«Passions algériennes», l’exposition consacrée à Étienne Dinet, à l’Institut du monde arabe

Étienne Dinet est «l’un des seuls peintres orientalistes à avoir échappé au reproche d’exotisme colonial», précise l’IMA. (Photo fournie).
Étienne Dinet est «l’un des seuls peintres orientalistes à avoir échappé au reproche d’exotisme colonial», précise l’IMA. (Photo fournie).
Les oeuvres exposées à l'IMA. (Photo fournie).
Les oeuvres exposées à l'IMA. (Photo fournie).
Short Url
Publié le Jeudi 01 février 2024

«Passions algériennes», l’exposition consacrée à Étienne Dinet, à l’Institut du monde arabe

  • Cette exposition offre au public la possibilité de découvrir des œuvres, des photographies et des documents d’archives inédits
  • En 1913, Étienne Dinet se convertit à l’islam sous le nom de «Nasreddine Dinet». Son intégration spirituelle et morale dans sa société d’adoption est complète

PARIS: Né dans une famille bourgeoise du Second Empire, Étienne Dinet (1861-1929) est un artiste prolifique. Ses œuvres témoignent de son amour et de son attachement pour son pays d’adoption, l’Algérie, qu’il a découverte en 1884 à l’occasion d’un voyage.

Cette exposition, intitulée «Passions algériennes», est un événement organisé en partenariat avec l’Institut du monde arabe (IMA)-Tourcoing. Il offre au public la possibilité de découvrir des œuvres, des photographies et des documents d’archives inédits. Ces pièces seront exposées à l’IMA, à Paris, du 30 janvier au 9 juin 2024.

ima
Les archives Etienne Dinet de l'IMA. (Photo fournie).

Étienne Dinet est «l’un des seuls peintres orientalistes à avoir échappé au reproche d’exotisme colonial», précise l’IMA.

«Ses œuvres vont bien au -delà d’une simple représentation. Elles se font les garantes de l’originalité et de la passion que le peintre eut pour sa terre d’adoption, à laquelle il voua un authentique amour incandescent», souligne Jack Lang, le président de l’Institut du monde arabe. «Pas moins de quatre-vingts œuvres d’Étienne Nesreddine Dinet sont présentées à l’IMA, brillamment accompagnées par des documents d’archives» qui donnent envie d’en savoir davantage «sur l’immense travail de cet artiste à la renommée largement prouvée. C’est une manifestation culturelle exceptionnelle», ajoute-t-il.

Merveilles du désert

Dès 1895, Étienne Dinet renonce à toute source d’inspiration en dehors des sujets algériens. Il s’installe à Bou Saâda, une oasis aux portes du désert, dans la famille de Slimane ben Ibrahim, un illustre essayiste algérien. Ce dernier lui fait découvrir les merveilles du désert.

IMA
Mario Choueiry, commissaire de l’exposition. (Photo fournie).

«Étienne Dinet est un peintre singulier. C’est un orientaliste, on ne va pas le cacher, mais il échappe, plus qu’un autre, au procès fait au regard colonial. Cette exposition se plonge dans sa vie, ce français qui découvre l’Algérie, en tombe amoureux et s’y installe. C’est un artiste qui va peindre en Algérie des fragments d’une réalité, pas de rêves fantasmés ou des choses qu’il n’a pas vues. Il peint ce qu’il observe, le moindre tissu, le moindre bijou, la moindre couleur, la moindre grimace», explique Mario Choueiry, commissaire de l’exposition, à Arab News en français. L’expert précise que l’artiste, qui s’est installé en 1904 à Bou Saâda, va réussir à faire passer cette oasis d’une administration militaire à une administration civile.

Quarante ans après sa mort, l’Algérie indépendante consacre Étienne Nasreddine Dinet comme un maître de la peinture algérienne.

