L'ultradroite lyonnaise dans le viseur de la justice: sept gardes à vue, deux condamnations

Huit hommes étaient en garde à vue mercredi à Lyon dans le cadre de l'enquête sur une violente attaque menée en novembre par des militants d'ultradroite contre une conférence consacrée à Gaza dans le Vieux Lyon (Photo, AFP).
Huit hommes étaient en garde à vue mercredi à Lyon dans le cadre de l'enquête sur une violente attaque menée en novembre par des militants d'ultradroite contre une conférence consacrée à Gaza dans le Vieux Lyon (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 08 février 2024

L'ultradroite lyonnaise dans le viseur de la justice: sept gardes à vue, deux condamnations

  • Le soir du 11 novembre, alors qu'un médecin humanitaire connu pour ses missions à Gaza animait une conférence devant une centaine d'auditeurs, des dizaines de personnes avait tenté de forcer l'entrée à coups de mortiers d'artifice et de barres de fer
  • L'attaque avait fait sept blessés

LYON: Huit hommes suspectés d'avoir participé à une attaque de l'ultradroite visant une conférence pro-palestinienne, en novembre dans un local associatif du Vieux Lyon, ont été interpellés mardi et sept se trouvaient toujours en garde à vue mercredi soir, a annoncé le parquet.

Les interpellations sont survenues le même jour que la condamnation en comparution immédiate de l'ex-porte-parole du groupuscule identitaire Les Remparts, Sishina Milinov, et d'un comparse pour une agression raciste perpétrée la semaine dernière à la sortie d'un bar au centre de Lyon.

"Une garde à vue a été levée et les sept autres se poursuivent", a indiqué le parquet de Lyon mercredi soir, sans donner de détails sur le profil des suspects.

Le coup de filet a été fait sur demande des juges d'instruction par des agents de la police judiciaire et de l'antiterrorisme, selon une source policière. Les gardes à vue pourraient donc durer 96 heures.

Le soir du 11 novembre, alors qu'un médecin humanitaire connu pour ses missions à Gaza animait une conférence devant une centaine d'auditeurs, des dizaines de personnes vêtues de noir, visages en partie masqués, avait tenté de forcer l'entrée à coups de mortiers d'artifice et de barres de fer. L'attaque avait fait sept blessés.

Un homme proche "de la mouvance ultradroite", selon le procureur, avait été interpellé le soir même, en possession d'une batte de baseball, d'un poing américain et d'un protège-dents. Il a été mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte notamment pour violences aggravées et dégradations en réunion.

L'attaque avait été revendiquée sur une boucle Telegram par le "Guignol Squad", groupe informel coutumier des actions violentes à Lyon. Elle avait relancé les appels à dissoudre les groupuscules d'ultradroite actifs à Lyon, dont Les Remparts, bâti sur les cendres de Génération identitaire dissous en 2021.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait assuré à l'époque que "d'importants moyens (étaient) mobilisés pour interpeller les auteurs" de ce coup de force. "Nous en tirerons les conséquences pour les structures incriminées", avait-il écrit sur X.

Selon l'ultragauche, un des leaders locaux du syndicat étudiant d'extrême droite "La Cocarde" fait partie du groupe interpellé mardi, une information qu'il n'a pas été possible de confirmer.

Éric Carpano, le président de l’Université Jean Moulin Lyon 3, a fait état dans un communiqué de la "vague d'interpellations intervenue hier parmi les mouvements identitaires" en demandant "la dissolution de tous les groupements d’ultradroite qui menacent gravement l'ordre républicain et la sécurité publique dans les universités".

«Patriotes»

Le jour des interpellations, l'ex-porte-parole des Remparts, un étudiant en histoire de 22 ans qui se présente sur les réseaux sociaux comme un "militant identitaire" a été condamné à seize mois de prison dont six ferme pour son rôle "prééminent" dans des violences contre des jeunes d'origine nord-africaine. Interpellé avec lui, un autre étudiant de 21 ans a été jugé coupable d’avoir grièvement blessé deux victimes à coups de couteau et condamné à trois ans de prison, dont deux ferme.

Cette agression avait été saluée comme une "revanche" après la mort du jeune Thomas à Crépol (Drôme), dans une discussion sur les réseaux sociaux rapportée à l'audience.

