Un hajj virtuel pour les proches de certains pèlerins

Pèlerin vérifiant son téléphone avant la prière à Muzdalifa avant de se diriger vers la vallée de Mina, l’une des dernières étapes du pèlerinage.  (STR/AFP)
Pèlerin vérifiant son téléphone avant la prière à Muzdalifa avant de se diriger vers la vallée de Mina, l’une des dernières étapes du pèlerinage. (STR/AFP)
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Publié le Vendredi 31 juillet 2020

Un hajj virtuel pour les proches de certains pèlerins

  • Dès le début du rituel, nombreux étaient les pèlerins qui ne quittaient pas leur téléphone et partageaient leurs parcours en direct avec leurs proches.
  • La technologie 5G, installée en 2019 à La Mecque, leur a permis de partager photos et vidéos avec un débit fulgurant.

KHOBAR : Faridah Bakti Yahra a réalisé le rêve d'une vie en décrochant un précieux billet pour le pèlerinage à La Mecque. Son expérience spirituelle a été suivie de manière virtuelle par les membres de sa famille restés à Khobar, dans l'est de l'Arabie saoudite.

Grâce à son smartphone, cette Indonésienne de 39 ans partage chaque étape de son pèlerinage avec son mari et ses trois filles restées à la maison.

"Je suis si heureuse qu'ils m'aient accompagnée virtuellement et spirituellement. J'espère que je pourrais revenir avec mon cher mari pour le hajj", déclaré cette femme au foyer.

Car seulement quelques milliers de fidèles ont été choisis pour participer au hajj, au lieu des plus de deux millions habituels, à cause de la pandémie de nouveau coronavirus.

Dès le début du rituel, nombreux étaient les pèlerins qui ne quittaient pas leur téléphone et partageaient leurs parcours en direct avec leurs proches.

La technologie 5G, installée en 2019 à La Mecque, leur permet de partager photos et vidéos avec un débit fulgurant.

Larmes de joie

Faridah Bakti Yahra a établi le contact vidéo avec ses proches au premier jour du hajj alors qu'elle approchait de la Kaaba, une structure cubique érigée au centre de la Grande mosquée de La Mecque vers laquelle les musulmans se tournent pour faire la prière où qu'ils se trouvent dans le monde. "Quand ma femme s'est approchée de la Kaaba et qu'elle me l'a montrée, j'étais si heureux, j'ai pleuré de joie", raconte Hendra Samosir, 44 ans, son mari. "C'était comme si j'y étais". Des centaines de milliers d'Indonésiens réalisent habituellement ce pèlerinage, après avoir économisé pendant plusieurs années. Mais ils ne seraient qu'à peine plus d'une dizaine cette année. Faridah Bakti Yahra a été sélectionnée dans le cadre d'un processus excluant, pour la première fois, les musulmans résidant en dehors du royaume.

Beaucoup ont ainsi été déçus, bien que conscients du risque d'effectuer le hajj en temps de pandémie. Les résidents étrangers en Arabie saoudite représentent 70% des pèlerins choisis. Les 30% de citoyens saoudiens ont été sélectionnés parmi des professionnels de santé et du personnel de sécurité ayant guéri du virus. Beaucoup de personnes n'ayant pas été choisies au cours du processus ont multiplié les plaintes auprès du ministère du Hajj.

Pour M. Samosir, la sélection de sa femme a été "une très bonne nouvelle" après des mois de restrictions vécus par sa famille pour se protéger du virus.

Pour faire face à la crise sanitaire, l'Arabie saoudite a imposé un confinement de plusieurs mois ayant eu un impact économique et social important. Comme beaucoup, M. Samosir a perdu son emploi dans l'industrie pétrolière.

Révolution technologique

Le hajj est depuis quelques années au cœur d'une révolution technologique avec la multiplication d'applications religieuses. Certains pèlerins préfèrent ainsi désormais lire le Coran sur leur smartphone, se passant de sa version traditionnelle imprimée.

Les nouvelles applications religieuses permettent aussi aux fidèles d'accomplir leurs devoirs religieux depuis chez eux.

Des plateformes sur internet offrent notamment aux musulmans de réaliser la Omra, le petit pèlerinage, par procuration. Pour cela, une personne réalise le pèlerinage à leur place tout en partageant l'expérience en direct grâce à la réalité virtuelle.

Certaines autorités religieuses ont validé le concept mais d'autres soutiennent que seuls les malades peuvent y recourir. La situation est néanmoins différente avec le hajj qui nécessite de marcher des kilomètres pendant plusieurs jours, de prier pendant des heures et de dormir dehors.

D'après les heureux élus cette année, réaliser le hajj en nombre limité renforce l'intensité de l'expérience spirituelle. "Je prie pour que mon mari retrouve du travail", confie Faridah Bakti Yahra. "Et je prie aussi pour que la situation revienne à la normale, et que le coronavirus disparaisse".


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com