Frankly Speaking: Les chrétiens de Palestine sont-ils en voie d'extinction ?

le pasteur palestinien n’a pas mâché ses mots sur des sujets allant de la position de l’Église au sujet de la guerre à Gaza (Photo, Fournie).
le pasteur palestinien n’a pas mâché ses mots sur des sujets allant de la position de l’Église au sujet de la guerre à Gaza (Photo, Fournie).
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Publié le Lundi 29 janvier 2024

Frankly Speaking: Les chrétiens de Palestine sont-ils en voie d'extinction ?

  • Un pasteur palestinien qualifie la guerre menée par Israël à Gaza de «génocide» et reproche aux gouvernements occidentaux de ne pas protéger les Palestiniens
  • Le pasteur Munther Isaac insiste sur le fait que les chrétiens ne cherchent pas à bénéficier d’un traitement spécia

DUBAÏ: La guerre brutale menée par Israël à Gaza menace de mettre fin à l’existence des chrétiens de Palestine dans l’enclave et en Cisjordanie occupée, selon le pasteur Munther Isaac, de l’église évangélique luthérienne de Noël à Bethléem.

Lors de son passage sur Frankly Speaking, l’émission hebdomadaire d’Arab News, le pasteur palestinien n’a pas mâché ses mots sur des sujets allant de la position de l’Église sur le conflit à la question de savoir si l’Occident a commencé à se retourner contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Le Plaidoyer du Pasteur Isaac

«Il s’agit d’un génocide. Israël a dit au monde ce qu’il fait, ce qu’il veut faire, et les faits parlent d’eux-mêmes», note-t-il.

«En quoi le meurtre de milliers d’enfants relève-t-il de la légitime défense ? Quel est le lien avec le 7 octobre ? En quoi le déplacement de près de 2 millions de personnes relève-t-il de la légitime défense ?»

Des combattants dirigés par le groupe palestinien Hamas ont tué environ 1300 personnes, pour la plupart des civils, lors d’une attaque sans précédent contre des communautés du sud d’Israël le 7 octobre de l’année dernière. D’après Israël, 250 autres personnes ont été prises en otage.

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Ces événements ont déclenché les représailles d’Israël sur Gaza, qui ont fait plus de 26 000 morts parmi les Palestiniens, selon les autorités sanitaires locales, et réduit de vastes pans de l’enclave à l’état de ruines.

«Dès les premières semaines de la guerre, voire les premiers jours, il était évident pour nous, en particulier en tant que Palestiniens, qu’il s’agissait d’une tentative de mettre fin à la vie à Gaza telle que nous la connaissons», déclare Isaac.

La guerre a eu des répercussions au-delà de Gaza, puisque les dizaines de milliers de chrétiens qui vivent en Cisjordanie en souffrent également, précise le pasteur.

«Ici, en Cisjordanie, de nombreuses familles palestiniennes chrétiennes ont déjà fui par peur. Elles regardent ce qui se passe à Gaza et se demandent : “Est-ce que cela pourrait nous arriver un jour ?”»

Isaac estime qu’il est «impossible de prospérer en tant que communauté au milieu d’un conflit, d’une oppression et d’une occupation».

«La vie ici était si difficile avant le 7 octobre, et elle l’est encore plus aujourd’hui. Nombreux sont ceux qui ont perdu leur emploi parce qu’il n’y a pas de tourisme. Jérusalem est maintenant complètement bloquée, isolée.»

La communauté d’Isaac — les chrétiens de Palestine — était déjà une minorité confrontée à ses propres difficultés avant même le début de la guerre, le 7 octobre, avec seulement un millier de chrétiens résidant à Gaza.

Bien qu’Israël se présente souvent comme protecteur des chrétiens au Moyen-Orient, les campagnes de bombardement à Gaza ont détruit les maisons et les églises des Palestiniens chrétiens.

«Il y a cette illusion qu’Israël traite les chrétiens favorablement ou d’une manière spéciale. Cette guerre a permis de démontrer que ce n’était pas le cas», indique Isaac à Katie Jensen, animatrice de l’émission Frankly Speaking.

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Munther Isaac, de l'Église évangélique luthérienne de Noël de Bethléem, s'est entretenu avec Katie Jensen sur Frankly Speaking. Il a déclaré que les actions d'Israël à Gaza constituent un génocide et n'ont aucun rapport avec l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre. (Photo, Arab News). 

Le bombardement de l'église orthodoxe grecque Saint-Porphyre de Gaza, le 19 octobre, a coûté la vie à au moins 18 civils palestiniens qui s’y trouvaient. Deux mois plus tard, des tireurs d’élite israéliens auraient abattu une mère et sa fille alors qu’elles quittaient la seule église catholique de Gaza.

