Neutralité du Liban: La position du patriarche maronite Raï suscite l’adhésion

Des volutes de fumée apparaissent dans le village de Majdelzoun, dans le sud du Liban, lors d’une frappe aérienne israélienne (Photo, AFP).
Des volutes de fumée apparaissent dans le village de Majdelzoun, dans le sud du Liban, lors d’une frappe aérienne israélienne (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 30 janvier 2024

Neutralité du Liban: La position du patriarche maronite Raï suscite l’adhésion

  • Les hostilités s’intensifient sur le front sud, alors que la situation dans les villages frontaliers est préoccupante
  • Le Hezbollah a révélé qu’il utilisait pour la première fois des missiles antichars guidés Almas dans ses attaques contre des sites israéliens

BEYROUTH: Une grande partie de la population libanaise a exprimé son inquiétude quant à la position des partisans du Hezbollah face aux violents affrontements qui se déroulent actuellement dans la région frontalière.

Les critiques du patriarche maronite Bechara Boutros Raï — qui prône la «neutralité du Liban» face aux opérations menées par le Hezbollah contre l’armée israélienne — ont suscité des réactions de colère lundi.

Les partisans du Hezbollah ont attaqué le patriarche Raï sur les réseaux sociaux alors que les hostilités s’intensifiaient sur le front sud.

L’organisation a présenté une nouvelle arme à un moment où Israël menace de lancer une opération militaire de grande envergure à l’intérieur du territoire libanais et parle d’entraînement et de manœuvres pour les soldats de la brigade Golani qui se rendent de Gaza à la frontière nord.

Dans son sermon du dimanche, Raï a exprimé le point de vue de ceux qui s’opposent à une telle implication, critiquant «l’excès de pouvoir de l’État sans chef».

«Les habitants des villages frontaliers du sud nous ont fait part de leur douleur de voir l’État les abandonner alors qu’ils subissent le lourd tribut de cette guerre imposée et rejetée», a-t-il indiqué.

«Ils considèrent que le Liban et les Libanais n’ont rien à voir avec cela (la guerre).» 

Raï a réaffirmé leur refus d’être utilisés comme «otages, boucliers humains et boucs émissaires pour l’échec des politiques libanaises et la culture de la mort qui n’a rien apporté à notre pays, si ce n’est des victoires imaginaires et des défaites honteuses».

Les militants pro-Hezbollah ont réagi, l’un d’entre eux déclarant: «Celui qui a fait le sermon doit être sermonné.»

«La culture du Hezbollah est la culture du triomphe sur la mort», a lancé un autre.

Les défenseurs de Raï ont poursuivi leurs critiques des partisans du Hezbollah. Un activiste a demandé que cessent «les accusations de trahison à l’encontre de quiconque rejette les performances du Hezbollah et critique sa loyauté envers l’Iran».

«À ceux qui attaquent le patriarcat maronite, vous vivez dans un État dont les frontières ont été délimitées par un fil tiré de la robe d’un patriarche, et vous vous balancez en toute sécurité sur une branche de son cèdre béni. Faites taire les mauvaises langues avant de faire tomber le Liban et de le regretter», a commenté Ghayath Yazbek, député des Forces libanaises.

«La campagne brutale menée contre le patriarche Raï sur les réseaux sociaux est honteuse et fermement condamnée», a indiqué le député indépendant Neemat Frem.

«Ce n’est pas ainsi que nous communiquons avec une autorité nationale qui porte la douleur du peuple, soutient les institutions légitimes, s’oppose à la guerre et s’exprime sur la culture de la vie. Ce qui se passe est vraiment honteux.»

Dimanche soir, le Hezbollah a révélé qu’il utilisait pour la première fois des missiles antichars guidés Almas dans ses attaques contre des sites israéliens.

Selon une source de sécurité du sud, «Le Hezbollah a progressivement développé son arsenal au cours des dernières semaines, passant de l’utilisation du missile Burkan au missile Falaq 1 et au missile Almas. Son objectif est très probablement de maintenir l’équilibre de la terreur.»

Les médias du Hezbollah ont diffusé une vidéo montrant l’utilisation d’un missile antichar Almas sur le champ de bataille.

Selon un spécialiste militaire, il s’agit d’une «édition révisée du système de missiles antichars israélien Spike». Le missile modifié utilise une caméra intégrée pour suivre sa cible, ce qui lui permet de contourner les obstacles et de frapper avec précision. Il peut être commandé à distance.»

Phosphore et bombardements

Les frappes israéliennes ont touché des sites de lancement de missiles du Hezbollah ou des zones où ses membres se déplaçaient, ainsi que des maisons. Cela a fini par avoir un impact sur les entreprises et sur les services d’eau et d’électricité, et a entraîné des destructions importantes.

