Près de 30 pays à une réunion de soutien à Kiev organisée par Paris

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours à l'ouverture d'une conférence de soutien à l'Ukraine avec des dirigeants européens et des représentants de gouvernements au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 février 2024. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours à l'ouverture d'une conférence de soutien à l'Ukraine avec des dirigeants européens et des représentants de gouvernements au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 26 février 2024. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 08 mars 2024

Près de 30 pays à une réunion de soutien à Kiev organisée par Paris

  • L'Ukraine, des Etats membres de l'Union européenne, les Etats-Unis et le Canada y sont notamment représentés
  • 21 pays le sont par leur ministre des Affaires étrangères et/ou leur ministre de la Défense

PARIS: Vingt-huit pays ont participé jeudi à une réunion de suivi consacrée au soutien à l'Ukraine, organisée par la France avec l'objectif de faire davantage et mieux pour mettre la Russie en échec.

L'Ukraine, plusieurs Etats membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et le Canada étaient représentés à cette rencontre ministérielle en visioconférence, a précisé jeudi soir le ministère français des Armées dans un communiqué.

La réunion a duré près de trois heures, a-t-on appris auprès de deux sources diplomatiques européennes.

Il y a un "sursaut collectif et un sentiment d'urgence qu'il faut faire plus, faire mieux, faire autrement pour l'Ukraine", avait expliqué une source diplomatique française peu avant le début de la visioconférence.

Cette rencontre a fait suite à la réunion internationale de soutien à l'Ukraine qui s'est déroulée à Paris le 26 février, à l'initiative du président français Emmanuel Macron.

Une réunion de travail

"C'est une réunion de travail qui s'inscrit dans la dynamique créée par la conférence du 26 février pour opérationnaliser ces sujets", a dit la source diplomatique française.

Il y a aussi un travail pédagogique à effectuer auprès des opinions publiques, a souligné une autre source diplomatique.

"Il y a un travail d'explication très important sur les conséquences que cela provoque en termes de sécurité, de conséquences en termes de marché agricole, de conséquences migratoires et autres", a-t-elle noté, observant que l'opinion publique était à "un moment de bascule".

Parmi les participants, les ministres ukrainiens des Affaires étrangères Dmytro Kouleba et de la Défense Roustem Oumerov, le chef de la diplomatie polonaise, le ministre italien de la Défense tandis que l'Allemagne était représentée par un secrétaire d'Etat, selon la même source.

Dans une Tribune parue dans le journal Le Monde jeudi, le chef de la diplomatie ukrainienne rappelle que "jamais l'Ukraine n'a demandé l'envoi de troupes étrangères pour combattre à ses côtés". "Nous avons toujours eu confiance en nos combattants", a-t-il ajouté.

Mais il a déploré "les multiples déclarations, hâtives, pour écarter le scénario d'un envoi de troupes en Ukraine" qui portent un coup, selon lui, à la sécurité européenne.

"Ne nous méprenons pas : Poutine a senti que la guerre inspirait une peur primaire aux Européens et il en a pris bonne note", a-t-il fait remarquer.

 

Macron accroît "l'implication" de la France dans le conflit en Ukraine, estime le Kremlin

Le Kremlin a estimé jeudi que le président Emmanuel Macron augmentait "l'implication" de la France dans le conflit en Ukraine depuis qu'il a dit ne pas exclure l'envoi de troupes occidentales sur place, une éventualité rejetée par la plupart de ses alliés.

"M. Macron est convaincu de sa politique consistant à vouloir infliger une défaite stratégique à notre pays et il continue d'augmenter le niveau d'implication directe de la France" en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, dans une vidéo diffusée sur Telegram par un journaliste russe.

M. Peskov a néanmoins souligné le caractère "contradictoire" des déclarations faites à Paris à ce sujet depuis les premiers propos d'Emmanuel Macron le 26 février, lorsque le président français avait dit "ne pas exclure" que des militaires occidentaux soient envoyés en Ukraine à l'avenir.

Ces premières déclarations avaient suscité l'émoi des alliés de la France au sein de l'Otan, qui ont pour la plupart immédiatement rejeté une telle éventualité.

Malgré la controverse, M. Macron avait ensuite assuré que tous les mots qu'il employait étaient "pesés" et "mesurés", affirmant dans le même temps refuser toute "logique d'escalade" avec Moscou.

Mardi, il a appelé les alliés de l'Ukraine à "ne pas être lâches" face à une Russie "devenue inarrêtable" et jeudi, en recevant les chefs de partis français pour clarifier ses prises de position, il a souligné que le soutien de Paris à Kiev n'avait "aucune limite" ni "ligne rouge".

L'ex-président et actuel numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev, un habitué des déclarations farouchement antioccidentales, a renchéri en disant que les propos de M. Macron signifiaient que la Russie n'avait "plus de lignes rouges en ce qui concerne la France".

"Tout est permis face à l'ennemi", a-t-il lancé sur X, recourant à une citation en latin.

 

"Ce sera au tour de vos soldats" 

La France insiste depuis des mois sur la nécessité de redoubler d'efforts concernant le soutien à l'Ukraine pour mettre en échec la Russie.

Au cours de la réunion du 26 février, Emmanuel Macron avait suscité une intense polémique en refusant d'exclure l'option d'un envoi de militaires occidentaux en Ukraine à l'avenir.

