Les agriculteurs resserrent l'étau sur Paris et Lyon, les tractations se poursuivent

Les agriculteurs du syndicat CR47 (Coordination rurale 47) emballent leurs affaires avant de reprendre leur convoi en direction de Paris après une halte d'une nuit à Pierrefitte-sur-Sauldre, près d'Orléans, le 31 janvier 2024, en route pour bloquer le marché de Rungis. (AFP).
Les agriculteurs du syndicat CR47 (Coordination rurale 47) emballent leurs affaires avant de reprendre leur convoi en direction de Paris après une halte d'une nuit à Pierrefitte-sur-Sauldre, près d'Orléans, le 31 janvier 2024, en route pour bloquer le marché de Rungis. (AFP).
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Publié le Mercredi 31 janvier 2024

Les agriculteurs resserrent l'étau sur Paris et Lyon, les tractations se poursuivent

  • Les agriculteurs se rapprochent mercredi de Paris, de Lyon et du marché de gros de Rungis, malgré les tentatives de l'exécutif pour dissiper le malaise paysan
  • Le président de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, a rejoint ce convoi déterminé à rejoindre Rungis malgré gendarmes et policiers

PARIS: Les agriculteurs se rapprochent mercredi de Paris, de Lyon et du marché de gros de Rungis, malgré les tentatives de l'exécutif pour dissiper le malaise paysan et convaincre les manifestants de cesser leur mobilisation.

Mercredi matin, autour de Lyon, les tracteurs continuent leur progression pour encercler la troisième ville de France: après le blocage mardi soir d'une partie de l'autoroute à l'ouest, l'A89, des portions des autoroutes dans les autres directions (A46, A42 et A47) vont aussi être "rapidement" coupées en début de matinée, a affirmé à l'AFP le patron régional de la FNSEA Michel Joux.

Plus au nord, le convoi d’agriculteurs en colère partis du Sud-Ouest à l’appel de la Coordination rurale s’est remis en marche un peu avant 8H00 en direction de Rungis, l'énorme marché de gros alimentaire qui alimente Paris, a constaté l'AFP. Les agriculteurs, à bord de quelque 200 à 300 tracteurs, ont passé la nuit dans une exploitation agricole du Loir-et-Cher entre Vierzon et Orléans.

Le président de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne, Serge Bousquet-Cassagne, a rejoint ce convoi déterminé à rejoindre Rungis malgré gendarmes et policiers. "Je suis très fier de vous! Vous allez mener ce combat parce que si on ne mène pas ce combat, on est morts. Demain, il va falloir être sérieux et disciplinés", avait-il lancé mardi à ses troupes.

Après avoir été bloqué à plusieurs reprises par les forces de l'ordre, le convoi reste surveillé de près. Des blindés sont sur l'A6.

Il y a en France mercredi "plus de 100 points de blocage" et 10.000 manifestants, selon Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, sur France 2.  "Ils ne s’en prennent pas aux forces de l'ordre, ils n’entrent pas dans Rungis, ils n’entrent pas dans les aéroports parisiens, pas dans Paris. Mais si jamais ils devaient le faire, évidemment je le répète, nous ne laisserions pas faire", a-t-il dit.

A Toulouse, la Confédération paysanne a essayé d’installer un barrage filtrant devant le marché d’intérêt national (MIN, marché de gros) mais les agriculteurs ont été délogés par la police et se sont rabattus sur une centrale d’achat de Carrefour dans la banlieue toulousaine, où ils ont mis en place un barrage filtrant.

Le Premier ministre Gabriel Attal a assuré mardi qu'il devait y "avoir une exception agricole française" et promis que le gouvernement serait "au rendez-vous, sans aucune ambiguïté" pour répondre à la crise agricole actuelle, dans son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale.

Malgré ces déclarations, assorties de quelques nouvelles mesures, et des esquisses de concessions à Bruxelles, la mobilisation ne faiblit pas, notamment sur la question des jachères.

Dans le petit carré «  convivial » des agriculteurs qui bloquent l'autoroute A15

La bière n'a plus de bulles mais la sono tourne toujours aux sons des tubes des années 1980: sur leur barrage d'Argenteuil, en banlieue parisienne, les agriculteurs occupant l'autoroute A15, passent leur deuxième nuit entre ciel et chaussée.

