Cameron évoque la possibilité d’une reconnaissance de l’État palestinien par le Royaume-Uni

Le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, David Cameron. (Photo, AFP)
Le secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, David Cameron. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 30 janvier 2024

Cameron évoque la possibilité d’une reconnaissance de l’État palestinien par le Royaume-Uni

  • Cameron a laissé entendre que la reconnaissance de l’État palestinien pourrait intervenir avant un consensus avec Israël dans le but parvenir à un accord de paix
  • M. Cameron se rendra à Oman cette semaine dans un contexte de tensions régionales accrues en mer Rouge

LONDRES: Le Royaume-Uni pourrait accélérer la reconnaissance d’un État palestinien pour tenter d’instaurer la paix dans la région, a déclaré le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, David Cameron.

À la veille d’une visite au Moyen-Orient, il a déclaré, lors d’une réception organisée par le Conseil conservateur pour le Moyen-Orient à Westminster, que le peuple palestinien avait besoin de voir des «progrès irréversibles» en vue de parvenir à une solution à deux États.

«À mesure que cela se produira, nous examinerons, avec nos alliés, la question de la reconnaissance d’un État palestinien, notamment au sein de l’ONU», a-t-il indiqué aux participants. «Cela pourrait constituer l’un des éléments qui contribueront à rendre ce processus irréversible.»

Il a toutefois ajouté que cette reconnaissance nécessiterait la «formation rapide» d’un nouveau gouvernement palestinien composé de «dirigeants technocrates et compétents» afin de rétablir l’ordre dans la bande de Gaza.

La semaine dernière, M. Cameron s’est entretenu avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, à Jérusalem afin de le convaincre d’envisager une solution à deux États pour résoudre la crise actuelle. Cependant, ce dernier a affirmé que cette solution «mettrait en danger l’État d’Israël» et l’a qualifiée de «tentative de coercition».

M. Cameron a toutefois laissé entendre que le Royaume-Uni et d’autres pays pourraient accélérer la reconnaissance d’un État palestinien sans tenir compte de la position d’Israël. «En outre, et c’est presque le plus important, il faut donner au peuple palestinien un horizon politique pour qu’il puisse voir que des progrès irréversibles seront réalisés en vue de parvenir à une solution à deux États et, surtout, à la création d’un État palestinien», a-t-il souligné. «Nous avons une responsabilité à cet égard, car nous devrions commencer à définir ce à quoi ressemblerait un État palestinien, ce qu’il comprendrait, comment il fonctionnerait et, avant tout, se pencher sur la question.»

Les progrès dépendront de la libération par le Hamas de tous les otages détenus à Gaza, de la garantie de ne pas attaquer Israël et du départ des dirigeants du groupe de l’enclave palestinienne, a précisé M. Cameron, ajoutant qu’il serait «difficile» d’y parvenir mais qu’il «garde espoir».

«Nous voyons maintenant s’ouvrir une voie où nous pouvons réellement progresser, non seulement pour mettre fin au conflit, mais aussi pour passer trouver une solution politique qui permettrait d’instaurer une paix qui dure des années plutôt qu’une paix qui dure des mois», a-t-il déclaré lors de la réunion.

«C’est le prix que nous devrions rechercher, et plus que cela, non seulement comment passer d’une pause à un cessez-le-feu durable, mais aussi comment passer d’une pause à un ensemble de mesures et d’accords politiques qui pourraient commencer à apporter une solution politique à plus long terme», a poursuivi M. Cameron.

Il a reproché à Israël de ne pas assurer la sécurité de ses citoyens et d’empêcher l’aide britannique de parvenir aux habitants de Gaza. «Si nous devons retenir quelque chose de ces trente dernières années, c’est l’histoire d’un échec. En fin de compte, c’est l’histoire d’un échec pour Israël parce que, oui, ils avaient une économie en croissance, oui ils avaient un niveau de vie en hausse, oui ils investissaient dans la défense, la sécurité, les murs et tout le reste, mais ils n’ont pas pu fournir ce qu’un État veut le plus, ce que chaque famille veut, c’est-à-dire la sécurité», a-t-il noté.

«Les trente dernières années ont donc été un échec, et ce n’est qu’en reconnaissant cet échec que nous reconnaissons que la paix et le progrès véritables se produiront lorsque leurs avantages seront plus importants que ceux de la reprise des combats», a-t-il encore observé. 

M. Cameron se rendra à Oman dans le courant de la semaine, alors que les Houthis continuent leurs attaques contre des navires commerciaux et militaires en mer Rouge.

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont poursuivi leurs frappes de missiles sur les positions des Houthis au Yémen après l’attaque d’un pétrolier lié à la Grande-Bretagne vendredi. Par ailleurs, les craintes d’une escalade régionale plus large persistent après que trois soldats américains ont été tués en Jordanie le week-end dernier à la suite d’une attaque de drone menée par une milice soutenue par l’Iran.