En 1913, Étienne Dinet se convertit à l’islam sous le nom de «Nasreddine Dinet». Son intégration spirituelle et morale dans sa société d’adoption est complète. Observant la société dans laquelle il vit, il s’insurge contre les injustices coloniales. «Étienne Dinet est perçu comme un juste. Lorsque la guerre éclate, l’émotion le prend; il souffre devant ces indigènes qui versent le sang en 1914-1918 sans qu’ils soient toujours reconnus, enterrés avec des croix. Pour faire respecter les rituels musulmans prescrits lors des enterrements, il dessine un modèle de stèle tombale qu’il présente aux autorités. Ce travail citoyen va être prolongé par l’écriture d’un livre, La Vie de Mohammed, prophète d’Allah, la première biographie du prophète Mahomet. Cela va contribuer à faire grandir cet amour réciproque qui existe entre lui et les habitants du Sahara», nous confie Mario Choueiry.

En 1929, quelque temps avant son décès, il effectue le pèlerinage à La Mecque (Hajj). Nasreddine est enterré, comme il le souhaitait, à Bou Saâda.

«L’Algérie des humbles»

Quarante ans après sa mort, l’Algérie indépendante consacre Étienne Nasreddine Dinet comme un maître de la peinture algérienne. «L’Algérie le naturalise comme une image de l’Algérie des humbles. Effectivement, à l’époque, il avait des peintres abstraits et expressionnistes comme Mohammed Khadda et M’hamed Issiakhem, mais la peinture réaliste de Dinet semble être plus en accord avec ce moment historique un peu socialiste de l’Algérie dans les années 1970-1980», nous révèle Mario Choueiry.

«Aujourd’hui, c’est un peintre qui nous permet de nous rappeler que, entre l’Algérie et la France, il y a des raisons de s’aimer. Je ne dis pas que l’exposition est exempte d’ambiguïté, au-delà des tragédies de l’histoire. Mais Dinet offre une image de la concorde possible, de la réconciliation et d’un trait d’union des mémoires. L’œuvre qu’il nous laisse est un signe de paix, d’amour et d’intimité entre la France et l’Algérie», conclut le commissaire de l’exposition.


Quand Pompidou "copie" le Louvre: 100 artistes exposent à Metz

Centre Pompidou (Photo AFP)
Centre Pompidou (Photo AFP)
Short Url
  • À partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».
  • Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

METZ, FRANCE : Faire revivre des œuvres du Louvre à travers le regard de 100 artistes : à partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».

Les commissaires de l'exposition, Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains du musée du Louvre, et Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, ont voulu en faire « une radioscopie de l'art contemporain et une exposition pour les amoureux de l'histoire de l'art ».

L'exposition est le résultat d'une « invitation envoyée à 100 artistes, non copistes a priori, à réactiver des œuvres du patrimoine », résume Donatien Grau.

Ici, une sculpture romaine recouverte de ballons métalliques colorés attire l'œil du visiteur : il s'agit d'une copie réalisée par l'artiste américain Jeff Koons de L'Hermaphrodite endormi, une sculpture antique dont on ignore l'auteur.

Un peu plus loin, plusieurs artistes ont fait le choix de créer leur interprétation de La Liberté guidant le peuple (1830) d'Eugène Delacroix : c'est le cas de Bertrand Lavier avec Aux armes citoyens (2025), dans lequel il se concentre sur les armes et le drapeau peints dans la version originale.

« La Vierge et l'Enfant au chancelier Rolin » (XVe siècle), peint par Jan Van Eyck, a aussi été en partie copié par l'Irano-Américain Y.Z. L'artiste Kami, quant à lui, a décidé de s'emparer d'un petit détail de l'œuvre originale, les mains, qu'il a reproduit comme un symbole. 

On peut aussi découvrir « la Joconde » copiée par le collectif Claire Fontaine, qui a camouflé son visage d'une tache noire, lui ôtant son sourire énigmatique.

Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

Giulia Andreani a réalisé trois portraits de femmes, a aimé « se heurter à des œuvres du Louvre », « détourner la technique » et « exploser le format ».

Chiara Parisi note que certaines copies sont réalisées presque à l'identique : « On est un peu déstabilisés » dans un premier temps en les regardant, puis « après on reconnaît la patte de l'artiste ».

