Sept membres de l’ultradroite lyonnaise mis en examen pour association de malfaiteurs

Cette photographie prise le 27 septembre 2023 montre le logo de la Police à l'Ecole Nationale de Police de Paris (Photo, AFP).
Cette photographie prise le 27 septembre 2023 montre le logo de la Police à l'Ecole Nationale de Police de Paris (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 10 février 2024

Sept membres de l’ultradroite lyonnaise mis en examen pour association de malfaiteurs

  • Les sept hommes avaient été interpellés mardi matin à la demande des juges d'instruction par des agents de la police judiciaire
  • Cinq ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire et deux écroués après une audience devant un juge des libertés et de la détention

LYON: Sept membres présumés de l'ultradroite lyonnaise ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs" et deux d'entre eux écroués vendredi, près de trois mois après une attaque contre un local associatif du Vieux Lyon où se déroulait une conférence sur Gaza.

Les sept hommes avaient été interpellés mardi matin à la demande des juges d'instruction par des agents de la police judiciaire, secondés par la sous-direction antiterroriste (SDAT), en compagnie d'un huitième suspect, qui a été remis en liberté mercredi.

Présentés jeudi et vendredi aux juges d'instruction, ils ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs", un chef passible de cinq à dix ans de prison, mais aussi pour "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations", a indiqué le parquet dans un court communiqué.

Trois d'entre eux sont également poursuivis pour "port d'armes", selon cette source.

Cinq ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire et deux écroués après une audience devant un juge des libertés et de la détention, à laquelle a assisté l'AFP.

Ces deux hommes, âgés d'une vingtaine d'années, sont des figures connues de l'ultradroite lyonnaise et ont milité au sein du groupe nationaliste Bastion social avant sa dissolution en 2019.

L'un d'eux, Eliot Bertin, avait ensuite fondé un nouveau groupe baptisé Lyon Populaire. Repéré par l'ultragauche dans plusieurs actions coups de poing ces dernières années, il légitimait l'usage de la violence par un droit à l'autodéfense dans une interview accordée à Radio France en novembre.

L'autre, Tristan Conchon, avait été condamné à six mois de prison avec sursis en octobre 2022 pour des violences sur des militants d'ultragauche.

A l'audience, le parquet a requis leur maintien en détention, mettant en avant le risque de "concertation" entre individus qui revendiquent la même "idéologie".

Trois blessés graves 

Tous se voient reprocher d'avoir participé, le 11 novembre, à des actes d'intimidation et de violences sur un local, où se tenait une conférence organisée par le collectif Palestine 69.

En soirée, alors qu'un chirurgien connu pour ses missions à Gaza présentait son travail devant une centaine d'auditeurs, des dizaines de personnes vêtues de noir, visages en partie masqués, avaient tenté de forcer l'entrée à coups de mortiers d'artifice et de barres de fer.

L'attaque avait fait sept blessés, dont trois graves.

Un homme proche "de la mouvance ultradroite", selon le procureur, avait été interpellé le soir même, en possession d'une batte de baseball, d'un poing américain et d'un protège-dents. Il avait été immédiatement mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte notamment pour violences aggravées et dégradations en réunion.

L'exploitation de données dans son téléphone, des images de vidéosurveillance et de bornages téléphoniques a permis aux enquêteurs d'identifier d'autres participants.

L'attaque avait été revendiquée sur une boucle Telegram par le "Guignol Squad", groupe informel d'ultradroite coutumier des actions violentes à Lyon.

Bar et salle de sport 

La mouvance identitaire française regrouperait près de 3 300 personnes dont 1 300 fichés S, selon un récent rapport parlementaire.

Au delà de ses discours virulents, elle représente une menace concrète: douze projets d'action violente par l'ultradroite ont été recensés par le Parquet national antiterroriste (Pnat) depuis 2017, avait indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en novembre.

