A New York, l'art moderne afro-américain sort de la marginalité

Des visiteurs regardent une peinture de 1930 de Nola Hatterman intitulée "Louis Richard Drenthe/On the Terrace" lors d'une avant-première de presse de l'exposition "The Harlem Renaissance and Transatlantic Modernism" au Metropolitan Museum of Art à New York City, le 20 février 2024. (Photo Angela Weiss AFP)
Des visiteurs regardent une peinture de 1930 de Nola Hatterman intitulée "Louis Richard Drenthe/On the Terrace" lors d'une avant-première de presse de l'exposition "The Harlem Renaissance and Transatlantic Modernism" au Metropolitan Museum of Art à New York City, le 20 février 2024. (Photo Angela Weiss AFP)
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Publié le Samedi 24 février 2024

A New York, l'art moderne afro-américain sort de la marginalité

  • A partir de dimanche, l'un des musées les plus prestigieux du monde présente 160 pièces d'art moderne provenant d'universités afro-américaines, centres d'art et fondations, pour l'exposition «The Harlem Renaissance and Transatlantic Modernism»
  • Parmi les artistes mis à l'honneur figurent Charles Alston, Miguel Covarrubias, Aaron Douglas, Meta Warrick Fuller, William H. Johnson, Archibald Motley, Winold Reiss, Augusta Savage, James Van Der Zee et Laura Wheeler Waring

NEW YORK : Peintures, sculptures et oeuvres littéraires afro-américaines: le Metropolitan Museum of Art (Met) de New York fait sortir de la marginalité le mouvement artistique «Harlem Renaissance» né de la Grande migration de millions de personnes noires du sud vers le nord des Etats-Unis au début du XXe siècle.

A partir de dimanche, l'un des musées les plus prestigieux du monde présente 160 pièces d'art moderne provenant d'universités afro-américaines, centres d'art et fondations, pour l'exposition «The Harlem Renaissance and Transatlantic Modernism», déjà annoncée par le Met l'été dernier par simple communiqué.

Ce musée grandiose adossé à Central Park a présenté cette semaine à la presse un panorama complet du premier mouvement international d'art moderne fondé par des artistes afro-américains, censé représenter «la vie quotidienne moderne de nouveaux quartiers noirs comme Harlem à New York et South Side à Chicago dans les années 1920-1940».

«The Harlem Renaissance and Transatlantic Modernism» est «une ouverture et un élargissement de l'histoire de l'art et de ses récits», a expliqué à l'AFP le directeur du Met, l'Autrichien Max Hollein.

L'entre-deux-guerres aux Etats-Unis a marqué les premières décennies de la Grande migration afro-américaine (qui s'étend de 1910 à 1970 selon des historiens) où quelque six millions de personnes ont quitté des Etats du sud soumis à la ségrégation raciale vers des métropoles du nord -- New York, Chicago, Philadelphie -- du centre et de l'ouest censées offrir liberté, égalité et de meilleures conditions de vie.

- «Sujet noir moderne» -

«Grâce à des portraits, des scènes de la vie urbaine et nocturne, par des artistes majeurs de l'époque, cette exposition met en exergue le rôle central du mouvement +Harlem Renaissance+ pour façonner le sujet noir moderne et même l'art moderne du début du XXe siècle», avait expliqué M. Hollein en août.

Parmi les artistes mis à l'honneur figurent Charles Alston, Miguel Covarrubias, Aaron Douglas, Meta Warrick Fuller, William H. Johnson, Archibald Motley, Winold Reiss, Augusta

Savage, James Van Der Zee et Laura Wheeler Waring.

Une partie de l'exposition met en regard des peintures d'artistes afro-américains expatriés un temps en Europe avec des portraits d'Africains réalisés par les Européens Henri Matisse, Edvard Munch, Pablo Picasso, Germaine Casse, Kees Van Dongen, Jacob Epstein et Ronald Moody.

M. Hollein espère ainsi démarginaliser et rehausser le statut de «Harlem Renaissance», un mouvement ni structuré dans le temps, ni cantonné à Harlem, quartier multiculturel et populaire du nord de Manhattan.

«Cette exposition est un des moyens de changer cela», pense l'historien de l'art.