«Tous ceux qui voient ce qui se passe à Gaza se rendent compte que tout le monde est une cible. Les églises n’étaient pas sûres. Les chrétiens se sont réfugiés dans les églises en pensant qu’ils étaient en sécurité, mais ils se sont visiblement trompés», regrette Isaac.

Bien que la communauté chrétienne de Gaza, déjà peu nombreuse, ait été frappée de plein fouet par la mort de plusieurs de ses membres, Isaac a précisé qu’il ne cherchait pas à obtenir un traitement spécial pour les chrétiens de Palestine.

«Je ne pense pas que nous voulions être traités d’une manière spéciale», souligne-t-il. «Nous voulons la fin de la guerre. Nous voulons la fin de l’occupation. Nous voulons contribuer à une réalité dans laquelle tous les citoyens jouissent des mêmes droits. Nous voulons nous sentir égaux à tous les autres habitants de ce pays, musulmans et juifs.»

La réaction Internationale face au conflit

Concernant la procédure engagée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, Isaac a réaffirmé que les actions d’Israël à Gaza s’apparentaient à un génocide et n’avaient aucun lien avec l’attaque du 7 octobre.

Il s’est dit choqué par «le fait que des pays occidentaux qui se targuent sans cesse de respecter les droits de l’homme et le droit international soient prêts à fermer les yeux sur une chose pareille».

Il a salué la décision de l’Afrique du Sud d’engager la procédure contre Israël, qui a débuté à la fin du mois de décembre de l’année dernière.

La CIJ a rendu sa décision le 26 janvier, ordonnant à Israël «d’empêcher tout acte de génocide et de cesser de tuer, de blesser, de détruire la vie et d’empêcher les naissances», de permettre la fourniture de services humanitaires et de soumettre des rapports réguliers à la Cour.

Bien qu’elle ait donné raison à l’Afrique du Sud sur de nombreux points, la CIJ n’a pas ordonné de cessez-le-feu immédiat, et nombreux sont ceux qui doutent que la décision soit applicable ou qu’elle ait plus qu’une valeur symbolique.

Toutefois, pour Munther Isaac, il est important qu’«Israël se rende compte qu’il existe des pays (et) des dirigeants prêts à faire preuve de fermeté et à adopter des positions courageuses. Israël a fait ce qu’il a fait parce que personne ne lui a jamais demandé de rendre des comptes».

«J’ai été ravi de voir que tous les crimes d’Israël ont été dévoilés au monde entier», dit-il.

«Je suis très heureux que ce soit un pays comme l’Afrique du Sud qui ait mené les efforts, parce qu’il a la crédibilité morale et l’autorité nécessaires pour parler de telles questions. Un pays qui a subi la colonisation et l’apartheid a la crédibilité nécessaire pour s’opposer à la colonisation, à l’apartheid, ainsi qu’à un génocide.» 

Lors de son sermon de Noël de l’année dernière, un plaidoyer émouvant intitulé «Le Christ dans les décombres», Isaac a prononcé un discours cinglant condamnant ce qu’il considère comme l’hypocrisie, les doubles standards et le silence des nations occidentales et de l’Église.

«Dans l’ombre de l’empire, ils transforment le colonisateur en victime et le colonisé en oppresseur», avait-il déclaré à l’époque.

Dans son sermon devenu viral, le pasteur dénonce ce qu’il considère comme l’hypocrisie des États occidentaux: «À nos amis européens, je ne veux plus jamais vous entendre nous faire la leçon sur les droits de l’homme ou le droit international. Et je suis sincère.»

Si les Palestiniens ont bénéficié du soutien du monde entier, depuis la décision de la CIJ jusqu’aux manifestations de masse et aux élans de solidarité dans le monde entier, d’autres n’ont pas souhaité critiquer Israël pour ses actions. Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Allemagne, entre autres, se sont opposés à l’arrêt.

Alors que de plus en plus de civils meurent en raison des bombardements et des opérations militaires à Gaza, certains signes indiquent que même les alliés les plus fidèles d’Israël commencent à prendre leurs distances. Isaac, quant à lui, estime que les signes de soutien de la part des grandes puissances occidentales ne sont que des «paroles en l’air».

«Depuis des mois, nous entendons dire que les États-Unis ont fixé des lignes rouges à Israël quant à ce qu’il peut faire et ce qu’il ne peut pas faire. Cependant, toutes ces lignes rouges ont été franchies», constate-t-il. 

