A Londres, des manifestants appellent le gouvernement à cesser toute complicité du génocide israélien à Gaza

Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont participé à la huitième marche nationale pour la Palestine à Londres, le 3 février 2024. (Photo AN)
Short Url
Publié le Lundi 05 février 2024

A Londres, des manifestants appellent le gouvernement à cesser toute complicité du génocide israélien à Gaza

  • La huitième marche de ce type fait suite à l’arrêt provisoire rendu contre Israël par la Cour internationale de justice
  • «La réponse du gouvernement britannique à la décision de la CIJ a été absolument honteuse, cherchant à en minimiser l’importance et l’urgence», a souligné la PCS

LONDRES: Des milliers de manifestants pro-palestiniens ont défilé dans les rues de Londres samedi pour «condamner les actions du gouvernement britannique» dans la guerre contre Gaza et appeler à un cessez-le-feu immédiat, selon les organisateurs.

«Il s’agit de la huitième marche de ce type, qui fait suite à l’arrêt provisoire rendu contre Israël par la Cour internationale de justice (CIJ) le 26 janvier», a déclaré à Arab News l’organisation Palestinian Solidarity Campaign (PSC), basée au Royaume-Uni.

«Non seulement la CIJ a jugé plausibles les arguments de l’Afrique du Sud, à savoir qu’«Israël (...) se livre à des actes génocidaires contre le peuple palestinien de Gaza», mais elle a également estimé que les preuves du risque de nouveaux actes de génocide étaient suffisantes pour que la Cour ordonne des mesures provisoires afin d’empêcher de tels actes», a ajouté la PCS.

«Israël a détruit la plupart des services de santé et des établissements d’enseignement. Loin d’obéir aux ordres de la CIJ, Israël poursuit ses attaques dans ce qui constitue une tentative de nettoyage ethnique des Palestiniens de Gaza», a indiqué la PCS.

Le 29 décembre, l’Afrique du Sud a déposé une requête introductive d’instance contre Israël concernant des violations présumées dans la bande de Gaza, appelant le gouvernement à «suspendre immédiatement ses opérations militaires» dans le territoire palestinien assiégé.

«La CIJ a conclu qu’il était plausible que les actes d’Israël puissent constituer un génocide et a pris six mesures provisoires, ordonnant à Israël de prendre toutes les mesures en son pouvoir pour empêcher les actes de génocide, notamment en empêchant et en punissant l’incitation au génocide, en veillant à ce que l’aide et les services parviennent aux Palestiniens assiégés à Gaza et en préservant les preuves des crimes commis à Gaza», a précisé mercredi le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH).

Les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le 7 octobre ont coûté la vie à plus de 27 000 Palestiniens, dont plus de 11 000 enfants, et ont fait 66 452 blessés. Des milliers d’autres sont portés disparus ou présumés morts, et la quasi-totalité de la population de Gaza a été déplacée.

La CIJ a ordonné à Israël et à son armée de cesser de tuer des Palestiniens, de punir l’incitation au génocide, de permettre l’acheminement de l’aide d’urgence et le rétablissement des services de base à Gaza, et de prendre des mesures pour garantir qu’un éventuel génocide ne se poursuive pas.

«La réponse du gouvernement britannique à cette décision a été absolument honteuse, cherchant à en minimiser l’importance et l’urgence», a souligné la PCS. «Une réponse immédiate devrait être de suspendre les exportations d’armes britanniques vers Israël, mais au lieu de cela, le gouvernement a rejoint d’autres nations en suspendant le financement de l’Unrwa (l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient), qui joue un rôle crucial dans la fourniture de services essentiels aux réfugiés palestiniens de Gaza et d’ailleurs dans la région. C’est inadmissible dans le contexte d’un génocide».

