Comment le passage de l'Arabie saoudite à des carburants plus propres sera bénéfique pour la santé publique et la qualité de l'air

L’Arabie saoudite contribue à accélérer la transition mondiale vers une économie à faibles émissions de carbone, tout en soutenant un développement durable sur le plan environnemental. (Photo, Commission royale pour la ville de Riyad)
L’Arabie saoudite contribue à accélérer la transition mondiale vers une économie à faibles émissions de carbone, tout en soutenant un développement durable sur le plan environnemental. (Photo, Commission royale pour la ville de Riyad)
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Publié le Dimanche 10 mars 2024

Comment le passage de l'Arabie saoudite à des carburants plus propres sera bénéfique pour la santé publique et la qualité de l'air

  • Le ministère saoudien de l'Énergie a récemment annoncé le déploiement à l’échelle nationale de l'essence et du diesel Euro 5, plus propres
  • Les carburants plus propres produisent moins de dioxyde de carbone, ce qui aide le pays à réduire ses émissions et à atteindre son objectif de zéro émission nette

RIYAD: Dans une ère de sensibilisation croissante à l’environnement, l’Arabie saoudite est bien partie pour équilibrer son empreinte carbone en luttant contre la pollution atmosphérique et en réduisant les émissions toxiques causées par le secteur des transports.

Le mois dernier, l’Arabie saoudite a fait un grand pas en avant en matière de pratiques durables lorsque le ministère de l'Énergie a annoncé l'introduction sur le marché national du diesel et de l'essence aux normes Euro 5, qui constituent des alternatives plus propres aux carburants actuels.

Cette initiative témoigne de l'engagement de l'Arabie saoudite à promouvoir un avenir plus vert et à améliorer la qualité de l'air dans le Royaume.

Le ministère saoudien de l'Énergie a annoncé l'introduction sur le marché intérieur du diesel et de l'essence aux normes Euro 5, qui constituent des alternatives plus propres aux carburants actuels. (Photo, AN/Archives)
Le ministère saoudien de l'Énergie a annoncé l'introduction sur le marché intérieur du diesel et de l'essence aux normes Euro 5, qui constituent des alternatives plus propres aux carburants actuels. (Photo, AN/Archives)

Conforme aux objectifs écologiques de la Vision 2030, son objectif est de réduire les émissions de carbone de 278 millions de tonnes par an d'ici à la fin de la décennie, ouvrant ainsi la voie à Zéro émission nette d'ici à 2060.

«C'est la nouvelle la plus encourageante pour l'adoption des énergies propres», a déclaré à Arab News, Abdelaziz Almizani, responsable de la durabilité des énergies renouvelables et de l'économie circulaire à la Commission royale pour la ville de Riyad.

La combustion d'un seul gallon (3,8 litres) d'essence produit 8 887 grammes de dioxyde de carbone, tandis qu'un gallon de diesel émet 10 180 grammes de dioxyde de carbone, selon l'Agence américaine de protection de l'environnement. Le lancement de la norme Euro 5 en Arabie saoudite devrait entraîner une réduction importante de la pollution atmosphérique.

Le Royaume a déjà adopté un carburant aviation durable. En étendant son utilisation de carburants plus propres à d'autres modes de transport, l'Arabie saoudite joue un rôle proactif dans la lutte contre les problèmes climatiques mondiaux.

Avec environ 15 millions de voitures immatriculées sur les routes, la transition vers des carburants plus propres offrira des avantages significatifs pour l'environnement et la santé publique.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, la pollution atmosphérique peut être à l'origine de divers problèmes de santé, notamment les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les cardiopathies ischémiques et le cancer du poumon. Les carburants propres contiennent moins de soufre, ce qui réduit les principaux facteurs de pollution atmosphérique tels que le dioxyde de soufre et l'oxyde d'azote.

En adoptant des carburants plus propres, le pays vise à améliorer la qualité de l'air, à protéger la santé publique et à promouvoir un mode de vie durable pour les générations à venir.

LE SAVIEZ-VOUS?

- L'inhalation de petites quantités de vapeurs d'essence et de diesel peut provoquer une irritation du nez, des problèmes respiratoires et des vertiges, selon le ministère de la Santé de Virginie.

- La norme Euro 5 produit 50 fois moins de rejets de carbone que l'essence et le diesel ordinaires.

- L'Arabie saoudite a pour objectif de créer OXAGON, une ville industrielle 100% durable, avec zéro émission.

 

Cette démarche démontre également l'engagement de l'Arabie saoudite à respecter ses obligations dans le cadre des pactes climatiques internationaux tels que l'Accord de Paris.