«Les Houthis continuent d’attaquer les navires en mer Rouge, mettant en danger des vies humaines, retardant l’acheminement de l’aide vitale au peuple yéménite et perturbant le commerce mondial», a déclaré M. Cameron. «Nous ne pouvons ignorer le risque que le conflit à Gaza s’étende et franchisse les frontières pour atteindre d’autres pays de la région.»

«Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cela ne se produise pas, car l’escalade et l’instabilité ne sont dans l’intérêt de personne. À Gaza, il est urgent de faire une pause pour permettre l’entrée de l’aide et la libération des otages.»

«Nous sommes déterminés à faire tout notre possible pour parvenir à un cessez-le-feu durable, et nous renforçons notre engagement auprès des pays de la région pour nous assurer que cela se produise», a-t-il conclu. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan: le chef des droits de l'homme de l'ONU appelle à cesser les combats «immédiatement»

Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher. (AFP)
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  • Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions
  • "Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire

GENEVE: Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a appelé jeudi les belligérants à "cesser immédiatement les combats" dans le sud du Soudan, affirmant craindre une nouvelle vague d'atrocités après les massacres d'El-Facher.

"Nous ne pouvons rester silencieux face à cette nouvelle catastrophe", a déclaré Volker Türk dans un communiqué. "Ces combats doivent cesser immédiatement et l’aide humanitaire vitale doit parvenir aux personnes menacées de famine".

Les combats se sont intensifiés cette semaine dans la région du Kordofan, dans le sud du Soudan riche en pétrole, l'armée cherchant à repousser les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) loin de l'axe routier vital reliant la capitale Khartoum au Darfour.

Depuis le 25 octobre, date à laquelle les FSR ont pris le contrôle de la ville de Bara, dans le Kordofan-Nord, le Haut-Commissariat a recensé "au moins 269 morts parmi les civils, victimes de frappes aériennes, de tirs d'artillerie et d'exécutions sommaires".

Et il affirme avoir relevé "des cas de représailles, de détentions arbitraires, d'enlèvements, de violences sexuelles et de recrutements forcés, y compris d'enfants".

"Il est véritablement choquant de voir l'histoire se répéter au Kordofan si peu de temps après les événements terrifiants d'El-Facher", a déclaré le Haut-Commissaire, en référence aux exactions commises par les FSR après la prise fin octobre de la dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait à leur contrôle.

"Nous ne devons pas permettre que le Kordofan devienne un autre El-Facher", a insisté M. Türk.

Dans son communiqué, le Haut-Commissariat rapporte que le 3 novembre dernier, un drone des FSR avait frappé une tente où des personnes en deuil étaient rassemblées à El Obeid, dans le Kordofan du Nord, tuant 45 personnes, principalement des femmes.

Il indique aussi que le 29 novembre, une frappe aérienne des Forces armées soudanaises (SAF) à Kauda, dans le Kordofan du Sud, aurait fait au moins 48 morts, pour la plupart des civils.

Selon l'organisation, "de violents combats se poursuivent depuis dans les trois États du Kordofan". "La situation humanitaire est catastrophique : la famine est confirmée à Kadugli et un risque de famine persiste à Dilling", ajoute le Haut-Commissariat, affirmant que "toutes les parties entravent l’accès et les opérations humanitaires".

"Nous ne pouvons (...) laisser d’autres Soudanais devenir victimes de terribles violations des droits de l’homme. Nous devons agir", a insisté M. Türk.

Depuis avril 2023, les combats ont fait des dizaines de milliers de morts, forcé le déplacement de 12 millions de personnes et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

 


Les dirigeants du CCG réaffirment le lien de «sécurité indivisible» lors du sommet de Bahreïn

Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG. (SPA)
Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG. (SPA)
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  • Toute atteinte à la souveraineté d'un État membre est considérée comme une menace pour la sécurité collective
  • Les pays soulignent l'objectif d'un Moyen-Orient exempt d'armes nucléaires

LONDRES: Les dirigeants du Conseil de coopération du Golfe ont réaffirmé leur lien de sécurité indivisible, enraciné dans une foi, une lignée et une langue communes, ainsi que dans une destinée partagée, à l'issue de la 46e session du Conseil suprême au palais d'Al-Sakhir, à Bahreïn.

Les délégués ont déclaré que la sécurité des États du CCG était indivisible et que toute atteinte à la souveraineté d'un État membre constituait une menace directe pour leur sécurité collective.

"Respecter la souveraineté des États du CCG et de tous les pays de la région, ne pas s'ingérer dans leurs affaires intérieures et rejeter le recours à la force ou à la menace d'y recourir", ont-ils déclaré dans un communiqué.

Le secrétaire du CCG, Jasem Mohamed Albudaiwi, a déclaré que les États du Golfe étaient unis dans leur soutien au Qatar à la suite des attaques distinctes lancées cette année contre ce pays par l'Iran et Israël dans le cadre du conflit à Gaza.

L'attaque de missiles iraniens visant la base aérienne américaine d'Al-Udeid en juin était "une agression rejetée, une violation claire de sa souveraineté, de son espace aérien et des principes de bon voisinage", a-t-il déclaré.

