Après une année de records, la volatilité du bitcoin invite à la prudence

De nombreux fonds d'investissements ont acheté des bitcoins, et les analystes de banques comme Citi ou JPMorgan ont commencé à suivre son cours (Photo, AFP)
De nombreux fonds d'investissements ont acheté des bitcoins, et les analystes de banques comme Citi ou JPMorgan ont commencé à suivre son cours (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 05 janvier 2021

Après une année de records, la volatilité du bitcoin invite à la prudence

  • En moins de 72 heures, le bitcoin a enchaîné une hausse de 20% qui l'a porté dimanche à son plus haut historique, à 34 792 dollars
  • «Avec une telle performance dernièrement, de nombreux investisseurs et spéculateurs vont vouloir encaisser leurs profits au premier signe de faiblesse»

LONDRES: Le prix du bitcoin a battu record sur record fin 2020, mais le retour sur ce marché des investisseurs individuels a exacerbé la volatilité des cours, poussant de nombreux observateurs à conseiller la prudence. 

En moins de 72 heures, le bitcoin a enchaîné une hausse de 20% qui l'a porté dimanche à son plus haut historique, à 34 792 dollars, puis a connu un plongeon de la même ampleur pour rebondir: vers 16H10 GMT lundi, il s'échangeait à 31.480 dollars. 

En 2020, le prix du bitcoin avait déjà quadruplé. Si le mouvement avait débuté avec l'intérêt de plus en plus aiguisé des investisseurs institutionnels, depuis mi-décembre, « les particuliers sont enfin revenus", explique Antoni Trenchev, de la plateforme spécialisée dans les cryptomonnaies Nexo. 

Ces dernières années, les moyens d'acheter des bitcoins, entiers ou en fraction, se sont multipliés: de nombreuses banques en ligne proposent d'y placer son épargne et en octobre, le géant des paiements en ligne Paypal a lancé un service d'achats, de ventes et de paiement par cryptomonnaie. 

De fait, les récents plus hauts ont été atteints pendant les week-ends des fêtes de fin d'année, quand les courtiers étaient loins de leurs consoles. 

Mais « si vous voulez vous intéresser aux mouvements quotidiens, il vaut mieux être un professionnel aguerri pour survivre à ces eaux mouvementées », estime M. Trenchev.  

« Il n'y a aucune certitude sur aucun marché, et encore moins sur le bitcoin », juge-t-il, préférant miser sur une hausse à long terme, année après année. 

Correction, crash ou rebond?  

« Avec une telle performance dernièrement, de nombreux investisseurs et spéculateurs vont vouloir encaisser leurs profits au premier signe de faiblesse », estime Fawad Razaqzada, analyste chez Think Markets, qui prévient comme plusieurs analystes qu'une « correction est à attendre ». 

Le patron du cabinet de conseil financier deVere, Nigel Green, a ainsi annoncé le 29 décembre avoir vendu la moitié de ses bitcoins, alors que le cours approchait des 25.000 dollars. 

« Il faut désormais traiter le bitcoin comme n'importe quel investissement, c'est-à-dire le vendre quand il est cher et le racheter quand les prix faiblissent », explique-t-il dans un communiqué. 

Un message de prudence qui semblait oublié en 2020, alors que le cours du bitcoin avait déjà flambé il y a trois ans avant de s'écrouler, lésant nombre d'investisseurs individuels. 

Fin 2017, les particuliers se ruaient sur cette monnaie décentralisée et créée par des anonymes en 2009, mais après plusieurs mois de hausse, son prix s'était effondré en décembre et début 2018, et de nombreux investisseurs arrivés tard dans la course y avaient perdu leur mise. 

Le tour de l'ethereum  

Au fil des ans, loin de rejoindre la galerie des actifs oubliés une fois leur bulle explosée, le bitcoin a toutefois vu son prix remonter, et intéresse désormais de plus en plus d'investisseurs professionnels, impressionnés par la résilience des cryptomonnaies. 

De nombreux fonds d'investissements ont acheté des bitcoins, et les analystes de banques comme Citi ou JPMorgan ont commencé à suivre son cours, le comparant à un or numérique qui profite de la politique monétaire très accommodante des banques centrales. 

Les observateurs du marché les plus sceptiques continuent de critiquer cet actif déconnecté de l'économie, mais les participants du marché et les analystes misent pour l'instant plutôt sur une « correction » que sur l'éclatement d'une bulle, comme en 2017. Certains parient même sur un report de l'intérêt vers d'autres cryptomonnaies. 

« Vu les mouvements de prix du bitcoin, les investisseurs pourraient se tourner vers l'ethereum », estime Edward Moya, analyste chez Oanda, dans une note. 

Contrairement au bitcoin, l'ethereum n'a pas renoué avec ses plus hauts historiques, mais la deuxième des cryptomonnaies en terme de capitalisation a vu son prix grimper de 70% sur les 30 derniers jours, à plus de 1.000 dollars. 


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.