JO-2024: perturbations économiques près des sites, le casse-tête des compensations

Les anneaux olympiques sur l'esplanade du Trocadéro près de la Tour Eiffel à Paris (Photo, AFP).
Les anneaux olympiques sur l'esplanade du Trocadéro près de la Tour Eiffel à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 03 février 2024

JO-2024: perturbations économiques près des sites, le casse-tête des compensations

  • Il n'a pas le chiffre du nombre d'entreprises ou de salariés touchés
  • Pour les entreprises dont l'activité sera réduite, elles pourront éventuellement réclamer après les JO une indemnisation

PARIS: Du garage automobile situé en "zone rouge" en passant par le grand magasin de bricolage jouxtant le Stade de France, les entreprises situées à proximité des sites olympiques et dont l'activité pourrait être perturbée à l'été 2024 ne seront pas toutes forcément indemnisées.

Depuis que les cartes des périmètres de sécurité ont été publiées en décembre par la préfecture de police de Paris, avec les grands principes d'accès aux différentes zones, une concertation se tient pour étudier tous les cas de figure tant pour les habitants que pour les entreprises.

"On est rentrés dans le +money time+, c'est en train de s'éclaircir", explique à l'AFP Daniel Weizmann, le président du Medef Ile-de-France, et référent JO. Il vient tout juste de finir de cartographier et de faire remonter les problématiques de chaque profession. Une demi-douzaine de fédérations professionnelles ont des questionnements, ajoute-t-il.

Tout va être discuté avec la préfecture de police de Paris, la préfecture de la région Ile-de-France, et in fine l'Etat car c'est lui qui compensera éventuellement le manque à gagner du fait de ces mesures de sécurité.

L'accès aux zones rouges des sites olympiques, où la circulation en voiture sera interdite de manière générale, est une question évidemment primordiale pour les soignants et les aidants mais aussi pour toutes les professions du dépannage (ascensoristes, serruriers, climaticiens..). Mais la question se pose aussi pour des entreprises dont l'activité sera fortement entravée.

"Vous êtes garagiste en zone rouge vous n'allez pas travailler", explique ainsi Daniel Weizmann. Idem pour une station essence ou une grande enseigne de distribution à une porte de Paris où les clients viennent habituellement en voiture.

Fermetures administratives 

Mais attention, prévient le Medef Ile-de-France, il n'y aura "aucune indemnisation a priori". "Il y aura un peu d'indemnisation et tout sera a posteriori", avait récemment indiqué à l'AFP une source préfectorale.

Selon M. Weizmann, des cas de "fermeture administrative" avec indemnisations sont en train d'être définis. Les discussions vont encore durer plusieurs semaines. "On a recensé une centaine d'agences de location de voitures courte durée dans les zones rouges", détaille-t-il encore, dont il voit mal comment elles pourraient échapper à ces "fermetures administratives".

Il n'a pas le chiffre du nombre d'entreprises ou de salariés touchés.

Par exemple, est-ce que le magasin Leroy Merlin qui jouxte le Stade de France sera fermé? "Eh bien on n'en sait rien", explique M. Weizmann. "Je ne vois pas comment il pourrait rester ouvert", glisse à l'AFP une source proche des discussions.

Pour les entreprises dont l'activité sera réduite, elles pourront éventuellement réclamer après les JO une indemnisation si elles ont connu "un préjudice anormal", soit une baisse de chiffre d'affaires drastique. Et elles pourraient aussi avoir recours à du chômage partiel.

«Pas question de perdre du salaire»

C'est justement un sujet pointé depuis plusieurs semaines par l'ex-leader de la CGT Bernard Thibault, vigie syndicale au conseil d'administration du comité d'organisation des JO.

"Il n'est pas envisageable pour nous qu'il y ait des salariés qui perdent du salaire parce qu'il y a les JO et qu'ils sont au chômage partiel (parce qu'obligés de rester à la maison, NDLR)", explique-t-il à l'AFP.

"On essaie de faire le recensement par branches", dit-il. Les métiers du BTP et de la culture "vont être en souffrance", ajoute-t-il. Pour les livraisons, il est question de travailler la nuit mais "un maçon ne va pas abattre un mur à trois heures du matin!", poursuit-il.