En outre, l'évolution du Royaume vers des carburants propres pourrait refaçonner le paysage énergétique mondial.

En tant que l’un des plus grands producteurs de pétrole au monde, l’engagement de l’Arabie saoudite envers des carburants plus propres envoie un message fort aux autres pays producteurs de pétrole qu’ils peuvent s’adapter et adopter des pratiques durables.

L'Arabie saoudite s'efforce de devenir l'un des plus grands producteurs mondiaux d'énergie propre, notamment d'hydrogène vert, d'énergie solaire, d'énergie éolienne et d'énergie nucléaire. (Photo, Ministère de l’énergie)
L'Arabie saoudite s'efforce de devenir l'un des plus grands producteurs mondiaux d'énergie propre, notamment d'hydrogène vert, d'énergie solaire, d'énergie éolienne et d'énergie nucléaire. (Photo, Ministère de l’énergie)

En fournissant cette inspiration, le Royaume contribue à accélérer la transition mondiale vers une économie à faible émission de carbone, tout en soutenant un développement durable sur le plan environnemental.

Bien que le lancement de l'essence et du diesel propres soit une étape importante, l'Arabie saoudite adopte une approche graduelle dans sa transition vers des sources d'énergie entièrement renouvelables.

Dans un entretien accordé le mois dernier au bulletin trimestriel de l'Association saoudienne pour l'économie de l'énergie, le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a déclaré qu'il était peu probable que les besoins en combustibles fossiles diminuent de sitôt.

Malgré cela, l'Arabie saoudite s'efforce de devenir l'un des plus grands producteurs mondiaux d'énergie propre, notamment d'hydrogène vert, d'énergie solaire, d'énergie éolienne et d'énergie nucléaire.

NEOM, la ville intelligente futuriste actuellement en construction dans le nord-ouest du Royaume, accueillera bientôt la plus grande usine d'hydrogène vert du monde. (Photo fournie)
NEOM, la ville intelligente futuriste actuellement en construction dans le nord-ouest du Royaume, accueillera bientôt la plus grande usine d'hydrogène vert du monde. (Photo fournie)

Comme prévu pour NEOM, OXAGON, une ville industrielle intelligente à zéro émission, sera alimentée à 100% par des énergies renouvelables. La ville comprendra un centre de recherche axé sur les questions de durabilité environnementale.

OXAGON, une ville industrielle intelligente à zéro émission, qui sera alimentée à 100% par des énergies renouvelables. (Photo fournie)
OXAGON, une ville industrielle intelligente à zéro émission, qui sera alimentée à 100% par des énergies renouvelables. (Photo fournie)

Outre l'engagement du gouvernement à neutraliser la concentration de carbone dans l'air et à promouvoir les énergies propres, l'Arabie saoudite est également à l'avant-garde de l'éducation et de la sensibilisation aux problèmes environnementaux actuels.

«Nous devons commencer par nous-mêmes, en tant que leaders de la durabilité», a insisté Almizani, soulignant l'importance de commencer au niveau local et de penser au niveau mondial.

«Au début, je devrais sensibiliser ma famille et mes proches. Ensuite, le public reconnaîtra l'adaptation de ma famille et de mon réseau. Je peux également en parler dans les médias et les journaux», a-t-il expliqué.

L'Arabie saoudite a lancé plusieurs projets visant à renforcer la sensibilisation à l'environnement, en particulier chez les jeunes.

L'année dernière, la réserve royale du roi Abdelaziz a mis en œuvre l'initiative «School Reserve» dans cinq complexes éducatifs, dans le but de motiver plus de 500 étudiants à se porter volontaires pour des programmes de sensibilisation à l'environnement.

L'initiative verte de l'Arabie saoudite pour le Moyen-Orient prévoit de planter 50 milliards d'arbres dans la région. (Photo fournie)
L'initiative verte de l'Arabie saoudite pour le Moyen-Orient prévoit de planter 50 milliards d'arbres dans la région. (Photo fournie)

Au-delà des frontières de l'Arabie saoudite, l'Initiative verte pour le Moyen-Orient, lancée en 2021, vise à lutter contre les effets du changement climatique dans l'ensemble de la région.

Certains de ses projets comprennent la plantation de 50 milliards d’arbres à travers le Moyen-Orient et le soutien de plans visant à éliminer 670 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone.