Au-delà de New York et de l'entre-deux-guerres, le Met honore le peintre Motley (1891-1981) de Chicago, le poète Langston Hughes (1901-1967) qui écrivit jusqu'à sa mort, ou le peintre Jacob Lawrence, réputé à l'étranger, et qui travailla jusqu'à son décès en 2000.

- Descendants afro-américains -

Le mécène de l'exposition, Darren Walker, président de la Fondation Ford, s'est aussi réjoui que des descendants d'artistes afro-américains «aient préservé des oeuvres dont ils connaissaient la valeur à une époque où elles n'en avaient pas» encore.

A l'instar de Madeline Murphy Rabb, qui a eu du mal à réprimer ses larmes en admirant la toile «Girl With Pomegranate» (1940) de sa grande-tante Laura Wheeler Waring.

«J'ai oeuvré durant des décennies pour que ma grande-tante soit reconnue comme elle le méritait», témoigne-t-elle auprès de l'AFP.

Elle confie avoir «toujours eu pour objectif qu'un public plus large voie ce travail important» aux Etats-Unis souvent meurtris par les discriminations et le racisme et où «tant de personnes blanches et quelques noires ont des stéréotypes sur ce que les artistes noirs peignent».

«Harlem Renaissance» est aussi associé à des penseurs, écrivains, sociologues afro-américains comme William Edward Burghardt «W.E.B.» Du Bois (1868-1963) et Alain Locke (1885-1954).

Dans son livre «The New Negro» (1925), Locke s'intéressait au potentiel de la «jeune génération» noire susceptible de conduire la société vers «quelque chose proche de l'émancipation spirituelle» plutôt que des problématiques politiques classiques.

L'essayiste exhortait ainsi des peintres afro-américains à s'ouvrir aux arts visuels d'Afrique et à l'art moderne européen, rappelle la conservatrice du musée Denise Murrell.

Ainsi, William H. Johnson (1901-1970) avait émigré de sa Caroline du Sud natale vers New York avant de vivre en Tunisie, France et au Danemark.


Abou Dhabi accueillera la première de «F1 The Movie» avec Brad Pitt en juin prochain

La production d'Apple Original Films suit un ancien pilote fictif, Sonny Hayes (Pitt), qui revient en Formule 1 des décennies après un accident qui a mis fin à sa carrière. Il s'associe à une écurie de course en difficulté et à une recrue de premier plan jouée par Damson Idris. (Photo fournie)
La production d'Apple Original Films suit un ancien pilote fictif, Sonny Hayes (Pitt), qui revient en Formule 1 des décennies après un accident qui a mis fin à sa carrière. Il s'associe à une écurie de course en difficulté et à une recrue de premier plan jouée par Damson Idris. (Photo fournie)
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  • «F1 The Movie» a été en partie tourné au Grand Prix d'Abou Dhabi l'année dernière
  • La production d'Apple Original Films suit un ancien pilote fictif, Sonny Hayes (Pitt), qui revient en Formule 1 des décennies après un accident qui a mis fin à sa carrière

ABOU DHABI: Le film de Brad Pitt sur la Formule 1 sera présenté en première régionale à Abou Dhabi le 25 juin, avant sa sortie officielle au Moyen-Orient le 26 juin.

Réalisé par Joseph Kosinski et produit par Jerry Bruckheimer et le septuple champion de F1 Lewis Hamilton, «F1 The Movie» a été en partie tourné au Grand Prix d'Abou Dhabi l'année dernière.

La production d'Apple Original Films suit un ancien pilote fictif, Sonny Hayes (Pitt), qui revient en Formule 1 des décennies après un accident qui a mis fin à sa carrière, et qui s'associe à une équipe de course en difficulté et à une recrue de premier plan jouée par Damson Idris.

Les acteurs et l'équipe reviendront à Abou Dhabi pour la première du tapis rouge après 29 jours de tournage dans l'émirat, notamment sur le circuit de Yas Marina et à l'aéroport international de Zayed. La production a mobilisé 284 membres de l'équipe locale et 15 stagiaires, avec le soutien du partenaire local Epic Films et du système de rabais de la Commission du film d'Abou Dhabi.

