique afin de maintenir l'influence des Etats-Unis sur un continent où la concurrence de Pékin et Moscou est forte alors que l'instabilité au Sahel est plus que jamais préoccupante.

Le chef de la diplomatie américaine commence lundi par une rapide escale au Cap-Vert avant de rejoindre la Côte d'Ivoire, puis le Nigeria et l'Angola.

C'est sa première visite en Afrique sub-saharienne depuis dix mois, dans une période où la guerre en Ukraine et le conflit entre Israël et le Hamas écrasent l'actualité internationale.

Son président Joe Biden avait promis de se rendre en Afrique en 2023, mais n'a pas concrétisé cet engagement.

Depuis la dernière visite de M. Blinken dans la région en mars 2023, le paysage politique a quelque peu évolué.

A l'époque, il s'était rendu au Niger pour soutenir le président élu Mohamed Bazoum dans ce pays où les Etats-Unis comptent plus de mille soldats et des bases de drones pour la lutte contre les jihadistes.

Mais quatre mois plus tard, M. Bazoum a été renversé par un coup d'Etat militaire et le nouveau régime cherche à diversifier ses partenaires: les soldats français ont été chassés et les liens se renforcent avec Moscou.

La Russie a développé son influence dans plusieurs pays d'Afrique francophone ces dernières années, avec notamment la présence du groupe paramilitaire Wagner en Centrafrique et au Mali et des relations privilégiées avec le Burkina Faso.

La situation sécuritaire au Sahel demeure préoccupante: les groupes jihadistes liés à Al-Qaïda ou à l'Etat Islamique mènent toujours des attaques sanglantes au Mali, au Burkina et au Niger, trois pays dirigés par des militaires arrivés au pouvoir lors de coups d'Etat.

Au Niger, les Américains ont pour le moment gardé leur base et leurs soldats mais Washington réfléchit à d'autres options, dans des pays côtiers plus stables notamment.

"Plusieurs endroits" sont ainsi à l'étude pour une base de drones, selon les mots prononcés l'an dernier par le Général James Hecker, commandant de l'armée de l'air américaine pour l'Europe et l'Afrique.

Consolider la démocratie  

Lors de cette visite ouest-africaine, Antony Blinken va aider les pays "sur tous les fronts pour renforcer leurs sociétés et lutter contre l'expansion de la menace terroriste que l'on observe au Sahel", explique Molly Phee, sous-secrétaire d'Etat pour l'Afrique qui s'est rendue au Niger en décembre.

Il va également encourager les pays à faire de la "sécurité des civils lors d'opérations militaires et la promotion des droits de l'Homme et du développement des communautés", une priorité, a-t-elle ajouté devant la presse.

Antony Blinken, parfaitement francophone et fan de football, doit arriver lundi soir à Abidjan où la Côte d'Ivoire joue un match décisif pour la Coupe d'Afrique des Nations qu'elle organise en ce moment.

Sa visite intervient quelques jours après celle de son homologue chinois, Wang Yi qui s'était rendu également au Togo, en Tunisie et en Egypte.

Pékin est depuis longtemps très actif sur le continent en finançant notamment des infrastructures dans de nombreux pays.

En Côte d'Ivoire, M. Blinken va saluer la consolidation de la démocratie depuis l'arrivée au pouvoir d'Alassane Ouattara en 2011.

Le pays a retrouvé une relative stabilité après une grave crise post-électorale en 2010-2011 qui a fait plus de 3.000 morts.

Frontalier du Mali et du Burkina, il a pour l'heure réussi à endiguer la menace jihadiste. Le dernier incident lié à ces groupes armés dans le nord du pays remonte à début 2021.

Selon une étude de l'International Crisis Group (ICG), l'approche du gouvernement Ouattara basée tant sur une réponse militaire que sur le développement économique des zones concernées, en particulier pour les jeunes, porte ses fruits.

L'administration Biden a annoncé l'an dernier un plan sur dix ans afin d'encourager la stabilité et éviter les conflits au Bénin, Ghana, Guinée, Côte d'Ivoire et Togo, des pays côtiers qui sont dans le viseur des groupes jihadistes.

Ce plan, encourageant notamment une réponse sociale, se démarque nettement de l'approche passée, plus centrée sur le tout sécuritaire.

M. Blinken débute sa visite lundi au Cap-Vert, partenaire des Etats-Unis qui louent la stabilité démocratique de cet archipel lusophone d'un demi-million d'habitants.

Les Etats-Unis ont donné quelque 150 millions de dollars à travers deux programmes, incluant notamment l'expansion du port de la capitale Praia, l'amélioration de routes et du système de distribution d'eau potable. Un troisième programme d'aide est à l'étude.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.