Le Hezbollah a entrepris plusieurs actions militaires ce lundi. Un missile Falaq 1 a été utilisé pour viser un groupe de soldats israéliens près du site de Jal al-Alam. Le groupe a également lancé des missiles Burkan sur la caserne de Pranit et a attaqué le site de Metula ainsi qu’un rassemblement de soldats israéliens à Hunin. Les sites de Hadab Yarin et de Barkat Risha ont eux aussi été touchés par des missiles Burkan. Des sirènes ont retenti à Manara, Margaliot, Miskavam et Kiryat Shmona en Galilée.

D’après les médias israéliens, «le Hezbollah a eu recours à des systèmes de missiles précis pour attaquer une cible militaire à l’intérieur de Kiryat Shmona».

La Radio de l’armée israélienne a rapporté que deux soldats israéliens avaient été blessés lors de l’attaque de la caserne de Pranit.

Des civils libanais ont été blessés par les bombardements israéliens. Des habitants de Marouahine et d’Al-Dhahira auraient souffert de difficultés respiratoires et de suffocation en raison de l’inhalation de gaz phosphoreux.

L’armée israélienne a lancé plusieurs obus près de maisons en ruine dans la ville d’Al-Dhahira, tandis que les secouristes recherchaient les blessés. Quatre personnes ont été blessées par les tirs d’artillerie israéliens sur Houla.

Le Hezbollah a déploré la perte de trois combattants : Sadiq Mohammed Hachem, Ali Jamal Chukr et Hussein Halawi.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'objectif d'Israël pourrait être un changement de régime en Iran selon les experts

Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
Un manifestant brandit une photo du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'un rassemblement de solidarité avec le gouvernement contre les attaques israéliennes, sur la place Enghelab (Révolution) à Téhéran, le 14 juin 2025. (AFP)
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  • Selon le chercheur principal au Middle East Institute, le leadership de Ran définira la victoire comme étant sa « survie ».
  • Ancien commandant de la marine américaine : « Il y a peu de chances qu'ils se présentent à la table des négociations dans un avenir proche. »

CHICAGO : Selon un groupe d'experts réuni par le Middle East Institute, l'offensive militaire israélienne contre l'Iran pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines, avec pour objectif possible un changement de régime.

Parmi les participants figuraient le général à la retraite Joseph L. Votel, ancien commandant du Commandement central américain, le vice-amiral à la retraite Kevin Donegan, ancien commandant de la cinquième flotte de la marine américaine, ainsi qu'Alex Vatanka, chercheur senior au MEI et spécialiste de l'Iran, qui enseigne également à la base aérienne Wright-Patterson dans l'Ohio.

M. Vatanka a déclaré qu'il était trop tôt pour déterminer si l'objectif principal d'Israël, outre la destruction du programme nucléaire iranien, était un changement de régime, mais « nous pourrions nous diriger dans cette direction ».

Il a ajouté : « C'est certainement ce que pensent la majorité des responsables iraniens, à savoir que c'est ce que veut Israël. La grande inconnue dans tout cela est de savoir si les Israéliens peuvent d'une manière ou d'une autre convaincre le président américain Donald Trump d'adhérer à ce projet, comme il l'a fait pour l'attaque initiale contre l'Iran. » 

Israël a lancé des attaques contre plusieurs cibles iraniennes, notamment des dirigeants militaires et des installations liées au programme nucléaire du pays. Téhéran a riposté en tirant des missiles et des drones sur Israël.

Les participants au débat étaient d'accord pour dire que le conflit ne s'étendrait pas à d'autres pays.

Selon M. Vatanka, les dirigeants iraniens définiront la victoire comme étant leur « survie ». Il a ajouté que si Israël bénéficie du soutien des États-Unis et de « la plupart des pays européens », Téhéran « ne reçoit l'aide de qui que ce soit ».

Il a déclaré : « Je ne pense pas qu'ils reçoivent l'aide de ce qu'il reste de l'axe de la résistance... Je me demande ce que les membres de cet axe peuvent réellement faire à ce stade. »

Parmi ses membres figurent le Hamas et le Hezbollah, gravement affaiblis par l'armée israélienne, ainsi que les Houthis au Yémen. La Syrie en faisait partie jusqu'à la chute du président Bachar el-Assad en décembre. 

Donegan a déclaré : « Je pense que la question est la suivante : l'Iran estime-t-il avoir suffisamment riposté pour pouvoir tendre la main et relancer les négociations ? Pour être honnête, je pense qu'il y a peu de chances qu'il revienne à la table des négociations dans un avenir proche. »

L'Iran pourrait fermer le détroit d'Ormuz, mais « le problème avec la fermeture d'Ormuz, c'est qu'il ne bénéficierait alors plus des avantages économiques liés à l'exportation de son pétrole », a-t-il ajouté.

Selon les participants, l'issue finale dépendra de la volonté d'Israël de poursuivre sa guerre.

« Les Américains jouent ici le rôle du bon flic. Le président Trump a laissé la porte ouverte à la diplomatie », a déclaré M. Vatanka.