Elle a essaimé sur l'ensemble du territoire mais Lyon, un de ses fiefs historiques, est régulièrement le théâtre de manifestations interdites ou de violences.

La mouvance, qui dispose d'un bar, La Traboule, et d'une salle de sports de combat, l'Agogé, dans le Vieux Lyon, y compte quelques centaines de militants, selon une source policière.

Ils se divisent principalement entre le groupuscule identitaire Les Remparts, né après la dissolution de Génération identitaire en 2021, et Lyon populaire.

Les élus locaux, dont le maire écologiste Grégory Doucet, réclament fréquemment leur dissolution et la fermeture de leurs locaux.

En attendant, elle a perdu plusieurs de ses leaders cette semaine: outre Eliot Bertin et Tristan Conchon, l'ancien porte-parole des Remparts Sishina Milinov a été condamné mardi à six mois de prison ferme pour une agression à caractère raciste commise la semaine dernière à la sortie d'un bar.


Global Sumud Flotilla : Greta Thunberg, Alexis Deswaef et des centaines d’activistes prennent la mer pour Gaza

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens.  (Photo X)
Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. (Photo X)
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  • Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
  • Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”

PARIS: Une nouvelle flottille humanitaire, baptisée “Global Sumud Flotilla”, s’apprête à quitter plusieurs ports méditerranéens dans les prochains jours pour tenter de “briser le blocus israélien illégal” imposé à la bande de Gaza. L’initiative, qui réunira des centaines de militants, humanitaires, artistes et médecins venus de 44 pays différents, se veut une réponse citoyenne face à ce que ses organisateurs qualifient de “nettoyage ethnique” et de “génocide en cours”.

Le départ est prévu pour le 31 août depuis Barcelone, avant de rejoindre d’autres bateaux le 4 septembre au large de la Tunisie et d’autres ports méditerranéens. Parmi les personnalités impliquées figurent Greta Thunberg, l’actrice américaine Susan Sarandon, l’acteur suédois Gustaf Skarsgård, l’Irlandais Liam Cunningham et plusieurs médecins et humanitaires.

Alexis Deswaef en première ligne

Parmi les participants se trouve Alexis Deswaef, vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Pour lui, cette action est une nécessité :“Si j'embarque ce 31 août sur la Global Sumud Flotilla, c’est parce qu’il faut agir d’urgence pour mettre fin au génocide à Gaza, alors que nos gouvernements, qui ont les moyens d’agir, ne font absolument rien”, déclare-t-il.

Il s’agit de sa deuxième tentative d’atteindre Gaza. En juin dernier, lors de la Marche to Gaza, il avait été bloqué au canal de Suez par les autorités égyptiennes. Cette fois-ci, il se dit déterminé :“Cette action internationale est la réponse citoyenne à l’inaction de nos gouvernements face à ce génocide diffusé en direct sur nos téléphones portables, avec la famine organisée par l’armée d’occupation israélienne et un nettoyage ethnique en cours sous nos yeux.”

Un contexte explosif

La tentative de la Global Sumud Flotilla s’inscrit dans un contexte de guerre qui dure depuis 22 mois. Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, au moins 61 430 Palestiniens ont été tués depuis le début de l’offensive israélienne, des chiffres jugés fiables par l’ONU.

Le conflit a été déclenché par l’attaque du Hamas contre Israël en 2023, qui avait causé 1 219 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.

Les précédentes tentatives de briser le blocus se sont heurtées à la force. Dans la nuit du 8 au 9 juin, le voilier Madleen, transportant 12 militants de plusieurs nationalités, avait été arraisonné par l’armée israélienne à 185 km des côtes de Gaza. Les passagers avaient ensuite été expulsés, certains après une brève détention.

Organisation et indépendance

La Global Sumud Flotilla se définit comme une organisation “indépendante”, non affiliée à aucun gouvernement ou parti politique. Si le nombre exact de bateaux n’a pas été révélé, les organisateurs promettent une mobilisation sans précédent.


