Des pourparlers de paix entre Arménie et Azerbaïdjan commencent à Berlin

Les chefs de la diplomatie arméniens Ararat Mirzoyan (à droite) et azerbaïdjanais Jeïhoun Baïramov seront accueillis par leur homologue allemande Annalena Baerbock (à gauche). (Photo, AFP).
Les chefs de la diplomatie arméniens Ararat Mirzoyan (à droite) et azerbaïdjanais Jeïhoun Baïramov seront accueillis par leur homologue allemande Annalena Baerbock (à gauche). (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 28 février 2024

Des pourparlers de paix entre Arménie et Azerbaïdjan commencent à Berlin

  • La rencontre a été décidée lors d'une rencontre à Munich le 17 février entre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais lham Aliev
  • Le président français Emmanuel Macron a récemment évoqué un «risque d'escalade» entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan

BERLIN: Les ministres des Affaires étrangères de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan se retrouvent mercredi à Berlin pour tenter de résoudre le conflit qui oppose ces deux pays du Caucase depuis plusieurs décennies au sujet de l'enclave du Haut-Karabakh.

Ces pourparlers de paix se dérouleront, sous l'égide de l'Allemagne, jusqu'à jeudi dans l'immédiat. Ils ont lieu à la Villa Borsig, une résidence de la diplomatie allemande en périphérie de Berlin.

Les chefs de la diplomatie arméniens Ararat Mirzoyan et azerbaïdjanais Jeïhoun Baïramov seront accueillis par leur homologue allemande Annalena Baerbock.

Cette dernière s'entretiendra avec les deux ministres lors de bilatérales puis d'une trilatérale.

La rencontre a été décidée lors d'une rencontre à Munich le 17 février entre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais lham Aliev.

Des différends territoriaux opposent l'Arménie et l'Azerbaïdjan qui se sont livrés deux guerres, dans les années 1990 et en 2020, pour le contrôle de l'enclave du Haut-Karabakh, finalement reconquise en septembre 2023 par les forces de Bakou.

Durant plusieurs mois, plusieurs cycles de négociations chapeautées séparément, par la Russie, l'Union européenne et les Etats-Unis, se sont déroulés dans l'optique d'un traité de paix global, avec peu de résultats à ce stade.

La situation reste instable et des incidents armés se produisent toujours régulièrement. L'Arménie et l'Azerbaïdjan s'accusent souvent mutuellement de tirs à leur frontière.

Depuis la reconquête du Haut-Karabakh, Erevan soupçonne l'Azerbaïdjan d'avoir d'autres ambitions territoriales au détriment de l'Arménie, ce que Bakou conteste.

L'Arménie pense que son puissant voisin cherche à contrôler la région arménienne de Siounik pour relier l'enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan au reste de l'Azerbaïdjan.

Le président français Emmanuel Macron a récemment évoqué un "risque d'escalade" entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Rapprochement Arménie-Occident

Les alliances dans le Caucase ont évolué au fil de ce conflit.

Les liens tissés de longue date par l'Arménie avec la Russie se sont distendus depuis que l'Azerbaïdjan, son ennemi historique, s'est emparé de l'enclave arménienne du Nagorny- Karabakh en septembre.

Erevan reproche au gouvernement russe de ne pas être intervenu pour arrêter l'offensive-éclair de l'Azerbaïdjan contre ce territoire disputé, contrôlé pendant des décennies par des séparatistes arméniens.

L'Azerbaïdjan a reconquis l'enclave en contraignant quelque 100.000 Arméniens à l'exil.

Par ailleurs, l'adhésion de l'Arménie à la Cour pénale internationale a attisé les tensions avec Moscou, Erevan étant désormais tenu d'arrêter le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d'arrêt, s'il venait à se rendre dans le pays.

L'Arménie a ainsi accéléré son rapprochement avec des partenaires occidentaux ces derniers mois, Etats-Unis et France en tête, avec leurs importantes communautés arméniennes.

Au plan européen également, le patron de la diplomatie européenne Josep Borrell a assuré que l'UE veut mettre en oeuvre un plan "ambitieux" pour renforcer ses liens avec l'Arménie, passant entre autre par des discussions sur une libéralisation des visas vers l'UE.

Mais cette politique risque de provoquer la colère de Moscou, qui avait attaqué l'Ukraine au moment où Kiev intensifiait son rapprochement avec l'UE.

La Russie dispose toujours de milliers de soldats stationnés dans plusieurs bases militaires en Arménie.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.