« Beaucoup de larmes et peu de mots » à la libération des deux otages israéliens

Une vue générale du centre médical Sheba à l'intérieur de l'hôpital Tel Hashomer à Ramat Gan dans la banlieue de Tel Aviv le 12 février 2024, où deux otages qui ont été sauvés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza lors d'une opération des forces de sécurité israéliennes sont apparemment traités. (AFP).
Une vue générale du centre médical Sheba à l'intérieur de l'hôpital Tel Hashomer à Ramat Gan dans la banlieue de Tel Aviv le 12 février 2024, où deux otages qui ont été sauvés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza lors d'une opération des forces de sécurité israéliennes sont apparemment traités. (AFP).
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Publié le Lundi 12 février 2024

« Beaucoup de larmes et peu de mots » à la libération des deux otages israéliens

  • L'armée, les services de renseignement et la police ont libéré Fernando Marman, 60 ans, et Luis Har, 70 ans, lors d'une vaste opération incluant des bombardements dans plusieurs parties de la ville qui a fait «environ 100 morts»
  • Les forces israéliennes ont dit avoir identifié un immeuble de Rafah où les deux otages étaient détenus, puis forcé la porte avec des explosifs, pénétré dans les lieux avant de les exfiltrer

RAMAT GAN: "Beaucoup de larmes" et "peu de mots": les proches de deux otages libérés dans la nuit par les forces israéliennes dans la bande de Gaza ont confié leur indicible joie, mais aussi leur détermination à obtenir la libération des autres otages.

Fernando Marman, 60 ans, et Luis Har, 70 ans, détenus depuis 128 jours, ont été libérés à Rafah lors d'une vaste opération incluant des bombardements qui ont fait une centaine de morts palestiniens selon le Hamas. Ils ont été exfiltrés au milieu des tirs par un commando qui a pris d'assaut l'immeuble où les retenait le mouvement islamiste palestinien.

Les deux Israélo-Argentins, kidnappés par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre au kibboutz Nir Yitzhak, dans le sud d'Israël, ont été héliportés à l'hôpital Sheba de Ramat Gan, près de Tel Aviv.

"Vers 3H00 nous avons reçu un appel des autorités israéliennes nous disant: +Fernando et Luis sont entre nos mains, venez les voir à l'hôpital+. Nous étions sous le choc. Nous ne nous attendions pas à ça", confie Idan Bejerano, le gendre de Luis Har, devant des journalistes à l'hôpital.

"Ils sont sous surveillance médicale, alités. Ils semblent +ok+, si je puis dire. Ils passent une batterie de tests, entourés de médecins et d'infirmières. Plus important encore, leur famille les entoure", ajoute cet homme, âgé de 48 ans.

"Aujourd'hui c'est mon anniversaire, et il (Luis) ne l'a pas oublié! Il m'a dit +hey Idan, tu as ton anniversaire aujourd'hui+, il s'en souvient!"

"Quand nous les avons vus, le coeur battait à 200 battements par minute, peut-être davantage. Il y avait beaucoup de pleurs, des embrassades, mais peu de mots (...) Nous sommes heureux aujourd'hui mais nous n'avons pas gagné. Ce n'est qu'une étape de plus vers le retour à la maison" des otages encore détenus à Gaza, a-t-il souligné.

Ces quatre derniers mois, "on se couchait épuisé, on se réveillait fatigué. Il y avait des rumeurs, des vidéos (sur des otages), cela a été très très difficile", poursuit-il.

Pour le directeur de l'hôpital, Arnon Afek, "le moment le plus émouvant a été les embrassades en silence" lors des retrouvailles. "Je me souviendrai de ce moment toute ma vie", dit-il à l'AFP.

«C'est un miracle»

L'hôpital Sheba avait déjà reçu une trentaine d'otages libérés à la faveur d'une trêve fin novembre.

"Ce que nous avons appris, c'est qu'outre l'aspect purement physique, il y a l'aspect psychologique. Il faut de la patience. Apprendre la façon dont ils ont été traités prendra du temps", glisse Arnon Afek.

A l'hôpital, la nièce de Fernando Marman, Gefen Sigal Ilan, ne cesse de trembler depuis l'annonce de la libération de son oncle. Je suis "sous le choc", "lorsque je l'ai vu, je n'arrivais pas à croire que c'était vrai", dit à l'AFP cette jeune femme de 36 ans, visiblement marquée. Elle décrit les deux hommes comme "très maigres, très pâles".

Elle aussi assure que la "lutte" n'est pas finie: manquent encore à l'appel 130 otages.

L'état des "deux hommes" est stable, a indiqué lundi soir une porte-parole de l'hôpital. "Mais les signes d'une captivité prolongée et le manque de soins médicaux sont évidents", a-t-elle dit.

