Agriculteurs: La colère se répand en Europe, Paris veut «une exception agricole française»

Un panneau routier indique la direction de la frontière France-Espagne et de Barcelone sur l'autoroute A9 bloquée par les tracteurs des agriculteurs protestataires de Narbonne et des environs lors d'une manifestation à Narbonne, le 26 janvier 2024, dans le cadre d'une journée nationale de protestation convoquée par plusieurs syndicats d'agriculteurs (Photo, AFP).
Un panneau routier indique la direction de la frontière France-Espagne et de Barcelone sur l'autoroute A9 bloquée par les tracteurs des agriculteurs protestataires de Narbonne et des environs lors d'une manifestation à Narbonne, le 26 janvier 2024, dans le cadre d'une journée nationale de protestation convoquée par plusieurs syndicats d'agriculteurs (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 31 janvier 2024

Agriculteurs: La colère se répand en Europe, Paris veut «une exception agricole française»

  • Après des manifestations en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Belgique ou en Italie ces dernières semaines, les trois principaux syndicats agricoles espagnols ont annoncé des «mobilisations»
  • En Italie, des dizaines d'agriculteurs se disant «trahis par l'Europe» ont protesté mardi avec leurs tracteurs près de Milan

PARIS: La colère des agriculteurs fait tache d'huile en Europe, avec des mobilisations en Espagne et en Italie, Paris tentant pour sa part d'enrayer la crise en appelant à "une exception agricole française" et en annonçant de nouvelles mesures.

Trop de normes bureaucratiques, revenus trop bas, inflation, concurrence des produits étrangers, flambée des prix du carburant: la liste des revendications se retrouve dans la plupart des pays confrontés au mécontentement agricole.

En France, le nouveau Premier ministre Gabriel Attal, qui faisait mardi sa déclaration de politique générale au moment où les agriculteurs bloquent des axes stratégiques depuis deux jours, a promis d'"être au rendez-vous" pour répondre à la crise.

Les aides européennes de la Politique agricole commune (PAC) au titre de 2023, qu'il avait promis d'accélérer, seront versées "d'ici le 15 mars", a assuré Gabriel Attal, qui a énuméré les mesures déjà prises, comme l'abandon de la taxe sur le gazole non routier, et promis que le gouvernement irait "plus loin encore".

Sans donner de détails, il a aussi évoqué un renforcement des aides fiscales aux éleveurs et "un grand plan de contrôle sur la traçabilité des produits", alors que de plus en plus d'agriculteurs ont décidé d'inspecter par eux-mêmes des camions visiblement étrangers sur les routes de France.

Des mesures qui n'ont pas convaincu les leaders de syndicats agricoles interrogés par l'AFP. Signe d'une tension qui ne faiblit pas, il va recevoir de nouveau le puissant syndicat FNSEA mardi soir, selon une plusieurs sources.

«Du blabla»

"On ne bouge pas (...) jusqu'à ce que des mesures concrètes d'urgence soient prises", avait auparavant affirmé Alice Avisse, de la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire.

"C'est le néant le plus complet, du blabla", a réagi Serge Bousquet-Cassagne, le président de la Coordination rurale (un syndicat minoritaire, NDLR) du Lot-et-Garonne (sud-ouest). "On est complètement déçus mais remotivés par le fait qu’on a été bernés par ce gouvernement d’enfumeurs", a-t-il ajouté.

La Confédération paysanne, troisième syndicat agricole qui critique le modèle dominant d'un "productivisme" ne profitant qu'à "l'agrobusiness", a appelé "à bloquer les centrales d'achat" de la grande distribution, qui sont, selon elle, "les prédateurs du revenu paysan".

Le président Emmanuel Macron, lors d'une visite d'Etat en Suède, s'est de son côté engagé à défendre plusieurs revendications des agriculteurs français à Bruxelles, sur les importations de volaille en provenance d'Ukraine, le projet d'accord commercial entre l'UE et le bloc latino-américain Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) et les obligations de jachères.

Le chef de l'Etat s'entretiendra jeudi avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, notamment sur l'arrivée de produits ukrainiens dans l'Union et le gel du projet UE-Mercosur.

Un sujet qui a suscité des tensions entre Paris et Bruxelles: alors que l'Elysée assurait lundi soir que les négociations avaient été interrompues en raison de l'opposition de la France, la Commission a elle affirmé mardi que si les conditions n'étaient "pas réunies" pour conclure les discussions, celles-ci "continuent".

Plus généralement, les agriculteurs européens dénoncent une concurrence déloyale au niveau agricole, notamment parce que les produits importés ne sont généralement pas soumis aux mêmes réglementations que dans l'UE.

La nouvelle PAC, qui renforce depuis 2023 les obligations environnementales, et les législations du Pacte vert européen - même si elles ne sont pas encore en vigueur - cristallisent tout particulièrement la colère.