Il est 19h mardi, la nuit est tombée sur l'autoroute. Des cuistots préparent une tartiflette (plat traditionnel de pommes de terre, lardons, oignons et fromage fondu) en vue du dîner. Des jeunes débitent à la tronçonneuse des palettes pour alimenter des braseros qui offrent un répit bienvenu face au froid de l'hiver.

Depuis l'installation de ce convoi de 47 tracteurs à cet emplacement lundi après-midi, soit "le cortège le plus proche de Paris" comme le revendiquent fièrement ses participants, une petite place de village a poussé sur l'autoroute au pied d'une grande bâche annonçant "Notre fin sera votre faim".

"On a voulu faire un petit carré un peu base vie, convivial, où on peut se retrouver tous ensemble", confie à l'AFP Fabrice Mauger, qui s'apprête à passer la nuit sur place à l'arrière d'une fourgonnette.

Avec ces occupations d'axes routiers autour de Paris, ce céréalier de la région parisienne espère surtout obtenir la suppression de l'obligation de 4% des terres en jachère. "Sur ces 4% je continue à payer un loyer au propriétaire, à payer des charges et je n'en tire rien", regrette-t-il.

L'atmosphère est bon enfant. Axelle Red ou Jean-Jacques Goldman ronronnent en fond sonore. On refait le plein à la tireuse à bière, on s'allume une cigarette, on taille le bout de gras pour passer le temps qu'on trouve quand même un peu long. "On est bien sur l'A15, non ?", s'enthousiasme un jeune agriculteur qui n'en revient toujours pas.

Pour ménager l'opinion publique locale, les protestataires n'occupent qu'une portion limitée de l'autoroute. A dessein, une sortie permet de contourner facilement leur dispositif. Le trafic est donc seulement ralenti et non bloqué.

L'autoroute n'est pas non plus coupée dans l'autre sens, contrairement à ce qui se fait ailleurs. Les coups de klaxons de soutien sont nombreux dans le flot des usagers passant sur la voie en face.

Rotations d'équipes

Traversant le Val-d'Oise, au nord de Paris, l'A15 constitue la colonne vertébrale du département. Elle est empruntée chaque jour par des dizaines de milliers d'automobilistes pour aller travailler dans la capitale ou ses environs. Conscients de la sensibilité de cet axe, les agriculteurs manifestant relativisent la rhétorique guerrière du "siège" de Paris.

"Pour l'instant, on n'a pas l'impression d'être mal perçus. Mais c'est une inconnue. C'est sûr qu'au bout d'un moment les gens en auront assez, nous c'est pas le but de nous éterniser", concède Denis, un cultivateur de 55 ans, casquette de l'équipe F1 Renault sur le crâne.

Pour économiser les hommes et les forces, les syndicats ont organisé deux rotations d'équipes par jour. Des voitures assurent la navette entre le campement et les fermes de la région. Vingt-cinq personnes restent sur place chaque nuit, contre une cinquantaine présentes en journée.

À 21H45, un cri retentit: "A table !". Les copieuses rations de tartiflette dégagent une vapeur chaude dans l'air froid, les groupes s'installent aux tables installées sous des barnums.

Habitante d'Enghien-les-Bains, près de Paris, Laetitia a bataillé avec son fils au milieu des ronces derrière la glissière de l'autoroute pour rejoindre en pleine nuit à pied le campement.

Par solidarité pour les agriculteurs, cette experte immobilier arrive les bras chargés de monceaux de crêpes, confitures, gâteaux au chocolat. Et même une petite fleur jaune pour la déco.

"Vous êtes la genèse, vous êtes la vie. Si vous ne nous nourrissez pas, on meurt !", lance cette dynamique femme grisonnante qui avait aussi amené des chouquettes dans les casernes et commissariats pendant les émeutes de juin.

Les agapes de la première nuit du blocage, couplées à une nuit inconfortable dans le tracteur, ont laissé des petits yeux à certains.