En France aussi, l'éventualité d'une présence militaire sur le terrain a mis en lumière les clivages de la classe politique.

Outre l'Ukraine, Paris entend soutenir les pays d'Europe centrale et orientale fragilisés par ce conflit.

Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné se rendra ainsi vendredi en Lituanie, à Vilnius, pour une rencontre avec ses homologues des pays baltes ainsi qu'avec Dmytro Kouleba.

"Toutes les capitales européennes doivent comprendre cette vérité simple et dure à la fois, que l'on semble déjà avoir comprise à Paris : soit nos alliés (...) aident pleinement les soldats ukrainiens dans leurs batailles pour défendre les villes et les villages d'Ukraine, soit, un jour, ce sera au tour de vos soldats de sacrifier leurs vies dans des batailles pour défendre les villes et les villages des pays d’Europe centrale d'abord et du reste de l'Europe ensuite", a estimé le ministre ukrainien dans sa tribune.

La semaine dernière, Berlin avait catégoriquement exclu d'envoyer des militaires sur le sol ukrainien.


La BBC va "se défendre" face à la plainte en diffamation à 10 milliards de dollars de Trump

Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump poursuit la BBC pour diffamation et pratiques trompeuses, réclamant jusqu’à 10 milliards $ après un montage contesté de son discours du 6 janvier 2021
  • L’affaire secoue l’audiovisuel public britannique : démissions à la tête de la BBC, lettre d’excuses envoyée à Trump, et réexamen annoncé de la charte royale

LONDRES: La BBC a assuré mardi qu'elle allait "se défendre" contre la plainte en diffamation du président américain Donald Trump, qui réclame 10 milliards de dollars au groupe audiovisuel public britannique pour un montage vidéo contesté de l'un de ses discours.

La plainte, déposée lundi devant un tribunal fédéral à Miami par le président américain et consultée par l'AFP, demande "des dommages et intérêts d'un montant minimum de 5 milliards de dollars" pour chacun des deux chefs d'accusation: diffamation et violation d'une loi de Floride sur les pratiques commerciales trompeuses et déloyales.

"Ils ont littéralement mis des mots dans ma bouche", s'est plaint le milliardaire de 79 ans, lundi devant la presse.

"Nous allons nous défendre dans cette affaire", a répondu un porte-parole de la BBC mardi matin, sans faire davantage de commentaire sur la procédure.

Le groupe audiovisuel britannique, dont l'audience et la réputation dépassent les frontières du Royaume-Uni, est dans la tourmente depuis des révélations sur son magazine phare d'information "Panorama".

Ce dernier a diffusé, juste avant la présidentielle américaine de 2024, des extraits distincts d'un discours de Donald Trump du 6 janvier 2021, montés de telle façon que le républicain semble appeler explicitement ses partisans à attaquer le Capitole à Washington.

Des centaines de ses partisans, chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale, avaient pris d'assaut ce jour-là le sanctuaire de la démocratie américaine, pour tenter d'y empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden.

"La BBC, autrefois respectée et aujourd'hui discréditée, a diffamé le président Trump en modifiant intentionnellement, malicieusement et de manière trompeuse son discours dans le but flagrant d'interférer dans l'élection présidentielle de 2024", a dénoncé lundi un porte-parole des avocats du républicain contacté par l'AFP.

"La BBC a depuis longtemps l'habitude de tromper son public dans sa couverture du président Trump, au service de son programme politique de gauche", a-t-il ajouté.

- Lettre d'excuses -

Au Royaume-Uni, la controverse a relancé le brûlant débat sur le fonctionnement de l'audiovisuel public et son impartialité, alors que le groupe a déjà été bousculé ces dernières années par plusieurs polémiques et scandales.

L'affaire a poussé à la démission son directeur général Tim Davie et la patronne de BBC News Deborah Turness.

Le président de la BBC Samir Shah a pour sa part envoyé une lettre d'excuses à Donald Trump et la BBC a indiqué "regretter sincèrement la façon dont les images ont été montées" mais contesté "fermement qu'il y ait une base légale pour une plainte en diffamation".

Le groupe audiovisuel a "été très clair sur le fait qu'il n'y a pas matière à répondre à l'accusation de M. Trump en ce qui concerne la diffamation. Je pense qu'il est juste que la BBC reste ferme sur ce point", a soutenu mardi matin le secrétaire d'Etat britannique à la Santé Stephen Kinnock, sur Sky News.

Le gouvernement a également annoncé mardi le début du réexamen de la charte royale de la BBC, un processus qui a lieu tous les dix ans, pour éventuellement faire évoluer sa gouvernance, son financement ou ses obligations envers le public britannique.

La plainte de Donald Trump estime que, malgré ses excuses, la BBC "n'a manifesté ni véritables remords pour ses agissements ni entrepris de réformes institutionnelles significatives afin d'empêcher de futurs abus journalistiques".

Le président américain a lancé ou menacé de lancer des plaintes contre plusieurs groupes de médias aux Etats-Unis, dont certains ont dû verser d'importantes sommes pour mettre fin aux poursuites.

Depuis son retour au pouvoir, il a fait entrer à la Maison Blanche de nombreux créateurs de contenus et influenceurs qui lui sont favorables, tout en multipliant les insultes contre des journalistes issus de médias traditionnels.

L'un de ces nouveaux venus invités par le gouvernement Trump est la chaîne conservatrice britannique GB News, proche du chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.