Des milliers d'Israéliens, dont des ministres, réclament des colonies à Gaza

Quelques milliers d'Israéliens favorables à la réinstallation de colonies dans la bande de Gaza, se sont réunis dimanche soir à Jérusalem (Photo, Reuters).
Quelques milliers d'Israéliens favorables à la réinstallation de colonies dans la bande de Gaza, se sont réunis dimanche soir à Jérusalem (Photo, Reuters).
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Publié le Lundi 29 janvier 2024

Des milliers d'Israéliens, dont des ministres, réclament des colonies à Gaza

  • Des membres du Likoud, parti de Benjamin Netanyahou, et d'autres ministres, d'extrême-droite, ont participé au rassemblement
  • «Le temps est venu de revenir à Gush Katif et d'encourager l'émigration volontaire», a déclaré le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir

JERUSALEM: Quelques milliers d'Israéliens favorables à la réinstallation de colonies dans la bande de Gaza, parmi lesquels des ministres, se sont réunis dimanche soir à Jérusalem, exhortant le Premier ministre à faire aboutir le projet.

Des membres du Likoud, parti de Benjamin Netanyahou, et d'autres ministres, d'extrême-droite, ont participé au rassemblement, alors que les combats redoublaient de violence entre l'armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.

"Le temps est venu de revenir à Gush Katif et d'encourager l'émigration volontaire", a déclaré le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, évoquant un groupe de colonies israéliennes jadis installées à Gaza.

"La retraite amène la guerre et si nous ne voulons plus de 7 octobre, nous devons rentrer chez nous, contrôler le territoire et (...) encourager" le départ "volontaire" des Gazaouis, a-t-il ajouté.

Onze autres ministres étaient présents à la réunion, tenue dans un centre de conférence bondé de Jérusalem, selon les organisateurs.

Des intervenants ont réclamé l'expulsion des Palestiniens de Gaza, jugeant que la réimplantation de colonies était la seule issue pour assurer la sécurité d'Israël.

D'autres chantaient "les accords d'Oslo sont morts, le peuple d'Israël vit", en référence aux accords censés déboucher sur la cohabitation pacifique des deux peuples, entérinés en 1993 par le chef de l'OLP Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, à la Maison Blanche, devant le président américain Bill Clinton.

Le rassemblement témoigne de ce qu'une frange extrémiste, longtemps minoritaire en Israël, y gagne actuellement du terrain, au risque d'approfondir encore les différends entre Israël et son allié américain.

Israël a occupé la bande de Gaza ainsi que la Cisjordanie et Jérusalem-Est depuis la guerre de 1967. Quelque 400.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies considérées comme illégales par la majorité de la communauté internationale, aux côtés de trois millions de Palestiniens.

Israël a en revanche retiré ses ressortissants de 21 colonies installées dans la bande de Gaza en 2005. Le territoire abrite 2,4 millions de Palestiniens, dont une grande majorité a été déplacée depuis le début des combats en octobre.

«Pas un objectif réaliste»

Le Premier ministre israélien n'a jusqu'à présent jamais soutenu le projet de relancer des colonies à Gaza, déclarant que le projet n'était "pas un objectif réaliste". Il n'a encore jamais organisé de réunion de son gouvernement consacrée au "jour d'après" la guerre.

Le gouvernement Netanyahou est le plus religieux et ultranationaliste de l'histoire du pays. Il a érigé en priorité l'expansion des colonies en Cisjordanie occupée depuis son arrivée au pouvoir fin 2022.

Mais sa politique est en contradiction ouverte avec l'approche des Etats-Unis, allié indéfectible d'Israël.

En début d'année, M. Ben Gvir, qui est aussi le chef du parti d'extrême droite pro-colons Force juive, avait appelé à un retour des colons à Gaza après la guerre, au lendemain d'un appel similaire d'un autre ministre d'extrême droite, celui des Finances, Bezalel Smotrich.

Le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, avait qualifié leurs propos d'"irresponsables".


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.