L'ultradroite, mais aussi l'extrême droite et la droite parlementaire, s'étaient emparées de l'émoi suscité par le décès du jeune lycéen de 16 ans à la sortie d'un bal de village, pour rebondir sur le thème de l'insécurité et des dangers de l'immigration. Les Remparts avaient à l'époque appelé les "patriotes" à se mobiliser, avec notamment deux manifestations à Lyon.

Mardi, neufs suspects accusés d'avoir participé à des rassemblements organisés par l'ultradroite fin novembre à Romans-sur-Isère ont comparu devant le tribunal correctionnel de Valence. Jusqu'à dix mois de prison ferme ont été requis contre sept d'entre eux, interpellés après un défilé nocturne réunissant une centaine de militants cagoulés et armés.

Six manifestants âgés de 18 à 25 ans ont déjà été condamnés à des peines de six à 10 mois de prison ferme pour ce défilé qui avait dégénéré en affrontements avec les forces de l'ordre.

A Lille, l'association d'ultradroite La Citadelle, qui s'était vu interdire l'organisation d'une soirée intitulée "Qu'ils retournent en Afrique" en février 2023, a été dissoute mercredi en Conseil des ministres.


Condamnation de Christophe Gleizes en Algérie: «profonde inquiétude» de Macron qui promet d'agir pour «sa libération»

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  • La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin
  • Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française

PARIS: Emmanuel Macron a "appris avec une profonde inquiétude la condamnation en appel" à sept ans de prison du journaliste français Christophe Gleizes en Algérie, a déclaré jeudi l'Elysée.

"Il lui adresse ses pensées ainsi qu'à sa famille. Nous continuerons d'agir auprès des autorités algériennes pour obtenir sa libération et son retour en France dans les plus brefs délais", a ajouté la présidence française.

La justice algérienne a confirmé mercredi la condamnation à sept ans de prison pour "apologie du terrorisme" de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.

Collaborateur des magazines français So Foot et Society, le journaliste de 36 ans s'était rendu en Algérie en mai 2024 pour un article sur le club de football le plus titré du pays, la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK), basé à Tizi Ouzou, à 100 km à l'est d'Alger.

Ses proches, présents à l'audience, ont exprimé leur consternation, tout comme l'ONG Reporters sans frontières et la classe politique française.

Le ministre français de l'Intéreur Laurent Nuñez a affirmé jeudi que sa libération était "un élément majeur" des discussions en cours "entre Paris et Alger", relancées depuis la grâce présidentielle octroyée mi-novembre à l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal par l'Algérie.

Emmanuel Macron s'était ensuite dit "disponible" pour échanger avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune si cela permet d'"obtenir des résultats" et d'"avancer" dans les relations tendues entre les deux pays, mais cet échange n'a pas encore eu lieu.

 

 

 

 


Lecornu annule ses rencontres avec CGT et CFDT pour se «consacrer» au budget de la Sécu

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique. (AFP)
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  • Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année
  • A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues"

PARIS: Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annulé ses rencontres avec les syndicats CGT et CFDT prévus jeudi afin de "consacrer sa journée aux débats parlementaires" sur le budget de la Sécurité sociale, dont l'adoption est de plus en plus hypothétique.

"En l'état des discussions, le Premier ministre souhaite consacrer entièrement sa journée aux débats parlementaires sur le projet de loi de finances pour la Sécurité sociale", a expliqué son entourage.

"Pour cette raison, les consultations avec les syndicats CGT et CFDT ainsi que le déjeuner avec les parlementaires sur l'énergie seront reportés", a-t-on précisé.

Sébastien Lecornu avait annoncé le 24 novembre un nouveau "changement de méthode" pour parvenir à l'adoption d'un budget avant la fin de l'année.

A cette fin, il devait recevoir l'ensemble des formations politiques, ainsi que les partenaires sociaux pour discuter de cinq thèmes vus comme des "priorités (...) absolues" : le déficit, la réforme de l’État, l'énergie, l'agriculture ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, avec débats et votes possibles à la clé.

Les partis présents au gouvernement (centre et LR), le PS, les Écologistes, le PCF et le RN ont été reçus, ainsi que les représentants du Medef.

La rencontre avec Force ouvrière prévue mercredi avait déjà été reportée.

La discussion sur le budget de la Sécu devait se poursuivre jeudi mais son éventuelle adoption le 9 décembre reste très hypothétique dans la mesure où les groupes Horizons et LR menacent de voter contre ou de s'abstenir.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.