Attal ne souhaite pas de nouvelle dissolution si Bayrou tombe

 Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée". (AFP)
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  • "Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter
  • "Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté

PARIS: Gabriel Attal "fera tout pour que François Bayrou reste Premier ministre" et ne souhaite pas de nouvelle dissolution si celui-ci n'obtient pas la confiance de l'Assemblée le 8 septembre car "ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée".

"Je ferai tout pour aider le gouvernement à tenir et François Bayrou à rester Premier ministre", a déclaré mercredi le chef du groupe parlementaire Renaissance (macroniste) sur France inter.

"Ce à quoi je suis prêt, c'est qu'on se mette autour d'une table avec les responsables politiques prêts à avancer. De toute façon, quel que soit le vote du 8 septembre, il faudra un budget pour le pays", a-t-il ajouté.

Se disant hostile à la suppression des deux jours fériés sans compensation salariale, il n'a pas répondu s'il était prêt à faire une concession sur la taxation des plus fortunés à l'égard de la gauche.

"On proposera des alternatives. Mais pour ça, encore faut-il qu'il y ait un gouvernement", a-t-il éludé.

Si le gouvernement Bayrou chute, l'ancien Premier ministre "ne croit pas qu'une nouvelle dissolution apporterait de la stabilité".

"Si on se demande chaque année s'il faut que les Français revotent, c'est que le problème ne vient pas des Français, mais bien de l'Assemblée elle-même. Et ce n'est pas aux Français de régler les problèmes de l'Assemblée, c'est à l'Assemblée de régler ses propres problèmes", a-t-il estimé.

"Dans la quasi-totalité des pays européens qui nous entourent, ils ont une Assemblée avec des forces éclatées. Et pourtant ils arrivent à travailler ensemble et à trouver des solutions ", a-t-il fait valoir.


Vote de confiance: le RN veut une dissolution pour «donner une majorité au pays», affirme Chenu

Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays". (AFP)
Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays". (AFP)
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  • "S'il est un président responsable, il se tourne vers les Français, il dissout l'Assemblée et il leur dit 'donnez une majorité'", a estimé M. Chenu, soulignant que "les Français ont vu ce que ça donnait, un pays sans majorité"
  • Un argument-clé pour le RN, qui "fera campagne (...) pour gouverner le pays non seulement sur un programme, mais sur l'idée de donner une majorité à ce pays", a assuré le vice-président du parti d'extrême droite

PARIS: Le vote de confiance convoqué le 8 septembre par François Bayrou sera son "ultime échec", a prédit mardi le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu, disant espérer une dissolution pour "donner une majorité au pays".

"François Bayrou tente une ultime manoeuvre, il rencontrera un ultime échec", a déclaré sur Cnews et Europe 1 le député du Nord, anticipant déjà l'étape d'après et une nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron.

"S'il est un président responsable, il se tourne vers les Français, il dissout l'Assemblée et il leur dit 'donnez une majorité'", a estimé M. Chenu, soulignant que "les Français ont vu ce que ça donnait, un pays sans majorité".

Un argument-clé pour le RN, qui "fera campagne (...) pour gouverner le pays non seulement sur un programme, mais sur l'idée de donner une majorité à ce pays", a assuré le vice-président du parti d'extrême droite.

Discours également relayé par son porte-parole Thomas Ménagé, député du Loiret, qui a expliqué sur RMC que "la seule solution dans la Ve République (...) c'est de demander aux Français de s'exprimer à nouveau pour dégager une majorité claire et que la France ne soit pas à l'arrêt".

Pour autant, M. Chenu a balayé tout risque de crise économique lié à l'instabilité politique: "On nous fait le coup à chaque fois. A chaque élection ou à chaque menace de censure, on nous dit attention, tout va s'arrêter, le pays va s'écrouler (...) La France tiendra. Ce n'est pas parce qu'on va changer de Premier ministre, ou qu'on aura une nouvelle majorité, que la France va s'écrouler".