Tunisie: le chef d'Ennahdha Rached Ghannouchi en grève de la faim

Le chef du mouvement islamiste tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, salue ses partisans à son arrivée au poste de police de Tunis, le 21 février 2023, en réponse à la convocation d'un juge d'instruction (Photo, AFP).
Le chef du mouvement islamiste tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, salue ses partisans à son arrivée au poste de police de Tunis, le 21 février 2023, en réponse à la convocation d'un juge d'instruction (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 19 février 2024

Tunisie: le chef d'Ennahdha Rached Ghannouchi en grève de la faim

  • Plusieurs figures politiques emprisonnées sont en grève de la faim depuis 8 jours pour réclamer d'être remis en liberté
  • Ghannouchi est le plus célèbre opposant emprisonné depuis le coup de force du président Saied

TUNIS: Le chef incarcéré du parti d'opposition tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, a entamé lundi une grève de la faim pour protester contre la détention d'opposants en Tunisie et leur exprimer son soutien, a annoncé son mouvement islamo-conservateur.

En détention depuis le 17 avril 2023, M. Ghannouchi, 82 ans, "a décidé d'entamer une grève de la faim (...) en solidarité avec les (autres) prisonniers en grève de la faim et pour soutenir tous les opposants (incarcérés) dans les différentes prisons" du pays, a précisé son parti dans un communiqué.

Plusieurs figures politiques emprisonnées, dont Jawhar Ben Mbarek et Issam Chebbi, des responsables du Front du Salut national (FSN), la principale coalition d'opposition, sont en grève de la faim depuis 8 jours pour réclamer d'être remis en liberté.

Dénonçant "des poursuites arbitraires sans fondement" et une volonté du pouvoir d'écarter les opposants de la scène politique, ces personnalités avaient déjà mené en septembre une grève de la faim pendant plusieurs jours.

La majorité des opposants incarcérés sont poursuivis pour "complot contre la sûreté de l'Etat".

Bête noire 

Début février, M. Ghannouchi, bête noire du président Kais Saied, a été condamné à trois ans de prison pour financement "étranger" illégal de sa formation.

Il avait déjà écopé le 15 mai 2023 d'un an de prison pour "apologie du terrorisme" dans le cadre d'une autre affaire, une peine durcie à 15 mois en appel en octobre dernier.

Ce verdict avait été prononcé à la suite d'une plainte d'un syndicat de police dénonçant des propos qu'il avait tenus début 2022 lors des funérailles d'un responsable d'Ennahdha dont il avait assuré qu'il "ne craignait ni les puissants ni les tyrans", ce mot désignant les policiers, selon le dossier d'accusation.

Ghannouchi, dont le parti a dominé les gouvernements de la dernière décennie après la révolte de 2011 qui a renversé la dictature de Zine El Abidine Ben Ali, est le plus célèbre opposant emprisonné depuis le coup de force du président Saied qui s'est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.

Depuis février 2023, plus d'une vingtaine d'opposants, d'hommes d'affaires et d'autres personnalités, qualifiées de "terroristes" par M. Saied, ont été emprisonnés sous l'accusation de "complot contre la sécurité intérieure".


Gaza: la Défense civile annonce au moins 20 morts dont des enfants dans deux frappes aériennes à Khan Younès

Une première frappe a visé une maison familiale du quartier d'al-Manara, dans le sud-est de la ville, faisant 14 morts dont neuf enfants de moins de seize ans, selon le porte-parole de l'organisme, Mahmoud Bassal. (AFP)
Une première frappe a visé une maison familiale du quartier d'al-Manara, dans le sud-est de la ville, faisant 14 morts dont neuf enfants de moins de seize ans, selon le porte-parole de l'organisme, Mahmoud Bassal. (AFP)
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  • L'armée israélienne poursuit ses opérations dans la bande de Gaza et a lancé une nouvelle offensive dans le nord du territoire où, selon elle, les combattants du Hamas se regroupent
  • Selon la Défense civile, plus de 770 personnes sont mortes dans le nord depuis le début de cette offensive le 6 octobre

TERRITOIRES PALESTINIENS: Au moins 20 personnes, dont des enfants, ont été tuées dans deux frappes aériennes israéliennes nocturnes sur Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé vendredi la Défense civile du territoire palestinien.

Une première frappe a visé une maison familiale du quartier d'al-Manara, dans le sud-est de la ville, faisant 14 morts dont neuf enfants de moins de seize ans, selon le porte-parole de l'organisme, Mahmoud Bassal.

