Combats violents à Gaza, négociations «constructives» pour une trêve

De la fumée et des flammes s'élèvent à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, lors d'un bombardement israélien, le 29 janvier 2024 (Photo, AFP).
De la fumée et des flammes s'élèvent à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, lors d'un bombardement israélien, le 29 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 29 janvier 2024

Combats violents à Gaza, négociations «constructives» pour une trêve

  • Trois soldats américains ont été tués en Jordanie dans une attaque de drone que le président américain Joe Biden a imputée aux groupes soutenus par l'Iran
  • C'est pour la première fois que des militaires américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début du conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien du Hamas le 7 octobre

TERRITOIRES PALESTINIENS: De violents combats font rage lundi dans la bande de Gaza, le ministère de la Santé du Hamas affirmant que 140 personnes ont été tuées depuis la veille, alors que le conflit s'étend une fois de plus au-delà de nouvelles frontières.

Trois soldats américains ont été tués en Jordanie dans une attaque de drone que le président américain Joe Biden a imputée aux groupes soutenus par l'Iran. C'est pour la première fois que des militaires américains sont tués au Moyen-Orient depuis le début du conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien du Hamas le 7 octobre.

Cela survient au milieu d'une grave dispute entre Israël et l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) qui menace l'existence de l'agence ainsi que l'aide vitale qu'elle fournit aux Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée.

Le secrétaire général des Nations unies de même que le patron de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont appelé les pays donateurs à garantir la poursuite de l'aide, malgré l'implication suspectée d'employés de l'Unrwa dans l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

Plusieurs Etats donateurs clés ont suspendu leur financement à l'Unrwa après ces accusations.

Discussions «constructives»

L'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes en Israël, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

En riposte, Israël a juré d'"anéantir" le mouvement islamiste - qu'il classe terroriste comme les Etats-Unis et l'Union européenne - et lancé une vaste opération militaire à Gaza, qui a fait 26.422 morts, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents, selon le dernier bilan dimanche du ministère de la Santé du Hamas.

Gaza: l'aide à l'Unrwa suspendue par plusieurs pays

Dix pays ont jusqu'ici suspendu tout financement futur à l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), après des accusations vendredi selon lesquelles des employés pourraient avoir été impliqués dans l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.

Israël, qui espère "faire cesser" toutes les activités de l'agence, a affirmé vouloir s'assurer que l'Unrwa "ne fera pas partie" de la solution dans le territoire palestinien après la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

Pour l'Autorité palestinienne, l'Unrwa a besoin d'"un soutien maximal" et "non qu'on lui coupe soutien et assistance".

Les Etats-Unis avaient immédiatement annoncé vendredi l'arrêt temporaire de toute contribution financière future à l'Unrwa, suivis par le Canada, l'Australie, l'Italie, le Royaume-Uni, la Finlande, les Pays-Bas, l'Allemagne, le Japon et l'Autriche.

La Suisse attend en revanche d'avoir plus d'informations avant de prendre une décision sur leurs aides à l'Unrwa, de même que la France qui a toutefois annoncé dimanche qu'elle ne prévoyait pas de "nouveau versement" à l'agence pour le premier trimestre de l'année. La Norvège a en revanche fait savoir qu'elle maintenait son financement.

L'agence onusienne s'est séparée de son côté de 12 de ses employés.

 

 

Sur le front des négociations, le chef du renseignement américain, William Burns, a rencontré dimanche à Paris de hauts responsables égyptiens, israéliens et qataris. Israël a fait état de discussions "constructives".

Un communiqué du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a souligné qu'il restait "toujours des différends" et que d'autres pourparlers étaient attendus dans les prochains jours.

Une source sécuritaire a confirmé à l'AFP que le président Biden avait envoyé M. Burns pour tenter de négocier la libération des derniers otages israéliens détenus par le Hamas en échange d'un cessez-le-feu.

Le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis avaient été à la manoeuvre pour négocier la première trêve, fin novembre, durant laquelle une centaine des quelque 250 personnes enlevées en Israël le 7 octobre avaient été libérées, en échange de prisonniers palestiniens.

Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours détenus dans la bande de Gaza, dont 28 présumés morts.

Selon le New York Times, le projet d'accord impliquerait une trêve de deux mois et la libération de tous les otages, ainsi que celle de prisonniers palestiniens détenus en Israël.