Ce faisant, l'Arabie saoudite contribue à l'effort mondial de lutte contre le changement climatique, à la protection de l'environnement et se positionne comme un futur leader dans le secteur des énergies renouvelables.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com   

 


Selon le ministre saoudien des Affaires étrangères, une solution à deux États est le seul moyen pour éviter la guerre

 Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, assiste à la réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad, le 28 avril 2024. (AFP)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, assiste à la réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad, le 28 avril 2024. (AFP)
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  • Le prince Faisal a affirmé que le Royaume ferait tout ce qui était en son pouvoir pour avancer vers une solution à deux États
  • Il a ajouté qu’il espérait que la communauté internationale ferait le bon choix et transformerait ces objectifs en réalité

RIYAD: Seul un véritable engagement en faveur d’une solution à deux États au conflit israélo-palestinien peut empêcher la répétition de la guerre à Gaza: c’est ce qu’a déclaré dimanche le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane.

«Nous autres, dans la région, n’allons pas nous uniquement concentrer sur le règlement de la crise du moment. Nous allons déployer les efforts nécessaires pour tenter de résoudre le problème plus vaste dans le contexte de Gaza. Il s’agit d’un véritable engagement en faveur d’une solution à deux États, c’est-à-dire une voie crédible et irréversible vers un État palestinien», a-t-il affirmé lors de la réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad.

«C’est la seule solution raisonnable et crédible pour éviter de replonger dans la même situation d’ici à deux, trois ou quatre ans.»

Il a ajouté qu’il appartenait à la communauté internationale, en particulier aux pays qui ont le plus d’influence, et au Conseil de sécurité de l’ONU, d’aider à mettre en œuvre la solution.

«Il est bon de savoir que la plupart de nos partenaires et la communauté internationale soutiennent cette notion. Il faut désormais que ces objectifs deviennent réalité.»

«Nous devons traduire ces paroles en mesures concrètes. Et cela ne peut être laissé aux belligérants. Nous – la communauté internationale, et en particulier les pays qui ont le plus d’influence, le plus d’impact, ainsi que le Conseil de sécurité – devons intervenir», a-t-il soutenu.

Le ministre des Affaires étrangères du Sri Lanka, Ali Sabry, a fait écho à l’appel du prince Faisal et il a fait savoir que le conflit israélo-palestinien ne serait pas résolu tant qu’une solution à deux États n’entrerait pas en vigueur.

«J’ai toujours défendu la solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien, car là est le problème sous-jacent. Si vous n’œuvrez pas à résoudre ce problème… vous aurez probablement une pause à court terme. Mais la vengeance sera d’autant plus importante. Nous n’en voulons pas. Il faudrait parvenir à une solution une fois pour toutes», a-t-il poursuivi.

Le prince Faisal a déclaré que le Royaume ferait tout ce qui était en son pouvoir pour avancer vers une solution à deux États. Il a ajouté qu’il espérait que la communauté internationale ferait le bon choix et transformerait ces objectifs en réalité.

«Si nous sommes tous d’accord que l’établissement d’un État palestinien et le fait de donner aux Palestiniens leurs droits sont les solutions pour garantir la sécurité, la stabilité et les droits, alors nous devrions tous décider d’investir toutes nos ressources pour faire en sorte que cela se produise.»

«Si nous prenons cette décision, le chemin sera tout tracé, même si certains tenteront de le parsemer d’embûches. Il y a des leviers évidents et d’autres, cachés, qui peuvent nous pousser dans cette direction. Je veux donc garder espoir […] et je sais que nous, en tant que royaume d’Arabie saoudite, ferons tout notre possible pour suivre cette voie.»

«J’espère que, compte tenu de tout ce qui s’est passé, la communauté internationale se joindra à nous. Nous travaillons avec nos partenaires – les Européens, et bien d’autres – pour essayer de traduire cette intention en réalité», a conclu le prince Faisal.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Blinken au Moyen-Orient pour promouvoir une trêve à Gaza

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est accueilli par le directeur du protocole du ministère saoudien des affaires étrangères, Mohammed Al-Ghamdi, lors de sa visite en Arabie saoudite dans le cadre de la dernière initiative diplomatique en faveur de Gaza, à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken est accueilli par le directeur du protocole du ministère saoudien des affaires étrangères, Mohammed Al-Ghamdi, lors de sa visite en Arabie saoudite dans le cadre de la dernière initiative diplomatique en faveur de Gaza, à Riyad, le 29 avril 2024. (AFP).
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  • Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape d'une tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve entre Israël et le Hamas
  • M. Blinken, qui se rendra ensuite en Jordanie et en Israël, rencontrera à Ryad plusieurs de ses homologues des pays du Golfe et d'Europe afin de discuter des plans de reconstruction de la bande de Gaza

RIYAD: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape d'une tournée au Moyen-Orient destinée à promouvoir une trêve entre Israël et le Hamas et l'entrée de plus d'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

M. Blinken, qui se rendra ensuite en Jordanie et en Israël, rencontrera à Ryad plusieurs de ses homologues des pays du Golfe et d'Europe afin de discuter des plans de reconstruction de la bande de Gaza après la guerre, a indiqué un responsable du département d'Etat.