Pour Isaac, «tout ce que les États-Unis disent à propos de la guerre semble être des paroles en l’air. Nous n’y croirons pas tant que nous ne l’aurons pas vu. Pour être honnête, cet élément a été le plus important pour donner du pouvoir à Israël et lui permettre de commettre de tels crimes de guerre, parce que personne ne leur demande de rendre des comptes. Vous pouvez dire tout ce que vous voulez dans les conférences de presse, mais ce sont les faits sur le terrain qui nous importent».

Déplorant ce qu’il appelle l’incapacité des pays à majorité chrétienne à soutenir les droits des Palestiniens, il a déclaré : «Pour tout vous dire, c’est très décevant et décourageant, surtout si l’on tient compte des déclarations publiques de nombre de ces pays concernant leur inquiétude au sujet de la présence chrétienne au Moyen-Orient.»

«Pourtant, tout ce qu’ils font, c’est soutenir des politiques qui mettent notre présence en péril. C’est tellement hypocrite et c’est tellement dédaigneux de nos difficultés, de nos opinions et de nos points de vue. Ils ne nous parlent jamais.» 

"Ils ne nous considèrent pas, nous les Palestiniens, comme des égaux, que nous soyons chrétiens ou musulmans. C’est là que réside le problème», poursuit-il.

«Ils ont d’autres projets. Ils ont des ambitions politiques. Ils ont des alliances politiques, et c’est ce qui leur importe le plus (au) détriment de notre présence, de notre réalité sur le terrain.» 

En plus de dénoncer le silence ou les doubles standards des gouvernements, Isaac a critiqué la position des églises, dont beaucoup, en tant qu’institutions, gardent le silence même si les fidèles expriment leur soutien.

«Les chefs d’églises ne parlent pas au nom des fidèles. Je pense que les gens réalisent clairement qu’il y a une grave injustice et qu’ils sont très préoccupés par ce qui se passe à Gaza. Pourtant, les chefs d’églises sont trop paralysés pour parler et pour interpeller Israël sur ce qu’il fait.»

On a demandé à Munther Isaac si la position religieuse avait vraiment de l’importance dans un monde largement séculier, où la politique et les élections à venir ont clairement le dessus.

«J’espère que c’est le cas, et la question est de savoir quelle position religieuse compte», souligne-t-il. «N’oublions pas qu’Israël utilise la Bible pour justifier ses actions.» 

«De nombreux chrétiens soutiennent Israël pour des raisons théologiques et il est certain que beaucoup, et pas seulement les groupes juifs, utilisent la religion pour justifier l’exclusivité, le fondamentalisme et le déni des droits d’autrui.» 

Isaac n’a pas hésité à exhorter les chefs religieux à adopter une position ferme sur Gaza, affirmant qu’«il est temps que les voix qui croient en l’inclusion, en la paix, en la justice et en l’égalité se fassent entendre, et pas d’une manière diplomatiquement gentille».

«Je suis fatigué, pour être honnête, des chefs religieux qui se contentent d’appeler à la paix et de prier pour la paix», confie-t-il.

«Nous devons appeler les choses par leur nom. Il existe un système d’apartheid dans notre pays. Il est temps de parler pour faire respecter ces principes.»

En tant que personnalité religieuse, quelle est la position d’Isaac sur le droit des juifs à vivre en paix, d’autant plus que Jérusalem est un lieu saint commun aux trois religions abrahamiques ?

«Tout le monde a le droit de vivre en paix partout dans le monde», lance-t-il. «Lorsque les dirigeants chrétiens occidentaux nous interrogent à ce sujet, je leur réponds que les juifs devraient avoir le droit et la liberté de vivre en paix partout, aux États-Unis, en Europe, et même dans les pays arabes.»

«Nous devrions  pouvoir faire en sorte que les juifs ne se sentent menacés nulle part.»

Développant ce point, il a ajouté : «Il semble que le monde entier soit déterminé à faire en sorte que les juifs soient en sécurité, mais pas sur leur terre, sur notre terre. Ensuite, c’est nous qu’ils accusent, comme si nous étions des antisémites, alors que c’est l’antisémitisme qui a poussé les juifs à quitter l’Europe pour venir sur notre terre.»

Isaac a affirmé qu’il ne voulait pas «voir Israël détruit ou les juifs partir», ajoutant qu’il souhaitait un avenir dans lequel ses enfants «auraient des amis israéliens».

Bien que la sécurité et l’égalité pour tous soient une priorité, Isaac a insisté sur le fait que le droit à l’existence des Palestiniens ne devait pas être refusé.

