Nathalie Goulet confie à Arab News en français son enthousiasme pour l’avenir de l’Arabie saoudite

Nathalie Goulet, femme politique française et sénatrice de l'Orne depuis 2007 et membre de l’Union des démocrates et indépendants au Sénat, effectue une visite de quelques jours en Arabie saoudite afin d’assister au Forum des médias saoudiens. (Photo fournie).
Nathalie Goulet, femme politique française et sénatrice de l'Orne depuis 2007 et membre de l’Union des démocrates et indépendants au Sénat, effectue une visite de quelques jours en Arabie saoudite afin d’assister au Forum des médias saoudiens. (Photo fournie).
Short Url
Publié le Jeudi 22 février 2024

Nathalie Goulet confie à Arab News en français son enthousiasme pour l’avenir de l’Arabie saoudite

  • «L’IA est en passe de changer notre vie de façon radicale. En quelques années, elle est passée de l'ombre à la lumière, de la fiction à la réalité»
  • «Les journalistes se posent la question de leur liberté dans un système où l'information est financiarisée»

RIYAD: Nathalie Goulet, femme politique française et sénatrice de l'Orne depuis 2007 et membre de l’Union des démocrates et indépendants au Sénat, effectue une visite de quelques jours en Arabie saoudite afin d’assister au Forum des médias saoudiens, qui s’est tenu du 19 au 21 février puis à la Saudi Cup les 23 et 24.

En marge de ce forum, Nathalie Goulet a accordé à Arab News en français une interview exclusive durant laquelle elle a confié: «Je suis en Arabie d’abord pour participer au Forum des médias. C'est extrêmement important de voir la fusion, ce qui se déroule autour du secteur des médias dans une période mondialement très déstabilisée et comment l'Arabie saoudite, les pays environnants, mais aussi d'autres pays arabes interviennent dans le secteur des médias, qui est tout à fait essentiel.»

Le Forum des médias saoudiens

«Il est très intéressant de pouvoir écouter les uns et les autres et de voir toute cette industrie autour du média à l'heure de la déstabilisation mondiale, du complotisme, des fake news, de l'intelligence artificielle (IA), d'une financiarisation des médias. C’est peut-être la fin des médias papier. Donc, c'est un moment crucial et il est important de pouvoir assister à ce forum.»

«L’IA est en passe de changer notre vie de façon radicale. En quelques années, elle est passée de l'ombre à la lumière, de la fiction à la réalité. Les experts s'accordent à dire qu’elle va bouleverser notre monde plus profondément que toute autre technologie.»

À cet effet, Nathalie Goulet a expliqué: «Il y a eu un débat là-dessus ce matin. C'était d'ailleurs assez intéressant parce que, en réalité, avec la rapidité de l'information, avec un smartphone, je peux devenir journaliste, alors que je ne le suis pas. Avec l'intelligence artificielle, c'est peut-être simplement le contraire, on aura peut-être besoin des médias papier pour une déontologie, une réflexion, un recul par rapport aux événements et peut- être plus de crédibilité.»

«Un certain nombre de lecteurs se détourneront peut-être des médias en ligne pour aller vers l'original, c'est-à-dire le papier. Cela passe aussi, évidemment, par l'éducation aux médias d’une jeunesse qui doit apprendre à ouvrir un journal.»

Concernant la crédibilité de l’information et son impact sur l’ensemble de la société, Nathalie Goulet a posé durant cette interview un certain nombre de questions sur la collecte, la vérification, le traitement et la diffusion… Elle s’est également interrogée sur la publication d’informations non crédibles sur les réseaux sociaux.

Mme Goulet a confié à Arab News en français: «C'est un enjeu. Surtout, qui est journaliste aujourd’hui? Il faut revenir un peu à la base du métier de journaliste, de la déontologie… D'ailleurs, on a parlé ce matin de la nécessité de vérifier ses sources, d'attendre un peu avant de diffuser.»

«En effet, quand on diffuse des informations qui ne sont pas exactes, la vitesse de l'information a n'a rien à voir avec la vitesse du démenti. En fait, on peut ruiner des réputations, on peut ruiner des situations et on peut tuer des gens avec les médias.»

«De toute façon, l'arme de destruction massive aujourd'hui, ce sont les médias. C'est bien que l’on en parle au niveau régional. Je ne crois pas à de grandes initiatives internationales. Pour moi, ça ne fonctionne pas.»