Pendant que l'équipe du 13H-22H monte en voiture pour retrouver son lit, les volontaires de la nuit se glissent dans les tentes ou gonflent leurs matelas. Jusqu'à la relève, à l'aube, à l'heure où blanchit la campagne.

18 personnes interpellées près de Rungis

Dix-huit personnes ont été interpellées pour "entrave à la circulation" mercredi matin près du marché de gros de Rungis que les agriculteurs en colère, réunis en convoi, menacent d'investir, a-t-on appris de sources policières.

Il y a en France mercredi "plus de 100 points de blocage" et 10.000 manifestants, a chiffré le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin tôt mercredi matin. "Ils ne s’en prennent pas aux forces de l'ordre, ils n’entrent pas dans Rungis (...) Mais si jamais ils devaient le faire, évidemment je le répète, nous ne laisserions pas faire", a-t-il ajouté.

« Aucune perspective de long terme »

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau est attendu mercredi après-midi à Bruxelles "pour une série d'entretiens visant à accélérer le traitement des urgences européennes", selon son cabinet mardi.

Rappelant que la crise agricole ne serait pas réglée "en quelques jours", M. Attal s'est dit prêt à "aller plus loin", promettant par exemple que les aides européennes de la Politique agricole commune (PAC) seraient versées "d'ici le 15 mars" et des aides fiscales supplémentaires pour les éleveurs.

Des déclarations qui ont laissé sceptiques les manifestants, comme Johanna Trau, céréalière et éleveuse à Ebersheim (Bas-Rhin), à propos du versement en mars des aides PAC.

"Déjà que certaines mesures mettent trois ou quatre ans à être appliquées... Là je demande à voir!", a-t-elle déclaré mardi dans un convoi de centaines de tracteurs bloquant l'A35, l'autoroute qui longe Strasbourg.

"On veut pas forcément être bercés aux aides, on veut surtout des prix rémunérateurs", a ajouté l'agricultrice, comme en écho à la Confédération paysanne.

Le 3e syndicat agricole, classé à gauche, a appelé "à bloquer les centrales d'achat" de la grande distribution.

Le président Emmanuel Macron, lors d'une visite d'Etat en Suède, s'est de son côté engagé à défendre plusieurs revendications des agriculteurs français à Bruxelles, sur l'Ukraine, les jachères et l'accord commercial avec les pays latino-américains du Mercosur.

Le mouvement de colère s'étend en tout cas sur le continent: après des manifestations en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Belgique ou en Italie ces dernières semaines, les grands syndicats agricoles espagnols ont annoncé des "mobilisations" au cours des "prochaines semaines".

Les associations environnementales se sont également montrées critiques, Greenpeace estimant notamment que l'exécutif "privilégie l'agro-industrie au détriment des agriculteurs et des écosystèmes dont ils dépendent".

Le ministre de l'Agriculture annonce 80 millions d'euros d'aides pour les viticulteurs

Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a annoncé mercredi que le gouvernement mettait sur la table 80 millions d'euros supplémentaires pour soutenir "l'ensemble des régions viticoles qui sont en crise".

En pleine crise agricole, le ministre a expliqué sur Sud Radio que l'Etat prendrait en charge "les intérêts d'emprunt sur l'année 2024" pour soulager la trésorerie des vignerons en difficulté.

L'enveloppe de 80 millions d'euros doit permettre "de couvrir les aléas qu'ont rencontrés un certain nombre de régions (...) ça couvre l'ensemble des régions viticoles qui sont en crise, évidemment", a expliqué le ministre.

Il a notamment évoqué la prise en charge des pertes de production liées à la maladie du mildiou, qui a particulièrement sévi dans le Bordelais en 2023. Les viticulteurs reprochaient aux assureurs de ne pas prendre en charge ce genre d'aléas.

Le gouvernement s'était par ailleurs dit à l'automne prêt à financer une campagne d'arrachage temporaire de vignes pour résorber la surproduction le temps que la consommation reparte.

Marc Fesneau a indiqué que le financement de cette campagne pourrait s'élever à 150 millions d'euros destinés à subventionner les viticulteurs qui arrachent leurs vignes. Cette mesure sera soumise à l'aval de la Commission européenne.