Le 7 octobre, Luis, qui vit dans le kibboutz Urim, se trouvait chez sa conjointe Clara, à Nir Yithzak, avec trois autres membres de la famille élargie - Fernando Marman, Gabriela Leimberg et Mia Leimberg - lorsqu'un commando du Hamas a fait irruption. Retranchés dans la pièce sécurisée de la maison, ils avaient tenté de bloquer la porte avec une chaise, en vain.

Le commando avait kidnappé Gabriela, Mia et Clara, Luis et Fernando. Les femmes de la famille ont été libérées fin novembre dans le cadre d'une trêve et d'un accord de libération d'une centaine d'otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

"Cette nuit, vers 03H00 j'ai entendu d'intenses bombardements de l'autre côté à Gaza, mais j'étais loin de me douter que Luis et Fernando étaient en train d'être libérés. C'est un miracle", dit Uri Utin, rencontré par l'AFP devant la résidence cadenassée de Clara.

Après le 7 octobre, le kibboutz, parsemé de citronniers, s'est largement vidé de sa population. Mais des hommes comme Uri y assurent une présence armée, à quelques encablures de la bande de Gaza, pilonnée sans relâche par l'armée qui entend "anéantir le Hamas".

Au kibboutz Urim, à une quinzaine de kilomètres de Nir Yitzhak, Shabi attend son ami Luis.

"Je le connais depuis plus d'une trentaine d'années.  (...) C'est un gars simple, tranquille, qui sourit tout le temps. Et un très bon cuisinier, il prépare un très bon asado" (barbecue argentin), ajoute cet homme, les yeux émeraude embués, qui contrairement à la majeure partie de la population du kibboutz, n'a pas quitté les lieux après le 7 octobre.


L'Arabie saoudite, l'un des plus fervents défenseurs du peuple syrien, selon le représentant de ce dernier à l'ONU

M. Assad a fui la Syrie après une offensive éclair menée par le groupe Hayat Tahrir Al-Sham et ses alliés, qui a mis fin de manière spectaculaire à plus de cinq décennies de règne de son clan. (AFP)
M. Assad a fui la Syrie après une offensive éclair menée par le groupe Hayat Tahrir Al-Sham et ses alliés, qui a mis fin de manière spectaculaire à plus de cinq décennies de règne de son clan. (AFP)
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  • Qusay Al-Dahhak rejette les attaques israéliennes sur le sol syrien
  • Les nouveaux dirigeants "travaillent dur" pour défendre les intérêts de la nation

DUBAI : L'Arabie saoudite est l'un des pays arabes qui a manifesté le "soutien le plus fort" au peuple syrien après la chute du gouvernement de Bachar Assad.

C'est ce qu'a déclaré Qusay Al-Dahhak, représentant permanent de la Syrie auprès de l'ONU, dans une interview accordée à Al-Hadath mardi.

"Le soutien le plus fort est venu des pays arabes, en particulier de l'Arabie saoudite. Nous avons reçu de nombreux messages de soutien qui réitèrent leur soutien au peuple syrien et le rejet de toute agression israélienne contre la terre et le peuple", a-t-il expliqué.

M. Assad a fui la Syrie après une offensive éclair menée par le groupe Hayat Tahrir Al-Sham et ses alliés, qui a mis fin de manière spectaculaire à plus de cinq décennies de règne de son clan.

Les Syriens de tout le pays et du monde entier se sont mis à célébrer, après avoir enduré une ère étouffante durant laquelle toute personne soupçonnée de dissidence pouvait être jetée en prison ou tuée.

Le renversement d'Assad plongeant la Syrie dans l'inconnu, ses nouveaux dirigeants ont cherché à assurer aux membres des minorités religieuses du pays qu'ils ne les réprimeraient pas.

"Le changement du drapeau syrien au siège de l'ONU est soumis à un protocole qui implique le gouvernement et exige que le gouvernement syrien mette officiellement en place le nouveau drapeau afin de le hisser dans le bâtiment", a déclaré M. Al-Dahhak.

"Par le biais de différentes ambassades, les représentants syriens travaillent dur pour défendre les intérêts de la Syrie et suivre tous les ordres des fonctionnaires venant de Damas", a expliqué M. Al-Dahhak.

"Le Premier ministre Mohammad Al-Bashir a ordonné aux ambassades et aux diplomates syriens de protéger les intérêts de la Syrie. À l'ONU, nous diffusons le message de la Syrie qui traverse actuellement un changement historique alors que le nouveau régime est en train de se mettre en place", a-t-il ajouté.