«En revanche, des initiatives comme celle qui consiste à créer non pas un club saoudo-européen, mais un club entre l'Arabie saoudite et la France pour les médias puis de l’étendre à deux ou trois pays européens, éventuellement francophones, comme la Belgique, la Suisse, sont efficaces.»

«Il pourrait être très intéressant d'avancer sur ce sujet, parce qu'il y a de très grandes différences en ce qui concerne la liberté de la presse ici ou là. On le voit bien dans certains endroits où la presse n'est pas libre. Est-on libre de tout dire? Peut-on tout dire dans n'importe quelles conditions?»

«Ce sont vraiment des discussions de société, et la liberté de la presse est un sujet. Nous avons des débats en France en ce moment, notamment avec la financiarisation des chaînes télévisées et des médias traditionnels. Les journalistes se posent la question de leur liberté dans un système où l'information est financiarisée.»

Relations bilatérales

Au sujet des relations bilatérales, la sénatrice a affirmé: «Elles sont à leur meilleur niveau. D'abord avec une coopération très forte, mais aussi en termes d'image. En France, l'image de l'Arabie saoudite s'est vraiment beaucoup améliorée. Je pense que le travail de nos ambassadeurs respectifs y est pour quelque chose.»

«Je crois que c'est vraiment très visible, et puis l'ouverture du pays, on la voit sur les écrans. Les gens vont finir par avoir une autre image de l'Arabie saoudite, une image de modernité qu'elle mérite aujourd'hui compte tenu des efforts qui ont été faits et du résultat.»

«Quand j'ai rencontré le prince Mohammed ben Salmane à Paris, en 2016, il n'avait pas encore annoncé ces projets. Sa réforme de 2030 était en gestation et tout ce qu'il a annoncé ensuite, il l'a fait. Les fâcheux vous diront que ce n’est pas assez et que ça ne va pas assez vite. Ceux qui connaissent le pays depuis longtemps voient la différence.»

Place de la femme et Vision 2030

À propos de la Vision 2030, Mme Goulet a affirmé: «C’est une vision très importante pour l'Arabie, les Saoudiens et les Saoudiennes, mais aussi pour toute la région. La situation de la femme saoudienne a évolué, on l’a vu dans les médias, on le voit dans votre rédaction, où les femmes sont majoritaires, et on le voit dans le monde des affaires de la même façon.»

«Je pense que tout cela prend sa place, mais, vous savez, cela ne s'est pas fait en un jour en France non plus. On est obligé de voter des lois pour la parité très régulièrement. Donc je pense que les choses doivent prendre leur temps, mais il y a une jeunesse saoudienne qui pousse, avec des réformes de structure qui sont irréversibles.»

En tant que sénatrice, Nathalie Goulet recommande aux Saoudiennes d’étudier. «Je pense que l'éducation est aussi une clé, les langues étrangères, le français, bien sûr. C'est extrêmement important. L'indépendance financière et l'indépendance professionnelle sont des clés pour le développement et l’épanouissement des jeunes femmes.»

«Je crois beaucoup aux vertus du travail, c'est peut-être l'ancienne école… Je pense que les études sont très importantes, surtout dans un pays où elles sont très disponibles, très nombreuses et très ouvertes.»

«Il y a le fait de pouvoir voyager à l'étranger, de faire des stages, de pouvoir comparer, évidemment, et de revenir dans son pays pour y créer des entreprises. On le voit bien à AlUla, à Riyad, à Djeddah, où la culture et le sport contribuent à l’épanouissement quotidien… Tout ce qui peut aider à l’épanouissement des femmes doit être pris en considération. Cela ne retire rien aux sociétés traditionnelles et au respect des traditions. Je pense que les deux sont compatibles.»

«Les choses ont avancé très vite et je pense que les changements sociétaux sont toujours une période très difficile, car c'est un moment où les changements ne sont pas encore complètement ancrés. Cela peut aussi créer des tensions dans une société très traditionnelle comme l’est ou l’était la société saoudienne. Donc, c'est un moment où il faut soutenir ces mouvements.»

«Quand on voit, par exemple, ce qui se passe avec les femmes en Iran, on se rend compte à quel point les femmes saoudiennes sont désormais libérées. Si vous voyez ce qui se passe en Afghanistan, où les femmes sont privées d'éducation, de soins, en Iran, où elles sont maltraitées et persécutées pour un voile que les femmes saoudiennes ne sont plus obligées de mettre», a-t-elle ajouté.

