La victoire de l'Ukraine sur la Russie dépend de l'Occident, dit Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 26 février 2024

La victoire de l'Ukraine sur la Russie dépend de l'Occident, dit Zelensky

  • Les alliés occidentaux, dont le soutien est essentiel pour Kiev, rechignent ces derniers mois à valider de nouvelles enveloppes budgétaires pour obtenir plus d'armes et de munitions
  • Zelensky a déclaré que «31.000 soldats ukrainiens sont morts dans cette guerre». «Pas 300.000, ni 150.000, comme le disent Poutine et son cercle de menteurs»

KIEV: La victoire face à la Russie "dépend de vous", a lancé dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky à ses alliés occidentaux dont il attend armes et munitions, tout en se disant "sûr" que le Congrès américain finirait par approuver une aide tant attendue.

M. Zelensky, qui s'est exprimé lors d'une conférence de presse à Kiev, a par ailleurs indiqué que 31.000 soldats ukrainiens avaient été tués en deux ans de guerre depuis l'invasion russe le 24 février 2022.

Il a également affirmé que la Russie avait réussi à mettre la main sur les plans de la contre-offensive ukrainienne de l'été 2023, avant même que celle-ci ne commence, son échec ayant porté un coup dur à l'Ukraine.

Interrogé sur l'éventualité d'une défaite de Kiev, le président a répondu que "la question de savoir si l'Ukraine perdra, si la situation sera très difficile et s'il y aura un grand nombre de victimes dépend de vous, de nos partenaires, du monde occidental".

Les alliés occidentaux, dont le soutien est essentiel pour Kiev, rechignent ces derniers mois à valider de nouvelles enveloppes budgétaires pour obtenir plus d'armes et de munitions, dont l'armée ukrainienne a cruellement besoin pour repousser les assauts des forces russes.

Mais Volodymyr Zelensky s'est dit "sûr" d'un vote "positif" du Congrès américain pour valider une aide de 60 milliards de dollars, actuellement bloquée par les troupes républicaines de Donald Trump, majoritaires au Congrès.

Ces derniers jours, le dirigeant ukrainien a enjoint à plusieurs reprises à ses alliés occidentaux de livrer l'assistance militaire plus rapidement, réclamant notamment des munitions, davantage de systèmes de défense aérienne et des avions de combat.

"Si nous sommes forts, avec des armes, nous ne perdrons pas cette guerre", a-t-il assuré.

D'autant que la moitié des armes occidentales promises à Kiev sont livrées avec du retard, selon le ministre ukrainien de la Défense, Roustem Oumerov.

"A l'heure actuelle, un engagement n'est pas synonyme de livraison, 50% de (ces) engagements ne sont pas livrés dans les temps", a-t-il déclaré lors d'un forum à Kiev consacré au deuxième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

A cause de ces retards, "nous perdons des gens, nous perdons des territoires", a ajouté le ministre.

Au sujet des pertes dans les rangs de l'armée ukrainienne, et alors que Kiev manque de recrues après deux ans de conflit, M. Zelensky a déclaré que "31.000 soldats ukrainiens sont morts dans cette guerre". "Pas 300.000, ni 150.000, comme le disent Poutine et son cercle de menteurs", a-t-il dit.

Kiev et Moscou refusent habituellement de communiquer sur leurs propres pertes militaires.

Zelensky affirme que le Kremlin avait mis la main sur les plans de la contre-offensive ukrainienne

L'échec de la contre-offensive ukrainienne de 2023 a porté un coup dur à l'Ukraine.

"Nos plans de contre-offensive étaient sur la table du Kremlin avant que les actions de la contre-offensive ne commencent", a-t-il dit en conférence de presse.

Interrogée par l'AFP, la présidence a confirmé que M. Zelensky faisait référence à une fuite d'informations.

M. Zelensky a expliqué que pour pallier les "fuites d'informations" à l'avenir, ses chefs militaires élaboraient plusieurs plans de bataille pour 2024.

La grande contre-offensive ukrainienne de l'été 2023 s'est heurtée à de puissantes lignes de défenses russes qui ont épuisé les ressources de l'armée ukrainienne sans permettre de libérer les régions occupées par la Russie.

Le président ukrainien avait avancé que les retards de livraisons d'armes avaient contribué à son échec.

"L'année dernière, lors de la contre-offensive, nous avons eu beaucoup de choses très utiles, beaucoup de choses très importantes, mais toutes ne sont arrivées à temps", avait-il ainsi expliqué vendredi.

Sur le front, l'armée ukrainienne est confrontée à une situation extrêmement difficile depuis leur retrait récent de la ville d'Avdiïvka (est), conquise par l'armée russes après quatre mois de combats violents et de lourdes pertes.

En confiance, les soldats de Moscou poussent toujours plus fort sur les fronts Sud et Est, sans toutefois obtenir de percée majeure.

Et les frappes se poursuivent sur le territoire ukrainien, quotidiennement visé par des missiles et drones russes.

Dans la nuit de samedi à dimanche, une attaque russe sur Kostiantynivka (est) a fait un blessé et endommagé de nombreux bâtiments civils, dont une gare, selon la police nationale.

A Nikopol (sud), un drone russe a largué des explosifs sur une voiture, tuant l'homme de 57 ans qui s'y trouvait, a indiqué le gouverneur régional.


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".

 


Iran: la lauréate du prix Nobel de la Paix Mohammadi se dit «menacée d'élimination physique», selon le comité Nobel

La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
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  • La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique"
  • Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran"

OSLO: La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone.

Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran" ainsi qu'à "toute apparition dans les médias", ajoute le comité Nobel dans un communiqué. Mme Mohammadi a été récompensée en 2023 pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits de l'homme".