Le soutien à l'Ukraine ne doit pas dépendre de «jeux politiques» aux Etats-Unis, dit Kamala Harris

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a enregistré un discours vidéo devant une pancarte indiquant "Avdiivka est l'Ukraine" dans la ville d'Avdiivka, dans la région de Donetsk (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a enregistré un discours vidéo devant une pancarte indiquant "Avdiivka est l'Ukraine" dans la ville d'Avdiivka, dans la région de Donetsk (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 17 février 2024

Le soutien à l'Ukraine ne doit pas dépendre de «jeux politiques» aux Etats-Unis, dit Kamala Harris

  • Le président ukrainien va multiplier les entretiens diplomatiques tout au long de la journée, tandis que l'invasion déclenchée par le Kremlin va bientôt entamer sa troisième année
  • Vendredi, M. Zelensky a signé deux accords de sécurité, d'abord avec Berlin, puis avec Paris, destinés à garantir à son pays un soutien durable dans sa lutte contre les forces russes

MUNICH: Après avoir obtenu de Berlin et de Paris des garanties de sécurité pour l'Ukraine, Volodomyr Zelensky retourne samedi en Allemagne pour s'adresser aux dirigeants occidentaux et s'assurer d'une large mobilisation en faveur de son pays, en difficulté face aux troupes russes.

A la Conférence sur la sécurité de Munich, son discours devant le gotha de la géopolitique et de la défense, prévu pour vers 9h30 (8h30 GMT), intervient à un moment critique pour l'Ukraine et ses soldats qui sont sous la pression des attaques russes dans l'est, autour de la ville d'Avdiïvka.

Le président ukrainien va multiplier les entretiens diplomatiques tout au long de la journée, tandis que l'invasion déclenchée par le Kremlin va bientôt entamer sa troisième année. Outre la vice-présidente américaine Kamala Harris, il devrait avoir un nouveau tête-à-tête avec le chancelier Olaf Scholz.

L'Ukraine est confrontée à de multiples défis : les soldats russes sont à l'offensive, l'aide militaire américaine est toujours dans les limbes et l'armée ukrainienne manque d'hommes, d'armes et de munitions.

Kiev espère depuis des mois le vote d'une aide cruciale de quelque 60 milliards de dollars décidée par le gouvernement de Joe Biden, en campagne pour un deuxième mandat, mais entravée par une opposition républicaine sous influence de Donald Trump.

Un échec dans le déblocage de cette aide au Congrès américain reviendrait à "faire un cadeau à Poutine", avait averti vendredi Mme Harris dans un discours à Munich.

Le chancelier Scholz s'exprimera aussi samedi à Munich, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. L'Union européenne avait récemment avalisé, non sans mal, une aide militaire de 50 milliards d'euros sur quatre ans, après la levée par la Hongrie de son veto.

Une réunion des ministres des Affaires étrangères des puissances industrielles du G7 doit par ailleurs se dérouler en marge de la conférence.

Soutien durable 

Vendredi, M. Zelensky a signé deux accords de sécurité, d'abord avec Berlin, puis avec Paris, destinés à garantir à son pays un soutien durable dans sa lutte contre les forces russes.

Concrètement, la France s'engage à fournir "jusqu'à trois milliards d'euros" d'aides supplémentaires à l'Ukraine pour 2024. Cet accord "conclu pour une durée de dix ans" évoque, entre autres, un renforcement de la "coopération dans le domaine de l'artillerie".

Ces sommes s'ajouteront aux quelque sept milliards annoncés par Berlin. Le texte signé avec l'Allemagne prévoit également de soutenir l'Ukraine après la guerre pour qu'elle se dote d'une armée moderne capable de repousser d'autres éventuelles attaques de la Russie à l'avenir.

Ces accords bilatéraux ne sont pas une solution "alternative" au soutien de Washington, a souligné à Paris le dirigeant ukrainien. Mais il a dit espérer que cela allait "donner une impulsion aux Etats-Unis" pour débloquer l'aide attendue.

"Deux ans après le début de cette guerre épouvantable, nous envoyons aujourd'hui un message très clair au président russe (Vladimir Poutine) : nous ne relâcherons pas notre soutien à l'Ukraine", avait averti Olaf Scholz au cours d'une conférence de presse aux côtés de Volodymyr Zelensky.

La tournée européenne de ce dernier a toutefois été assombrie par l'annonce de la mort en prison d'Alexeï Navalny, l'opposant numéro un à Vladimir Poutine, qui dirige déjà d'une main de fer la Russie, exacerbant les tensions avec les Occidentaux et éteignant un peu plus tout espoir d'ouverture à Moscou.

Le soutien à l'Ukraine ne doit pas dépendre de «jeux politiques» aux Etats-Unis, dit Kamala Harris

"Nous ne pouvons pas jouer à des jeux politiques. La politique politicienne n'a aucun rôle à jouer dans ce qui est fondamentalement en jeu", a déclaré Mme Harris lors d'une conférence de presse à Munich aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ce dernier a qualifié de "vitale" l'aide américaine en suspens.

Kamala Harris a rappelé qu'elle avait rencontré Volodymyr Zelensky au même endroit, il y a deux ans, "cinq jours avant l'invasion non provoquée, injustifiée et brutale de votre pays par la Russie".

lors que l'Ukraine a un besoin crucial de nouvelles livraisons d'armes, la vice-présidente américaine s'est efforcée, à Munich, de rassurer ses alliés européens face au scénario d’une réélection de Donald Trump qui fait craindre un retour à l’isolationnisme du pilier de l'Otan.

Sur l'Ukraine, "il existe un soutien bipartisan. (...) nous sommes inébranlables. Et cela n'a rien à voir avec un cycle électoral. Cela a à voir avec ce que nous sommes et le type de pays que nous voulons être", a-t-elle affirmé samedi.

A ses côtés face à la presse, Volodymyr Zelensky a dit "ne pas envisager d'alternative" au rôle central des Etats-Unis : "nous comptons sur les Etats-unis (...) ce partenaire restera un partenaire stratégique", a-t-il affirmé.

Appels au cessez-le-feu à Gaza 

Si l'Ukraine est de nouveau au cœur des débats à la Conférence de Munich, le conflit meurtrier entre Israël et le Hamas, la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza et la menace d'escalade au Moyen-Orient, prendront aussi une place prédominante.

Plusieurs responsables de la région sont attendus samedi à Munich, notamment le président israélien Isaac Herzog et le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Mohammed Shtayyeh.

Des négociations complexes sont en cours en vue d'une trêve incluant de nouvelles libérations d'otages du Hamas et de Palestiniens détenus par Israël.

Dans ce contexte, Joe Biden a de nouveau exigé vendredi "un cessez-le-feu temporaire" dans la bande de Gaza.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.