Jugée à Londres, Greta Thunberg appelle à combattre «le vrai ennemi» du climat

La militante écologiste Greta Thunberg arrive avec d'autres au Westminster Magistrates Court à Londres, le 1er février 2024 (Photo, AP).
La militante écologiste Greta Thunberg arrive avec d'autres au Westminster Magistrates Court à Londres, le 1er février 2024 (Photo, AP).
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Publié le Vendredi 02 février 2024

Jugée à Londres, Greta Thunberg appelle à combattre «le vrai ennemi» du climat

  • Greta Thunberg a appelé jeudi à ne pas se tromper «d'ennemi» à l'issue du premier jour de son procès à Londres
  • La jeune militante est poursuivie pour ne pas s'être pliée à l'injonction de la police londonienne de ne pas bloquer l'accès à l'hôtel où se déroulait un rassemblement

LONDRES: Greta Thunberg a appelé jeudi à ne pas se tromper "d'ennemi" à l'issue du premier jour de son procès à Londres, où la militante écologiste est jugée pour trouble à l'ordre public lors d'une manifestation en octobre dernier visant l'industrie des hydrocarbures.

"Même si c'est nous qui nous tenons ici, (...) des militants de l'environnement et des droits humains partout dans le monde sont poursuivis (...) pour avoir agi en conformité avec la science. Nous devons nous souvenir de qui est le vrai ennemi", a déclaré la Suédoise de 21 ans à la presse en quittant la Westminster Magistrates Court où son procès doit s'achever vendredi.

Au total, 26 militants avaient été arrêtés pour avoir perturbé l'accès à l'Energy Intelligence Forum, une conférence qui réunissait les principales compagnies pétrolières et gazières dans un hôtel de luxe de la capitale britannique le 17 octobre 2023.

Ce jour-là, les militants avaient accueilli les participants par des "honte à vous". "Derrière ces portes closes (...) des politiciens sans carrure concluent des accords et des compromis avec les lobbyistes du secteur destructeur des combustibles fossiles", avait lancé Greta Thunberg à la presse, avant d'être embarquée dans un fourgon de police.

La jeune militante est poursuivie pour ne pas s'être pliée à l'injonction de la police londonienne de ne pas bloquer l'accès à l'hôtel où se déroulait ce rassemblement.

Libérée sous contrôle judiciaire, elle avait dès le lendemain pris part à une nouvelle manifestation devant l'hôtel cinq étoiles, avec des centaines d'autres personnes.

Elle avait plaidé non coupable en novembre d'infraction à l'ordre public, lors d'une première audience, comme les quatre autres militants qui comparaissent avec elle. Elle risque une amende maximale de 2.500 livres, soit près de 3.000 euros.

Vêtue d'un t-shirt gris foncé et d'un pantalon noir, les cheveux attachés en queue de cheval, Greta Thunberg ne doit témoigner que vendredi.

Jeudi durant l'audience, elle est apparue calme, souriant à des militants assis dans la partie de la salle réservée au public. Elle n'a pu cacher un sourire moqueur lorsque le représentant de l'accusation, Luke Staton, a expliqué dans son propos liminaire que les cinq accusés avaient manifesté au premier jour d'une réunion à Londres où des acteurs importants du secteur pétrolier et gazier devaient "discuter et débattre" sur le moyen de développer "des solutions durables" pour l'énergie.

La militante a ensuite passé la plus grande partie de l'audience à dessiner sur un petit carnet.

«Pas un crime»

L'essentiel des débats jeudi ont tourné autour des consignes données aux accusés par les policiers qui les ont arrêtés, et dont plusieurs sont venus témoigner.

Dans une vidéo montrée à l'audience, on a vu Greta Thunberg répondre "non" à un policier qui lui demande si elle veut partir, puis "oui" quand il lui explique qu'elle va être arrêtée si elle refuse de quitter les lieux.

Une poignée de militants écologistes étaient présents à l'ouverture du procès devant le tribunal pour soutenir la figure mondiale de la lutte contre le réchauffement climatique.

"Quand le monde que nous connaissons est attaqué, que faisons-nous? Nous devons nous battre", ont-ils lancé, tenant une banderole jaune sur laquelle était écrit: "le combat climatique n'est pas un crime".

Au Royaume-Uni, les revirements du gouvernement conservateur de Rishi Sunak sur des mesures phares de la lutte contre l'urgence climatique, et sa décision d'accorder de nouveaux permis d'exploitation de gisements d'hydrocarbures en mer du Nord, ont suscité la colère des militants. Ils ont intenté plusieurs recours en justice et multiplié les actions ces derniers mois.

En retour, ils se sont attirés l'hostilité de l'exécutif qui a durci la législation pour les punir plus sévèrement et les dissuader de passer à l'action.

Greta Thunberg, qui a acquis une notoriété mondiale avec ses "Grèves de l'école pour le climat" entamées à l'âge de 15 ans en Suède, prend régulièrement part à de telles manifestations.

En octobre, elle avait reçu une amende pour le blocage du port de Malmö en Suède. Le week-end dernier, elle a participé à une marche dans le sud de l'Angleterre contre l'agrandissement de l'aéroport de Farnborough, principalement utilisé par des jets privés.


Une guerre commerciale avec les États-Unis est « très probable » selon un responsable de la BCE

Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
Banque centrale européenne, Francfort-sur-le-Main, Allemagne (Photo iStock)
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  • Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne.
  • La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

FRANCFORT, ALLEMAGNE : Une guerre commerciale avec les États-Unis « est très probable » sous la présidence de Donald Trump, avec des conséquences négatives pour l'activité et les prix, a averti dimanche une haute responsable de la Banque centrale européenne (BCE).

Donald Trump, qui sera investi président lundi, a fortement misé sur les droits de douane dans sa communication, « il est donc très probable qu'une guerre commerciale éclate », déclare Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, dans un entretien sur la chaîne YouTube du site allemand de conseil financier Finanztip.

Donald Trump prévoit d'imposer, dès le 20 janvier, des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada, invoquant la lutte contre l'entrée de drogues et de migrants.

La Chine, déjà ciblée lors de son premier mandat, pourrait également voir ses taxes augmenter de 10 %.

La zone euro est aussi dans son viseur, notamment l'Allemagne qui détient l'excédent commercial le plus élevé avec les États-Unis.

Pour la zone euro, ces droits pourraient entraîner une hausse des prix, notamment si l'Europe répond par des mesures de rétorsion, ce qui conduirait à « une augmentation des prix à l'importation », explique Mme Schnabel.

Dans l'immédiat, l'incertitude actuelle est « un poison pour la conjoncture » en freinant la consommation et l'investissement, prévient-elle.

Selon la banquière centrale, les droits de douane entraînent généralement des pertes de prospérité à l'échelle mondiale : si la mondialisation a apporté des gains de richesse considérables à l'Europe, « il est possible que nous devions désormais nous préparer à voir au moins une partie de ces gains s'inverser ».

Malgré ce contexte menaçant, la BCE est « sur la bonne voie » pour atteindre son objectif d'inflation de 2 %, assure Mme Schnabel, ce qui devrait permettre à l'institut de continuer à baisser ses taux, la prochaine occasion étant donnée fin janvier.

Après les quatre baisses décidées depuis juin, pour ramener de 4 % à 3 % son principal taux directeur, la BCE se rapproche « du point où il faudra examiner attentivement jusqu'où nous pouvons aller », conclut la banquière centrale, adepte d'une politique monétaire rigoureuse.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».