A ce titre, la Commission européenne a annoncé mardi qu'elle envisageait d'adopter une nouvelle dérogation aux règles sur les jachères, qui imposent de garder 4% de jachères ou surfaces non-productives.

Le mouvement de colère s'étend en tout cas sur le continent: après des manifestations en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Belgique ou en Italie ces dernières semaines, les trois principaux syndicats agricoles espagnols ont annoncé des "mobilisations" dans l'ensemble du pays au cours des "prochaines semaines".

En France, les agriculteurs continuent à perturber le trafic un peu partout dans le pays, plus d'un quart des départements français (30) ayant été touchés, après avoir parfois passé la nuit dans leur tracteur.

Plusieurs blocages stratégiques ont été organisés autour de Paris, mais aussi sur plusieurs autoroutes et beaucoup se disaient déterminés à tenir les blocus jusqu'à obtenir gain de cause.

Toutefois, malgré les menaces syndicales, le "siège" annoncé sur la capitale française n'a jusqu'à présent pas eu lieu.

En Italie, des dizaines d'agriculteurs se disant "trahis par l'Europe" ont protesté mardi avec leurs tracteurs près de Milan (nord).

Le gouvernement grec, également confronté à une contestation grandissante du monde agricole, a lui promis d'accélérer le versement des aides financières aux agriculteurs victimes de graves inondations l'an dernier.


La Turquie va évacuer ses ressortissants du Liban mercredi

Cette photo diffusée le 5 octobre 2024 par l'agence de presse Demiroren montre le navire de recherche sismique Oruc Reis de la Direction générale turque de la recherche et de l'exploration minières (MTA) sous le pont Yavuz Sultan Selim, le long du détroit du Bosphore, à la sortie d'Istanbul. (AFP)
Cette photo diffusée le 5 octobre 2024 par l'agence de presse Demiroren montre le navire de recherche sismique Oruc Reis de la Direction générale turque de la recherche et de l'exploration minières (MTA) sous le pont Yavuz Sultan Selim, le long du détroit du Bosphore, à la sortie d'Istanbul. (AFP)
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  • La Turquie va évacuer mercredi par voie maritime quelque 2.000 ressortissants au Liban, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères
  • Deux navires de la marine turque quitteront mardi un port situé dans la province méridionale de Mersin pour se rendre à Beyrouth

ISTANBUL: La Turquie va évacuer mercredi par voie maritime quelque 2.000 ressortissants au Liban, a annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères.

Deux navires de la marine turque quitteront mardi un port situé dans la province méridionale de Mersin pour se rendre à Beyrouth, a-t-on ajouté de même source.

La Turquie compte environ 14.000 ressortissants enregistrés à son consulat au Liban.

Les autorités turques ont déclaré avoir organisé l'évacuation de leurs ressortissants du Liban en raison de l'aggravation de la situation au Proche-Orient.

La semaine dernière, le ministère des Affaires étrangères avait indiqué avoir travaillé à un plan d'évacuation de ressortissants de pays tiers via la Turquie, précisant que ces préparatifs concernaient une vingtaine de pays qui avaient sollicité de l'aide.


Washington réitère son appel envers Israël à épargner l'aéroport de Beyrouth

Les Etats-Unis ont mis en garde lundi Israël contre toute atteinte à l'aéroport de Beyrouth ou les routes y menant, alors que l'armée israélienne mène d'intenses frappes contre le Hezbollah dans la banlieue sud de la capitale libanaise. (AFP)
Les Etats-Unis ont mis en garde lundi Israël contre toute atteinte à l'aéroport de Beyrouth ou les routes y menant, alors que l'armée israélienne mène d'intenses frappes contre le Hezbollah dans la banlieue sud de la capitale libanaise. (AFP)
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  • Quelque 8.500 Américains ont pris contact avec le département d'Etat pour se renseigner sur les conditions de départ mais cela ne veut pas dire qu'ils souhaitent tous partir
  • Le porte-parole a refusé, par ailleurs, de se prononcer sur les frappes israéliennes au Liban (et en particulier à Beyrouth) et leur respect ou non du droit international, ou encore si celles-ci restaient "limitées"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont mis en garde lundi Israël contre toute atteinte à l'aéroport de Beyrouth ou les routes y menant, alors que l'armée israélienne mène d'intenses frappes contre le Hezbollah dans la banlieue sud de la capitale libanaise.

"Nous jugeons important que non seulement l'aéroport reste ouvert mais que les routes y menant le restent aussi" afin notamment de permettre à ceux qui le souhaitent de quitter le Liban, a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

L'armée de l'air israélienne a mené lundi une frappe dans la banlieue sud de Beyrouth, près de l'aéroport international, a indiqué une source de sécurité à l'AFP.

Les Etats-Unis affrètent depuis une semaine des vols quasi quotidiens pour faciliter le départ de leurs ressortissants et de leurs proches, en pleine escalade du conflit entre Israël et le Hezbollah.