«Le monde a accepté qu’Israël bascule de plus en plus à droite, qu’il dise ouvertement qu’un État palestinien ne sera jamais créé, qu’il dise ouvertement que seuls les juifs ont droit à la terre, puis qu’il élise des dirigeants ouvertement racistes, qu’il poursuive la construction de colonies pendant toutes ces années, qu’il s’assure qu’un État palestinien ne puisse jamais être créé et qu’il en accuse les Palestiniens», fait-il remarquer. 

«Pour moi, cela n’a aucun sens. Donc, à moins que la communauté internationale et les chefs religieux ne s’unissent et ne réclament cette idée de justice et d’égalité des droits, cela n’arrivera jamais.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
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  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de l'ONU met en garde contre le « point de rupture » et appelle à une action immédiate lors de la conférence sur la Palestine

Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et a appelé à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement vers une solution à deux États. (Capture d'écran/UNTV)
Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et a appelé à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement vers une solution à deux États. (Capture d'écran/UNTV)
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  • Antonio Guterres exhorte les dirigeants mondiaux à ne pas laisser la conférence devenir "un autre exercice de rhétorique bien intentionné, mais un tournant décisif sur la voie de la création d'un État palestinien".
  • Rien ne peut justifier l'anéantissement de Gaza qui s'est déroulé sous les yeux du monde entier", souligne le Secrétaire général de l'ONU.

NEW YORK : Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lancé lundi un avertissement brutal aux dirigeants mondiaux participant à la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine, déclarant que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et exhortant à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement de la voie vers une solution à deux États.

S'exprimant lors de la séance de clôture de la conférence à New York, M. Guterres a félicité la France et l'Arabie saoudite d'avoir organisé cette rencontre, la qualifiant d'"occasion rare et indispensable" de passer de la rhétorique à l'action.

"Nous sommes ici aujourd'hui les yeux grands ouverts, pleinement conscients des défis qui nous attendent", a-t-il déclaré. "Le conflit israélo-palestinien dure depuis des générations, défiant les espoirs, la diplomatie, les innombrables résolutions et le droit international.

Mais, a insisté M. Guterres, sa persistance "n'est pas inévitable. Il peut être résolu. Cela exige une volonté politique et un leadership courageux. Et cela exige la vérité.

"La vérité, c'est que nous sommes à un point de rupture : Nous sommes à un point de rupture. La solution à deux États est plus éloignée que jamais".

Tout en condamnant sans équivoque les "horribles attentats terroristes du 7 octobre perpétrés par le Hamas et la prise d'otages", M. Guterres a souligné que "rien ne peut justifier l'anéantissement de Gaza qui s'est déroulé sous les yeux du monde".

Rien ne justifie, a-t-il ajouté, "la famine de la population de Gaza, le meurtre de dizaines de milliers de civils, la fragmentation du territoire palestinien occupé, l'expansion des colonies israéliennes, la montée de la violence des colons, la démolition des maisons palestiniennes et les déplacements forcés, les changements démographiques sur le terrain, l'absence d'un horizon politique crédible et le soutien ouvert, y compris dans une récente déclaration de la Knesset, à l'annexion de la Cisjordanie".

"Soyons clairs : l'annexion progressive de la Cisjordanie occupée est illégale. Elle doit cesser", a déclaré M. Guterres. "La destruction massive de Gaza est intolérable. Elle doit cesser. Les actions unilatérales qui compromettraient à jamais la solution des deux États sont inacceptables. Elles doivent cesser.

"Il ne s'agit pas d'événements isolés", a-t-il ajouté. "Ils font partie d'une réalité systémique qui démantèle les fondements de la paix au Moyen-Orient.

En exhortant les dirigeants mondiaux à ne pas laisser la conférence devenir "un autre exercice de rhétorique bien intentionné", António Guterres a déclaré qu'elle devait au contraire être un "tournant décisif, qui catalyse des progrès irréversibles vers la fin de l'occupation et la réalisation de notre aspiration commune à une solution viable à deux États".

Il a réaffirmé la vision de deux États indépendants, souverains, démocratiques et d'un seul tenant - Israël et la Palestine - vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d'avant 1967 et avec Jérusalem comme capitale des deux États.

"Cela reste le seul cadre ancré dans le droit international, approuvé par cette Assemblée et soutenu par la communauté internationale", a-t-il déclaré. "C'est la seule voie crédible vers une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Et c'est la condition sine qua non de la paix dans l'ensemble du Moyen-Orient".

M. Guterres a souligné la nécessité d'un "leadership audacieux et fondé sur des principes" de la part d'Israël, de la Palestine et d'autres acteurs. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com