Saudi Cup

«C'est le deuxième objectif de ma visite puisque je suis invitée à la Saudi Cup. Des éleveurs et des spécialistes de la filière équine de mon département sont très impliqués dans la gestion et le suivi des écuries de la famille royale. Pour l’encadrement technique spécifique et l'élevage des chevaux, il y aura des Français de très grande qualité. En tant que Normande, en tant qu’Ornaise, je dois dire que Le Haras national du Pin, que l’on appelle “le Versailles du cheval”, est un endroit absolument extraordinaire. C’est un haras national spectaculaire qui se trouve dans l'Orne.»

«Je pense que là encore, on pourrait avoir des coopérations. Je pense qu'il y a des équipes qui vont venir chez nous s'entraîner pour les Jeux olympiques. Ce sera une très bonne occasion de rencontrer les équipes saoudiennes. Tout est déjà assez bien organisé. Beaucoup de propriétaires du Golfe qui ont des haras en Normandie, mais je pense que l'on peut faire mieux.»

«La Vision 2030 change aussi les mentalités de gens qui ne seraient probablement pas venus en Arabie saoudite – ou seulement pour un événement – et qui viennent maintenant. Je dirais: “Regardez un peu ce qui se passe ici, avec un œil différent, voyez le changement des mentalités et l'excellence des rapports entre la France et l'Arabie saoudite en ce moment.”»

Conflit israélo-palestinien

Le conflit israélo-palestinien prend une trajectoire dangereuse; la situation humanitaire se dégrade et devient très alarmante. À ce sujet, la sénatrice a déclaré: «Je pense qu'on n'est plus du tout dans le rationnel. On est dans une situation qui est née du pogrom du 7 octobre et d'une réaction des autorités israéliennes, avec un Premier ministre israélien qui a son agenda, et je crains que cet agenda ne soit pas forcément favorable à la paix. Il y a des élections bientôt et il veut se maintenir au pouvoir.»

«C’est une situation absolument dramatique, d'abord d’un point de vue humain, pour les victimes du pogrom du 7 octobre et une situation humanitaire à Gaza qui est absolument tragique.»

«Avec la situation globale des Palestiniens, qui n'ont pas eu d'élections depuis très longtemps, une terrible corruption et, en plus, la bande de Gaza aux mains du Hamas, qui est quand même le bras armé des Frères musulmans dans la région, et donc une population qui est aussi prise en otage… Tout cela crée une situation globale extrêmement douloureuse.»

«Mais je crains de ne pas avoir beaucoup de pouvoir sur le sujet. On laisse les femmes afghanes mourir sous leurs burqas, les femmes iraniennes se faire massacrer dans les rues, l'Afrique de l'Ouest en plein désarroi… Il y a divers mouvements islamistes, on laisse des milliers de migrants mourir au milieu de la Méditerranée…»

«Notre civilisation et les organisations internationales ont tendance à laisser les choses en l'état. Ce n’est pas très glorieux. On peut se poser des questions sur l’efficacité des organisations internationales.»

Elle a ajouté: «Évidemment, on peut quand même contrôler les financements donnés, notamment par l'Union européenne, pour être sûrs qu’ils sont bien destinés aux populations et ne sont pas détournés.»

«En voyant que des membres de l'Office de secours et de travaux des nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (Unrwa) qui ont participé au pogrom du 7 octobre, on peut s'interroger… Les Palestiniens de Gaza ont besoin de cette aide humanitaire. Donc c'est une tragédie absolue.»

«Mais la communauté internationale ne fait rien de concret, ni pour un cessez-le-feu ni pour récupérer les otages. Depuis le 7 octobre, cela commence à faire beaucoup. La population israélienne est en grève, elle est dans les rues, elle manifeste, elle veut récupérer les otages à tout prix, mais le Premier ministre israélien n'entend pas arrêter les bombardements. Lui, il a son agenda, mais sa population ne le suit pas forcément, comme vous pouvez vous en rendre compte tous les jours.»

«Je suis assez catastrophée et, en même temps, assez prudente par rapport aux positions définitives, parce qu'il y a tellement de vies en jeu. Et c'est une telle tragédie que personne ne peut rester insensible aux enfants de Gaza ni aux autres. Les vies, toutes les vies, valent la même chose. C'est une situation très compliquée et on voit là à quel point la communauté internationale est incapable de trouver une solution.»

