Ukraine: fin de l'aide américaine et de l'Otan si Trump est réélu, s'alarment des experts

Les chefs d'État et de gouvernement posent pour la photo de groupe officielle lors du sommet de l'OTAN au centre des congrès Ifema de Madrid, le 29 juin 2022. (AFP)
Les chefs d'État et de gouvernement posent pour la photo de groupe officielle lors du sommet de l'OTAN au centre des congrès Ifema de Madrid, le 29 juin 2022. (AFP)
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Publié le Jeudi 08 février 2024

Ukraine: fin de l'aide américaine et de l'Otan si Trump est réélu, s'alarment des experts

  • L'ancienne ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine Marie Yovanovitch pense que «les Russes comptent sur une victoire de l'ancien président Trump», ce qui aurait pour conséquence «de nous sortir de l'Otan»
  • Un expert américain ne voit pas son pays «quitter l'Otan» en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier 2025

NEW YORK: Arrêt de l'aide américaine à l'Ukraine, "effondrement" de l'Otan et affaiblissement du "leadership" des Etats-Unis: des diplomates et experts américains, dont l'ex-secrétaire d'Etat Hillary Clinton, s'alarment des conséquences d'une réélection de Donald Trump en novembre.

Sous l'égide de la candidate malheureuse à la présidentielle de 2016 face à M. Trump, l'université Columbia à New York - où Mme Clinton enseigne désormais les relations internationales - a tenu mercredi un colloque sur "l'avenir de l'Ukraine" après près de deux années de guerre contre la Russie.

"Nous sommes à un moment charnière, non seulement pour l'Ukraine, mais aussi pour l'Occident et pour l'Otan", a mis en garde l'ancienne cheffe de la diplomatie américaine (2009-2013) dont la fin du mandat avait correspondu au début d'une dégradation des relations américano-russes après la réélection en 2012 du président Vladimir Poutine.

Pour l'ex-sénatrice de New York, "la manière dont nous, les Etats-Unis, réagissons ou manquons de réagir aura un impact incommensurable sur l'ordre mondial du XXIe siècle".

Washington est le principal soutien militaire de Kiev avec plus de 110 milliards déjà débloqués par le Congrès, mais la première puissance mondiale échoue depuis des mois à voter de nouveaux fonds pour l'Ukraine.

L'emprise de Donald Trump

En raison de querelles entre élus républicains, sur qui Donald Trump exerce son emprise, et d'un bras de fer avec les démocrates du président Joe Biden, le Congrès a encore reporté à jeudi un vote sur une aide à Kiev et à l'allié israélien.

Hillary Clinton, qui fut une ministre des Affaires étrangères de Barack Obama (2009-2017) favorable à l'interventionnisme des Etats-Unis à l'étranger, a trouvé "honteux que l'aide à l'Ukraine continue d'être retenue par le Congrès pour de la petite politique".

Elle a exhorté à ce que "l'agression russe et la souffrance des Ukrainiens ne restent pas sans réponse".

Sans quoi, s'est exclamée l'ancienne dirigeante démocrate de 76 ans, ce serait "un cadeau à Vladimir Poutine et un coup porté au leadership mondial de l'Amérique pour la liberté et la démocratie".

Pire, selon Kimberly Marten, professeure de sciences politiques au Barnard College de Columbia, le président "Poutine (...) pense que Donald Trump va probablement gagner la prochaine élection et quand cela arrivera, l'Otan s'effondrera".

L'ex-président républicain (2017-2021) et homme d'affaires, probable adversaire en novembre pour la deuxième fois de Joe Biden, s'est souvent montré dubitatif, parfois hostile, sur la poursuite de l'aide américaine à l'Ukraine et a même menacé de sortir de l'Otan s'il retournait à la Maison Blanche.

L'Ukraine «perdra»

Mais pour l'ancienne ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine Marie Yovanovitch, "si nous ne les aidons pas, ils (les Ukrainiens) perdront (du soutien) à Washington et perdront sur le champ de bataille".

La diplomate américaine pense elle aussi que "les Russes comptent sur une victoire de l'ancien président Trump", ce qui aurait pour conséquence "de nous sortir de l'Otan".

"Un tableau très, très sombre pour l'Ukraine où nous abandonnerions nos alliés pour aider en fait nos adversaires."

Ian Bremmer, du groupe d'études Eurasia et professeur de relations internationales à Columbia, s'est montré plus nuancé: il ne voit pas son pays "quitter l'Otan" en cas de retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier 2025.

"Il s'agira davantage du niveau d'implication des Etats-Unis" avec l'Alliance atlantique et l'Union européenne, a expliqué l'expert.

D'autant que "les mouvements populistes et eurosceptiques progressent, auront davantage de soutiens aux élections européennes dans des pays comme la France et l'Allemagne et vont probablement s'aligner sur Trump", a pronostiqué M. Bremmer pour qui "les relations au sein de l'Otan et du système transatlantique ont atteint un sommet l'an dernier".

Et cela "évoluera si Trump devient président", a-t-il conclu.

De son côté, l'ambassadrice d'Ukraine aux Etats-Unis Oksana Markarova a réaffirmé que son pays, candidat à l'entrée dans l'Otan et l'UE, veut "être européen" et se voit "dans la famille transatlantique".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.