Omar Rahbani : Une musique qui s'envole sur (et pour) « les toits de Beyrouth »

Omar Rahbani est le petit-fils de Mansour Rahbani, l'un des piliers de cette famille qui fait partie du patrimoine culturel et artistique arabe (fournie)
Omar Rahbani est le petit-fils de Mansour Rahbani, l'un des piliers de cette famille qui fait partie du patrimoine culturel et artistique arabe (fournie)
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Publié le Samedi 02 mars 2024

Omar Rahbani : Une musique qui s'envole sur (et pour) « les toits de Beyrouth »

  • Quoi qu’affranchi de leur répertoire, et ayant sa propre identité musicale, le jeune artiste ne renie pas l'apport des frères Rahbani, Assi et Mansour son grand-père, à la musique libanaise
  • Musicien au grand cœur, il prend les commandes de la salle Cortot le dimanche 3 mars pour un concert au profit de l’association libanaise « Les Toits de Beyrouth »

PARIS : Auteur, compositeur et producteur, il est habité par l’amour de la musique depuis son plus jeune âge. Normal, c'est un Rahbani de la troisième génération, ces célèbres musiciens aux compositions immortelles qui accompagnent la voix de la Diva Feyrouz.

Omar Rahbani est le petit-fils de Mansour Rahbani, l'un des piliers de cette famille qui fait partie du patrimoine culturel et artistique arabe. Musicien au grand cœur, il prend les commandes de la salle Cortot le dimanche 3 mars pour un concert au profit de l’association libanaise « Les Toits de Beyrouth ». Cette dernière, très active au Liban, tente de soutenir de nombreux cas sociaux et médicaux dans un pays durement frappé par une crise financière, politique et sociale.

« Un concert avec de nombreuses surprises et 18 musiciens sur scène », confie le jeune musicien a Arab news en français. Omar Rahbani qui a grandi à Beyrouth dans les studios d'enregistrement et les coulisses des spectacles du clan familial, avoue que cela a formé son goût pour un art complet, « qui associe images, sons, textes et mise en scène ». Il signe par ailleurs lui-même la mise en scène de ses concerts et après avoir assuré des courts-métrages, s'attelle à l'écriture d'un long scénario. Un parcours singulier débuté dès son plus jeune âge (ses premières compositions remontent à l’enfance) auprès de Hagop Arslanian, qui a été le professeur des secondes et troisièmes générations de la famille. Puis plus tard auprès de grands noms de la musique à Barcelone avec le chef d'orchestre Jordi Mora, et en Allemagne auprèse du musicologue Christopher Schleen « loin des cursus traditionnels comme des établissements classiques » avec un amour particulier de la musique, « je ne suis doué pour aucun autre travail » avoue-t-il.

Omar Rahbani qui a grandi à Beyrouth dans les studios d'enregistrement et les coulisses des spectacles du clan familial, avoue que cela a formé son goût pour un art complet,
Omar Rahbani qui a grandi à Beyrouth dans les studios d'enregistrement et les coulisses des spectacles du clan familial, avoue que cela a formé son goût pour un art complet (fournie)

En 2018, il lance son premier album « Passport » dont le sigle central – « inspiré de la géométrie sacrée des civilisations anciennes », évoque fortement un document de voyage. Dix morceaux qui s'enchaînent avec fluidité et harmonie pour offrir une narration sonore et voyageuse, aux sonorités symphoniques, jazzy, tango et un trio de chansons orientales largement relevées de notes « rahbaniennes ». Car, quoi qu’affranchi de leur répertoire, et ayant sa propre identité musicale, le jeune artiste ne renie pas l'apport des frères Rahbani, Assi et Mansour son grand-père, à la musique libanaise. La réalisation est également ambitieuse pour le musicien qui réussit à réunir 180 musiciens de 12 pays dont des artistes de grande renommée. Le 13 décembre 2017, Omar est invité à interpréter une partie de la musique de « Passport » au Carnegie Hall

De « Beirut Chants » au « fetival international de Beiteddine », l’expérience lui plait et le public le lui rend bien (fournie)
De « Beirut Chants » au « fetival international de Beiteddine », l’expérience lui plait et le public le lui rend bien (fournie)

Son second album « Piano Concerto Number One », sorti au Charles Hostler Hall de l’American University, est plus classique. Il y mélange une variété de styles musicaux, à commencer par la musique baroque inspirée par des musiciens internationaux tels que Bach et Vivaldi mais y rajoute « sa » touche inspirée des Rahbanis et du célèbre Muhammad Abdel Wahab. Une diversité musicale qui remonte au « foyer artistique dans lequel j'ai grandi. Il ne suffit pas à un compositeur d'aimer la musique, mais plutôt d'avoir une formation et des bases culturelles pour développer les techniques qu’il a apprises ». En 2018, le jeune musicien découvre les joies de la scène. De « Beirut Chants » au « fetival international de Beiteddine », l’expérience lui plait et le public le lui rend bien. En 2020, le musicien contribue au concert de la 40ème cérémonie commémorative de l'explosion du port de Beyrouth en composant et en interprétant un poétique petit morceau de deux minutes, en do mineur avec sa seule main gauche, en raison d’une blessure suite à un accident. Un morceau intitulé « Libancolie » à la mémoire des victimes de l’explosion du Port de Beyrouth.

Après la Covid-19 « période qu’il consacre à la composition de ses dernières œuvres musicales », il joue dans les pays arabes aux Emirats Arabes unis, au Koweit et en Arabie saoudite. Cette fois-ci c’est à Paris, « une première » auprès d’un public généreux venu à la fois à sa rencontre et pour soutenir l’association les « Toits de Beyrouth ».  La capitale libanaise et ses habitants ont « besoin de nous » souligne-t-il, rappelant au passage ce qu’il lui devait « si belle mais tiraillée entre différentes cultures, langues et communautés, elle a forgé mon identité d'être humain, entre confusion, créativité et lutte ».

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Omar Rahbani donne deux concerts au profit de l’association « les Toits de Beyrouth », en partenariat avec la plateforme Mir’a, l'un à Paris le 3 mars et l'autre à Genève le 9 mars.

 


 



 

 


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.