L’Unrwa a déclaré jeudi qu’elle devrait peut-être cesser ses opérations à Gaza et dans la région du Moyen-Orient d’ici à la fin du mois si le financement ne reprenait pas. Plus d’une douzaine de pays, dont les États-Unis, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Suède, ont suspendu leur financement à la suite d’allégations selon lesquelles douze membres du personnel auraient participé à l’attaque surprise du Hamas contre Israël, avant l’assaut.

«Une telle mesure de la part du gouvernement britannique l’expose à l’accusation d’être en violation de ses responsabilités, en tant que partie à la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Il doit agir pour s’assurer qu’il n’est pas complice de la commission d’un génocide. La réduction du financement de l’Unrwa augmentera indéniablement le risque de dommages irréparables pour la population de Gaza», a ajouté la PCS.

«Israël a commis le plus grave des crimes à Gaza : un génocide. Ce crime a été porté devant la CIJ qui, après avoir évalué l’ensemble des preuves fournies par l’Afrique du Sud, les a jugées crédibles», a affirmé Ben Jamal, directeur de la PCS.

«Cela fait plus de trois mois que nous défilons et manifestons par centaines de milliers pour dénoncer cette situation — les actions d’Israël témoignent d’une intention génocidaire (...) Combien de temps nos dirigeants politiques continueront-ils à soutenir et à couvrir un génocide ?». 

Vendredi, les manifestants se sont rendus à Whitehall pour transmettre un message à Downing Street : «Le Royaume-Uni doit mettre fin à sa complicité dans le génocide israélien et exiger un cessez-le-feu permanent qui doit être le point de départ pour s’attaquer aux causes sous-jacentes de ce génocide, notamment l’occupation militaire israélienne et un système d’oppression contre le peuple palestinien qui est considéré au niveau international comme répondant à la définition juridique de l’apartheid», a insisté M. Jamal.

La marche nationale, qui a lieu presque tous les samedis depuis plus de trois mois, a été organisée par une coalition comprenant l’ONG Friends of Al-Aqsa, le Forum palestinien en Grande-Bretagne, la coalition Stop the War, la Campagne pour le désarmement nucléaire, la Campagne de solidarité avec la Palestine et l’Association musulmane de Grande-Bretagne.

Selon la police métropolitaine de Londres, «les événements se sont déroulés pacifiquement avec un minimum de perturbations». Elle a ajouté qu’elle «chercherait toujours à collaborer avec les organisateurs des manifestations» pour éviter tout désordre.

«Seules quelques arrestations ont été effectuées : deux pour atteinte à l’ordre public, une pour entrave à l’exercice de la justice et une après le déclenchement d’une bombe fumigène», a mentionné le commissaire adjoint Matt Ward, de la police métropolitaine, dans un communiqué publié sur la plate-forme X.

«Les conclusions de la CIJ constituent un avertissement pour le gouvernement britannique et pour le chef de l’opposition Keir Starmer qui, s’ils continuent à soutenir Israël sans équivoque, seront considérés complices des crimes de génocide», a indiqué Ismail Patel, président de Friends of Al-Aqsa.

«Le gouvernement britannique doit immédiatement cesser de vendre du matériel militaire à Israël, qui est accusé de crimes de génocide», a-t-il poursuivi.

«En outre, nous devons poursuivre notre campagne visant à mettre fin au génocide à Gaza et exiger des responsables politiques britanniques qu’ils cessent de soutenir Israël dans son génocide».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Ukraine: "prêts" sur les garanties de sécurité, les Européens vont tester les engagements de Trump

Le président français Emmanuel Macron (C,D) tient une réunion de travail avec le président ukrainien au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 3 septembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C,D) tient une réunion de travail avec le président ukrainien au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 3 septembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Réunis à Paris autour d’Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, les alliés européens de l’Ukraine actent leur volonté de garantir la sécurité de Kiev, tout en pressant les États-Unis de formaliser leur propre engagement
  • Vladimir Poutine, soutenu par la Chine et la Corée du Nord, rejette toute intervention étrangère et affirme que la Russie poursuivra ses objectifs militaires en Ukraine