Nathalie Goulet a terminé notre entretien sur ces mots: «La France a toujours soutenu la solution à deux États; je crois que ce qui s'est passé après le 7 octobre interdit complètement d'imaginer une solution à un État, parce que la haine a atteint un paroxysme et la défiance aussi. Je pense que ce qui se passe à Gaza finira par avoir des répercussions sur les relations diplomatiques avec Israël pour des pays qui n'en avaient pas jusque-là. Et les F16 ne font pas tout; il y a beaucoup de voix israéliennes qui s'élèvent aussi dans ce système.»


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Short Url
  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La solution à deux États, "clé de la stabilité régionale", déclare le ministre saoudien des Affaires étrangères à l’ONU

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à la crise israélo-palestinienne fondée sur la coexistence de deux États était "la clé de la stabilité régionale". (Capture d'écran/UNTV)
Short Url
  • Le prince Faisal a déclaré que la paix régionale doit commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien
  • Le prince Faisal affirme qu'aucune relation ne sera établie avec Israël avant la création de l'État palestinien

NEW YORK: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal ben Farhane, a déclaré lundi que la mise en œuvre d'une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien constituait « la clé de la stabilité régionale ».

S’exprimant à l’ouverture d’une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, qui s’est tenue lundi au siège des Nations Unies, Faisal ben Farhane a souligné :

« Le Royaume considère que la solution à deux États est essentielle à la stabilité régionale. La conférence de New York constitue une étape charnière vers la concrétisation de cette solution. »

Faisal ben Farhane a réaffirmé que la paix dans la région devait commencer par la garantie des droits légitimes du peuple palestinien. Il a salué l’intention du président français Emmanuel Macron de reconnaître officiellement un État palestinien en septembre.

« Assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité pour tous les peuples de la région passe d’abord par la justice envers le peuple palestinien, en lui permettant d’exercer ses droits légitimes, au premier rang desquels la création d’un État indépendant dans les frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale », a-t-il déclaré.

Il a présenté l’Initiative de paix arabe comme le cadre fondamental pour toute solution juste et globale.

Le ministre a également appelé à une cessation immédiate de la catastrophe humanitaire à Gaza, et a confirmé que l’Arabie saoudite et la France avaient facilité le transfert de 300 millions de dollars de la Banque mondiale vers la Palestine.

Faisal ben Farhane a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts auprès de plusieurs pays afin d’obtenir une reconnaissance internationale de l’État de Palestine.

Il a catégoriquement rejeté toute idée de conditionner cette reconnaissance à un veto israélien, et a réaffirmé qu’aucune relation ne serait établie avec Israël avant la création d’un État palestinien.

Le ministre a exprimé son soutien aux efforts de réforme de l’Autorité palestinienne, et a noté que le président américain Donald Trump pourrait jouer un rôle majeur dans la résolution des conflits régionaux.

Faisal ben Farhane a également annoncé la signature, prévue mardi, de plusieurs protocoles d’accord avec différents secteurs palestiniens, dans le but de les renforcer.

Il a conclu en soulignant l’importance de maintenir l’élan diplomatique et la coordination internationale pour parvenir à une solution à deux États viable et pacifique.

Le coprésident de la conférence, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, a abondé dans le même sens, déclarant à la presse que d'autres pays pourraient reconnaître la Palestine dans les mois à venir.

« La France affirme le droit du peuple palestinien à la souveraineté sur ses terres », a-t-il affirmé.

Il a ajouté : « D’autres États pourraient reconnaître la Palestine dès septembre. La conférence sur la solution à deux États constitue une étape décisive dans sa mise en œuvre. Des engagements historiques seront pris. Le ciblage des civils à Gaza est inacceptable ; la guerre dans la bande dure depuis trop longtemps et doit cesser. »

Il a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour transformer ce cadre en réalité concrète.

« Nous devons œuvrer pour faire de la solution à deux États une réalité tangible », a-t-il déclaré. « Qui répond aux aspirations légitimes du peuple palestinien. Nous avons enclenché une dynamique irréversible vers une solution politique au Moyen-Orient. »

Lors de la première session, le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a salué la tenue de la conférence, qu’il a qualifiée d’opportunité cruciale pour la paix.