«Rendre des comptes»

Lundi, le ministère de la Santé du Hamas a affirmé qu'au moins 140 personnes ont été tuées lors de frappes nocturnes à Khan Younès, dans la ville de Gaza et dans d'autres secteurs. Parmi les personnes tuées figurent 20 membres de la famille Al-Mutwi touchés par une frappe aérienne, selon la même source.

De son côté, l'armée israélienne a indiqué que ses soldats, appuyées par des chars, "ont affronté et tué des dizaines de terroristes armés lors de combats dans le centre de Gaza" où d'importantes quantités d'armes ont été trouvées dans la zone.

A Khan Younès, considérée comme une place forte du mouvement islamiste, les troupes israéliennes ont mené des raids contre des "des cibles terroristes et ont localisé des armes et du matériel militaire à l'intérieur d'une résidence de terroristes du Hamas".

Dimanche, des combats avaient notamment eu lieu autour des hôpitaux Nasser et al-Amal, qui ne fonctionnent plus que partiellement et abritent des milliers de réfugiés fuyant les tirs.

Plus de 1,3 million de Gazaouis déplacés par le conflit, selon l'ONU, sont massés à Rafah, à l'extrême sud du territoire contre la frontière fermée avec l'Egypte.

Côté israélien, des manifestants ont bloqué dimanche l'entrée de camions de matériel humanitaire au point de passage de Kerem Shalom, près de Rafah, exigeant que l'aide ne parvienne pas à Gaza tant que les otages ne sont pas libérés.

Parallèlement, un certain nombre de ministres d'extrême droite et alliés de Benjamin Netanyahu se sont joints aux milliers d'Israéliens qui ont manifesté dimanche soir à Jérusalem pour appeler au rétablissement des colonies juives dans la bande de Gaza. Israël s'est emparé du territoire en 1967, avant de retirer ses troupes et ses colons du territoire en 2005.

Dans un contexte régional explosif, trois militaires américains ont été tués et 25 blessés dans une attaque au drone dans le nord-est de la Jordanie près de la frontière syrienne, a annoncé dimanche Washington, désignant des groupes pro-Iran comme responsables. Téhéran a réfuté toute implication dans l'attaque.

"N'ayez aucun doute: nous allons faire rendre des comptes à tous les responsables, quand et comme nous le voulons", a lancé le président Biden en marge d'un déplacement en Caroline du Sud.


Trump atterrit aux Emirats arabes unis, dernière étape de sa tournée dans le Golfe

Le président des Émirats arabes unis, le sheikh Mohamed ben Zayed, assiste à l'accueil de son homologue américain Donald Trump au terminal présidentiel d'Abou Dhabi, le 15 mai 2025. (AFP)
Le président des Émirats arabes unis, le sheikh Mohamed ben Zayed, assiste à l'accueil de son homologue américain Donald Trump au terminal présidentiel d'Abou Dhabi, le 15 mai 2025. (AFP)
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ABOU DHABI: Le président américain, Donald Trump, est arrivé jeudi aux Emirats arabes unis, troisième et dernière étape de sa tournée dans le Golfe, après l'Arabie saoudite et le Qatar, selon deux  journalistes de l'AFP.

L'avion présidentiel a atterri à l’aéroport d'Abou Dhabi, où M. Trump espère glaner de nouvelles  promesses d'investissements et de commandes, après celles déja engrangées à Riyad et Doha.


Trump à Abou Dhabi après Riyad et Doha

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  • Adepte d'une diplomatie transactionnelle, le président américain estime que l'amitié des Etats-Unis ne va pas sans contreparties sonnantes et trébuchantes
  • Et s'il a créé la surprise mercredi en annonçant une levée des sanctions pesant sur la Syrie, et même accepté de rencontrer le président islamiste Ahmad al-Chareh, c'est en bonne partie dû à l'insistance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane

DOHA: Déjà fêté en Arabie saoudite et au Qatar, Donald Trump conclut jeudi aux Emirats arabes unis, une tournée dans le Golfe ponctuée de spectaculaires annonces économiques et d'un coup d'éclat sur la Syrie.

Il n'est toutefois pas exclu que l'impulsif président américain change ses projets.

Il a évoqué mercredi la "possibilité" d'un déplacement en Turquie jeudi si son homologue russe Vladimir Poutine s'y rendait afin de parler de l'issue de la guerre en Ukraine, comme le réclame le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

S'il ne va pas à Istanbul, Abou Dhabi lui offrira à son tour un accueil plein de pompe, ce à quoi le président américain s'est montré très sensible depuis son arrivée à Ryad mardi.

