En Turquie, un artiste investit les rues pour traiter des maux du pays

L'artiste de rue turc Hikmeti Tabiyeci prépare des pancartes chez lui à Ankara le 25 décembre 2023 (Photo, AFP).
L'artiste de rue turc Hikmeti Tabiyeci prépare des pancartes chez lui à Ankara le 25 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 15 février 2024

En Turquie, un artiste investit les rues pour traiter des maux du pays

  • Hikmeti Tabiyeci se défend de tout héroïsme même s'il a bien conscience des limites à la liberté d'expression en Turquie
  • L'artiste, souvent comparé à Banksy, a longtemps jugé cette peur exagérée

ANKARA: Une fausse pierre tombale dans un parc pour la démocratie turque ou une affiche préconisant ironiquement de manger de la brioche face à l'envolée des prix: en Turquie, les oeuvres d'Hikmeti Tabiyeci étonnent par leur éclectisme et leur audace.

Âgé de 34 ans, l'artiste de rue, qui ne veut être désigné que par son pseudonyme, signifiant physicien en turc ottoman, a inventé un genre unique en Turquie à Ankara, sa ville.

Tout commence il y a quatre ans lorsqu'il quitte une carrière dans la publicité pour se vouer à la peinture.

Il choisit les rues, qu'il connaît de ses années d'activiste politique, pour exposer ses oeuvres multiformes, affiches, peintures ou installations, dont une "horloge politique" ironisant sur les théories du complot répandues chez les politiciens turcs.

À travers son art, il affirme vouloir traiter avec humour de "certains problèmes devenus très courants" en Turquie.

Un choix rare dans une période où, souligne-t-il, "même les rassemblements les plus démocratiques se trouvent souvent interdits".

De nombreux musiciens, cinéastes ou auteurs ont été poursuivis ces dernières années pour avoir pris position contre les politiques du président turc Recep Tayyip Erdogan.

«La rue est un univers traumatique»

Hikmeti Tabiyeci se défend de tout héroïsme même s'il a bien conscience des limites à la liberté d'expression en Turquie.

"La rue est un univers traumatique dans l'histoire politique de la Turquie. Mon oncle, que je n'ai jamais connu, a été tué juste pour avoir collé des affiches politiques à l'approche du coup d'Etat de 1980", confie-t-il.

Excepté une brève parenthèse de démocratisation au début des années 2000, l'histoire récente turque est pavée de répressions, coups d'Etat ou tentatives de putsch, la dernière en date, en juillet 2016, ayant mené à un durcissement du pouvoir.

"Je fais bien sûr des oeuvres politiques, mais aussi apolitiques. La plupart ne relèvent que de l'humour, comme quand je dessine une piste d'atterrissage pour les abeilles dans un parc. Mais même pour celles-ci, je reçois des centaines de messages me demandant si je ne crains pas d'être arrêté", explique l'artiste.

"Cela montre l'ampleur de la peur et de la répression. Même évoquer un droit fondamental comme la nécessité d'appliquer les lois, de respecter l'environnement ou de dire non aux féminicides est devenu politique".

Malgré ce climat, l'artiste, souvent comparé à Banksy, a longtemps jugé cette peur exagérée.

Le séisme du 6 février 2023, qui a dévasté le sud-est du pays, faisant plus de 53.000 morts, a cependant changé son regard.

Les lumières du palais d'Erdogan 

Après la catastrophe, le gouvernement turc s'est retrouvé sous le feu des critiques face à la lenteur des secours et aux images de survivants livrés à eux-mêmes, incapables de sauver leur proches sous les décombres.

Hikmeti Tabiyeci dessine alors trois silhouettes d'enfants au milieu d'une ville dévastée plongée dans le noir, regardant au loin les lumières du fastueux palais du président Erdogan.

Le dessin, qu'il partage sur Instagram, où il compte près de 300.000 abonnés, déclenche une avalanche de réactions.

"Ce dessin a fait le tour du monde. Des journaux l'ont publié en Europe et aux Etats-Unis. J'ai reçu de nombreux messages de remerciement, mais j'ai aussi subi un lynchage en ligne. J'ai été inquiet d'éventuelles répercussions", raconte-t-il.

Il ne connaîtra finalement pas d'ennuis judiciaires, mais renoncera au projet de peindre une fresque similaire dans la province d'Hatay, la plus affectée par le séisme, par peur de nuire à ses partenaires locaux.

Il y réalise quand même d'autres peintures sur des ruines, comme celle d'un oeil versant une larme accompagné du message "Plus de place pour l'erreur" en forme de jeu de mots, "pour l'erreur" se disant "hataya" en turc.

Son dessin sur les lumières du palais présidentiel a touché de nombreux habitants de la province, qui lui ont exprimé leur soutien, affirme l'artiste.

Il prévoit d'y retourner en avril, cette fois accompagné d'artistes de différents pays.

"On fera une peinture sur un mur encore debout. Elle ne sera pas politique. En tout cas pas directement", sourit-il.


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com