Cela pourrait concerner "jusqu'à 100.000 hectares" (sur près de 800.000 hectares de vignes en 2020), selon lui.

Le président de la FNSEA appelle «  au calme et à la raison  »

Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, auditionné au Sénat, a affirmé mercredi qu'il essayait "d'appeler au calme et à la raison" face à la colère des agriculteurs, estimant que beaucoup de "sujets européens" ne se "règlent pas en trois jours".

Alors que des blocages se poursuivent dans toute la France, M. Rousseau a reconnu que "l'attente est énorme" face au "cumul de normes et de règles". Mais "il y a aussi beaucoup de sujets européens qui ne sont pas des sujets qui se règlent en trois jours. Donc j'essaie d'appeler au calme et à la raison", a-t-il dit devant la Commission des Affaires économiques de la chambre haute.

"On a aujourd'hui un certain nombre de propositions qui ont été adressées au Premier ministre (Gabriel Attal) et sur lesquelles on travaille. Le Premier ministre souhaite aller le plus vite possible", a poursuivi le président de la FNSEA lors de son propos introductif, alors que les syndicats, dont la FNSEA, ont été reçues mardi soir à Matignon pendant près de trois heures.

Le Premimer ministre a de nouveau reçu reçu mercredi matin la Confédération paysanne et la Coordination rurale.

Sans évoquer dans le détail la teneur des échanges, M. Rousseau est néanmoins revenu sur le déplacement de Gabriel Attal sur un blocage autoroutier vendredi, "une belle opération de communication qui s'est finalement traduite par une forme de suragacement", selon lui.

"Beaucoup de gens, en ce moment, critiquent la FNSEA mais je pense que le gouvernement est bien content de nous trouver en ce moment pour savoir avec qui négocier", a-t-il ajouté.

"Je m'honore qu'il n'y ait pas de policiers ou gendarmes blessés", a-t-il encore dit alors que l'étau se resserrait mercredi à Paris ou à Lyon, avec des interpellations près de Rungis. "On essaie de faire en sorte qu'il n'y ait pas de débordements, en tenant une ligne de responsabilité".


JO-2024: des stars et la Seine en majesté pour la cérémonie la plus regardée au monde

Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques. (AFP)
Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques. (AFP)
Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier. (AFP)
Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier. (AFP)
Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue. (AFP)
Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue. (AFP)
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  • Ce ne sont pas "quelques gouttes de pluie qui vont nous arrêter", a assuré quelques heures avant Tony Estanguet, patron des Jeux, qui avait anticipé ce scénario pour l'événement le plus regardé de la planète
  • Pour la première fois, une cérémonie olympique va prendre place hors d'un stade, sur six kilomètres le long de la Seine, jusqu'à la Tour Eiffel où aura lieu le final

PARIS: Avec de très nombreux artistes, des stars de la chanson et la Seine en majesté, la cérémonie d'ouverture de Jeux de Paris vendredi s'annonce comme "le plus grand spectacle du XXIe siècle" pour ses organisateurs, contraints de faire avec une invitée surprise... la pluie.

Ce ne sont pas "quelques gouttes de pluie qui vont nous arrêter", a assuré quelques heures avant Tony Estanguet, patron des Jeux, qui avait anticipé ce scénario pour l'événement le plus regardé de la planète, avec la Coupe du monde de football.

Folie des grandeurs 

Pour la première fois, une cérémonie olympique va prendre place hors d'un stade, sur six kilomètres le long de la Seine, jusqu'à la Tour Eiffel où aura lieu le final. Mêlant show artistique, défilé des athlètes, hymnes et discours, le spectacle débutera à 19h30 (17h30 GMT).

Les berges, les ponts et les toits seront pris d'assaut par des danseurs, musiciens, comédiens, jongleurs, skaters, BMX... composant 12 tableaux artistiques.

Dans le même temps, un peu moins de 7.000 athlètes, représentant les nations participantes, défileront sur 85 bateaux aux couleurs de leur délégation, les Grecs d'abord, les Français en dernier.