Syrie : le G7 prêt à soutenir une transition vers un gouvernement «inclusif et non sectaire»

Le G7 s'est dit prêt jeudi à soutenir une transition vers un gouvernement "inclusif et non sectaire" en Syrie et appelé ses nouveaux dirigeants à soutenir les droits des femmes, l'Etat de droit et "les minorités religieuses et ethniques". (REUTERS)
Le G7 s'est dit prêt jeudi à soutenir une transition vers un gouvernement "inclusif et non sectaire" en Syrie et appelé ses nouveaux dirigeants à soutenir les droits des femmes, l'Etat de droit et "les minorités religieuses et ethniques". (REUTERS)
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  • Le G7 lance un appel "à garantir les conditions d'un retour sûr et digne, sur une base volontaire, de tous ceux qui ont été forcés de fuir le pays"
  • Une réunion par visio-conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement du G7 est prévu vendredi pour examiner la situation en Syrie, mais aussi en Ukraine et au Moyen-Orient

ROME: Le G7 s'est dit prêt jeudi à soutenir une transition vers un gouvernement "inclusif et non sectaire" en Syrie et appelé ses nouveaux dirigeants à soutenir les droits des femmes, l'Etat de droit et "les minorités religieuses et ethniques".

"Nous sommes prêts à soutenir un processus de transition conduisant à un gouvernement qui soit crédible, inclusif et non sectaire, qui garantisse le respect de l'État de droit, des droits de l'Homme universels, de la liberté d'expression et de la démocratie", a indiqué le Groupe des 7 dans un communiqué, tout en tenant Bachar al-Assad "responsables de ses crimes".

Ils ont affirmé leur "soutien total à un processus de transition politique inclusif dirigé par les Syriens (...) dans l'esprit des principes de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies" de 2015, qui a approuvé un processus de paix en Syrie.

"En outre, nous soulignons l'importance de tenir le régime Assad pour responsable de ses crimes et nous continuerons à travailler" avec d'autres partenaires "pour sécuriser, déclarer et détruire les armes chimiques", a ajouté le groupe des sept pays les plus développés (Etats-Unis, France, Canada, Allemagne, Royaume-Uni, Japon et Italie).

"Après des décennies d'atrocités commises par le régime Assad, nous sommes aux côtés du peuple syrien", assure en outre le communiqué qui "condamne le terrorisme et l'extrémisme violent sous toutes leurs formes".

"Nous sommes convaincus que toute personne souhaitant jouer un rôle au sein du gouvernement syrien fera preuve d'un engagement en faveur des droits de tous les Syriens, empêchera l'effondrement des institutions de l'État, œuvrera au redressement et à la réhabilitation de la nation", estiment les dirigeants du G7.

Ils terminent en lançant un appel "à garantir les conditions d'un retour sûr et digne, sur une base volontaire, de tous ceux qui ont été forcés de fuir le pays".

Une réunion par visio-conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement du G7 est prévu vendredi pour examiner la situation en Syrie, mais aussi en Ukraine et au Moyen-Orient.


Huit ambassades reprennent leurs activités à Damas, selon le nouveau pouvoir

La coalition de groupes rebelles a nommé mardi un Premier ministre, Mohammad al-Bachir, chargé de gérer les affaires courantes jusqu'en mars 2025. (AFP)
La coalition de groupes rebelles a nommé mardi un Premier ministre, Mohammad al-Bachir, chargé de gérer les affaires courantes jusqu'en mars 2025. (AFP)
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  • Le plupart des pays ayant une représentation à Damas en 2011 l'avaient fermée après le début de la guerre en Syrie qui avait éclaté cette année-là, ravageant le pays
  • Certains avaient rouvert leur chancellerie ces dernières années, à la faveur d'une accalmie des combats

DAMAS: Les nouvelles autorités en Syrie ont indiqué jeudi que huit chancelleries, en majorité de pays arabes, avaient repris leurs activités quelques jours après la chute du président Bachar al-Assad, remerciant les huit pays concernés.

Le plupart des pays ayant une représentation à Damas en 2011 l'avaient fermée après le début de la guerre en Syrie qui avait éclaté cette année-là, ravageant le pays.

Certains avaient rouvert leur chancellerie ces dernières années, à la faveur d'une accalmie des combats.

Mais ils avaient interrompu leurs activités après le début de l'offensive fulgurante d'une coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui a pris le pouvoir dimanche à Damas.

"Nous remercions (..) l'Egypte, l'Irak, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, la Jordanie, Bahreïn, Oman et l'Italie pour la reprise des activités de leurs missions diplomatiques à Damas", a déclaré un communiqué du Département des affaires politiques du nouveau gouvernement.

La coalition de groupes rebelles a nommé mardi un Premier ministre, Mohammad al-Bachir, chargé de gérer les affaires courantes jusqu'en mars 2025.

M. Bachir a formé un gouvernement, sans annoncer officiellement les noms des membres de son équipe, mais la majorité sont des ministres issus du "Gouvernement de Salut" du bastion rebelle d'Idleb dans le nord-ouest syrien, d'où est partie l'offensive des insurgés.

De son côté, le Qatar a annoncé mercredi qu'il allait rouvrir "bientôt" son ambassade à Damas.

Cette mesure vise notamment à se coordonner avec les nouvelles autorités "pour faciliter l'aide humanitaire fournie au peuple syrien à travers un pont aérien", selon Doha.

Contrairement à d'autres pays arabes, le Qatar, qui soutenait l'opposition syrienne pendant la guerre, n'avait jamais renoué avec Bachar al-Assad.