A ce jour, quelque 900 personnes en ont profité, a indiqué M. Miller, tout en reconnaissant qu'aucun de ces vols n'affichait plein. Les Etats-Unis réservent aussi des places sur les vols commerciaux continuant à opérer.

Quelque 8.500 Américains ont pris contact avec le département d'Etat pour se renseigner sur les conditions de départ mais cela ne veut pas dire qu'ils souhaitent tous partir, a-t-il encore dit.

Le porte-parole a refusé, par ailleurs, de se prononcer sur les frappes israéliennes au Liban (et en particulier à Beyrouth) et leur respect ou non du droit international, ou encore si celles-ci restaient "limitées".

"Je n'ai pas à les caractériser dans un sens ou dans l'autre", a-t-il dit. "Mais bien sûr, nous attendons d'eux (Israël) qu'ils ciblent le Hezbollah d'une manière conforme au droit humanitaire international et en minimisant les victimes civiles".

Les Etats-Unis ont pu juger excessives certaines des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, et y déplorer le nombre élevé de civils palestiniens tués. Israël y a lancé une vaste campagne militaire en riposte à l'attaque sanglante du Hamas, le 7 octobre 2023.

Washington soutient l'offensive israélienne contre le mouvement pro-iranien Hezbollah, a encore affirmé Matthew Miller, "mais nous sommes très conscients des nombreuses fois où, par le passé, Israël est entré dans ce qui semblait être des opérations limitées et est resté pendant des mois ou des années".

 


L'Ukraine affirme avoir frappé un terminal pétrolier en Crimée

L'armée ukrainienne a affirmé lundi avoir frappé pendant la nuit "le plus gros" terminal pétrolier de Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014, les autorités russes faisant état d'un important incendie. (AFP)
L'armée ukrainienne a affirmé lundi avoir frappé pendant la nuit "le plus gros" terminal pétrolier de Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014, les autorités russes faisant état d'un important incendie. (AFP)
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  • Kiev a multiplié ses attaques sur des sites énergétiques russes ces derniers mois pour perturber la logistique des forces armées de Moscou qui contrôlent près de 20% du territoire ukrainien depuis son invasion de son voisin
  • "Les forces de la défense ont effectué cette nuit une frappe réussie sur un terminal pétrolier maritime de l'ennemi" qui desservait notamment l'armée russe à Féodossia

KIEV: L'armée ukrainienne a affirmé lundi avoir frappé pendant la nuit "le plus gros" terminal pétrolier de Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014, les autorités russes faisant état d'un important incendie.

Kiev a multiplié ses attaques sur des sites énergétiques russes ces derniers mois pour perturber la logistique des forces armées de Moscou qui contrôlent près de 20% du territoire ukrainien depuis son invasion de son voisin, lancée en février 2022.

"Les forces de la défense ont effectué cette nuit une frappe réussie sur un terminal pétrolier maritime de l'ennemi" qui desservait notamment l'armée russe à Féodossia, ville dans l'est de la Crimée, entraînant un incendie, a affirmé l'état-major de l'armée ukrainienne sur les réseaux sociaux.

L'attaque contre ce site, "le plus gros en Crimée selon le volume de produits pétroliers traités", a été effectuée à l'aide "de missiles", a ajouté l'armée.

L'Ukraine avait déjà utilisé des missiles à longue portée notamment pour frapper l'état-major de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol (est de la Crimée) en septembre 2023.

Cependant, ces derniers mois, les attaques ukrainiennes avaient été réalisées essentiellement à l'aide de drones de combat, Kiev déplorant le manque de missiles et mettant en cause les retards de livraisons occidentales.

Les autorités d'occupation russes en Crimée ont elles fait état d'un incendie sur un dépôt pétrolier à Féodossia, sans mentionner l'attaque ukrainienne et tout en assurant que l'incident n'avait pas fait de victimes.

Des vidéos en ligne montrent au moins deux grosses colonnes de fumée noire s'élever dans le ciel.

Les autorités d'occupation ont par ailleurs indiqué qu'"une partie" de la ville était privée d'électricité et que la circulation de trains de banlieue y était suspendue.

Depuis le début de son invasion de l'Ukraine, la Russie a effectué plusieurs campagnes de frappes contre le réseau énergétique ukrainien laissant des millions d'Ukrainiens sans électricité.

Dans la nuit de dimanche à lundi, l'armée russe a par ailleurs lancé une nouvelle attaque contre Kiev, capitale ukrainienne, d'abord avec des drones explosifs, ensuite, dans la matinée, avec deux missiles balistiques Kinjal, selon les autorités municipales.

Les projectiles ont été abattus par la défense aérienne, ont assuré les autorités, selon lesquelles des éclats de missiles sont tombés sur trois quartiers, notamment dans l'enceinte d'une école maternelle, près d'un immeuble résidentiel et devant un supermarché, sans faire de victimes.

Un incendie s'est déclaré sur un des sites mais a été rapidement éteint, selon la mairie.