Sénégal: des candidats et un collectif citoyen refusent le dialogue sur la présidentielle

Les candidats à la présidentielle et les membres du Front des candidats à l'élection présidentielle du 25 février (FC25) tiennent une conférence de presse à Dakar le 23 février 2024 (Photo, AFP).
Les candidats à la présidentielle et les membres du Front des candidats à l'élection présidentielle du 25 février (FC25) tiennent une conférence de presse à Dakar le 23 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 23 février 2024

Sénégal: des candidats et un collectif citoyen refusent le dialogue sur la présidentielle

  • Les Sénégalais étaient censés se rendre aux urnes ce dimanche
  • Aar Sunu Election prévoit de manifester à nouveau samedi à Dakar

DAKAR: La grande majorité des candidats qualifiés à la présidentielle au Sénégal ainsi qu'un important collectif citoyen ont rejeté vendredi avec fracas l'idée de discuter avec le chef de l'Etat pour s'entendre sur la date de l'élection et tenter de sortir d'une crise profonde.

"Nous nous opposons à tout dialogue sur cette question et nous exigeons qu'une date soit prise avant le 2 avril", a dit devant la presse Boubacar Camara, membre d'un collectif de 16 candidats supposés être les premiers à être reçus par le président Macky Sall.

"Nous appelons à la mobilisation", a déclaré un autre candidat, Aliou Mamadou Dia. Le collectif, qui représente 16 des 19 candidatures validées en janvier par le Conseil constitutionnel, travaille à un plan d'actions à mener lundi et mardi, pendant qu'aurait lieu le dialogue, a-t-il dit.

De son côté, Aar Sunu Election ("Préservons notre élection"), qui réunit des dizaines d'organisations de la société civile, a qualifié le dialogue de "tentative de diversion", qu'il a jugée "inacceptable" dans un communiqué. Il exige que l'élection ait lieu avant le 2 avril et l'expiration officielle du mandat du président Sall.

Aar Sunu Election, qui redoute la situation exceptionnelle de vacance dans laquelle s'organiserait l'élection après le 2 avril et a mobilisé plusieurs milliers de personnes le week-end dernier, prévoit de manifester à nouveau samedi à Dakar, parmi différents appels qui circulent. Reste à voir si les autorités autoriseront le rassemblement.

Avec le collectif de candidats et Aar Sunu Election, ce sont deux des principaux interlocuteurs avec lesquels le président Sall comptait discuter la semaine prochaine qui lui opposent une ferme fin de non-recevoir.

Ils lui reprochent durement de jouer la montre et de mépriser le Conseil constitutionnel qui lui a demandé d'organiser l'élection "dans les meilleurs délais".

Les candidats l'accusent soit de servir les intérêts de son camp à la présidentielle, soit de chercher à s'accrocher au pouvoir au-delà du 2 avril, après 12 années et deux mandats à la tête du pays. M. Sall n'est pas candidat à sa réélection.

Les Sénégalais étaient censés se rendre aux urnes ce dimanche. Le président Sall a décrété le report le 3 février, au prix de l'une des plus graves crises traversées par son pays depuis des décennies.

Combien de divisions 

Le report, dénoncé comme un "coup d'Etat constitutionnel" par l'opposition, a provoqué une commotion dans l'opinion et des manifestations qui ont fait quatre morts. Le Conseil constitutionnel a finalement déjugé M. Sall et l'Assemblée nationale.

Après ce veto constitutionnel, et malgré une aspiration partagée à la clarification dans un électorat largement attaché à l'exercice démocratique et au respect du calendrier, le président Sall, lors d'un entretien très attendu avec la presse jeudi soir, a non seulement renvoyé les acteurs politiques et sociaux à des discussions en début de semaine prochaine, mais a aussi jugé probable que les Sénégalais ne voteraient pas avant le 2 avril.

M. Sall a répondu à une préoccupation ancienne et répandue en assurant qu'il quitterait bien son poste le 2 avril. Lui qui avait justifié le report par la crainte de contestation pré et post-électorales et de violences comme le pays en a connu en mars 2021 et juin 2023 a insisté sur sa volonté de réconciliation.

Il a ouvertement envisagé la possibilité de libérations pour les deux opposants antisystème Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye.

Soumis à de multiples pressions nationales et internationales pour organiser l'élection le plus vite possible, il a affirmé la nécessité d'un "consensus".

Si celui-ci émerge lundi et mardi, il prendra "immédiatement" un décret convoquant le corps électoral. Sinon "je renverrai l'ensemble au niveau du Conseil constitutionnel, qui avisera".

"Il veut la paix dans ce Sénégal qu'on lui a légué. Il veut aussi le léguer à un autre avec la paix", dit à l'AFP le Dakarois El Hadj Mamadou Diouf.

Le retraité Moussa Diop a également apprécié le langage d'apaisement du chef de l'Etat. "Quand il n'y a pas la paix, personne ne peut vaquer à ses occupations", dit-il avec à l'esprit l'impact sur l'activité des tensions politiques des trois dernières années.

Le marchand ambulant Pape Diop au contraire veut "une élection, pas un dialogue. Il est le responsable de toute cette situation, de cette ambiguïté. C'est lui qui a emprisonné des opposants. Il ne lui reste qu'à libérer les détenus, organiser les élections et passer le témoin à son successeur".

L'opposition suspecte une manoeuvre du président Sall pour rester maître de la partie en jouant des divisions, par exemple entre candidats qualifiés par le Conseil constitutionnel et les dizaines d'autres éliminés.

Les 16 ont dit leur intention de saisir le Conseil constitutionnel pour qu'il constate le manquement du président à ses obligations.


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.