Saudi Aramco annonce un bénéfice net de 121,3 milliards de dollars en 2023, le deuxième plus élevé de son histoire

Ces résultats mettent en évidence la flexibilité opérationnelle, la fiabilité et la base de production rentable uniques d'Aramco, témoignant de l'engagement continu de la société à fournir de la valeur à ses actionnaires. (Shutterstock)
Ces résultats mettent en évidence la flexibilité opérationnelle, la fiabilité et la base de production rentable uniques d'Aramco, témoignant de l'engagement continu de la société à fournir de la valeur à ses actionnaires. (Shutterstock)
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Publié le Dimanche 10 mars 2024

Saudi Aramco annonce un bénéfice net de 121,3 milliards de dollars en 2023, le deuxième plus élevé de son histoire

  • Amin H. Nasser, président-directeur général d'Aramco, a déclaré : « En 2023, nous avons réalisé notre deuxième revenu net le plus élevé.»
  • La société a annoncé le versement d'un dividende total de 97,8 milliards de dollars en 2023, soit une hausse de 30 % par rapport à 2022

RIYAD : Saudi Arabian Oil Co. a annoncé un revenu net de 121,3 milliards de dollars (1 dollar américain = 0,91 euro) dans ses résultats financiers pour l'année 2023, le deuxième plus haut niveau de son histoire. 

Ces résultats mettent en évidence la flexibilité opérationnelle, la fiabilité et la base de production rentable uniques d'Aramco, et démontrent l'engagement continu de la société à fournir de la valeur à ses actionnaires, a-t-elle indiqué dans un communiqué de presse. 

Dans un communiqué de presse, Amin H. Nasser, président-directeur général d'Aramco, a déclaré : « En 2023, nous avons réalisé notre deuxième revenu net le plus élevé. Notre résilience et notre agilité ont contribué à des flux de trésorerie sains et à des niveaux élevés de rentabilité, malgré une toile de fond de vents économiques contraires. Nous avons également fait plaisir à nos actionnaires en augmentant de 30 % en glissement annuel le total des dividendes versés en 2023. » 

En 2023, Aramco a déclaré un revenu net de 121,3 milliards de dollars, en baisse par rapport aux 161,1 milliards de dollars de 2022, ce qui représente le deuxième revenu net le plus élevé de la société à ce jour. La baisse d'une année à l'autre est imputable à la diminution des prix du pétrole brut et des volumes vendus, ainsi qu'à la réduction des marges de raffinage et de produits chimiques. Cette baisse a été partiellement compensée par une réduction des redevances de production, ainsi que par une diminution des impôts sur le revenu et de la zakat au cours de l'année. 

D'autre part, le géant pétrolier public a déclaré un bénéfice net de 27,8 milliards de dollars au quatrième trimestre 2023, s'alignant sur le consensus des analystes, malgré certaines charges hors trésorerie d'environ 1,5 milliard de dollars. 

La société a annoncé le versement d'un dividende total de 97,8 milliards de dollars en 2023, soit une hausse de 30 % par rapport à 2022. 

Aramco a en outre déclaré un dividende de base de 20,3 milliards de dollars pour les trois derniers mois de 2023, qui devrait être versé au cours du dernier trimestre de cette année. En outre, le conseil d'administration de la société a approuvé un dividende lié à la performance de 10,8 milliards de dollars, le troisième de ce type. 

En 2023, les investissements d'Aramco ont atteint 49,7 milliards de dollars, soit une augmentation de 28 % par rapport à l'année précédente, 2022. La société a également prévu que les investissements en capital en 2024 pourraient être compris entre 48 et 58 milliards de dollars. 

 Nasser a ajouté : « Nos dépenses d'investissement ont augmenté conformément aux prévisions, car nous cherchons à créer et à capturer de la valeur supplémentaire à partir de nos opérations, en positionnant l'entreprise pour un avenir dans lequel nous croyons que le pétrole et le gaz seront un élément clé du mix énergétique mondial pour de nombreuses décennies à venir, parallèlement à de nouvelles solutions énergétiques. »  

Le communiqué de presse indique en outre que le flux de trésorerie disponible de l'entreprise pétrolière a atteint 101,2 milliards de dollars en 2023, contre 148,5 milliards de dollars en 2022. 

Le bilan de la société reste solide puisque son ratio d'endettement à la fin de 2023 était de -6,3 %, contre -7,9 % à la fin de 2022, a ajouté Aramco.  

 Nasser a également souligné que la récente directive du gouvernement saoudien visant à maintenir la capacité maximale durable d'Aramco à 12 millions de barils par jour offre à l'entreprise une plus grande flexibilité. La directive crée également une fenêtre d'opportunité pour se concentrer sur l'augmentation de la production de gaz et l'amélioration des activités de transformation des liquides en produits chimiques.  

« Parallèlement, l'annonce de notre premier investissement international dans le GNL (gaz naturel liquéfié), la croissance de nos activités internationales de vente au détail, l'avancement continu des grands projets de raffinage et de chimie à l'étranger et notre portefeuille émergent de nouvelles énergies mettent en évidence notre capacité à tirer parti des nouvelles opportunités du marché et à faire progresser nos objectifs stratégiques », a ajouté Nasser. 

Lors d'une conférence de presse organisée à la suite de la publication des résultats financiers, Nasser a déclaré : « Nous sommes fermement convaincus que le monde a besoin d'un mélange de sources d'énergie parmi lesquelles le pétrole et le gaz, les énergies renouvelables, l'hydrogène et d'autres sources d'énergie pour réaliser une transition pragmatique, stable et ordonnée ». 

Il a ajouté : « En tant que producteur à faible coût ayant l'une des intensités les plus réduites de carbone en amont parmi les principaux producteurs de notre secteur, nous avons un rôle essentiel à jouer pour répondre à la demande mondiale d'énergie fiable et abordable ». 

En outre, il a précisé à Arab News : « Nous sommes vraiment désireux de participer de plus en plus aux énergies renouvelables et à d'autres sources d'énergie.  Notre objectif est de produire 12 gigawatts d'énergie solaire et éolienne d'ici à 2030. Je pense que cet objectif augmentera à l'avenir, en fonction de l'accélération de l'objectif du Royaume. » 

« Au cours de l'année, nous avons également réalisé des progrès significatifs dans l'expansion de notre production de gaz, qui, selon nos prévisions, devrait augmenter de plus de 60 % d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 2021 », a-t-il ajouté.  

 Il a poursuivi : « Nous avons créé un secteur administratif responsable des énergies renouvelables, et nous envisageons donc des investissements dans ce domaine, non seulement dans le Royaume, mais aussi dans le monde entier, en étudiant les possibilités offertes par les énergies solaire et  éolienne, l'hydrogène, la capture et le stockage du carbone. 

Nasser a également annoncé des plans visant à capturer 9 millions de tonnes de CO2 par an d'ici 2027 grâce à des efforts de collaboration entre Aramco et ses partenaires.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.