D'autres, au contraire, ont détourné les originaux pour en faire des créations où « les œuvres ne sont pas là pour être reconnues », précise-t-elle. 

L'artiste Neila Czermak Ichti a détourné le tableau Roger délivrant Angélique (1819) de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans sa version, « tout le monde a un peu changé de place. Le défi consistait à ce que le monstre n'ait pas la même place sans pour autant devenir une victime comme Angélique dans la version originale.

Donatien Grau a également mis en garde : « Le sujet de l'exposition n'est pas la copie, mais la pluralité des copistes. » « Copier, aujourd'hui, ce n'est pas se mettre face au tableau et le dupliquer. C'est mille autres choses » illustrées dans l'exposition.

Cela met aussi en valeur le patrimoine, qui « n'existe que quand on le recrée, qu'on le fait vivre, quand on l'habite », selon Donatien Grau.

Les œuvres originales n'ont pas été transportées à Metz : le visiteur peut les retrouver reproduites dans le catalogue d'exposition (25 euros) qui, selon Mme Parisi, « prolonge la visite ».

L'exposition « Copistes. En collaboration exceptionnelle avec le musée du Louvre » est visible jusqu'au 2 février 2026.


«Fever Dream» avec Fatima Al-Banawi débarque sur Netflix

Le film est sorti sur Netflix cette semaine. (Instagram)
Le film est sorti sur Netflix cette semaine. (Instagram)
Short Url
  • Soutenu par le Fonds de la mer Rouge, le film, qui explore les thèmes de la manipulation des médias, de l'identité numérique et du coût de la célébrité à l'ère de l'influence en ligne, a été présenté au Festival international du film de la mer Rouge 2023
  • Il raconte l'histoire de Samado, une star du football à la retraite qui, accablé par la surveillance des médias et la notoriété publique, trouve une chance de reprendre le contrôle

DUBAI : Le dernier long métrage du cinéaste saoudien Faris Godus, "Fever Dream", est désormais disponible en streaming sur Netflix, réunissant un casting local étoilé comprenant Fatima Al-Banawi, Sohayb Godus, Najm, Hakeem Jomah et Nour Al-Khadra.

Soutenu par le Fonds de la mer Rouge, le film, qui explore les thèmes de la manipulation des médias, de l'identité numérique et du coût de la célébrité à l'ère de l'influence en ligne, a été présenté en première mondiale au Festival international du film de la mer Rouge 2023.

Il raconte l'histoire de Samado, une star du football à la retraite qui, accablé par la surveillance des médias et la notoriété publique, trouve une chance de reprendre le contrôle. Avec sa fille, il entreprend de se venger d'un puissant portail de médias sociaux. Mais à mesure qu'ils s'enfoncent dans leur quête de célébrité et de rédemption numérique, la frontière entre l'ambition et l'obsession commence à s'estomper.


Najm joue le rôle d'Ahlam, la fille de Samado, tandis que Jomah apparaît dans le rôle de Hakeem, un agent de relations publiques engagé pour aider à restaurer l'image publique de Samado. Al-Banawi joue le rôle d'Alaa, un autre agent de relations publiques qui travaille aux côtés de Hakeem.

Godus est célèbre pour son œuvre "Shams Alma'arif" (Le livre du soleil), également diffusée sur Netflix, et "Predicament in Sight".

Il a précédemment déclaré dans une interview accordée à Arab News : "(En Arabie saoudite), nous disposons d'un sol riche pour créer du contenu et nous avons tant d'histoires à raconter. Je pense qu'aujourd'hui, le soutien apporté par notre pays est tout simplement formidable. Les gens ont tellement de chances de créer des films aujourd'hui".

Mme Al-Banawi est connue pour ses rôles dans "Barakah Meets Barakah" et dans le thriller saoudien "Route 10".

Elle a fait ses débuts de réalisatrice avec "Basma", dans lequel elle joue également le rôle-titre - une jeune femme saoudienne qui revient dans sa ville natale de Jeddah après avoir étudié aux États-Unis. De retour chez elle, elle est confrontée à la maladie mentale de son père, à des liens familiaux tendus et au défi de renouer avec une vie passée qui ne lui semble plus familière.