PARIS: Les soutiens européens de l'Ukraine se réunissent jeudi pour tester l'engagement des Etats-Unis pour la sécurité future de l'Ukraine, alors que les efforts de paix de Donald Trump patinent et que Vladimir Poutine, fort de ses soutiens internationaux, paraît plus inflexible que jamais

Le président français Emmanuel Macron copréside à 10H30 (08H30 GMT) à l'Elysée une réunion de la "Coalition des volontaires", qui rassemble les principaux soutiens militaires de Kiev - une trentaine de pays, essentiellement européens - en présence de son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Les dirigeants s'entretiendront ensuite par téléphone à 14H00 (12H00 GMT) avec Donald Trump. Avec deux sujets à l'ordre du jour: un appel à plus de sanctions américaines contre la Russie et les contributions de chacun aux garanties de sécurité futures à apporter à l'Ukraine.

Outre M. Zelensky, le président finlandais Alexander Stubb sera présent à l'Elysée, de même que les Premiers ministres polonais Donald Tusk, espagnol Pedro Sanchez, danoise Mette Frederiksen ou encore les présidents des institutions de l'Union européenne Ursula von der Leyen et Antonio Costa.

Le Premier ministre britannique Keir Starmer, coprésident de la réunion, interviendra en visioconférence de même que les autres dirigeants européens, de l'Allemand Friedrich Merz à l'Italienne Georgia Meloni.

- Réserves -

Les Européens vont acter qu'ils sont "prêts" sur l'octroi de garanties de sécurité à l'Ukraine, pour mieux signifier qu'ils attendent désormais des gestes concrets des Américains dans le même sens.

"Nous sommes prêts pour ces garanties de sécurité. L'Europe est au rendez-vous, pour la première fois avec ce niveau d'engagement et d'intensité", a déclaré le président français en accueillant son homologue ukrainien dès mercredi soir à l'Elysée pour un tête-à-tête.

Les alliés de l'Ukraine attendent maintenant "de voir ce que les Américains souhaitent apporter concernant leur participation", a renchéri le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, à Bruxelles.

La Coalition des volontaires est disposée à contribuer au renforcement de l'armée ukrainienne, voire pour certains pays - dont la France, le Royaume-Uni et la Belgique - à déployer des soldats en Ukraine, une fois un cessez-le-feu conclu, pour dissuader la Russie de toute nouvelle agression.

Mais certains alliés se sont montrés hésitants dans l'attente de la contribution américaine, que plusieurs pays européens jugent indispensable avant tout engagement de leur part.

Jusqu'à un cessez-le-feu, "il n'y aura certainement pas de déploiement de troupes en Ukraine et même après, j'ai des réserves considérables à ce sujet concernant l'Allemagne", a lancé le chancelier Merz sur la chaîne Sat1.

La Russie a répété jeudi qu'elle n'accepterait aucune "intervention étrangère quelle qu'en soit la forme", la porte-parole de sa diplomatie Maria Zakharova qualifiant les protections demandées par Kiev de "garanties de danger pour le continent européen".

- "A l'offensive" -

Donald Trump a promis lors d'une réunion avec six dirigeants européens le 18 août à Washington que les Etats-Unis apporteraient des garanties de sécurité, sans préciser lesquelles.

Ce "filet de sécurité" américain, ou "backstop" en anglais, pourrait prendre différentes formes - renseignement, soutien logistique, communications -, le président américain ayant exclu l'envoi de troupes américaines au sol.

Il a affirmé mercredi qu'il "se passerait quelque chose" si Vladimir Poutine ne répondait pas à ses attentes, deux semaines après leur rencontre en Alaska qui n'a abouti à aucun progrès substantiel sur une issue à la guerre en Ukraine.

En attendant, Vladimir Poutine, qui affiche un retour en force sur la scène internationale avec une présence très remarquée mercredi au côté du président chinois Xi Jinping et du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un à Pékin, après le sommet d'Anchorage le 15 août avec Donald Trump, multiplie les déclarations offensives.

