Les Kurdes, comme les Palestiniens, ont droit à l'autodétermination, affirme le PM du Kurdistan irakien

Le Premier ministre du Kurdistan irakien, Masrour Barzani, arrive au Sommet mondial des gouvernements à Dubaï lundi (Photo, AN).
Le Premier ministre du Kurdistan irakien, Masrour Barzani, arrive au Sommet mondial des gouvernements à Dubaï lundi (Photo, AN).
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Publié le Mardi 13 février 2024

Les Kurdes, comme les Palestiniens, ont droit à l'autodétermination, affirme le PM du Kurdistan irakien

  • Masrour Barzani a déclaré que les racines des injustices subies par les Palestiniens depuis la création d'Israël en 1948 «n'ont pas été traitées»
  • Barzani a exhorté la communauté internationale à ne pas ignorer l'origine des menaces qui pèsent sur la stabilité de la région

LONDRES: Le peuple kurde, comme les Palestiniens, a un droit légitime à l'autodétermination, a déclaré lundi le Premier ministre du Kurdistan irakien.

S'adressant au Sommet mondial des gouvernements à Dubaï, Masrour Barzani a déclaré que les racines des injustices subies par les Palestiniens depuis la création d'Israël en 1948 «n'ont toujours pas été traitées».

«Si les droits fondamentaux des Palestiniens avaient été pris en compte il y a 80 ans, ou dans les décennies qui ont suivi, il y aurait eu beaucoup moins de risques que la tragédie à laquelle nous assistons aujourd'hui», a-t-il ajouté.

Barzani a précisé que les Kurdes ont des droits similaires à l'autodétermination, qu'il a qualifiés de «force motrice de la nature humaine», et que ces droits «ont été reconnus par nos amis et alliés, qui nous disent en même temps que des impératifs politiques les empêchent d'apporter leur aide pour rendre une justice historique».

Il a ajouté que des problèmes vieux de plusieurs décennies que l'on a laissé «s'envenimer» au Moyen-Orient ont alimenté l'instabilité et les troubles que connaît actuellement la région.

«La guerre, l’insurrection, les difficultés et l’instabilité économique font malheureusement partie de nos fils conducteurs. Il ne fait aucun doute que cela a eu un impact négatif sur le développement social et économique», a-t-il expliqué.

Barzani a exhorté la communauté internationale à ne pas ignorer l'origine des menaces qui pèsent sur la stabilité de la région.

Au cœur du Moyen-Orient

Dans le cas des Kurdes, «nous avons été pris pour cible de manière injustifiée», a-t-il souligné. «Nous sommes un facteur de paix et de stabilité.»

Il a ajouté que le peuple kurde croit en la valeur du «respect et des intérêts mutuels» avec les voisins de la région.

Barzani a également indiqué que le Kurdistan avait soutenu ses alliés pendant «le fléau de l’État islamique (Daech)» et qu'il devait faire preuve de bonne volonté pour avoir empêché le groupe terroriste de se propager davantage.

«C'était la bonne chose à faire, et si nous ne l'avions pas fait, la région serait aujourd'hui très différente, en proie à des terroristes mondiaux qui se sont implantés au cœur du Moyen-Orient, semant le chaos parmi nous à volonté», a-t-il estimé.

Barzani a également déclaré que le Kurdistan jouerait un rôle dans la lutte contre les effets du changement climatique, d'autant plus qu'il est directement touché par ces effets.

«Nous sommes pleinement conscients des risques d’ignorer une réalité catastrophique», a-t-il soutenu. «Ensemble, nous pouvons susciter la volonté d’affronter les problèmes qui nous freinent. Il n’est pas toujours facile, en tant que dirigeants, de regarder vers l’horizon, mais nous devons le faire. Nous le devons à ceux qui nous ont fait confiance.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • Israël a mené des raids aériens contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Ces frappes surviennent à la veille d’une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, toujours fragile

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.