La Tunisie n’est pas encore le paradis des start-up

Pour Oussama Messaoudi, président de TunisianStartups, l’association qui représente les start-up et qui défend leurs intérêts, le bilan est plutôt mitigé. (Photo capture d'écran Tunisia Startups).
Pour Oussama Messaoudi, président de TunisianStartups, l’association qui représente les start-up et qui défend leurs intérêts, le bilan est plutôt mitigé. (Photo capture d'écran Tunisia Startups).
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Publié le Jeudi 25 janvier 2024

La Tunisie n’est pas encore le paradis des start-up

  • Le Startup Act  est entré en vigueur il y a bientôt cinq ans pour favoriser la création et le développement des start-up
  • L’opérateur admet quelques insuffisances dans l’implémentation d’avantages comme la carte technologique ou le compte en devises

TUNIS: Entré en vigueur il y a bientôt cinq ans pour favoriser la création et le développement des start-up, le Startup Act a-t-il tenu toutes ses promesses? Cette loi octroie vingt-deux incitations financières – notamment sur le plan fiscal – aux entrepreneurs, aux investisseurs et aux start-up. Les avis sont partagés à ce sujet.

Pour Oussama Messaoudi, président de TunisianStartups, l’association qui représente les start-up et qui défend leurs intérêts, le bilan est plutôt mitigé.

À Smart Capital, une société de gestion chargée de la mise en œuvre de Startup Tunisia, qui «vise à faire de la Tunisie un pays de start-up au carrefour de la Méditerranée, de la région Mena et de l'Afrique», l’évolution enregistrée depuis 2019 grâce au Startup Act est, au contraire, «spectaculaire».

Smart Capital reconnaît que le Startup Act «1.0» était «important et nécessaire pour créer une nouvelle dynamique, mais pas suffisant pour assurer sa pérennité».

L’opérateur admet quelques insuffisances dans l’implémentation d’avantages comme la carte technologique, qui permet le règlement de transactions en devises à hauteur de 100 000 dinars tunisiens par an (1 dinar tunisien = 0,30 euro) ou le compte en devises. Cela a «créé une frustration chez les jeunes pousses». À cela s’ajoute un obstacle à l’investissement euro des fonds d’investissement dans des start-up résidentes: l’autorisation de la Banque centrale de Tunisie tarde à venir.

 

La Banque mondiale à la rescousse des start-up tunisiennes

La Banque mondiale mise depuis quelques années sur le développement de l’économie numérique en Tunisie. À cet effet, elle a mis en place un projet d'appui aux start-up et aux PME innovantes en Tunisie avec un financement de 66,9 millions d'euros qui s’étale sur sept ans (2020-2026). La banque allemande de développement KfW y contribue à hauteur de 20 millions d’euros.

Ce programme doit financer et accompagner 230 start-up – dont 83 dirigées par des femmes et 42 autres dans les régions –, soutenir 50 PME innovantes via InnovaTech, et 15 structures d’authentification unique (SSO) via les mécanismes d’appui à l’écosystème. En outre, un programme baptisé «Flywheel», basé sur des subventions, a profité à 147 start-up à ce jour.

D’après la directrice générale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), Nadia Gharbi, qui est en charge de la mise en œuvre de la mise en œuvre du projet d'appui aux start-up et aux PME innovantes, ce dernier a deux objectifs. D’abord, «édifier un écosystème entrepreneurial innovant et solide qui positionnera la Tunisie au niveau continental et international en encourageant une nouvelle génération de jeunes ambitieux à devenir de véritables “licornes”». Ensuite, «favoriser l'inclusion régionale et promouvoir l'égalité des genres grâce à des programmes spécifiques et un soutien ciblé», ajoute Nadia Gharbi.

«Véritable challenge»

Tout en concédant que Startup Act 1.0 a permis de «créer une certaine dynamique et un écosystème» et «des choses qui commencent à fonctionner», Oussama Messaoudi déplore que «la mise en œuvre de certaines mesures» ait été «un véritable challenge». Le président de TunisianStartups a aussi une pensée pour les investisseurs étrangers «qui se demandent comment ils pourraient sortir du pays l’argent qu’ils déposeraient sur un compte spécial en devises».

Au bout du compte, les start-up voient le Startup Act 1.0 comme un outil «développé dans un cadre sous-développé, notamment en raison d’une administration qui n’est pas digitalisée», conclut Oussama Messaoudi. Elles placent leurs espoirs dans le Startup Act 2.0, dont une mouture a été remise à la chef du gouvernement, Najla Bouden, avant son limogeage, le 1er août 2023. Les start-up espéraient la promulgation de la nouvelle loi en 2022. «Maintenant, on nous la promet pour 2024», indique Oussama Messaoudi. «Nous espérons que cela ne tardera pas plus, car la conjoncture est favorable.»


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com