Mer Rouge: Un missile tiré depuis une base houthie aurait explosé près d’un navire

Rassemblement de combattants houthis à Sanaa, au Yémen, le 1er février 2024 (Photo, AFP).
Rassemblement de combattants houthis à Sanaa, au Yémen, le 1er février 2024 (Photo, AFP).
Les forces américaines ont mené des frappes au Yémen contre dix drones d’attaque et une station de contrôle au sol appartenant à la milice houthie soutenue par l’Iran (Photo, X: @CENTCOM).
Les forces américaines ont mené des frappes au Yémen contre dix drones d’attaque et une station de contrôle au sol appartenant à la milice houthie soutenue par l’Iran (Photo, X: @CENTCOM).
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Publié le Vendredi 02 février 2024

Mer Rouge: Un missile tiré depuis une base houthie aurait explosé près d’un navire

  • L’agence UK Maritime Trade Operations a été alertée de l’explosion en mer qui s’est produite à 57 milles nautiques (106 km) à l’ouest de Hodeïda
  • Le missile a été tiré depuis la base militaire d’Al-Hamza, dans la région d’Al-Sabrah, jeudi après-midi

AL-MUKALLA: Un missile qui aurait été lancé jeudi depuis une base militaire contrôlée par les Houthis au Yémen aurait explosé à proximité d’un navire en mer Rouge.

L’agence UK Maritime Trade Operations (UKMTO) a été alertée de l’explosion en mer qui s’est produite à 57 milles nautiques (106 km) à l’ouest de Hodeïda.

Selon des témoins oculaires dans la province yéménite d’Ibb, contrôlée par la milice, le missile a été tiré depuis la base militaire d’Al-Hamza, dans la région d’Al-Sabrah, jeudi après-midi.

Une alerte envoyée à l’UKMTO décrit «une explosion à une certaine distance du côté tribord du navire. Le navire et l’équipage sont sains et saufs».

Le 26 janvier, les Houthis ont lancé un missile depuis le même endroit, mais celui-ci a manqué sa cible et a explosé près du site de lancement.

Par ailleurs, mercredi, les Houthis ont arrêté quatre civils à Al-Maitam, dans la province d’Ibb, soupçonnés d’avoir photographié leurs agents en train de préparer des roquettes pour le tir.

Jeudi matin, l’armée américaine a lancé des frappes sur des territoires contrôlés par les Houthis au Yémen, visant dix drones sur le point d’être tirés sur des navires.

Le commandement central américain (Centcom) a indiqué que ses forces avaient détruit une «station de contrôle au sol de drones houthis ainsi que dix drones houthis à sens unique» qui étaient considérés comme une menace pour les navires commerciaux et les navires de la marine américaine dans la région.

«Les forces américaines ont ensuite attaqué et détruit la station de contrôle au sol de drones ainsi que dix drones d’attaque à sens unique afin de se défendre», précise le Centcom dans un communiqué. 

De même, trois drones et un missile balistique tirés par les Houthis depuis les régions yéménites qu’ils contrôlent ont été interceptés par l’USS Carney mercredi soir.

Déclarations d'Al-Houthi

Les Houthis ont déclaré que les récentes frappes américaines avaient touché Al-Jabanah, à l’ouest de Hodeïda, ainsi que Saada, le fief de la milice au nord.

Au cours des trois derniers mois, les Houthis ont saisi un navire commercial et ont tiré des dizaines de missiles et de drones sur des navires commerciaux et militaires en mer Rouge, à Bab el-Mandeb (le détroit qui relie la mer Rouge au golfe d’Aden) et dans le golfe d’Aden, dans le but d’empêcher les navires liés à Israël d’emprunter les voies maritimes au large du Yémen et d’exercer une pression sur Israël pour qu’il lève son siège de la bande de Gaza.

Le dirigeant des Houthis, Abdel Malik al-Houthi, a annoncé que 165 429 Yéménites ayant suivi des cours d’entraînement militaire au cours des deux derniers mois seraient envoyés combattre Israël en Palestine. Il s’est également engagé à poursuivre les attaques contre les navires commerciaux et militaires opérant au large du Yémen.

Dans un discours retransmis à la télévision, il a affirmé que des responsables américains avaient demandé l’aide de la Chine pour tenter d’inciter son groupe à mettre fin à ses attaques en mer Rouge.