« Les Israéliens jouent le rôle du méchant flic en disant : “Si vous ne donnez pas à Trump ce qu'il veut, nous nous en prendrons à vous”.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Renaissance de l'acacia : la réserve royale saoudienne veille à la couverture végétale

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
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  • Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité.
  • L'autorité chargée du développement de la réserve se concentre sur la sensibilisation de la communauté, le soutien à la protection de la biodiversité et la promotion d'un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

RIYAD : nichée au nord-est de la ville, la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed est un joyau environnemental qui offre un aperçu des plus beaux atouts de la nature et une variété de paysages impressionnants.

Outre le fait d'être un refuge pour des formations géologiques uniques, elle abrite également des plantes et des animaux rares figurant sur la Liste rouge des espèces menacées.

La réserve déploie actuellement d'importants efforts de restauration en plantant des centaines de milliers d'arbres, en particulier des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 km². 

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

Cette initiative s'inscrit dans le cadre de l'Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l'équilibre écologique, comme l'indique un rapport de l'agence de presse saoudienne.

Les acacias jouent un rôle crucial dans cet effort en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique. Ils fournissent de l'ombre et de la nourriture aux animaux sauvages, stabilisent le sol et offrent une source vitale de nectar pour la production de miel de haute qualité.

Ces projets de reboisement à grande échelle sont essentiels pour lutter contre la désertification et améliorer la biodiversité, renforçant ainsi l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur d'une durabilité environnementale.

Faits marquants

Les acacias jouent un rôle crucial dans cette initiative, notamment en raison de leur résistance aux climats désertiques rigoureux et de leur importance écologique.

Ce havre écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume.

L'autorité chargée du développement de la réserve s'attache à sensibiliser la population, à soutenir la protection de la biodiversité et à favoriser un environnement durable pour la reproduction et la conservation de la faune sauvage.

La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)
La réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed mène actuellement d'importants travaux de restauration et plante des centaines de milliers d'arbres, notamment des acacias, sur son vaste territoire de 91 500 kilomètres carrés. (SPA)

L'autorité propose également des visites guidées et des excursions animées par des guides touristiques spécialisés dans l'environnement. Ce lieu est ainsi incontournable pour les amateurs d'écotourisme intéressés par la randonnée, l'escalade et d'autres activités écologiques.

Ce paradis écologique est la deuxième plus grande réserve royale du royaume. Il abrite une faune et une flore très diversifiées, ce qui en fait un lieu idéal pour la randonnée, les aventures en pleine nature, le camping et la chasse durable.

Sa couverture végétale offre un refuge à diverses espèces d'oiseaux qui contribuent au maintien de l'équilibre de l'écosystème en contrôlant les insectes, les petits rongeurs et les charognes.

La réserve se distingue par ses cours d'eau et ses vallées, où l'eau de pluie et les crues s'écoulent du plateau d'Al-Urumah vers les vallées de la réserve, telles que la vallée d'Al-Thumama et la vallée de Ghilana, pour rejoindre des cours d'eau et des parcs tels que Rawdat Khuraim.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le prince héritier saoudien déclare à M. Pezeshkian que les attaques israéliennes contre l'Iran violent le droit international

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman et le président iranien Masoud Pezeshkian. (File/SPA/AFP)
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  • Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales
  • Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

RIYAD : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a exprimé la condamnation par le Royaume des attaques israéliennes contre l'Iran lors d'un appel téléphonique avec le président Masoud Pezeshkian samedi.

Ces attaques portent atteinte à la souveraineté et à la sécurité de l'Iran et constituent une violation des lois et des normes internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne, selon laquelle le prince héritier a déclaré.

Le prince héritier a déclaré que les attaques israéliennes ont perturbé le dialogue en cours pour résoudre la crise autour du programme nucléaire iranien et ont entravé les efforts de désescalade et de recherche de solutions diplomatiques.

Il a souligné que le Royaume rejetait le recours à la force pour résoudre les différends et qu'il était nécessaire d'adopter le dialogue comme base pour résoudre les divergences.

Vendredi, Israël a lancé une attaque sans précédent contre l'Iran, tuant de hauts commandants de l'armée, des scientifiques nucléaires et d'autres hauts responsables, dans un tir de missiles qui, selon Téhéran, a fait 78 victimes. Les deux pays ont échangé des coups samedi.

Le prince héritier a exprimé ses condoléances et sa sympathie à M. Pezeshkian, au peuple iranien et aux familles des victimes des attaques. Il a prié pour que les blessés se rétablissent rapidement.

M. Pezeshkian a remercié le roi Salman d'avoir répondu aux besoins des pèlerins iraniens et de leur avoir facilité l'accès aux services jusqu'à leur retour dans leur pays.

Auparavant, le prince Mohammed a discuté des répercussions des opérations militaires israéliennes contre l'Iran avec le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'un appel téléphonique.

Le prince Mohammed et M. Starmer ont discuté des derniers développements dans la région et de l'importance de déployer tous les efforts pour désamorcer et résoudre les différends par des moyens diplomatiques, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est également entretenu avec le président turc Recep Tayyip Erdogan. Les deux dirigeants ont passé en revue les développements dans la région à la suite des frappes israéliennes sur l'Iran, a indiqué l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com