Séisme en Turquie: «Un an a passé, pas la douleur»

Une vue aérienne montre de nouveaux bâtiments résidentiels en construction pour les personnes sans abri après le tremblement de terre dévastateur de l'année dernière dans la province de Hatay, en Turquie, le 2 février 2024 (Photo, Reuters).
Une vue aérienne montre de nouveaux bâtiments résidentiels en construction pour les personnes sans abri après le tremblement de terre dévastateur de l'année dernière dans la province de Hatay, en Turquie, le 2 février 2024 (Photo, Reuters).
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Publié le Dimanche 04 février 2024

Séisme en Turquie: «Un an a passé, pas la douleur»

  • Irmak était la plus jeune de ses quatre enfants
  • Depuis le désastre, son fils Berkay est devenu policier, espérant rejoindre les unités spéciales de recherche

ANKARA: La main de sa fille morte dans la sienne, le regard flottant au-dessus des décombres: avec sa photo diffusée dans le monde entier, Mesut Hancer symbolise la douleur des victimes du séisme en Turquie qui a fait plus de 53.500 morts.

"Un an a passé. Mais le temps s'est arrêté pour nous. Cette douleur ne passe pas. Notre être le plus cher est parti", confie Mesut Hancer dans son salon aux murs couverts de photos et de dessins de sa fille.

"Pas un instant ne passe sans que nous ne pensions à elle", ajoute en pleurs la mère, Gülseren Hancer.

La veille du séisme, le 5 février 2023, la jeune fille s'était rendue chez sa grand-mère pour voir ses cousines venues d'Istanbul et de la province d'Hatay.

Elle a insisté pour y rester dormir, sans imaginer que les vingt-deux immeubles de huit étages de la cité Ebrar de Kahramanmaras, où vivait son aïeule, allaient presque tous s'effondrer en quelques secondes cette nuit-là.

Lorsque Mesut Hancer et son fils Berkay, 23 ans, se sont rués sur place, il ne restait qu'un tas de ruines de la cité, qui a englouti 1.400 personnes.

Ils ont dû attendre le lever du jour pour commencer à chercher Irmak et tenter de dégager les gravats à mains nues.

Ce n'est que le lendemain que Mesut Hancer a découvert son corps sans vie, prisonnier du béton.

«Prends des photos de mon enfant»

"La voir comme cela m'a fait tellement mal", dit-il.

Pétrifié de chagrin, il s'assied sur les ruines et prend dans les siennes la main de sa fille morte.

Il ignore combien de temps il est resté ainsi avant d'apercevoir le photographe de l'AFP, Adem Altan.

"Prends des photos de mon enfant", murmure-t-il alors en sa direction.

Reprise en une par la presse du monde entier, cette photo est devenue virale sur les réseaux sociaux, partagée des centaines de milliers de fois par des internautes bouleversés.

Ému par son histoire, un homme d'affaires d'Ankara, Necat Gülseven, propriétaire de la chaîne de télévision TV 100, a offert un logement et un emploi au père de famille qui était boulanger à Kahramanmaras.

Irmak était la plus jeune de ses quatre enfants. Depuis le désastre, son fils Berkay est devenu policier, espérant rejoindre les unités spéciales de recherche et de sauvetage déployées lors des séismes.

"On tente de s'habituer à Ankara", dit-il. "J'ai aussi perdu ma mère, mon frère, ma belle-soeur et mes nièces dans le séisme. Mais perdre son enfant n'a rien de comparable".

Pas d'espoir de justice 

La cité Ebrar avait été construite sur un terrain instable, avec des matériaux de mauvaise qualité, au point que le béton utilisé s'effritait à la main, a conclu un rapport d'experts judiciaires.

Deux des promoteurs qui ont comparu pour la première fois mi-janvier devant la justice ont pourtant nié toute responsabilité.

Mesut Hancer ne croit pas que justice sera faite.

"Un an a passé, un des promoteurs est toujours en fuite. Le terrain était l'ancien lit d'une rivière. Ceux qui ont autorisé la construction sont aussi responsables", dénonce-t-il.

La famille ne s'est pas constituée partie civile, pensant qu'un tel effort serait vain.

"Cela ne va pas faire revenir ma fille", soupire la mère.

Les procès ne visent que les promoteurs, épargnant les responsables politiques et fonctionnaires chargés des permis de construire, s'insurgent les associations de victimes.

La famille Hancer sera à Kahramanmaras le 6 février, sur la tombe d'Irmak.

"Le cimetière où elle repose est désormais ma seconde maison", assure sa mère. "J'ai l'impression qu'elle m'attend là-bas".


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.