Ces plans pourraient inclure le financement de la reconstruction du territoire palestinien, transformé en champ de ruines par près de sept mois de bombardements et de combats et dont la majorité des habitants ont été déplacés, ou encore le soutien à la mise en place de nouvelles structures de gouvernement pour le "jour d'après" la guerre.

La visite de M. Blinken a lieu à l'occasion d'une réunion spéciale de deux jours, dans la capitale saoudienne, du Forum économique mondial (WEF).

Israël n'est pas représenté à cette réunion, et les négociations sur une trêve à travers une médiation américaine, qatarie et égyptienne, se déroulent ailleurs, au Caire. Mais l'événement entend être "une occasion d'avoir des discussions structurées" avec "des acteurs clés", avait souligné samedi le président du WEF, Borge Brende.

« Nouvelle dynamique »

Il avait aussi fait état d'"une sorte de nouvelle dynamique dans les discussions autour des otages, et (...) d'une sortie possible de l'impasse dans laquelle nous nous trouvons à Gaza".

Depuis le début de la guerre, l'Arabie saoudite travaille avec d'autres pays pour tenter de mettre fin au conflit qui menace d'embraser la région, et de faire dérailler son ambitieux programme de réformes économiques, appelé Vision 2030.

La monarchie du Golfe, premier exportateur de pétrole au monde et poids lourd du monde arabe, mène également des discussions sur un éventuel accord de normalisation avec Israël, accompagné d'un renforcement de son partenariat de sécurité avec Washington.

Une telle normalisation aurait un énorme impact, le royaume saoudien étant le gardien des deux sites les plus sacrés de l'islam. Mais le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre a éloigné cette perspective.

Les Etats-Unis ont cherché à la maintenir en vie pour encourager à la modération le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, opposant de longue date à la création d'un Etat palestinien.

Le département d'Etat américain a indiqué qu'Antony Blinken va "discuter des efforts en cours visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza qui permette la libération des otages". Il "mettra aussi l'accent sur l'importance de prévenir une extension" régionale de la guerre, selon la même source.

Avec l'Egypte et le Qatar, les Etats-Unis tentent depuis des mois de servir de médiateurs à une nouvelle trêve entre Israël et le Hamas, la pression en faveur d'un tel accord allant croissante.

Le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, doit annoncer lundi s'il accepte ou non une proposition israélo-égyptienne pour un cessez-le-feu.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du Hamas le 7 octobre en Israël qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a fait 34.454 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Réponse attendue du Hamas à une offre de trêve à Gaza, avec libération d'otages

Le mouvement islamiste palestinien Hamas donne lundi sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d'otages. (AFP).
Le mouvement islamiste palestinien Hamas donne lundi sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d'otages. (AFP).
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  • Une réunion tripartite doit avoir lieu au Caire entre l'Egypte, le Qatar et le Hamas dont la délégation sera conduite par Khalil al-Hayya, membre de la branche politique du mouvement pour la bande de Gaza
  • Les détails de la proposition israélienne n'ont pas filtré mais d'après le site d'information américain Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de "l'établissement d'un calme durable" à Gaza

JERUSALEM: Le mouvement islamiste palestinien Hamas donne lundi sa réponse à une proposition de trêve dans la guerre avec Israël à Gaza, assiégé et menacé de famine, associée à une libération d'otages.

Une réunion tripartite doit avoir lieu au Caire entre l'Egypte, le Qatar et le Hamas dont la délégation sera conduite par Khalil al-Hayya, membre de la branche politique du mouvement pour la bande de Gaza et très impliqué dans les négociations, a indiqué à l'AFP un haut responsable du Hamas sous couvert d'anonymat.

"L'atmosphère est positive, sauf nouveaux obstacles posés par Israël", a indiqué à l'AFP un responsable du mouvement islamiste qui a requis l'anonymat. "Aucun problème majeur n'est soulevé dans les observations et demandes que soumettra le Hamas au sujet du contenu de la proposition" lors de cette réunion, a-t-il ajouté.

Il s'agit d'une proposition élaborée par l'Egypte et amendée par Israël. Elle avait été présentée en réponse au Hamas qui, mi-avril, insistait sur un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, une hypothèse qu'Israël refuse d'envisager.

Les détails de la proposition israélienne n'ont pas filtré mais d'après le site d'information américain Axios, qui cite des responsables israéliens, elle inclut la volonté de discuter de "l'établissement d'un calme durable" à Gaza.