En septembre, Israël a lancé une attaque aérienne contre des figures du Hamas à Doha, qui a fait six morts, dont un citoyen qatari.

"L'agression israélienne brutale (...) représente une attaque flagrante contre les efforts internationaux visant à obtenir un cessez-le-feu et la libération des otages", a déclaré M. Albudaiwi.

Les dirigeants du Golfe ont salué les résultats du sommet de la paix de Charm el-Cheikh en octobre et les efforts internationaux visant à mettre fin à la guerre de Gaza, à faciliter l'aide humanitaire et à soutenir un État palestinien indépendant le long des frontières d'avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément à la solution à deux États et à l'initiative de paix arabe.

Ils ont déclaré que leur objectif était de consolider une paix juste, globale et durable au Moyen-Orient, tout en s'efforçant de résoudre les conflits régionaux et internationaux par des moyens pacifiques.

M. Albudaiwi a félicité l'Arabie saoudite et la France d'avoir coprésidé une conférence organisée en septembre à New York, qui a abouti à la reconnaissance du statut d'État palestinien par plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie. Il a également salué les efforts constants du Qatar, de l'Égypte et de la Turquie pour faciliter les discussions qui ont abouti à l'accord de Gaza.


Le prince héritier Mohammed bin Salman a dirigé la délégation saoudienne au sommet du CCG et a coprésidé la quatrième réunion du Conseil de coordination saoudo-bahreïnien.

Le roi de Bahreïn, Hamad bin Isa bin Salman Al-Khalifa, a déclaré que le sommet avait abordé des questions régionales et diverses méthodes pour renforcer la solidarité et l'intégration du CCG.

L'émir du Koweït, Cheikh Mishal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, a déclaré que le CCG avait surmonté des circonstances régionales et internationales complexes et a réitéré la condamnation par le CCG de l'agression israélienne contre le Qatar.

Les dirigeants ont insisté sur l'objectif consistant à débarrasser le Moyen-Orient des armes nucléaires et des armes de destruction massive. Ils ont souligné les efforts déployés par les forces navales conjointes basées à Bahreïn pour renforcer la sécurité énergétique, protéger la navigation maritime et préserver le commerce international.

Ils ont également souligné la nécessité de satisfaire aux exigences du marché commun et de l'union douanière du CCG, de stimuler le commerce et le tourisme et d'investir dans des domaines clés tels que les infrastructures, les transports, l'énergie, les communications, l'eau et l'alimentation.

Les dirigeants ont accueilli le premier ministre italien, Giorgia Meloni, qui a participé au sommet en tant qu'invitée d'honneur.

Le CCG a été créé en 1981 et se compose de six membres : Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Oman, Bahreïn, Qatar et Koweït. Son siège est situé à Riyad.


Yémen: les marins d'un navire coulé par les Houthis libérés 

Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts. (AFP)
Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts. (AFP)
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  • "L'équipage du navire Eternity C a été libéré grâce à la médiation omanaise et un avion le transporte actuellement de Sanaa à Mascate"
  • Dix membres ont quitté l'aéroport mercredi après-midi, a-t-elle précisé plus tard sur le réseau social X

SANAA: Les membres d'équipage d'un cargo coulé par les rebelles yéménites houthis en juillet ont été libérés, a annoncé mercredi un média de ces insurgés, ajoutant qu'ils avaient été transportés par avion de Sanaa à Mascate, la capitale omanaise.

"L'équipage du navire Eternity C a été libéré grâce à la médiation omanaise et un avion le transporte actuellement de Sanaa à Mascate", a déclaré la chaîne de télévision rebelle Al-Massirah.

Dix membres ont quitté l'aéroport mercredi après-midi, a-t-elle précisé plus tard sur le réseau social X.

Des images de la chaîne Oman TV ont ensuite montré les marins arriver à Mascate, où ils ont été reçus par des responsables omanais et philippins.

Les autorités philippines avaient annoncé mardi la prochaine libération de ses neuf ressortissants se trouvant à bord de ce cargo, remerciant dans un communiqué le gouvernement omanais pour ses efforts.

Un responsable houthi a indiqué à l'AFP que la remise en liberté de l'équipage faisait partie d'un accord conclu avec Oman, visant à rapatrier 35 Yéménites, "des malades et des blessés" qui se trouvent "bloqués à l'étranger".

"Ils seront remis à Sanaa" et en échange, les marins du navire doivent être "remis à la partie omanaise", a expliqué cette source sécuritaire, sous couvert d'anonymat.

L'Eternity C, battant pavillon libérien, avait été coulé en juillet dernier en mer Rouge.

Les Houthis avaient publié à l'époque une vidéo de l'attaque, en déclarant avoir "sauvé" un nombre non précisé de marins et les avoir transférés en lieu sûr.

Après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis pro-iraniens, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des attaques contre des navires qu'ils estimaient liés à Israël.

Ils n'ont revendiqué aucune attaque de ce type depuis la trêve conclue à Gaza en octobre.