Pour ce spectacle tout en folie des grandeurs, près de 80 écrans géants ont été installés sur les quais. La cérémonie, suivie par plus d'un milliard de téléspectateurs, sera à 98% en direct, avec 2% de séquences vidéo préenregistrées, dont son prologue.

Le show a été préparé en secret, par séquences, sur des bases nautiques et dans de très grands hangars, mais aussi avec l'aide d'un logiciel recréant la Seine et ses rives.

Paris iconique 

Comme point de départ, le directeur artistique Thomas Jolly a imaginé que la flamme olympique, portée par des garçons de café (un des symboles de Paris), était volée par un mystérieux acrobate à capuche blanche. Devenu fil rouge, celui-ci entraîne le spectateur dans un parcours à travers les plus beaux sites du cœur de la capitale française.

La cathédrale Notre-Dame, qui doit rouvrir en décembre après le gigantesque incendie de 2019 et où des répétitions ont eu lieu sur les échafaudages, sera à l'honneur, comme le musée du Louvre et tous les monuments iconiques bordant la Seine, dans lesquels sont prévus quelques incursions.

Les 12 tableaux raconteront un pays riche de sa "diversité", "inclusif", "non pas une France mais plusieurs France", et célèbreront "le monde entier réuni", selon Thomas Jolly.

Le directeur artistique s'est aussi inspiré de la déesse Sequana, "poursuivie par Neptune, qui lui échappe et se transforme en fleuve": "une femme qui s'émancipe de la violence".

Les quatre auteurs qui ont travaillé avec lui - dont la romancière Leïla Slimani et la scénariste Fanny Herrero ("Dix pour cent" ou "Call my agent" à l'étranger) - ont promis un récit avec "de la joie, de l'émulation, du mouvement, de l'excitation".

Ce sera "le contraire d'une histoire héroïsée", dans un spectacle foisonnant de références littéraires, musicales et cinéma, qui déjouera avec "humour" les "clichés".

Stars au micro

Le show a été conçu dans le plus grand secret mais les fuites abondent: Aya Nakamura, Lady Gaga et Céline Dion sont citées, tout comme le répertoire d'Édith Piaf et Charles Aznavour.

Et la bande-son pourrait être des plus éclectiques, mêlant French touch électro, metal, musique classique, standards de la chanson française, hymnes festifs...

"On sait par exemple que la chanson +Imagine+, de John Lennon, est un passage obligé", avait lâché dans l'hebdomadaire français Télérama la scénariste Fanny Herrero, qui a travaillé sur la narration de la cérémonie.

Côté français, les noms de la chanteuse Juliette Armanet et de l'électron libre Philippe Katerine circulent, de même que ceux du pianiste Sofiane Pamart et la mezzo-soprano Marina Viotti.

Chorégraphie sportive 

La chorégraphie célèbrera le sport et fera une large place au breaking, discipline nouvelle de ces JO. Harnachés, des danseurs de plusieurs ballets se produiront sur les toits, dont l'étoile de l'Opéra de Paris Guillaume Diop, en soliste.

Faisceaux laser

Les deux tiers du show se tiendront dans la lumière du jour. La fin, à la tombée de la nuit, sera assurée par Thomas Dechandon, qui a signé les lumières de l'opéra-rock "Starmania", mis en scène par Thomas Jolly en 2022. Puissants faisceaux lasers balayant la Tour Eiffel en vue !

La cérémonie se terminera par l'allumage de la vasque olympique au jardin des Tuileries. Le suspense est entier sur le dernier porteur de la flamme. Rendez-vous vers 23H00 (21H00 GMT).


La pluie finalement de la partie pour la cérémonie d'ouverture des JO

Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. (AFP)
Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. (AFP)
Un danseur répète quelques heures avant le début de la cérémonie. (AFP)
Un danseur répète quelques heures avant le début de la cérémonie. (AFP)
Des agents de sécurité de la Robezsardze, les gardes-frontières de Lettonie, posent avec leurs chiens devant la Pyramide du Louvre, conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei et les anneaux olympiques, quelques heures avant le début de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 26 juillet 2024. (AFP)
Des agents de sécurité de la Robezsardze, les gardes-frontières de Lettonie, posent avec leurs chiens devant la Pyramide du Louvre, conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei et les anneaux olympiques, quelques heures avant le début de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, à Paris, le 26 juillet 2024. (AFP)
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  • "Cette fois, plus vraiment de doute: la pluie devrait se mettre en place vers 20h00, peut-être même vers 19h00, et durer tout le reste de la soirée en s'intensifiant"
  • "Les prévisions se sont totalement inversées depuis hier (jeudi): les modèles prévoient désormais 90% de chances de pluie pendant la cérémonie d'ouverture des JO", ajoute Cyrille Duchesne, chef du service prévisions à Meteo Consult/La Chaîne Météo