Le chantier de la tour Triangle situé porte de Versailles, près du parc des Expos, où se tiennent plusieurs épreuves olympiques sera stoppé pendant l'été et indemnisé, selon une source préfectorale.

Daniel Weizmann se veut rassurant, constatant "un niveau d'écoute et de considération des demandes rarement vu".

Comme le vante le site internet anticiperlesjeux.gouv.fr lancé cette semaine à grands coups d'affiches dans les transports en commun: "les pouvoirs publics et les collectivités s'efforcent au maximum de limiter les contraintes sur l'activité des PME/TPE."

Du côté des restaurateurs et des cafetiers qui pourraient eux voir leur chiffre d'affaires grimper en flèche, ils ne sont pas ravis des consignes de télétravail données pour les professions où cela est possible.

 

 


L'Allemagne menacée par la peur des réformes, selon le patron de Deutsche Bank

Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
Le Chancelier allemand Friedrich Merz. (AFP)
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  • "Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur"
  • Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement"

FRANCFORT: Le président du premier groupe bancaire allemand Deutsche Bank a estimé mercredi que l'Allemagne est moins menacée par les tensions commerciales que par son incapacité à mener des réformes urgentes pour relancer son activité économique en panne.

"Le plus grand risque économique pour l'Allemagne n'est pas les droits de douane et autres barrières commerciales, mais notre manque de courage, notre prudence, notre lourdeur", a déclaré Christian Sewing, également président du lobby des banques privées allemandes (BdB), en ouverture d'un congrès bancaire à Francfort.

"Ce qui nous manque, ce n'est pas la compétence, mais le courage et un engagement clair en faveur du changement", a souligné le banquier, au moment où le gouvernement de coalition mené par le chancelier Friedrich Merz a promis un "automne des réformes" après des débuts poussifs depuis le printemps.

Les dirigeants des partis de la coalition au pouvoir, conservateurs de la CDU-CSU et sociaux-démocrates (SPD), se réunissent mercredi à Berlin pour discuter des réformes à mener dans les mois à venir.

La réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à la Chancellerie, a été précédée de déclarations dissonantes entre les ténors de la coalition, notamment sur le besoin de réformer les systèmes sociaux.

Les entreprises réclament aussi des réformes urgentes pour réduire la bureaucratie et abaisser les prix de l'énergie.

"C'est pourquoi nous avons urgemment besoin de l'automne des réformes annoncées, et ce, de manière à ce qu'il mérite vraiment son nom", a lancé M. Sewing.

Berlin a brisé un tabou au printemps en lâchant la bride sur le frein constitutionnel à la dette, afin de permettre le vote de programmes d'investissements en centaines de milliards d'euros pour muscler la défense et moderniser les infrastructures du pays.

"On ne peut pas seulement augmenter la dette et ne pas mettre en place de réforme, les deux doivent aller de pair", a prévenu M. Sewing.

 


TotalEnergies: accord de production sur une zone au large du Nigeria

Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
Photo prise le 14 septembre 2023, montrant le siège et le logo de Total Energy dans le quartier de La Défense, près de Paris. (AFP)
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  • TotalEnergies obtient deux permis d’exploration dans le bassin du West Delta
  • L’opération s’inscrit dans la stratégie du groupe visant à développer un portefeuille d’exploration axé sur des projets à faibles coûts techniques et à faibles émissions, tout en poursuivant la croissance de sa production

PARIS: TotalEnergies, en partenariat avec South Atlantic Petroleum, a signé un contrat de partage de production pour deux permis d'exploration au large du Nigeria, qui couvrent une superficie de 2.000 kilomètres carrés, a indiqué le géant pétrolier français mardi.

Ces permis d'exploitation, PPL 2000 et PPL 2001, se situent dans le "bassin prolifique du West Delta", précise le groupe. Le programme comprend le forage d'un puits d'exploration.

TotalEnergies se dit "honorée d'être la première compagnie internationale à se voir attribuer des licences d'exploration lors d'un appel d'offres au Nigeria depuis plus d'une décennie, marquant une nouvelle étape dans notre partenariat de long terme avec le pays", a déclaré Kevin McLachlan, directeur exploitation au sein du groupe pétrolier.

