Malgré d'importantes victoires, des signaux d'alarme pour Trump

Les premiers scrutins ont révélé quelques vulnérabilités qui pourraient entraver la reconquête de Donald Trump (Photo, AFP).
Les premiers scrutins ont révélé quelques vulnérabilités qui pourraient entraver la reconquête de Donald Trump (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 25 janvier 2024

Malgré d'importantes victoires, des signaux d'alarme pour Trump

  • L’ancien président sort des primaires de l'Iowa et du New Hampshire auréolé de victoires sans appel contre Nikki Haley
  • Un tiers des électeurs républicains du New Hampshire ont assuré qu'ils ne soutiendraient pas Donald Trump le 5 novembre

MANCHESTER: Donald Trump avance tel un rouleau compresseur sur le chemin vers l'investiture républicaine à la présidentielle de novembre, mais les premiers scrutins ont révélé quelques vulnérabilités qui pourraient entraver sa reconquête de la Maison Blanche.

L'ancien président sort des primaires de l'Iowa et du New Hampshire auréolé de victoires sans appel contre Nikki Haley, seule rivale encore dans la course. Mais ces succès masquent des sujets d'inquiétude s'agissant de son pouvoir d'attraction auprès des indépendants et des républicains modérés dont il a besoin pour l'emporter face au président démocrate Joe Biden en novembre.

Près de la moitié des électeurs du New Hampshire sont inscrits comme indépendants, un groupe qui reflète étroitement l'humeur des Etats indécis qui joueront un rôle-clé lors de l'élection présidentielle. Et ils se sont prononcés à deux contre un en faveur de Nikki Haley, plus modérée que Donald Trump.

Autre signal d'alarme pour le camp trumpiste, un tiers des électeurs républicains du New Hampshire ont assuré qu'ils ne soutiendraient pas Donald Trump le 5 novembre, selon un sondage à la sortie des urnes.

Une tendance également à l'oeuvre dans l'Iowa. Donald Trump y a facilement gagné, mais selon un sondage du journal local Des Moines Register, près de la moitié des partisans de Nikki Haley voteraient pour Joe Biden plutôt que pour le magnat de l'immobilier.

"Beaucoup de gens ont présenté le résultat de Donald Trump dans l'Iowa comme dominant, mais je ne suis pas d'accord", dit Kenneth Miller, professeur de sciences politiques à l'Université du Nevada à Las Vegas.

«Conditions favorables»

"Il a commencé en tant que leader évident et a fait campagne pendant deux ans sans que ses principaux rivaux ne disent quoi que ce soit de désagréable sur lui. On a là les conditions les plus favorables pour des primaires mais il a à peine dépassé les 50% dans l'Iowa".

Dans cet Etat, Donald Trump était confronté à deux candidats majeurs. Dans le New Hampshire, il n'avait que Nikki Haley en face de lui après l'abandon du gouverneur de Floride Ron DeSantis mais il n'y a pas eu de raz-de-marée en sa faveur (55%).

Certains observateurs n'ont pas manqué de poser des questions sur la capacité de Donald Trump à mobiliser au-delà de sa base la plus fervente.

Ron DeSantis s'est rallié derrière l'homme d'affaires, mais juge que les républicains à l'ancienne ne vont pas le soutenir contre Joe Biden.

"Quand des gens qui ont voté pour (l'ancien président Ronald) Reagan en 1976 viennent me voir --  des gens qui ont été conservateurs toute leur vie -- et disent qu'ils ne veulent pas revoter pour Donald Trump, alors on a un problème", a-t-il déclaré.

Le peu d'appétence des républicains modérés pour la marque MAGA ("Make America Great Again") de l'ancien président s'est traduit dans les urnes.

Outre sa défaite contre Joe Biden en 2020, son parti a perdu les deux chambres du Congrès au cours de son mandat, et a également subi des revers aux élections de mi-mandat en 2022.

Terre brûlée

Mais Donald Trump ne semble pas prêt à changer de stratégie, pour le plus grand bonheur de ses aficionados les plus à droite qui applaudissent des deux mains ses discours sur l'effondrement économique supposé de l'Amérique ou les immigrants clandestins qui détruiraient le pays.

Son discours de victoire mardi était constellé de tirades colériques, d'insultes, de théories du complot, y compris le mensonge sans précédent dans l'histoire des Etats-Unis selon lequel il n'avait pas perdu la présidentielle de 2020.

Là n'est pas son seul défi puisqu'il se présente lesté de 91 chefs d'inculpation et qu'au moins un procès sur quatre pourrait commencer avant le 5 novembre.

Des électeurs ont eu à dire s'ils considéreraient Donald Trump digne de la fonction présidentielle en cas de condamnation pénale. Un peu plus d'un tiers de ceux de l'Iowa et près de la moitié de ceux du New Hampshire ont dit non, selon des sondages à la sortie des urnes.

Autrement dit, si beaucoup de gens sont prêts à tout lui pardonner, nombreux sont ceux qui ne le sont pas.

"Même s'il arrive à faire rentrer dans le rang 80 à 90 % (des votants), nos scrutins présidentiels ont été si serrés ces derniers temps que la moindre petite défection au sein de son parti pourrait être fatale", estime le politiste Nicholas Creel, de la Georgia College and State University.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

Short Url
  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Short Url
  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Short Url
  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.