« La solution à deux États est une opportunité historique pour toutes les parties », a-t-il déclaré. « Nous sommes reconnaissants à l’Arabie saoudite et à la France pour avoir organisé cette conférence historique. »

Il a ajouté que la conférence envoyait un message clair de soutien international au peuple palestinien :

« La conférence sur la solution à deux États confirme au peuple palestinien que le monde est à ses côtés. »

Mohammad Mustafa a également appelé à l’unité politique entre la Cisjordanie et la bande de Gaza, exhortant le Hamas à déposer les armes en faveur d’un contrôle par l’Autorité palestinienne :

« Nous devons œuvrer à l’unification de la Cisjordanie et de Gaza. Nous appelons le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne », a-t-il déclaré.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de l'ONU met en garde contre le « point de rupture » et appelle à une action immédiate lors de la conférence sur la Palestine

Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et a appelé à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement vers une solution à deux États. (Capture d'écran/UNTV)
Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, a déclaré que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et a appelé à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement vers une solution à deux États. (Capture d'écran/UNTV)
Short Url
  • Antonio Guterres exhorte les dirigeants mondiaux à ne pas laisser la conférence devenir "un autre exercice de rhétorique bien intentionné, mais un tournant décisif sur la voie de la création d'un État palestinien".
  • Rien ne peut justifier l'anéantissement de Gaza qui s'est déroulé sous les yeux du monde entier", souligne le Secrétaire général de l'ONU.

NEW YORK : Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lancé lundi un avertissement brutal aux dirigeants mondiaux participant à la Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine, déclarant que le conflit israélo-palestinien avait atteint un "point de rupture" et exhortant à une action immédiate et décisive pour inverser la tendance à l'effondrement de la voie vers une solution à deux États.

S'exprimant lors de la séance de clôture de la conférence à New York, M. Guterres a félicité la France et l'Arabie saoudite d'avoir organisé cette rencontre, la qualifiant d'"occasion rare et indispensable" de passer de la rhétorique à l'action.

"Nous sommes ici aujourd'hui les yeux grands ouverts, pleinement conscients des défis qui nous attendent", a-t-il déclaré. "Le conflit israélo-palestinien dure depuis des générations, défiant les espoirs, la diplomatie, les innombrables résolutions et le droit international.

Mais, a insisté M. Guterres, sa persistance "n'est pas inévitable. Il peut être résolu. Cela exige une volonté politique et un leadership courageux. Et cela exige la vérité.

"La vérité, c'est que nous sommes à un point de rupture : Nous sommes à un point de rupture. La solution à deux États est plus éloignée que jamais".

Tout en condamnant sans équivoque les "horribles attentats terroristes du 7 octobre perpétrés par le Hamas et la prise d'otages", M. Guterres a souligné que "rien ne peut justifier l'anéantissement de Gaza qui s'est déroulé sous les yeux du monde".

Rien ne justifie, a-t-il ajouté, "la famine de la population de Gaza, le meurtre de dizaines de milliers de civils, la fragmentation du territoire palestinien occupé, l'expansion des colonies israéliennes, la montée de la violence des colons, la démolition des maisons palestiniennes et les déplacements forcés, les changements démographiques sur le terrain, l'absence d'un horizon politique crédible et le soutien ouvert, y compris dans une récente déclaration de la Knesset, à l'annexion de la Cisjordanie".

"Soyons clairs : l'annexion progressive de la Cisjordanie occupée est illégale. Elle doit cesser", a déclaré M. Guterres. "La destruction massive de Gaza est intolérable. Elle doit cesser. Les actions unilatérales qui compromettraient à jamais la solution des deux États sont inacceptables. Elles doivent cesser.

"Il ne s'agit pas d'événements isolés", a-t-il ajouté. "Ils font partie d'une réalité systémique qui démantèle les fondements de la paix au Moyen-Orient.

En exhortant les dirigeants mondiaux à ne pas laisser la conférence devenir "un autre exercice de rhétorique bien intentionné", António Guterres a déclaré qu'elle devait au contraire être un "tournant décisif, qui catalyse des progrès irréversibles vers la fin de l'occupation et la réalisation de notre aspiration commune à une solution viable à deux États".

Il a réaffirmé la vision de deux États indépendants, souverains, démocratiques et d'un seul tenant - Israël et la Palestine - vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, sur la base des lignes d'avant 1967 et avec Jérusalem comme capitale des deux États.

"Cela reste le seul cadre ancré dans le droit international, approuvé par cette Assemblée et soutenu par la communauté internationale", a-t-il déclaré. "C'est la seule voie crédible vers une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Et c'est la condition sine qua non de la paix dans l'ensemble du Moyen-Orient".

M. Guterres a souligné la nécessité d'un "leadership audacieux et fondé sur des principes" de la part d'Israël, de la Palestine et d'autres acteurs. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com