PARIS: Parapluie à prévoir pour les spectateurs, ajustements pour les artistes: la pluie devrait finalement être de la partie vendredi pour la cérémonie d'ouverture des JO à Paris, selon les dernières prévisions météorologiques qui excluent toutefois un "scénario catastrophe".

"Cette fois, plus vraiment de doute: la pluie devrait se mettre en place vers 20h00, peut-être même vers 19h00, et durer tout le reste de la soirée en s'intensifiant", observe Jérôme Lecou, prévisionniste à Météo-France.

"Les prévisions se sont totalement inversées depuis hier (jeudi): les modèles prévoient désormais 90% de chances de pluie pendant la cérémonie d'ouverture des JO", ajoute Cyrille Duchesne, chef du service prévisions à Meteo Consult/La Chaîne Météo.

Il y a 24H00, les prévisionnistes étaient pourtant plutôt optimistes, anticipant un temps nuageux mais "calme", avec un "petit risque" de précipitations.

Pourquoi un tel changement ?

"Avant 24 heures, les prévisions se font à partir de modèles globaux à grande échelle. Mais après, on passe sur des super-calculateurs avec une échelle beaucoup plus fine permettant de distinguer un ensemble de petites structures au sein d'une même perturbation", explique M. Lecou.

C'est précisément une de ces petites structures "de pluies actives qui, pas de chance, devrait aborder l'Ile-de France pendant le spectacle inaugural des Jeux olympiques".

Les organisateurs de Paris-2024 ont fait le pari inédit d'une cérémonie d'ouverture hors stade, en plein air, à fort enjeu d'image pour la France. Une partie de ce spectacle, qui débutera à 19h30, se déroulera sur la Seine et 320.000 spectateurs sont attendus sur ses berges.

« Pas de la petite bruine »

Vendredi matin, Paris s'est réveillée sous de petites averses, fruit d'une perturbation venue de la Manche. Lui a succédé un ciel nuageux dans l'après-midi, mais c'est un autre front venu cette fois du Val-de-Loire qui devrait arroser la capitale en fin de journée et en soirée.

"Entre 18h30 et 21h00, les pluies devraient rester intermittentes, mais après cela devrait être plus soutenu", avertit M. Duchesne.

La Chaîne Météo et Météo-France tablent sur des cumuls de 10 à 15 mm sur l'ensemble de la cérémonie. Soit, en un peu plus de trois heures, l'équivalent de huit à 10 jours de pluie pour un mois de juillet.

"Maintenant, il n'y a plus trop d'incertitudes, tous les modèles convergent dans le même sens", a précisé vendredi après-midi M. Lecou.

"Sur la deuxième partie de la cérémonie, ce ne sera pas de la petite bruine. Si vous n'avez pas de parapluie, vous allez être trempés", avertit-il.

Attention toutefois, "seuls les parapluies rétractables sont autorisés", précise l'organisation dans un sms envoyé à des spectateurs, leur recommandant de "prévoir une tenue adaptée".

"Aucun danger non plus, ce ne sera pas non plus une tempête, juste ça va mouiller", tempère M. Lecou.

Les températures devraient rester autour des 20°C toute la soirée et le vent sera faible.

"Les pluies en deuxième partie de soirée pourraient être impactantes pour le déroulé de la cérémonie", estime Cyrille Duchesne. "Toutefois, on est loin du scénario catastrophe", ajoute-t-il excluant à nouveau tout risque d'orages.

Un avis que partage Météo-France. "Bien sûr tout le monde aurait préféré que la cérémonie se fasse sous un grand ciel bleu, mais parler de catastrophe serait exagéré", estime M. Lecou.