Moscou atteindra ses objectifs en Ukraine par la voie militaire si les négociations avec Kiev échouent, a-t-il averti depuis la Chine, assurant que ses troupes demeuraient "à l'offensive" sur l'ensemble du front.

Au même moment, la Russie lançait une vaste attaque avec plus de 500 drones et missiles sur l'Ukraine, tuant au moins neuf personnes et privant des milliers de foyers d'électricité.

"Malheureusement, nous n'avons pas encore vu de signes de la part de la Russie indiquant qu'ils veulent mettre fin à la guerre", a déploré Volodymyr Zelensky à Paris, se disant toutefois convaincu que l'Europe et les Etats-Unis aideraient Kiev à "accroître la pression sur la Russie pour avancer vers une solution diplomatique".


Turquie: nouveau coup judiciaire contre le principal parti d'opposition

Un tribunal turc a révoqué mardi la direction d'Istanbul du principal parti de l'opposition, le CHP, pour des irrégularités présumées lors de son congrès en 2023. Une décision dénoncée comme "un coup d'Etat judiciaire" par le parti qui va faire appel. (AFP)
Un tribunal turc a révoqué mardi la direction d'Istanbul du principal parti de l'opposition, le CHP, pour des irrégularités présumées lors de son congrès en 2023. Une décision dénoncée comme "un coup d'Etat judiciaire" par le parti qui va faire appel. (AFP)
Short Url
  • Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a remporté une large victoire face à l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan lors des élections municipales de 2024 et progresse dans les sondages
  • Le tribunal annule les résultats du congrès provincial du CHP, excluant son chef à Istanbul, Özgür Celik, ainsi que 195 membres de la direction et délégués de ce parti

ISTANBUL: Un tribunal turc a révoqué mardi la direction d'Istanbul du principal parti de l'opposition, le CHP, pour des irrégularités présumées lors de son congrès en 2023. Une décision dénoncée comme "un coup d'Etat judiciaire" par le parti qui va faire appel.

Cette mesure apparaît comme un nouvel épisode de la guerre que livrent les autorités turques au premier parti d'opposition et surtout à ses figures populaires, dont le maire d'Istanbul emprisonné, Ekrem Imamoglu.

Le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a remporté une large victoire face à l'AKP du président Recep Tayyip Erdogan lors des élections municipales de 2024 et progresse dans les sondages.

Dans son jugement, dont l'AFP a pu consulter une copie, le tribunal annule les résultats du congrès provincial du CHP, excluant son chef à Istanbul, Özgür Celik, ainsi que 195 membres de la direction et délégués de ce parti.

Par ces procédures, l'objectif est d'évincer l'actuel président du parti, Özgür Özel, en faisant annuler le résultat du congrès national du CHP.

S'exprimant mardi soir à l'issue d'une réunion d'urgence des instances du parti à Ankara, M.Özel a juré de "ne pas capituler" et dénoncé une "décision politiquement et légalement nulle et non avenue".

"Nous sommes confrontés à un coup d'Etat judiciaire", a-t-il enchainé lors d'un entretien à la chaine de télévision privée Halk TV, accusant les autorités de vouloir "modifier les résultats électoraux par voie de justice".

"Ils menacent de me retirer la direction du parti. Je vais me battre en retour". a-t-il promis.

Pression judiciaire croissante 

Le CHP subit une pression judiciaire croissante via un grand nombre d'enquêtes et d'interpellations visant ses élus, accusés de corruption, comme au sein de la municipalité d'Istanbul, la plus riche et la plus importante ville de Turquie, dont le maire est depuis mars derrière les barreaux.

L'arrestation de l'édile, Ekrem Imamoglu, figure populaire de l'opposition et principal adversaire potentiel du président Recep Tayyip Erdogan à la prochaine échéance présidentielle, avait déclenché un mouvement de contestation inédit dans ce pays depuis douze ans.

