France: dans le Massif central, la course au lithium suscite le débat

Peloton de coureurs lors de la 110e édition du Tour de France, entre Vulcania et Issoire, dans les hauteurs du Massif central riche en lithium, dans le centre de la France, le 11 juillet 2023. (Photo Marco Bertorello AFP)
Peloton de coureurs lors de la 110e édition du Tour de France, entre Vulcania et Issoire, dans les hauteurs du Massif central riche en lithium, dans le centre de la France, le 11 juillet 2023. (Photo Marco Bertorello AFP)
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Publié le Lundi 29 janvier 2024

France: dans le Massif central, la course au lithium suscite le débat

  • Sous la carrière blanchâtre de kaolin qu'Imerys exploite depuis 2005, dort un gisement de 118 millions de tonnes de minerai contenant du lithium. Sa présence est liée à la formation d'anciennes chaînes de montagne il y a plus de 300 millions d'années
  • «C'est un projet structurant pour l'Allier puisqu'il devrait induire environ 1.000 emplois, c'est aussi un projet très important pour la France au titre de la réindustrialisation et de la souveraineté énergétique», affirme la préfète de ce département

ÉCHASSIÈRES, France : Le Massif central, eldorado du lithium en France? Les scientifiques, plus mesurés, considèrent que le potentiel de la région est «plus qu'honorable» mais les projets d'exploitation nourrissent autant d'espoir économique que d'inquiétude environnementale.

A Echassières, le groupe de minéraux Imerys est à l'origine du projet Emili, visant à extraire le précieux métal sur son site de Beauvoir pour aider l'Europe à limiter sa dépendance vis-à-vis de la Chine, dans un contexte de forte demande pour les voitures électriques équipées de batteries au lithium.

«C'est un projet structurant pour l'Allier puisqu'il devrait induire environ 1.000 emplois directs et indirects mais c'est aussi un projet très important pour la France au titre de la réindustrialisation et de la souveraineté énergétique», affirme la préfète de ce département du centre de la France, Pascale Trimbach.

Sous la carrière blanchâtre de kaolin qu'Imerys exploite depuis 2005, dort un gisement de 118 millions de tonnes de minerai contenant du lithium. Sa présence est liée à la formation d'anciennes chaînes de montagne il y a plus de 300 millions d'années.

«On sait qu'on est sur un gisement d'intérêt européen voire mondial», assure Christopher Heymann, directeur du site.

Près de 80 sondages ont été réalisés pour le modéliser mais sa profondeur reste encore à préciser: «les volumes et les teneurs devraient être revus à la hausse» souligne le responsable.

Imerys prévoit de produire de l'hydroxyde de lithium pour 700.000 voitures par an (soit 35% de l'objectif du gouvernement) à partir de 2028, pour au moins 25 ans. Une usine de conversion sera installée près de Montluçon, à une quarantaine de kilomètres.

Le BRGM (bureau de recherches géologiques et minières) avait déjà identifié en 2018 le potentiel de la région, avant que la présidence de la République demande un inventaire des ressources minières pour décarboner l'économie - comme le lithium.

«Ce qui est connu, c'est le nord du Massif central (.) On en connait aussi en Bretagne. On a aussi du lithium présent dans des saumures (eaux chaudes souterraines) dans la plaine d'Alsace et le Massif central», explique Eric Gloaguen, géologue au BRGM.

«Au niveau européen, la France se situe très très bien», affirme-t-il.

- SUV électriques -

Un autre gisement a été identifié dans le Limousin (sud-ouest) à Montebras, où était déjà exploitée la seule mine de lithium de France.

«La France a un potentiel plus qu'honorable qui reste à démontrer quand il y aura quelque chose en exploitation, et si tous les paramètres sociétaux et environnementaux le permettent», selon le chercheur.

Le projet d'Echassières, qui va faire l'objet d'un débat public au printemps, suscite des craintes localement.

«Nous redoutons la baisse du niveau de la nappe, il y a la question de la quantité d'eau utilisée par la mine et de toutes les pollutions liées à ce projet», résume Jacques Morisot de l'association  «Préservons la forêt des Colettes», très inquiet pour la forêt à proximité et plus largement pour l'économie locale qui, au-delà de l'industrie, repose sur l'agriculture et le tourisme.

«On veut faire ce projet de mine pour équiper un nombre extravagant de SUV électriques mais (....) est-ce cela qu'il faut faire en termes de mobilité en respectant la planète?» interroge le militant.

Imerys «entend les inquiétudes et essaye d'y répondre en faisant des études d'impact», rassure Christopher Heymann, affirmant qu'aucun forage ne sera réalisé sous la forêt et que le minerai sera transporté par canalisation et voie ferrée.

Les mêmes craintes affleurent dans le département du Puy-de-Dôme voisin, où les maires de trois communes ont fait voter des délibérations contre un projet de la société Sudmine, cette fois dans les saumures, qui a déposé une demande de permis de recherche qui a fait l'objet d'une consultation publique.

«Nous n'avons pas eu de réponses à nos questions. Certaines recherches se feraient dans le centre urbain de ma commune, ce qui pose problème. Nous redoutons l'impact sur l'eau alors que nous avons déjà des problèmes à ce niveau-là», affirme Laurys Le Marrec, maire du village de Coudes.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com