Cette tournée de trois pays du Golfe est le premier déplacement international important de Donald Trump, après son passage à Rome pour les funérailles du pape.

Milliards 

Comme pendant son premier mandat, il a boudé les alliés occidentaux traditionnels au profit de ces monarchies pétrolières et gazières, richissimes et de plus en plus influentes sur la scène diplomatique internationale.

Mais alors qu'en 2017 il avait profité de son passage dans la région pour aller en Israël, il ne fera pas le voyage cette fois, ce qui, selon les analystes, confirme un froid avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Donald Trump ne devrait pas repartir des Emirats arabes unis sans avoir glané des promesses d'investissements et de commandes aux montants aussi faramineux que difficilement vérifiables sur le long terme.

L'Arabie saoudite a par exemple promis 600 milliards de dollars d'investissements, tandis que la compagnie Qatar Airways a passé une gigantesque commande à l'avionneur américain Boeing pour 200 milliards de dollars.

Adepte d'une diplomatie transactionnelle, le président américain estime que l'amitié des Etats-Unis ne va pas sans contreparties sonnantes et trébuchantes.

Et s'il a créé la surprise mercredi en annonçant une levée des sanctions pesant sur la Syrie, et même accepté de rencontrer le président islamiste Ahmad al-Chareh, c'est en bonne partie dû à l'insistance du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Président syrien "séduisant" 

Le dirigeant de fait du royaume saoudien a su répondre aux attentes de faste monarchique et de "deals" spectaculaires du président républicain pour provoquer cette entrevue, la première du genre en 25 ans.

Donald Trump en a retiré une excellente impression du chef d'Etat syrien, qui a par le passé figuré sur une liste de jihadistes recherchés par les Etats-Unis, et qu'il a décrit comme un homme "jeune et séduisant".

L'ancien promoteur immobilier a aussi très clairement confirmé la rupture avec la stratégie diplomatique de l'ancien président démocrate Joe Biden, faite en partie d'appels au respect des droits humains et à la démocratie.

Ces notions n'ont pas été mises en avant dans le Golfe par le président américain, qui s'est bien gardé, contrairement à son prédécesseur, de commenter l'assassinat en 2018 du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien en Turquie

Dans un discours remarqué à Ryad, Donald Trump, dont la famille a de très importants intérêts financiers privés dans le Golfe, a au contraire rejeté toute ingérence dans les affaires intérieures des pays.

Ne pas "sonder les âmes" 

"Trop de présidents américains ont été affectés par la notion selon laquelle c'est notre travail de sonder les âmes de dirigeants étrangers et d'utiliser l'action américaine pour faire justice", a-t-il déclaré.

"C'est le travail de Dieu de rendre la justice, le mien est de défendre l'Amérique", a encore dit l'ancien promoteur immobilier.

L'extrait vidéo du discours, qui étrille la doctrine interventionniste chère à des républicains de la vieille école, a été partagé sur X par le vice-président JD Vance.

Ce dernier, qui soutient ouvertement des partis d'extrême-droite en Europe, a applaudi "la meilleure explication d'une politique étrangère intelligente et réaliste que j'aie jamais entendue de la part d'un président américain".


L'armée israélienne dit avoir «éliminé» un membre du Hezbollah au Liban

Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
Des personnes circulent dans une rue devant des portraits du chef du Hezbollah libanais Hassan Nasrallah et des bâtiments endommagés par les frappes israéliennes lors de la récente guerre. (File/AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban
  • En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban

Jérusalem, Non défini: L'armée israélienne a annoncé mercredi avoir "éliminé" un membre du mouvement pro-iranien Hezbollah dans le sud du Liban, où les autorités ont fait état d'un mort dans une frappe de drone sur une voiture.

En dépit d'un cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après une guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban, surtout dans le sud du pays, frontalier du nord du territoire israélien.

Dans un communiqué, l'armée israélienne dit avoir "mené une frappe dans la région de Qaaqaiyat al-Jisr, dans le sud du Liban, éliminant un commandant" local.

A Beyrouth, le ministère de la Santé a fait état d'un mort dans une frappe de drone israélienne visant une voiture dans ce secteur.

Après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah, groupe islamiste armé soutenu par l'Iran, a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié.

Les hostilités ont dégénéré en guerre ouverte, Israël menant entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, sorti très affaibli du conflit.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne continue de bombarder le Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, et a maintenu des positions dans le sud du territoire libanais.