L'UE veut muscler sa défense deux ans après l'invasion russe de l'Ukraine

Face à la menace russe, la Commission européenne veut muscler les capacités de défense sur le continent (Photo, AFP).
Face à la menace russe, la Commission européenne veut muscler les capacités de défense sur le continent (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 05 mars 2024

L'UE veut muscler sa défense deux ans après l'invasion russe de l'Ukraine

  • «La menace d'une guerre n'est peut-être pas imminente mais elle n'est pas impossible», a plaidé la semaine dernière Ursula von der Leyen
  • La guerre en Ukraine a contraint Bruxelles à innover et la stratégie européenne de défense, que doit présenter mardi le commissaire européen Thierry Breton

BRUXELLES: Face à la menace russe, la Commission européenne veut muscler les capacités de défense sur le continent. Bruxelles propose mardi de financer une partie des achats d'armes décidés en commun par les 27, comme cela a déjà été fait pour les munitions.

"La menace d'une guerre n'est peut-être pas imminente mais elle n'est pas impossible", a plaidé la semaine dernière à Strasbourg la présidente de l'exécutif européen Ursula von der Leyen, appelant les Européens à se "réveiller de toute urgence".

Il est donc essentiel, a-t-elle insisté, de "reconstruire (...) et de moderniser les forces armées des 27", après des décennies de coupes budgétaires dans le sillage de la fin de l'Union soviétique au début des années 1990.

La guerre en Ukraine a contraint Bruxelles à innover et la stratégie européenne de défense, que doit présenter mardi le commissaire européen Thierry Breton, s'inspire de certains des mécanismes mis en place dans l'urgence, dont le programme Asap d'achats de munitions.

Ce programme va permettre, selon Thierry Breton, de porter à deux millions d'obus la capacité annuelle de production européenne en 2025, contre moins du quart de ce nombre avant l'invasion russe de l'Ukraine déclenchée le 24 février 2022.

"Nous le faisons dans les munitions d'artillerie, nous devons désormais le faire sur l'ensemble des équipements nécessaires à notre sécurité", a plaidé l'ancien ministre français.

La Commission européenne propose donc de favoriser les acquisitions en commun d'armes, produites dans l'Union européenne. Car depuis l'invasion de février 2022, près de 70% des armements achetés par les Européens pour aider Kiev proviennent des Etats-Unis, a souligné un responsable européen sous couvert d'anonymat.

Rattraper le retard

Le but est de rattraper le retard et de rendre l'industrie européenne aussi compétitive que sa rivale américaine. Bruxelles va donc proposer aux 27 un "mécanisme européen" de ventes d'armes proche du modèle américain.

Elle suggère ainsi la création d'un "catalogue unique" après avoir constaté que les Etats membres ne savent pas vraiment qui fait quoi dans l'Europe de la défense, fait valoir ce responsable européen.

Autre problème, les Etats-Unis disposent d'une réserve stratégique d'armements leur permettant de répondre à une demande urgente. En clair, ils fabriquent un peu plus que ce que le contrat d'armement prévoit afin de constituer ce stock mobilisable très rapidement si nécessaire et sans appel d'offres.

L'idée est qu'à terme les Européens fassent la même chose en se regroupant à cinq ou six pour constituer une réserve dans un équipement spécifique, afin de rendre les industriels européens aussi réactifs que leurs rivaux américains.

Ensuite, il faut donner de la visibilité aux industriels européens en favorisant des commandes fermes sur le long terme, a encore expliqué ce responsable européen.

L'idée serait de reproduire ce qui a été fait pendant la Covid avec les vaccins, c'est-à-dire un contrat-cadre, par lequel la Commission avance l'argent, permettant aux Etats membres de relancer leur industrie afin de répondre à ce contrat, selon ce même responsable.

A plus long terme, la Commission veut aussi participer au lancement de grands projets européens de défense dans des domaines comme le cyber, l'espace et la protection des fonds marins après les sabotages de gazoducs en mer Baltique en septembre 2022.

Cet ensemble de "décisions audacieuses", selon Mme von der Leyen, va rendre nécessaire une "ambition budgétaire adéquate", a prévenu Thierry Breton, qui la chiffre à environ 100 milliards d'euros.

Certains Etats membres, dont la France, suggèrent de lancer un emprunt européen au même titre que celui mis en œuvre face à la menace de la Covid. Mais pour d'autres Etats, comme l'Allemagne, c'est loin d'être indispensable.

Pour contourner cet écueil, Mme von der Leyen suggère d'utiliser les bénéfices exceptionnels tirés des avoirs russes gelés en Europe, soit une somme pouvant atteindre 50 milliards d'euros, selon l'envoyé spécial de la Grèce pour l'Ukraine, Spiros Lampridis.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.