Une autre a visé une seconde maison à proximité, tuant six personnes, a-t-il précisé.

Les victimes ont été transportées à l'hôpital européen de la ville, où les corps de plusieurs enfants ont été enveloppés d'un linceul par leurs proches, selon des photographes de l'AFP.

L'armée israélienne a seulement indiqué dans un communiqué avoir "éliminé plusieurs terroristes depuis les airs et le sol et démantelé de nombreuses infrastructures terroristes".

L'armée israélienne poursuit ses opérations dans la bande de Gaza et a lancé une nouvelle offensive dans le nord du territoire où, selon elle, les combattants du Hamas se regroupent.

Selon la Défense civile, plus de 770 personnes sont mortes dans le nord depuis le début de cette offensive le 6 octobre.

La guerre a Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

L'attaque a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Sur les 251 personnes alors enlevées, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et lancé une offensive dans laquelle au moins 42.847 Palestiniens ont été tués, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.


Trois journalistes tués au Liban, qui dénonce un «crime de guerre » israélien

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BEYROUTH: Trois journalistes ont été tués dans une frappe israélienne vendredi au Liban, le gouvernement dénonçant un "crime de guerre" au moment où Israël intensifie ses bombardements contre le Hezbollah tout en menant une offensive terrestre dans le sud du pays.

L'armée israélienne poursuit parallèlement son offensive dans la bande de Gaza contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, allié du Hezbollah et lui aussi soutenu par l'Iran, où des frappes aériennes ont fait au moins vingt morts, selon la Défense civile.

Au Liban, la chaîne pro-iranienne Al Mayadeen a annoncé la mort d'un cameraman, Ghassan Najjar, et d'un ingénieur de radiodiffusion, Mohammad Reda, dans une frappe qu'elle a qualifiée de "délibérée contre une résidence de journalistes".

 


Blinken estime « vraiment urgent » de parvenir à une «solution diplomatique » au Liban

"Nous voulons nous assurer que, dans des endroits comme Beyrouth, il y a un réel effort pour s'assurer que les gens sont sains et saufs et que les civils ne sont pas pris dans ces tirs croisés", a dit M. Blinken. (AFP)
"Nous voulons nous assurer que, dans des endroits comme Beyrouth, il y a un réel effort pour s'assurer que les gens sont sains et saufs et que les civils ne sont pas pris dans ces tirs croisés", a dit M. Blinken. (AFP)
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  • "Nous avons le sentiment qu'il est vraiment urgent de parvenir à une solution diplomatique et à la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, afin qu'il puisse y avoir une véritable sécurité le long de la front
  • M. Blinken a déclaré qu'il était essentiel d'"obtenir les ententes nécessaires à la mise en œuvre complète" de cette résolution

LONDRES: Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a estimé vendredi à Londres qu'il était "vraiment urgent" de parvenir à une "solution diplomatique" au Liban.

"Nous avons le sentiment qu'il est vraiment urgent de parvenir à une solution diplomatique et à la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, afin qu'il puisse y avoir une véritable sécurité le long de la frontière entre Israël et le Liban", a déclaré M. Blinken après avoir rencontré le Premier ministre libanais Najib Mikati dans la capitale britannique.

La résolution 1701 adoptée en 2006 a mis fin à une guerre précédente entre le Hezbollah et Israël. Elle prévoit la cessation des hostilités entre les deux parties et stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés dans le sud du Liban, frontalier d'Israël.

M. Blinken a déclaré qu'il était essentiel d'"obtenir les ententes nécessaires à la mise en œuvre complète" de cette résolution.

Il a également plaidé en faveur de la protection des civils, sans appeler à un cessez-le-feu.

"Nous voulons nous assurer que, dans des endroits comme Beyrouth, il y a un réel effort pour s'assurer que les gens sont sains et saufs et que les civils ne sont pas pris dans ces tirs croisés", a-t-il ajouté.

M. Mikati n'a fait aucune remarque à la presse à l'occasion de sa rencontre avec M. Blinken.

La veille, au cours de la conférence sur le Liban à Paris, il avait déclaré que seuls l'État et l'armée libanaise devraient porter des armes.

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, qui s'est entretenu séparément avec M. Blinken à Londres, a déclaré que le gouvernement libanais avait clairement fait savoir qu'il mettrait en œuvre la résolution 1701. "L'agression contre le Liban doit immédiatement cesser. Rien ne justifie sa poursuite", a dit M. Safadi.

Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban depuis le début de la campagne de frappes aériennes israéliennes le 23 septembre, d'après un comptage de l'AFP reposant sur des données officielles.