Escroquerie et corruption contre TotalEnergies: procès requis contre sept mis en examen

Le site de la raffinerie TotalEnergies, à Mardyck, dans le nord de la France, le 13 octobre 2022 (Photo, AFP).
Le site de la raffinerie TotalEnergies, à Mardyck, dans le nord de la France, le 13 octobre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 février 2024

Escroquerie et corruption contre TotalEnergies: procès requis contre sept mis en examen

  • le ministère public a demandé fin janvier le renvoi devant le tribunal correctionnel de sept personnes mises en examen pour tentative d'escroquerie en bande organisée et corruption, active ou passive
  • La décision finale sur la tenue d'un procès revient désormais aux deux juges d'instruction en charge de ce dossier

NANTERRE: Près de treize ans après une plainte de TotalEnergies, le parquet a requis un procès pour des avocats, un ancien juge et des arbitres internationaux dans une affaire de tentative d'escroquerie et de corruption contre le géant français de l'énergie.

Selon les réquisitions révélées par Libération lundi et consultées mardi par l'AFP, le ministère public a demandé fin janvier le renvoi devant le tribunal correctionnel de sept personnes mises en examen pour tentative d'escroquerie en bande organisée et corruption, active ou passive, d'arbitre international et d'administrateur judiciaire visant TotalEnergies.

Dans ce dossier, l'homme d'affaires André Guelfi, dit "Dédé la sardine", décédé en 2016, est soupçonné d'avoir cherché à organiser un "simulacre d'arbitrage" pour soutirer au géant français plus de 22 milliards de dollars.

Selon le ministère public, M. Guelfi comptait mener à bien son projet en se servant d'un contrat d'exploration pétrolière en Russie signé en février 1992 entre une filiale du groupe Elf (acquis plus tard par l'actuel TotalEnergies) et la société Interneft et les régions russes de Volgograd et Saratov.

Ce contrat, soumis à des conditions suspensives, n'est jamais entré en vigueur.

M. Guelfi a joué au début des années 1990 un rôle sulfureux d'intermédiaire pour Elf en ex-URSS sous la présidence de Loïk Le Floch-Prigent et a été condamné à une peine de prison ferme pour son rôle dans le détournement de fonds du groupe pétrolier.

Dans le dossier visé par les réquisitions du parquet, il voulait obtenir de TotalEnergies un montant astronomique "au moyen d'un arbitrage frauduleux", selon le ministère public.

"Les sommes +faussement dues+ étaient calculées en fonction de la quantité de pétrole qui aurait pu être extraite depuis 1992 si les travaux avaient été mis en œuvre", décrit le parquet.

"Il fallait par conséquent soudoyer des arbitres pour désigner le groupe Total comme responsable de l'échec du projet avec la Russie et le contraindre à payer un lourd dédommagement", ajoute-t-il.

«Cheville ouvrière»

Interneft et les deux régions russes ont ainsi engagé une procédure arbitrale à l'été 2009. Mais en mai 2011, TotalEnergies a déposé plainte auprès du parquet de Nanterre pour dénoncer cet arbitrage international.

L'avocat Olivier Pardo et son collaborateur Xavier Cazottes sont visés pour avoir tenté de "traduire juridiquement (le) plan de fraude", estime le parquet.

Décrit par le ministère public comme la "cheville ouvrière des manœuvres de cette vaste tentative d'escroquerie", Me Pardo est suspecté d'avoir agi pour le compte d'André Guelfi sous couvert de représenter Interneft et les régions russes.

"Aucune des infractions qui sont retenues à mon encontre ne résisteront à l'examen et à notre argumentation", a réagi l'avocat, sollicité par l'AFP.

Jean-Pierre Mattei, ex-président du tribunal de commerce de Paris et désigné arbitre, est lui décrit par le parquet comme "missionné par les adversaires du groupe Total, en particulier par André Guelfi".

Un procès a été requis contre l'ancien juge consulaire, sous contrôle judiciaire depuis novembre 2012, et les deux autres arbitres désignés.

Contacté par l'AFP, l'avocat de M. Mattei n'a pas réagi dans l'immédiat.

Un avocat proche de M. Mattei ainsi que l'administrateur ad hoc de la filiale d'Elf en Russie, aujourd'hui liquidée, figurent aussi dans la liste des personnes dont le parquet a demandé le renvoi devant un tribunal.

"Je me réjouis du sens de ce réquisitoire" qui intervient "après treize ans de bagarre", a réagi auprès de l'AFP Me Kiril Bougartchev, avocat de TotalEnergies.

La décision finale sur la tenue d'un procès revient désormais aux deux juges d'instruction en charge de ce dossier.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com