"Il y aura peut-être quelques ajustements, en raison d'endroits qui pourraient devenir glissants ou bien la pluie pourrait compliquer le feu d'artifice ou le passage de la patrouille de France, mais cela ne remettra pas en cause l'ensemble du programme".

"On s'était préparé un peu à tous les cas de figure, la très grosse canicule, la pluie. Donc on s'adaptera", a assuré Tony Estanguet, président du Comité d'organisation des jeux olympiques (Cojo), vendredi sur France Inter.

Un prévisionniste de Météo-France, équipé d'un radar haute résolution, a été détaché au sein de la cellule d'organisation de la cérémonie et "pourra ajuster, minute par minute, en concertation avec les organisateurs" le déroulé du spectacle, a indiqué M. Lecou.

Les organisateurs des Jeux redoutaient la pluie pour la cérémonie mais aussi pour les épreuves prévues dans la Seine. Trop de pluie vendredi et dans les jours qui viennent pourraient mettre en péril les épreuves de triathlon des 30 et 31 juillet, avant celles plus lointaines de natation marathon (8 et 9 août).

Selon les résultats d’analyse dévoilées vendredi, la qualité de l’eau était dans les normes sanitaires six jours sur sept du 17 au 23 juillet.


Guide des athlètes saoudiens participant aux Jeux Olympiques de Paris 2024

 L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris. (Captures d'écran/X/Instagram)
L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris. (Captures d'écran/X/Instagram)
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  • Les athlètes saoudiens concourront dans quatre sports: athlétisme, équitation, natation et taekwondo
  • L’Arabie Saoudite est prête à marquer l’histoire olympique avec une délégation de 10 athlètes à Paris

DUBAÏ: L’Arabie Saoudite est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire olympique avec 10 athlètes représentant le Royaume à Paris.

L’Arabie Saoudite est prête à marquer l’histoire olympique avec une délégation de 10 athlètes à Paris, dont sept hommes et trois femmes. Ils participeront à quatre disciplines: athlétisme, équitation, natation et taekwondo.

En 12 participations olympiques, le pays a remporté quatre médailles, la plus récente étant l’argent de Tareq Hamedi en karaté à Tokyo 2020.

Zoom sur les espoirs saoudiens à Paris:

Équitation: retour en force après 12 ans d’absence

Deux des quatre médailles olympiques précédentes de l’Arabie Saoudite ont été remportées en saut d'obstacles, avec Khaled Al-Eid remportant le bronze individuel aux Jeux de Sydney 2000, et le quatuor de Ramzy Al-Duhami, Abdullah Alsharbatly, Kamal Bahamdan et le Prince Abdullah Al-Saud, obtenant le bronze par équipe à Londres 2012.

L’équipe de saut d’obstacles, médaillée de bronze à Londres 2012, revient en lice avec les vétérans Ramzy Al-Duhami et Abdullah Alsharbatly, aux côtés de Khaled Almobty et Abdulrahman Alrajhi. Ils visent le podium en individuel et par équipe.

Al-Duhami et Alsharbatly apportent une riche expérience à l’équipe.

Al-Duhami, 52 ans, participera à ses sixièmes Jeux Olympiques, ayant fait ses débuts à Atlanta en 1996.

Alsharbatly, 41 ans, est six fois médaillé d’or aux Jeux Asiatiques (dont l’or par équipe et individuel à Hangzhou 2023) et a été médaillé d'argent aux Championnats du Monde en 2010.

Les cavaliers saoudiens sont de retour aux Jeux Olympiques pour la première fois depuis 2012 et seront de sérieux prétendants dans les compétitions par équipe et individuelles.

Programme d’équitation - saut d’obstacles au Château de Versailles:

1er août – 12h00 – Qualification par équipe en saut d'obstacles 

2 août – 15h00 – Finale par équipe en saut d'obstacles 

5 août – 15h00 – Qualification individuelle en saut d'obstacles

6 août – 11h00 – Finale individuelle en saut d'obstacles

Mashael s’apprête à marquer l’histoire dans le bassin olympique

En 2012 à Londres, la coureuse Sarah Attar et la judoka Wojdan Shahrkhani ont écrit une page d’histoire en devenant les premières femmes à représenter l’Arabie Saoudite aux Jeux Olympiques. Un pas de géant pour le sport féminin dans le royaume.