"L'entrée dans ces deux blocs prometteurs" correspond à "notre stratégie qui vise à enrichir notre portefeuille d'exploration de +prospects+ à fort potentiel et prêts à explorer, en vue de générer des développements à faible coût et à faibles émissions (...)", ajoute-t-il.

TotalEnergies est partenaire à 80% et South Atlantic Petroleum à 20%.

Lundi, le groupe français avait annoncé avoir reçu un nouveau permis d'exploration offshore en République du Congo (Congo-Brazzaville), étendant ainsi de 1.000 kilomètres carrés sa zone d'opération au large du pays.

Au Nigeria, TotalEnergies avait annoncé en mai la prochaine cession, au britannique Shell, de sa participation dans un important champ pétrolier en eaux profondes, le champ de Bonga.

TotalEnergies avait alors justifié cette vente par la volonté de "se concentrer sur des actifs à coûts techniques bas et à faibles émissions" et de "baisser le point mort cash", autrement dit réduire ses coûts pour améliorer sa rentabilité.

TotalEnergies prévoit une hausse de sa production d'hydrocarbures d’environ 3% par an jusqu'en 2030.


EDF prolonge la durée de vie de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni

Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
Un logo d'EDF est affiché lors de la 8e édition du salon Vivatech des startups et de l'innovation technologique, au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 23 mai 2024. (AFP)
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  • EDF a annoncé la prolongation jusqu’en 2028 de deux centrales nucléaires au Royaume-Uni après des inspections de sécurité satisfaisantes
  • Ces prolongations visent à garantir l’approvisionnement en électricité bas carbone et à soutenir les objectifs climatiques du Royaume-Uni

LONDRES: L'énergéticien français EDF, qui exploite les cinq centrales nucléaires actuellement en activité au Royaume-Uni, a annoncé mardi prolonger la durée de vie de deux d'entre elles, assurant que cela "contribuera à la sécurité énergétique" du pays.

"Prolonger la durée de vie de ces centrales (...) permettra de garantir l'emploi plus longtemps à plus de 1.000 personnes qui y travaillent et de soutenir les ambitions du Royaume-Uni de disposer d'un approvisionnement en électricité propre et sûr", a fait valoir dans un communiqué le directeur des opérations nucléaires d'EDF au Royaume-Uni, Mark Hartley.

Heysham 1 (nord-ouest de l'Angleterre) et Hartlepool (nord-est) verront leurs durées de vie étendues d'un an, jusqu'en mars 2028, après une prolongation similaire annoncée en décembre dernier, suite à des inspections et évaluations de sécurité satisfaisantes.

EDF avait aussi prolongé en décembre la vie de deux autres centrales nucléaires, Heysham 2 et Torness, qui produiront de l'électricité jusqu'en mars 2030.

La cinquième centrale d'EDF en activité dans le pays, Sizewell B, utilise une technologie différente et "sa durée de vie n'a pas été évaluée dans le cadre de ce processus" mais EDF estime dans son communiqué qu'il existe "de bonnes chances" de prolonger aussi sa durée de vie de 20 ans, jusqu'en 2055.

L'énergéticien français est depuis 2009 l'opérateur du vieillissant parc nucléaire outre-Manche.

Il est parallèlement en charge de la construction de deux autres centrales nucléaires de nouvelle génération de type EPR au Royaume-Uni, Hinkley Point C et Sizewell C. L'entreprise est régulièrement pointée du doigt pour les délais et dérapages de budget de ces projets pharamineux.

Hinkley Point C est en construction et le gouvernement britannique a donné son feu vert en juillet à Sizewell C -- dont le coût avait alors enflé à 38 milliards de livres (44 milliards d'euros).

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités. Une façon aussi d'atteindre ses ambitions climatiques, en complément des immenses champs d'éoliennes construits en mer.

Le gouvernement a promis en juin d'injecter plus de 30 milliards de livres (35 milliards d'euros) pour relancer l'énergie nucléaire dans le pays, pour Sizewell C, mais aussi des petits réacteurs et la recherche sur la technologie prometteuse de la fusion.