Malgré la manne pétrolière, la dégringolade du pouvoir d'achat des Libyens

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Publié le Jeudi 07 mars 2024

Malgré la manne pétrolière, la dégringolade du pouvoir d'achat des Libyens

  • Principal motif de la chute du pouvoir d'achat: une flambée des prix des biens de consommation courante due à une dévaluation du dinar libyen
  • La dévaluation du dinar sur le marché parallèle et une pénurie de liquidités dans les banques découlent en grande partie de décisions de la Banque centrale de Libye

TRIPOLI: Dans les supermarchés de Tripoli, certains clients comparent le prix des huiles ou des pâtes, d'autres délaissent la viande, trop chère. Le pouvoir d'achat des Libyens s'est effondré en raison d'une dévaluation de la monnaie et de salaires versés en retard malgré d'importants revenus pétroliers.

"La Libye connaît une situation critique avec la hausse des prix et une dévaluation de la monnaie avec un impact majeur sur le pouvoir d'achat des citoyens de plus en plus incapables de se procurer des produits de base", explique à l'AFP Aboubaker al-Tour, analyste économique.

"C'est difficile, toutes classes confondues, sauf les plus riches", souligne-t-il, évoquant aussi de nombreuses fermetures de PME et des licenciements.

A la sortie des magasins, les chariots ne sont plus aussi remplis qu'il y a quelques mois, les familles limitant leurs dépenses, même à l'approche du mois de jeûne du ramadan, qui commence le 10 ou 11 mars, marqué habituellement par une frénésie d'achats.

Principal motif de la chute du pouvoir d'achat: une flambée des prix des biens de consommation courante -- massivement importés en Libye -- due à une dévaluation du dinar libyen tombé actuellement à 7,5 dinars pour un dollar sur le marché parallèle contre 5 dinars pour un dollar jusqu'à récemment (et un taux officiel de 4,8 dinars).

La Libye peine à se relever du chaos provoqué par la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 à la suite d'une révolte populaire appuyée par l'Otan, et est divisée entre deux camps rivaux, respectivement basés dans l'ouest à Tripoli, et dans l'est à Benghazi, avec deux gouvernements parallèles.

Le chef de l'exécutif de Tripoli, reconnu par l'ONU, Abdelhamid Dbeibah, a assuré mardi, après un conseil des ministres, que son gouvernement "partageait les préoccupations des Libyens" et était "déterminé à ramener le dinar au niveau d'avant", évoquant "des complots ourdis pour exploiter les difficultés des gens", afin de "maintenir l'instabilité" dans le pays.

En réalité, la dévaluation du dinar sur le marché parallèle et une pénurie de liquidités dans les banques découlent en grande partie de décisions de la Banque centrale de Libye (BCL), selon des experts.

La BCL a notamment restreint les lettres de crédit à l'importation -- seul moyen légal pour un importateur voulant se procurer des produits en devises étrangères --  à l'achat à l'étranger de médicaments et de produits alimentaires. Ce qui a obligé les importateurs de voitures, machine-outils ou matériel de construction à se tourner vers le marché parallèle pour trouver des devises.

Facteur aggravant: la BCL a également fortement réduit le plafond pour l'achat de devises au taux officiel, passé de 10.000 dollars à 4.000 dollars, par personne et par an.

Retraités très touchés 

Le pouvoir d'achat des ménages s'est écroulé aussi parce que les prix de denrées de base comme les pâtes, le riz, le sucre ou la farine, naguère largement subventionnés, sont désormais indexés sur le niveau du dollar sur le marché parallèle.

Forte des réserves d'hydrocarbures les plus abondantes du continent, la Libye ne manque pourtant pas de ressources avec environ 20 milliards de dollars par an de recettes nettes des exportations de pétrole et gaz, qui représentent environ 95% des revenus de l'Etat.

Plus de la moitié de ces fonds financent les salaires d'un Etat-providence qui emploie plus de 2,3 millions de fonctionnaires sur 7 millions d'habitants, selon des données officielles. Le reste de la manne pétrolière doit aussi couvrir les besoins des deux exécutifs parallèles, y compris celui de l'est, région sous contrôle du maréchal Khalifa Haftar.

Ces derniers temps, les salaires et pensions de retraite sont versés avec plusieurs mois de retard.

Ce sont "les retraités qui souffrent le plus", estime Mohamad al-Werfalli, un retraité de 65 ans, interrogé par l'AFP pendant que son épouse termine ses courses dans un hypermarché du centre de Tripoli.

"Nos pensions ont baissé en valeur, surtout pour les fonctionnaires" qui "passent (aussi) leur temps à attendre que les retraites soient versées", assure-t-il.

Pour Mohamad al-Wehechi, 29 ans, qui travaille à son compte, viandes, volailles et autres produits sont devenus tellement chers "qu'on doit se contenter du minimum et se nourrir au jour le jour".

"Avec un salaire de 700 dinars (environ 135 euros au taux officiel), on va bientôt devoir se passer de viandes", ajoute-il.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.