"Je me suis vraiment lancée dans le cinéma - en 2015 avec mon premier long métrage en tant qu'actrice - avec une intention : combler le fossé entre les arts, l'impact social et la psychologie", avait-elle déclaré à Arab News. "Et j'ai pu me rapprocher de cette union lorsque je me suis positionnée en tant qu'auteur-réalisateur, plus qu'en tant qu'acteur."


Nintendo écoule 3,5 millions de consoles Switch 2 en 4 jours, un record

Cette photo d'archive prise le 5 juin 2025 montre un client (à droite) achetant une Nintendo Switch 2 dans un magasin d'électronique à Tokyo.(Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
Cette photo d'archive prise le 5 juin 2025 montre un client (à droite) achetant une Nintendo Switch 2 dans un magasin d'électronique à Tokyo.(Photo de Kazuhiro NOGI / AFP)
Short Url
  • « Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.
  • L'enjeu est énorme pour Nintendo : même s'il se diversifie dans les parcs à thème et les films à succès, environ 90 % de ses revenus proviennent de l'activité liée à sa console vedette.

TOKYO : Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d'unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l'espace de quatre jours, établissant un nouveau record dans l'industrie.

« Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Selon plusieurs analystes, elle a également battu des records de ventes pour une console de salon, devançant la première Switch et la PlayStation 5 de Sony, respectivement vendues à 2,7 et 3,4 millions d'unités au cours de leur premier mois de commercialisation.

La Playstation 2, la console la plus vendue de tous les temps, n'avait franchi la barre des 2 millions de ventes qu'après deux semaines.

La Switch 2 avait fait l'objet d'une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement. 

Le géant japonais du jeu vidéo Nintendo a affirmé mercredi avoir vendu 3,5 millions d'unités de sa nouvelle console hybride Switch 2 à travers le monde en l'espace de quatre jours, établissant un nouveau record dans l'industrie.

« Il s'agit d'un record pour une console Nintendo sur les quatre premiers jours » de sa commercialisation, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Selon plusieurs analystes, elle a également battu des records de ventes pour une console de salon, devançant la première Switch et la PlayStation 5 de Sony, respectivement vendues à 2,7 et 3,4 millions d'unités au cours de leur premier mois de commercialisation.

La Playstation 2, la console la plus vendue de tous les temps, n'avait franchi la barre des 2 millions de ventes qu'après deux semaines.

La Switch 2 avait fait l'objet d'une importante vague de précommandes, avec 2,2 millions de demandes sur la boutique en ligne Nintendo pour le seul Japon avant son lancement. 

« Le coffret Mario Kart World pour Switch 2 comprend une console Switch 2 en japonais (disponible au Japon uniquement) et une version numérique de Mario Kart World sortie le même jour. Il s'agit d'une offre à prix abordable », s'est défendu Nintendo mercredi.

Le géant japonais du jeu vidéo espère égaler le succès fulgurant de la Switch : sortie en mars 2017, elle s'est écoulée à plus de 154 millions d'exemplaires depuis, ce qui en fait la troisième console la plus vendue de tous les temps derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS.

Mais après huit ans, les ventes s'étaient essoufflées (elles ont plongé de 22 % en 2024-2025), laissant place à la lassitude des consommateurs qui attendaient la sortie d'une nouvelle version.

L'enjeu est énorme pour Nintendo : même s'il se diversifie dans les parcs à thème et les films à succès, environ 90 % de ses revenus proviennent de l'activité liée à sa console vedette.

Comme la Switch originale, la nouvelle version est une console hybride qui peut être utilisée en déplacement ou connectée à un téléviseur, mais elle dispose d'un écran plus grand, d'une mémoire huit fois supérieure et d'un micro intégré. 

De nouvelles fonctionnalités permettent aux utilisateurs de discuter en ligne et de partager temporairement une partie avec des amis, atout jugé crucial pour séduire des consommateurs habitués à regarder des jeux en streaming.