Pakistan: Asif Ali Zardari élu president pour la deuxième fois

Asif Ali Zardari (Photo, AFP).
Asif Ali Zardari (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 09 mars 2024

Pakistan: Asif Ali Zardari élu president pour la deuxième fois

  • Asif Ali Zardari, l'époux de la défunte Benazir Bhutto, a été élu samedi président du Pakistan, retrouvant une fonction essentiellement honorifique qu'il avait déjà occupée entre 2008 et 2013
  • Il a reçu 411 voix contre 181 en faveur du candidat soutenu par l'opposition, lors d'un vote du collège électoral

ISLAMABAD: Asif Ali Zardari, l'époux de la défunte Benazir Bhutto, a été élu samedi président du Pakistan, retrouvant une fonction essentiellement honorifique qu'il avait déjà occupée entre 2008 et 2013, a annoncé la Commission électorale.

Il a reçu 411 voix contre 181 en faveur du candidat soutenu par l'opposition, lors d'un vote du collège électoral, composé des membres des deux chambres du Parlement et des quatre assemblées provinciales.

Son élection à la tête de cette république islamique ne faisait aucun doute, car elle entrait dans le cadre d'un pacte scellé à l'issue des élections législatives et provinciales du 8 février, entachées de graves accusations de fraudes.

Le Parti du peuple pakistanais (PPP), qu'il dirige avec son fils Bilawal Bhutto Zardari, a conclu un accord de coalition avec son rival historique, la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de Shehbaz Sharif.

Conformément à cet accord, Shehbaz Sharif a été élu le 3 mars Premier ministre et la présidence était promise à Asif Ali Zardari, 68 ans.

Les candidats indépendants soutenus par le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), le parti de l'ancien Premier ministre Imran Khan, emprisonné depuis août, sont sortis vainqueurs des élections, malgré la répression des autorités à leur égard.

Le PTI a dénoncé des manipulations massives, à l'initiative de la puissante armée, et revendiqué une victoire bien plus large encore. Mais son refus de toute alliance a laissé le champ libre à ses principaux rivaux, qu'il a qualifiés de "voleurs de mandat".

Fonction cérémonielle

Asif Ali Zardari a été l'époux de l'ex-Première ministre Benazir Bhutto, première femme de l'ère moderne à avoir dirigé un pays musulman, assassinée en 2007.

Après sa mort, il était rentré d'exil pour prendre la tête du PPP. Le parti avait remporté les législatives suivantes et il avait été élu président par le Parlement en septembre 2008.

En 2010, il avait fait adopter un amendement constitutionnel transférant une partie des pouvoirs du président à la chambre basse, renforçant donc les prérogatives du Premier ministre.

Ce texte avait rétabli le régime parlementaire classique instauré par la Constitution de 1973, qui prévalait avant les coups d'Etat militaires des généraux Zia-ul-Haq en 1977 et Pervez Musharraf en 1999.

Habile stratège, Asif Ali Zardari avait continué à mener le jeu politique en coulisses et avait réussi à aller au bout de son mandat, la victoire de la PML-N aux législatives de 2013 le poussant ensuite vers la sortie.

Au cours de ce mandat, il avait été critiqué pour son inertie face au risque de faillite économique du pays et soumis à de nombreuses accusations de corruption remontant à l'époque où il était ministre de Benazir Bhutto dans les années 1990.

Pour beaucoup de Pakistanais, en particulier les jeunes, majoritairement favorables à Imran Khan, Asif Ali Zardari, connu de longue date sous le sobriquet de "M. 10%", incarne mieux que quiconque la corruption des classes dirigeantes.

Il succède à Arif Alvi, un proche d'Imran Khan, qui avait été élu en 2018 après la victoire du PTI aux législatives.

Celui-ci a jusqu'au bout cherché à défendre les intérêts du PTI après qu'Imran Khan a été évincé du poste de Premier ministre par une motion de censure en avril 2022, allant même jusqu'à tenter de retarder le début de la présente législature.

Même si sa fonction est avant tout cérémonielle, Asif Ali Zardari devrait exercer une forte influence, au moment où le Pakistan, géant de 240 millions d'habitants doté de l'arme nucléaire, est confronté à une multitude de crises, politique, économique et sécuritaire.

Ce d'autant plus que son parti, qui a accepté de soutenir la PML-N mais apparemment refusé tout poste ministériel, est un partenaire incontournable de toute coalition et tient donc l'avenir du gouvernement de Shehbaz Sharif entre ses mains.


Washington annonce fermer son ambassade à Jérusalem jusqu'à vendredi

Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient. (AFP)
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  • Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit
  • Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances"

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi fermer leur ambassade à Jérusalem pour des raisons de sécurité, au cinquième jour de la confrontation militaire entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations autour d'une possible intervention américaine s'intensifient.

"En raison de la situation sécuritaire et conformément aux directives du commandement du front intérieur israélien, l'ambassade des Etats-Unis à Jérusalem sera fermée de demain (mercredi 18 juin) à vendredi (20 juin)", peut-on lire sur un avis publié sur le site de l'ambassade américaine.

"En raison de la situation sécuritaire actuelle et du conflit en cours entre Israël et l'Iran, l'ambassade des Etats-Unis a demandé à tous les employés du gouvernement américain et aux membres de leur famille de continuer à s'abriter sur place à l'intérieur et à proximité de leur résidence jusqu'à nouvel ordre", ajoute l'avis.

Le département d'Etat a annoncé mardi la mise en place d'une "task force" pour aider les ressortissants américains au Moyen-Orient à se tenir informés de l'évolution du conflit.

Les Etats-Unis déconseillent aux Américains de se rendre notamment en Israël et en Irak et de ne surtout pas voyager en Iran, "quelles que soient les circonstances".

Les Etats-Unis ont déjà réduit les effectifs de leur ambassade en Irak pour des raisons de sécurité et autorisé du personnel non essentiel, ainsi que leurs proches, à quitter ce pays et Israël.

Le président américain Donald Trump a réuni mardi à la Maison Blanche son conseil de sécurité nationale, après avoir appelé à la reddition de l'Iran après l'offensive israélienne visant à détruire le programme nucléaire iranien.


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.