Sont de fait suspendues mardi "toutes les décisions prises au cours du congrès provincial d'Istanbul" du CHP qui avait eu lieu le 8 octobre 2023, d'après le jugement rendu.

La mesure suppose également "la réintégration temporaire" des personnes élues lors du précédent congrès ou la nomination d'un comité provisoire qui serait jugé approprié par le tribunal.

Au congrès d'octobre 2023, Özgür Celik, élu à la direction du parti à Istanbul avec le soutien d'Ekrem Imamoglu, l'avait emporté face à son concurrent, Cemal Canpolat, un proche de l'ancien président du CHP, Kemal Kilicdaroglu.

Ce dernier avait été le candidat malheureux de l'opposition à la présidentielle de 2023.

Le parquet a ouvert une enquête contre M. Celik et neuf autres responsables du parti pour des allégations de "fraude électorale", ce qui peut leur valoir jusqu'à trois ans de prison.

Pour l'analyste politique Berk Esen joint par l'AFP, la décision de mardi contre la direction d'Istanbul est une "répétition" avant une nouvelle procédure judiciaire contre le CHP lui-même, afin de l'affaiblir en tant que force d'opposition dans la perspectives des prochaines élections.

M. Esen y voit le signe d'une "évolution vers une autocratie totale (qui) signale la fin du multipartisme dans le pays tel que nous le connaissons".

"Le gouvernement prend des mesures calculées pour éliminer Ekrem Imamoglu, qu'il considère comme la seule véritable menace électorale, et pour réduire le CHP à une opposition sous contrôle", assure-t-il.

 


Les «doubles standards» occidentaux sur Gaza et l'Ukraine sont un «échec» : Premier ministre espagnol

 Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'adresse aux journalistes après une réunion avec le roi Felipe VI d'Espagne au Palais Marivent à Palma de Majorque, le 29 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez s'adresse aux journalistes après une réunion avec le roi Felipe VI d'Espagne au Palais Marivent à Palma de Majorque, le 29 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • Pedro Sanchez : Gaza représente "l'un des épisodes les plus sombres des relations internationales" de ce siècle
  • Son pays encourage l'Europe à prendre des mesures plus sévères à l'encontre d'Israël

LONDRES : La politique de deux poids deux mesures de l'Occident sur l'Ukraine et Gaza menace sa position mondiale, a déclaré le premier ministre espagnol au Guardian.

Pedro Sanchez, qui a accusé Israël de commettre un génocide à Gaza, s'exprimait avant de s'entretenir avec son homologue britannique Keir Starmer à Londres mercredi.

M. Sanchez s'est réjoui que d'autres pays européens suivent l'Espagne dans la reconnaissance d'un État palestinien, mais il a critiqué la réaction générale du continent à la guerre.

"C'est un échec", a-t-il déclaré. "C'est un échec. La réalité, c'est aussi qu'au sein de l'UE, certains pays sont divisés sur la manière d'influencer Israël.

"Mais à mon avis, ce n'est pas acceptable et nous ne pouvons pas durer plus longtemps si nous voulons accroître notre crédibilité face à d'autres crises, comme celle à laquelle nous sommes confrontés en Ukraine.

Il a ajouté : "Les racines de ces guerres sont complètement différentes mais, en fin de compte, le monde regarde l'UE et la société occidentale et demande : "Pourquoi faites-vous deux poids deux mesures quand il s'agit de l'Ukraine et quand il s'agit de Gaza ?"

M. Sanchez a déclaré qu'il encourageait l'Europe à prendre des mesures plus sévères à l'encontre d'Israël, y compris sur le plan financier.

"Ce à quoi nous assistons actuellement à Gaza est peut-être l'un des épisodes les plus sombres des relations internationales du 21ème siècle, et à cet égard, je dois dire que l'Espagne a été très active au sein de l'UE et de la communauté internationale", a-t-il ajouté.

"Au sein de l'UE, ce que nous avons fait jusqu'à présent, c'est préconiser la suspension du partenariat stratégique que l'UE entretient avec Israël.