Mohamed Dobay, de l'Autorité des médias créatifs, a qualifié ce retour de «moment de clôture approprié» pour un projet qui a eu un impact significatif sur l'économie créative d'Abou Dhabi. Le film est l'une des 180 productions majeures soutenues par la Commission du film d'Abou Dhabi depuis 2013.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Live-action « Lilo & Stitch » : « amour et authenticité » au cœur de la réalisation, selon le producteur

Le classique animé de Disney "Lilo & Stitch", qui raconte l'histoire d'une fillette hawaïenne orpheline de six ans et de son animal de compagnie extraterrestre perturbateur, est prêt à captiver une fois de plus le public. (Fourni)
Le classique animé de Disney "Lilo & Stitch", qui raconte l'histoire d'une fillette hawaïenne orpheline de six ans et de son animal de compagnie extraterrestre perturbateur, est prêt à captiver une fois de plus le public. (Fourni)
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  • Le classique animé de Disney « Lilo & Stitch » est prêt à captiver une fois de plus le public grâce à une adaptation en prises de vue réelles qui sort cette semaine
  • Le réalisateur Dean Fleischer Camp et le producteur Jonathan Eirich partagent un amour profond pour le film original, sorti en 2002

DUBAI : Le classique animé de Disney « Lilo & Stitch » - qui raconte l'histoire d'une petite Hawaïenne orpheline de six ans et de son animal de compagnie extraterrestre perturbateur - est prêt à captiver une fois de plus le public grâce à une adaptation en prises de vue réelles qui sort cette semaine.

Le réalisateur Dean Fleischer Camp et le producteur Jonathan Eirich partagent un amour profond pour le film original, sorti en 2002.

« Cela a toujours été mon film d'animation Disney préféré. Je l'ai vu à sa sortie et j'en suis immédiatement tombé amoureux, comme tant d'autres », a confié Fleischer Camp à Arab News.

« Il s'agit vraiment de trouver des conteurs qui sont des fans de l'original, qui peuvent l'honorer de sorte que chaque choix en cours de route soit fait avec amour et authenticité », a expliqué Eirich en qualifiant la signature avec Fleischer Camp de "kismet". « Si vous faites cela correctement, et que vous faites ce que vous aimez, alors j'espère que le public ressentira la même chose », a-t-il ajouté.

Eirich a noté la nostalgie croissante qui entoure Stitch, en observant comment le personnage apparaît de plus en plus dans la culture populaire.  

« Nous avons commencé à voir des sacs à dos et des produits dérivés partout. Nous avons senti que c'était le bon moment pour revisiter cette histoire, mais nous savions que nous devions faire les choses correctement. Nous nous sommes demandé quels éléments les fans seraient contrariés de perdre ». Cette philosophie a guidé le processus de création, garantissant que le film serait à la fois familier et nouveau.  

Certains moments emblématiques de la version animée n'étaient pas négociables. La scène du hamac avec Nani, la grande sœur de Lilo, qui chante, et la scène finale sur la plage étaient particulièrement importantes.

« La scène où Nani chante "Aloha Hawaii" était un véritable déchirement dans la version originale, et c'est un moment magnifique. Mais il semble aussi qu'avec une adaptation en prises de vues réelles, il est possible de l'approfondir et d'en faire quelque chose de nouveau, tout en capturant le bel esprit de cette scène », a déclaré Fleischer Camp.

Pour Eirich, la célèbre citation de Stitch sur le fait de trouver sa propre "famille" a été clairement retenue.  

« Brisé mais toujours bon » devait absolument figurer dans le film, a-t-il lancé. « C'est le cœur de l'histoire. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Cannes: Assange sur la Croisette pour promouvoir un documentaire à son sujet

Le fondateur de Wikileaks Julian Assange, "rétabli" de ses nombreuses années d'enfermement selon sa femme Stella Assange, était à Cannes mercredi pour la projection d'un documentaire à son sujet, avec des images inédites. (AFP)
Le fondateur de Wikileaks Julian Assange, "rétabli" de ses nombreuses années d'enfermement selon sa femme Stella Assange, était à Cannes mercredi pour la projection d'un documentaire à son sujet, avec des images inédites. (AFP)
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  • Le documentariste Eugene Jarecki, qui a été récompensé d'un Golden Globe mardi à Cannes pour l'ensemble de son oeuvre, souhaite présenter une nouvelle image de l'ancien hacker de 53 ans et ses "qualités héroïques"
  • Ce dernier a été libéré d'une prison britannique de haute sécurité en juin dernier après un accord avec le gouvernement américain qui souhaitait le traduire en justice pour avoir publié des informations diplomatiques et militaires top secrètes