«Les efforts déployés par les États-Unis pour obtenir l’aide de la Chine afin de servir de médiateur et de nous persuader de suspendre nos actions en faveur du peuple palestinien sont une indication de leur échec», a souligné M. Al-Houthi.

«Les attaques américaines et britanniques sont inefficaces et ne réduiront pas notre capacité militaire», a-t-il affirmé.

Jeudi, le ministre des Affaires étrangères du Yémen, Ahmed Awad ben Moubarak, a exhorté l’Union européenne de désigner les Houthis comme une organisation terroriste. Lors d’une réunion avec des membres du Comité politique et de sécurité de l’Union européenne à Bruxelles, il a souligné que le groupe soutenu par l’Iran avait fait échouer les efforts de paix déployés au Yémen sous l’égide de l’ONU et qu’il avait commis des crimes contre les Yéménites.

Le ministre aurait encouragé l’Union européenne à établir une collaboration «complète» avec le gouvernement yéménite afin de contribuer au rétablissement de la paix et de la stabilité dans ce pays déchiré par la guerre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: plus de 90% de l'infrastructure du Hezbollah démantelée dans le sud

De la fumée s'élève du site d'une attaque israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
De la fumée s'élève du site d'une attaque israélienne à Ghazieh, près de Sidon, le 18 avril 2025. (AFP)
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  • Le Hezbollah a retiré ses combattants du sud du Liban et l'armée libanaise y a démantelé la grande majorité de ses infrastructures militaires
  • Un accord de cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre dernier à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le Hezbollah libanais pro-iranien, qui en est sorti très affaibli

BEYROUTH: Le Hezbollah a retiré ses combattants du sud du Liban et l'armée libanaise y a démantelé la grande majorité de ses infrastructures militaires, a affirmé mercredi à l'AFP un responsable de sécurité.

Un accord de cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre dernier à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, entre Israël et le Hezbollah libanais pro-iranien, qui en est sorti très affaibli, sa direction quasiment décimée.

L'accord prévoit notamment le démantèlement de l'infrastructure militaire du Hezbollah entre le fleuve Litani et la frontière israélienne, à une trentaine de km au sud, ainsi que le retrait des forces israéliennes du sud du Liban.

L'armée israélienne s'est maintenue dans plusieurs positions méridionales au Liban et continue de mener des frappes meurtrières dans ce pays, disant cibler le Hezbollah.

Seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU doivent être déployés dans cette région conformément à l'accord.

"Nous avons achevé le démantèlement de plus de 90% de l’infrastructure du Hezbollah au sud du fleuve Litani. Il est possible qu'il y ait encore des sites dont nous ignorons l'existence mais si nous les trouvons nous prendrons les mesures nécessaires", a déclaré le responsable de sécurité sous le couvert de l’anonymat.

Il a ajouté: "le Hezbollah s'est retiré et a dit +Faites ce que vous voulez+. Le mouvement n'a plus de présence militaire au sud du fleuve Litani".

Le responsable a affirmé que l'armée avait "comblé et scellé de nombreux tunnels" creusés par le Hezbollah qui avait construit un vaste réseau souterrain dans le sud du Liban, frontalier du nord d'Israël.

Selon lui, les soldats libanais contrôlent désormais les accès à la région au sud du fleuve "pour empêcher le transfert d'armes du nord au sud du Litani".

De son côté, le président libanais Joseph Aoun a affirmé, dans une interview diffusée par la chaîne Sky News Arabia, que l'armée contrôlait désormais plus de 85% du sud du pays.

M. Aoun, en visite aux Emirats arabes unis, a affirmé que "l’armée remplit son rôle sans aucun problème ni aucune opposition".

Il a précisé que la raison pour laquelle elle ne s’est pas encore déployée sur toute la frontière est "l’occupation par Israël de cinq points frontaliers" stratégiques, alors que l'accord prévoit son retrait complet du Liban.

Le responsable de sécurité a affirmé que la plus grande partie des munitions du Hezbollah rassemblées par l'armée était hors d'usage, "soit endommagée" par les bombardements israéliens, "soit en si mauvais état qu'il est impossible de les stocker" et que l'armée les faisant détoner.


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com