Depuis, les Saoudiennes ont fait des progrès remarquables dans l'arène sportive. À Paris, une nouvelle pionnière s’apprête à briller: Mashael Alayed, 17 ans, deviendra la première nageuse saoudienne à plonger dans un bassin olympique.

La jeune athlète a bénéficié d’une place d’universalité – l’équivalent d'une invitation wildcard - pour participer aux séries du 200 mètres nage libre. 

Dans le sillage de Mashael, un autre espoir saoudien fera ses débuts olympiques dans la piscine: Zaid Al-Sarraj, 16 ans, le plus jeune membre de la délégation. Lui aussi bénéficiaire d'une place d'universalité, il s'alignera sur le 100 mètres nage libre.

Programme de natation à Paris La Défense Arena :

28 juillet – 13h00 – Séries du 200m nage libre femmes – Mashael Alayed 

30 juillet – 12h00 – Séries du 100m nage libre hommes – Zaid Al-Sarraj

Abutaleb, l’espoir d'une première médaille olympique féminine pour le Royaume

Médaillée de bronze aux Championnats du monde et ancienne numéro 4 mondiale dans sa catégorie, Dunya Abutaleb s’apprête à fouler la scène olympique avec une ambition légitime: devenir la première femme saoudienne à décrocher une médaille aux Jeux.

À 27 ans, cette résidente de Riyad a déjà marqué l’histoire en devenant la première Saoudienne à se qualifier directement pour les Olympiades, sans recourir à une invitation wildcard. 

Dans la catégorie des -49 kg, Abutaleb devra se mesurer à des adversaires redoutables. Parmi elles, la championne olympique en titre, la Thaïlandaise Panipak Wongpattanakit, et la numéro 1 mondiale espagnole, Adriana Cerezo Iglesias, médaillée d'argent à Tokyo.

Programme de taekwondo au Grand Palais :

7 août – À partir de 10h00 – Femmes -49kg

Un trio saoudien porte les espoirs du Royaume en athlétisme

Trois athlètes saoudiens feront leurs débuts olympiques sur la piste et dans les aires de lancer à Paris, portant haut les couleurs de leur pays.

Mohamed Daouda Tolo a décroché son billet pour le concours de lancer du poids en pulvérisant son propre record d'Asie. Lors d'une compétition à Madrid le mois dernier, il a propulsé l'engin à 21,80m, améliorant de plus d'un mètre sa marque précédente de 20,66m.

À seulement 23 ans, Tolo arrive dans la capitale française auréolé d'une médaille d'argent aux Jeux asiatiques de Hangzhou en 2023. Sa performance récente le place au 10e rang mondial cette saison, faisant de lui un outsider à suivre.

Dans les concours, Hussain Al-Hizam rejoindra Tolo pour défendre les chances saoudiennes à la perche.

À 26 ans, Al-Hizam n'en est pas à son coup d'essai sur la scène internationale. Quatrième aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Nankin en 2014, il a confirmé son potentiel l'an dernier en décrochant le bronze aux Jeux asiatiques de Hangzhou et l'argent aux Championnats d'Asie de Bangkok.

Avec un record personnel à 5,70m et une meilleure performance de la saison à 5,62m, le perchiste saoudien visera les finales à Paris.

Côté féminin, Hibah Mohammed, détentrice des records nationaux du 100m et du 200m, sera l'unique représentante saoudienne en athlétisme.

À 23 ans, la sprinteuse a obtenu une invitation pour le 100m à Paris. Elle tentera d'améliorer son record personnel de 12,24 secondes.

Programme d'athlétisme au Stade de France:

2 août – 11h35 – Tour préliminaire du 100m femmes – Hibah Mohammed

2 août – 21h10 – Qualification du lancer du poids hommes – Mohamed Daouda Tolo 

3 août – 11h10 – Qualification du saut à la perche hommes – Hussain Al-Hizam