La rencontre au Caire intervient près de sept mois après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre.

L'Egypte, le Qatar et les Etats-Unis tentent, jusqu'ici en vain, de convaincre les deux belligérants de cesser les combats. Fin novembre, une trêve d'une semaine avait toutefois permis la libération de 80 otages retenus par le Hamas contre 240 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.

« Catastrophe »

La pression interne sur le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne cesse de s'accentuer, à l'image d'une nouvelle manifestation, samedi soir, qui a rassemblé à Tel Aviv des milliers de personnes pour exiger la libération des otages enlevés le 7 octobre.

Ce jour-là, des commandos du Hamas ont mené une attaque sans précédent sur Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son offensive à Gaza a fait 34.454 morts, majoritairement des civils, selon un nouveau bilan dimanche du ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans le territoire.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est attendu cette semaine en Israël, où il s'était rendu pour la dernière fois en mars, ainsi qu'en Jordanie, a annoncé le Département d'Etat américain dimanche.

En tournée au Moyen-Orient pour promouvoir une trêve, M. Blinken est arrivé lundi en Arabie saoudite, où se tient une réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) au sujet du conflit.

Dimanche, lors de ce sommet de deux jours rassemblant de hauts dirigeants arabes et occidentaux à Ryad, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhane, a affirmé que "la situation à Gaza est manifestement une catastrophe à tous points de vue, humanitaire, mais aussi un échec total du système politique existant à faire face à la crise".

Invité à l'événement, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a appelé Washington à empêcher l'offensive terrestre qu'Israël affirme préparer contre la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, déjà régulièrement bombardée, et où s'entassent un million et demi de Palestiniens, principalement des déplacés.

"L'Amérique est le seul pays capable d'empêcher Israël de commettre ce crime", a déclaré M. Abbas, selon lequel une telle opération, annoncée par les responsables israéliens, serait "le plus grand désastre de l'histoire du peuple palestinien".

"S'il y a un accord (de trêve), nous suspendrons l'opération à Rafah", a cependant déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, samedi à la chaîne israélienne N12.

"La libération des otages est une priorité fondamentale pour nous", a-t-il ajouté. "S'il y a une possibilité de conclure un accord, nous le ferons."

Dans la nuit de dimanche à lundi, trois frappes israéliennes à Rafah ont tué 16 personnes, ont indiqué des sources hospitalières à l'AFP. Deux autres frappes ont fait sept morts à Gaza-ville (centre), d'après l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.

L'armée israélienne a indiqué dimanche avoir frappé "des dizaines de cibles terroristes" dans le centre de Gaza. Et tout au long de la journée de samedi, la marine israélienne a visé des cibles du Hamas et fourni un appui au troupes déployées dans le centre du territoire, a indiqué l'armée dimanche.

Jetée en construction 

Outre les destructions et le lourd bilan humain, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien où vivent 2,4 millions de personnes. Strictement contrôlée par Israël, l'aide humanitaire entre au compte-gouttes.

"Nous devons nous débrouiller avec ce que nous recevons comme aide et conserves", déplore à Rafah Mohamad Sarhan, un déplacé de 48 ans, exprimant le souhait de voir "la guerre s'arrêter et nos souffrances cesser".

Face aux retards et blocages d'Israël concernant la livraison par voie terrestre d'aide humanitaire à Gaza, le président des Etats-Unis Joe Biden avait annoncé début mars la construction d'un port artificiel.

La jetée en construction à Gaza devrait permettre d'ici "deux à trois semaines" d'acheminer davantage d'aide mais "rien ne peut remplacer les routes terrestres et les camions qui entrent" à Gaza, a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain John Kirby dimanche.

Lors d'un échange téléphonique dimanche, MM. Biden et Netanyahu ont, dans ce domaine, "discuté d'une augmentation de l'acheminement de l'aide humanitaire" à Gaza, "notamment via des préparatifs pour l'ouverture cette semaine de nouveaux points de passage dans le nord" du territoire côtier, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Joe Biden a insisté "sur la nécessité de progrès durables et amplifiés en totale coordination avec les organisations humanitaires".

L'armée israélienne a indiqué samedi que 25.000 camions d'aide humanitaire étaient entrés dans Gaza depuis le 7 octobre. Le bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), avance, lui, le chiffre de 23.000 camions.

En mer Rouge, les forces américaines ont abattu dimanche cinq drones aériens qui présentaient une "menace imminente" pour la navigation marchande, d'après le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient.

Les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, qui contrôlent de larges pans du Yémen et soutiennent le Hamas, mènent depuis novembre des attaques contre des navires qu'ils estiment liés à Israël.