CANNES: Le fondateur de Wikileaks Julian Assange, "rétabli" de ses nombreuses années d'enfermement selon sa femme Stella Assange, était à Cannes mercredi pour la projection d'un documentaire à son sujet, avec des images inédites.

Venu promouvoir le film du réalisateur américain Eugene Jarecki "The six billion dollar man", l'activiste australien, dont les ennuis judiciaires ont pris fin en juin 2024 après cinq années en prison en Grande-Bretagne, n'a pas souhaité s'exprimer directement, se réservant pour "quand il se sentira prêt", a indiqué son épouse à l'AFP.

Il est tout de même apparu lors d'une séance photo mardi vêtu d'un t-shirt blanc portant les prénoms d'enfants palestiniens tués à Gaza en représailles aux attaques du 7 octobre.

Le documentariste Eugene Jarecki, qui a été récompensé d'un Golden Globe mardi à Cannes pour l'ensemble de son oeuvre, souhaite présenter une nouvelle image de l'ancien hacker de 53 ans et ses "qualités héroïques", contrant les idées reçues sur Assange, dont les méthodes et la personnalité ont fait une figure controversée.

Ce dernier a été libéré d'une prison britannique de haute sécurité en juin dernier après un accord avec le gouvernement américain qui souhaitait le traduire en justice pour avoir publié des informations diplomatiques et militaires top secrètes.

L'activiste a passé cinq ans derrière les barreaux en Angleterre, s'opposant par tous les moyens à son extradition vers les Etats-Unis, après être resté sept ans reclus dans l'ambassade d'Equateur à Londres, où il avait demandé l'asile politique.

Aujourd'hui, "nous vivons au milieu d'une nature luxuriante (en Australie). Julian adore passer du temps dehors. (...) Il s'est vraiment rétabli physiquement et mentalement", s'est réjouie Stella Assange, avocate hispano-suédoise qui a défendu son mari devant les tribunaux.

Correa présent

"Je pense que Julian Assange s'est mis en danger pour le principe d'informer le public sur ce que les entreprises et les gouvernements du monde entier font en secret," a pour sa part déclaré Jarecki à l'AFP.

Toute personne prête à sacrifier des années de sa vie pour des principes doit être considérée comme quelqu'un avec des "qualités héroïques", a poursuivi le réalisateur de 55 ans.

Son film comprend des images intimes fournies par Stella Assange, qui avait rejoint Wikileaks en tant que conseillère juridique. L'avocate a eu deux enfants avec son mari alors qu'il se trouvait dans l'ambassade d'Equateur à Londres.

L'actrice Pamela Anderson, une amie d'Assange, et le lanceur d'alerte Edward Snowden apparaissent également dans le documentaire.

Jarecki ne s'attarde pas sur les zones d'ombre de son protagoniste, notamment lorsqu'il a mis des vies en danger en publiant des câbles diplomatiques américains non caviardés, avec les noms d'informateurs, y compris des militants des droits humains.

Le réalisateur rejette également tout lien entre Wikileaks et les services secrets russes au sujet de la fuite des e-mails du parti démocrate juste avant la présidentielle américaine de 2016, qui a débouché sur la défaite d'Hillary Clinton face à Donald Trump.

Le procureur spécial Robert Mueller, qui a enquêté sur l'ingérence russe dans cette élection, a découvert des preuves indiquant que les renseignements militaires russes avaient piraté le Parti démocrate pour ensuite transférer les informations à Wikileaks.

"En dehors de déclarations de gens du Parti démocrate, nous n'avons trouvé aucune trace d'un lien entre Wikileaks et la Russie", a assuré Jarecki.

L'ancien président de gauche d'Equateur Rafael Correa, qui a offert l'asile à Assange dans son ambassade londonienne, est également présent pour la première cannoise.